Chapitre 54 - Jay

Je me permets un petit message pour vous dire que j'ai publié un autre OS sur ce compte, un Jikook cette fois. Ça s'appelle « Game & Lovebites ». J'ai adoré l'écrire, ça me plairait d'avoir votre avis dessus ☺️
Aller, je vous laisse avec la suite des explications entre Jimin et Jay 😉
_______

Mon regard glisse sur Jimin. Emmitouflé sous son plaid, il est tellement adorable. Ses cheveux lui retombent un peu devant les yeux, le rajeunissant quelque peu. Ses joues sont toutes roses à cause du froid. Ses lèvres rouges et gonflées prouvent qu'elles ont été maltraitées. Elles sont un appel au vice. 

Mais nous sommes loin des baisers enflammés dont je rêve. Le silence s'étend entre nous. Je donnerais n'importe quoi pour être avec nos amis dans le salon. En plus d'être au chaud, je serais sûrement plus à l'aise. Cependant, nous avons encore quelques points à aborder. J'ai la sensation que quoi que je dise, j'aurais tort.

Alors je cherche mes mots avec soin pour ne pas envenimer les choses mais sa simple présence m'empêche de réfléchir convenablement. Je suis ridicule. Je baisse la tête et inspire à fond comme pour trouver le courage de poursuivre. Quand je réalise que Jimin n'attend pas de moi une élocution parfaite mais seulement une explication, je me lance :

— Quand je t'ai invité à boire un verre...

J'ai brisé notre silence et ai sûrement sorti Jimin de ses réflexions puisqu'il a légèrement sursauté, faisant presque tomber sa couverture. Je tourne le regard vers l'horizon. La nuit est glaciale mais jolie. Il est dommage que les étoiles ne soient pas observables depuis Séoul.

— Je ne sais pas pourquoi je l'ai fait. J'étais effrayé par l'idée de t'avoir rencontré comme ça mais en même temps, j'étais heureux que ce soit toi... alors peut-être que je ne voulais tout simplement pas te laisser partir.

Je me penche en avant, posant mes avant-bras sur mes genoux. Mes doigts se lient.

— Tu sais, je ne suis pas un crétin ou un manipulateur, affirmé-je. Je savais qu'il fallait que je te dise que Jungkook et Jay étaient la même personne. Et rapidement.

Un soupir m'échappe.

— Mais je refusais de le faire par téléphone. Je crois que je me suis dit que si je le faisais en face à face, ça me permettrait au moins de te revoir.

Ma langue humidifie mes lèvres. Ces dernières me donnent l'impression de gercer à vue d'œil.

— J'en ai parlé avec les gars et ils m'ont persuadé que si je te racontais la vérité le lendemain, tu comprendrais. Mais...

Les mots se bloquent brusquement. J'ai peur de lui dire la réalité parce qu'il y a un risque qu'il me trouve pathétique et ne veuille plus me parler.

— Pourquoi tu ne l'as pas fait dans ce bar ? me demande Jimin.

Je suis étonné de n'entendre aucune colère dans sa voix. Je relève les yeux vers lui et croise les siens. Son regard est d'une telle profondeur qu'il me retourne l'estomac. Mes mains sont moites et mon cœur s'excite un peu plus. Jimin est le seul à me mettre dans un tel état. 

— J'ai été égoïste... tu étais là, devant moi. Tu me parlais. Tu me souriais. Tu riais même à mes blagues. Tu...

Je déglutis. Nos regards ne se quittent pas. Le sien semble me supplier de tout lui avouer. Je ne peux pas lui résister alors dans un élan spontané, je déclare :

— Je n'ai aucune excuse de t'avoir menti, à part ma peur de te perdre.

Je baisse le visage, je ne peux plus soutenir le lien visuel avec Jimin. Je suis terrifié par ce que je pourrais y lire après mon aveu. Je me mords la lèvre et fronce les sourcils en attendant la sentence.

— C'est vrai ?

Même si je suis un peu surpris, je hoche la tête aussitôt. Les secondes défilent sans la moindre réaction. Mon cerveau commence alors à imaginer la meilleure façon de me lever et quitter cet appartement sans perdre le peu de dignité qu'il me reste.

