Je grogne quand la sonnerie de ma porte d'entrée surplombe la musique que j'ai lancée pour faire du sport. Je me laisse tomber sur le sol, transpirant. La fraicheur de mon parquet me fait sourire de plaisir, cela calme la chaleur qui s'est emparée de moi après avoir enchainé des pompes et des abdos. Je tente de reprendre mon souffle alors que je suis en train de déterminer si j'ai envie d'aller ouvrir ou non.

À cet instant, je ne désire voir personne. Après un faux espoir après l'arrivée d'un sms de Hobi, mon portable n'a pas sonné. Je n'ai aucune nouvelle de Jimin et j'enrage. Ce silence n'a aucun sens. J'ignore totalement ce que j'ai pu dire pour mériter un silence si assourdissant. Malheureusement, je n'ai pas le temps d'y réfléchir plus en détail. Des coups résonnent. La personne s'impatiente.

— C'est bon, j'arrive, y'a pas le feu, marmonné-je, de mauvaise humeur.

Je me lève et me dirige vers mon entrée, attrapant mon t-shirt au passage. Au lieu de le remettre, je m'en sers pour essuyer un peu la sueur qui dégouline sur mon visage. Je le balance sur les patères de l'entrée et déverrouille la porte.

Mes yeux balaient avec étonnement tout son corps, de son pantalon déchiré aux genoux à ses cheveux en pagaille. Son manteau est mal boutonné comme s'il était parti précipitamment de chez lui. Son immense sourire fait palpiter mon coeur. Mais mon cerveau ne réalise pas tout de suite que Jimin se trouve à un mètre de moi.

Je fronce les sourcils et remarque alors son regard gourmand sur moi. Mes joues rougissent légèrement mais je ne regrette pas le moins du monde de ne pas avoir remis mon t-shirt. Cependant, une rapide douche n'aurait pas été superflue vu la sueur que je sens couler doucement le long de ma colonne vertébrale.

J'ouvre la bouche mais j'ignore ce que je dois dire. Pour quelle raison se trouve-t-il ici ? Vu sa réaction à ma semi-nudité, j'ai l'espoir qu'il ne désire pas rompre en face à face. Mais avec Jimin, j'ai la sensation que tout est possible. Il est capable de tout pour suivre ses envies.

— Qu'est-ce que tu fais là ? lui demandé-je, de manière peu agréable.

Mais il reste silencieux. À la place, il s'avance vers moi et les mains sur mon torse nu, m'oblige à reculer. Dire que son toucher ne me fait aucun effet serait un énorme mensonge. Malgré qu'elles soient froides à cause des températures basses de l'extérieur, elles réussissent à me donner un peu plus chaud et aussi des idées peu catholiques des choses qu'elles pourraient me faire. Avec son pied, il referme la porte me ramenant à la réalité.

— J'ai envie de toi, me susurre-t-il.

Mon regard passe du sien à sa bouche, un peu perdu par cet aveu sincère et tellement excitant. Hier, j'ai failli craquer au début de notre rencard mais j'ai tenu bon pour faire les choses correctement. Or, aujourd'hui, je ne pourrais pas me raisonner de la même manière. Pas quand il me dit qu'il a envie de moi. Puis nous n'avons aucune raison de nous retenir.

Alors quand il se mord la lèvre inférieure, sûrement gêné que je ne réagisse pas, je ne me retiens plus. J'encadre son visage rond de mes grandes mains et me penche pour l'embrasser. Lentement comme si je dégustais un met rare. Je reste en surface pour faire monter le désir en nous. Ses doigts se posent sur mes flancs et s'enfoncent légèrement dans ma chair, cherchant à se retenir à quelque chose.

Je perds la notion du temps. Je serais bien incapable de déterminer combien de temps nous restons dans cette entrée. Comme hier sur le plan de travail de la cuisine. Dès que j'embrasse cet homme, tous mes repères s'effacent, plus rien ne compte en dehors de lui. Il est ce que j'ai de plus précieux. Mon cœur s'emballe un peu plus lorsque je prends conscience de son odeur, le mélange subtil d'un parfum de bonne facture et de sa fragrance naturelle.

J'accentue la pression de ma bouche sur la sienne. Ses mains se font plus baladeuses, remontant sur mon torse nu. Des frissons se propagent dans tout mon corps et je soupire de bien-être. Lorsque ses pouces taquinent mes tétons, je lui mords la lèvre sans le vouloir, trop absorbé par le plaisir que ses doigts propagent en moi.

Je m'éloigne alors pour vérifier que je ne lui ai pas fait mal et en profite pour reprendre mon souffle. Il porte son pouce à l'endroit que j'ai maltraité tout en me regardant dans les yeux. Il le fait exprès, il sait qu'il est affreusement sexy à agir ainsi. Je me dépêche alors de déboutonner son manteau qu'il laisse tomber à ses pieds sans précaution.

Une pointe de déception s'empare de moi en remarquant son pull rayé blanc, rose et violet. Pourtant ça paraît logique qu'il ne soit pas nu dessous mais tout de même. Je n'ai pas le temps de faire le moindre geste qu'il croise les bras devant lui et les relève en emmenant son habit avec lui. Doucement, sa peau se révèle à ma vue et je m'en délecte.