— Je te jure qu'en dehors de ça, tout ce que je t'ai dit, c'était la vérité. Moi, ma vie et surtout mes sentiments.

— Tu m'as dit un jour qu'il y avait des choses que tu me disais pas, c'est quoi alors ?

Je reporte mon attention sur Jimin. Il a réellement une très bonne mémoire. Est-ce que le fait que je sois quelqu'un qui l'intéresse est toujours d'actualité ? Je n'ose l'espérer. Je tente de réfléchir à quelle occasion j'ai pu dire ça.

— C'était au moment où tu as été malade, me précise-t-il voyant sûrement que je ne sais pas de quoi il parle.

Finalement, le déclic se fait.

— Oh, il s'agissait de mon travail. On m'a proposé d'être l'égérie de Balenciaga.

Ses yeux s'écarquillent à cette annonce. Je ricane doucement, il est amusant.

— Balen... La marque de...

— Ouais, confirmé-je, souriant timidement. J'aurais aimé le partager avec toi quand mon agent m'en a parlé mais ça aurait été bizarre...

— Oui, en effet.

Je m'essuie les mains sur mes cuisses quand la petite voix de Jimin chuchote :

— Je suis désolé pour le coup de poing de Tae.

Je passe une main sur ma pommette. La douleur semble s'être atténuée ou alors mon esprit est tellement focalisé sur Jimin que le reste ne compte plus. Peut-être que la douleur sera cuisante cette nuit ou demain.

— Il ne m'a pas loupé... Mais c'était mérité !

Il hausse les épaules avant de souffler, tout bas :

— Maintenant que tu m'as expliqué, je n'en suis plus si sûr.

— Alors tu ne m'en...

Je n'ose pas finir ma phrase, de peur d'obtenir une réponse que je n'apprécierais pas.

— Je crois que non, me dit-il malgré tout.

Un sourire apparait sur mes lèvres contre mon gré, trop heureux. Instinctivement, je glisse sur le bord du fauteuil de manière à me rapprocher de lui.

— C'est vrai ?

— Oui, confirme-t-il.

Le sourire qu'il m'adresse est lumineux. Il me donne même envie de l'embrasser. Il tourne son corps, toujours emmitouflé sous le plaid, vers moi et poursuit :

— Tu ne m'as pas menti finalement, tu as juste omis une information de peur de me perdre.

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas la subtilité. Il doit le saisir.

— Que ce soit Jay ou Jungkook, tu ne m'as jamais dit quelque chose de faux. Tu as été toi-même à chaque fois, n'est-ce pas ?

— Oui.

— Alors je ne peux pas t'en vouloir d'avoir eu peur de me perdre.

— On reprend depuis le début alors ? proposé-je, plein d'espoir.

Jimin retire le plaid qu'il laisse végéter sur le dossier du siège. Ses pieds retrouvent le sol et il s'approche à son tour. Nous ne sommes plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. La buée qui s'échappe de sa bouche frappe aussitôt mon visage dans un courant d'air chaud et attire mon attention sur ses lèvres. Je les fixe un peu trop longtemps mais cela ne semble pas le gêner parce qu'un fin sourire les étire.

— Non, assène-t-il brusquement.

Mes yeux s'écarquillent alors qu'ils remontent vers les siens. La sensation que mon cœur est écrasé me comprime la poitrine. Je déglutis. Très vite, Jimin se penche en avant pour venir chuchoter au creux de mon oreille :

— Finalement, pourquoi reprendre de zéro quand ça a si bien commencé ?

Il se lève en laissant son index glisser le long de mon bras. Des frissons de plaisir parcourent mon corps. Il me donne envie de plus.

— On rejoint les autres ? suggère-t-il. Il fait vraiment froid maintenant.

Je hoche la tête et me redresse à mon tour, prêt à le suivre à l'intérieur. Nous nous retrouvons à nouveau bien trop proches l'un de l'autre. Les doigts de Jimin frôlent les miens et son sourire illumine son visage alors qu'il me déclare :

— Je suis ravi que ce soit toi...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top