Il m'avait dit avoir été danseur et qu'il lui arrivait de pratiquer encore parfois mais à l'apparition de ses abdos, il est clair qu'il s'entraîne encore. J'ai envie de les caresser, les goûter, les marquer jusqu'à ce qu'il me supplie d'aller plus bas. Alors qu'il passe son pull par-dessus sa tête, mes mains se calent sur ses hanches, appréciant leur étroitesse.

Je ne prends pas la peine de regarder où il balance son vêtement et l'oblige à reculer jusqu'à la porte d'entrée. Pris au piège, il ne semble pas être apeuré. Au contraire. Son sourire coquin me prouve qu'il adore ça. Il relève un peu le menton tout en passant sa langue entre ses lèvres.

— Embrasse-moi, lui ordonné-je d'une voix plus grave qu'habituellement.

Il semble n'avoir attendu que mon exigence pour agir. Jimin se met aussitôt sur la pointe des pieds pour être à ma hauteur, entoure mon cou de ses bras et m'embrasse à nouveau. Cependant, ça ne ressemble pas du tout au précédent baiser. Sans nous concerter, nous approfondissons le baiser.

Un dernier pas m'amène à coller nos bassins. C'est un pur délice de le sentir contre moi. Jimin ne s'y attendait pas et il gémit bruyamment. Ce bruit me remémore ce que nous avons vécu par appel vidéo samedi soir. Les souvenirs reviennent en pagaille, m'excitent et me rendent impatient aussi.

Instinctivement, j'ondule mon pelvis pour faire rencontrer nos entrejambes. Mes yeux se révulsent derrière mes paupières closes. Tout en continuant notre échange, je glisse mes mains sur ses fesses me souvenant qu'il m'avait dit vouloir les sentir à cet endroit. Je ne vais pas mentir, j'en profite pour les malmener un peu. Il a le meilleur fessier du monde.

Aucun doute, j'avais envie de lui mais maintenant que je sais ce qui m'attend, mon excitation monte encore d'un cran. Mon sexe se sent un peu à l'étroit dans son boxer. Mon esprit commence à s'échauffer mais il me reste encore assez de lucidité pour savoir que nous ne devons pas rester dans le hall, contre la porte d'entrée.

Je plie les genoux et mes mains quittent à regret les magnifiques fesses de Jimin pour attraper ses cuisses. Dans un geste leste, je le soulève comme hier mais cette fois, nous ne nous arrêterons pas dans la cuisine. Il s'accroche à mes cheveux à l'arrière de mon crâne alors que j'opère un demi-tour. Direction ma chambre et mon lit confortable.

Il se penche en avant et commence à dévorer mon cou qui est à sa disposition dans cette position. Il embrasse, lèche, suçote, mordille chaque centimètre qu'il peut atteindre entre mon oreille et ma clavicule. Je ne retiens aucun de mes bruits obscènes. Ses lèvres savent y faire. Quand nous arrivons dans ma chambre, il se redresse et reprend possession de ma bouche.

Difficilement, j'arrive à le déposer sur le matelas mais ses bras me gardent contre lui ce qui me fait sourire dans notre baiser. Il se laisse tomber en arrière et il m'entraîne avec lui. Je me fais alors un plaisir de remettre en contact nos sexes déjà gorgés de désir. Son gémissement résonne dans le creux de mon oreille. Je me redresse, à genoux sur le lit et le dévore du regard ce qui semble le flatter.

Il est parfait. Comme je le pensais en ne voyant que des parties de son anatomie sur son compte insta, tout son corps est beau. C'est un véritable appel à la luxure. J'ai envie de m'attarder sur chaque millimètre mais j'ignore par où commencer. Tout me parait si tentant. Pendant un court instant, je me demande ce que j'ai pu faire pour mériter un si bel homme entre mes draps.

— Jay, m'appelle-t-il, dans un gémissement sensuel.

Je m'exécute dans la seconde. Mes mains frôlent avec délice ses jambes enfermées dans un jean que je ne vais pas tarder à lui retirer. Elles remontent sur son torse qu'elles caressent avec application. Je n'oublie pas de m'occuper comme il se doit de ses petits tétons foncés. Il se tort sous mes traitements, son dos se cambrant sous le plaisir. Je plonge dans son cou et laisse une traînée de baisers mouillés avant de lui murmurer, sans réfléchir :

— Je t'aime...

Je n'ai pas pu retenir mes mots mais je ne les regrette pas, même si tout semble aller trop vite entre nous. Il y a encore une semaine, nous ne savions pas à quoi nous ressemblions. Et à présent, je m'apprête de lui faire l'amour comme je ne l'ai jamais fait à personne. Mais étonnement, ça ne me fait pas peur parce que j'ai toujours ce sentiment au creux de mon cœur que Jimin est l'homme de mes rêves.

Mon destin.

L'évidence de ma vie.

Maintenant, Jimin doit juste en prendre conscience à son tour et je ferai tout pour lui faire comprendre que sa place est auprès de moi jusqu'à la fin de notre existence. Que nous pouvons être heureux ensemble malgré tous les obstacles qui pourront se mettre sur notre chemin