Chapitre 45 - Jay
Hey ! Pour une fois, je me permets un petit message pour remercier les personnes qui votent et/ou commentent. Ça me fait vraiment super plaisir et me booste pour écrire la suite ! Merci 💜💜💜
De plus, j'aimerais vous dire que ce weekend, je vais poster un OS que j'ai écrit cette semaine. Si vous avez un peu de temps et surtout l'envie, n'hésitez pas à aller y jeter un œil et me donner votre avis :)
Bisous à tous et bonne lecture !
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Il est bien trop tard pour rendre visite à quelqu'un et pourtant, je me trouve devant sa porte, mon poing s'abattant en rythme frénétique sur le panneau. Les larmes sont au bord de mes yeux et ne tarderont pas à couler. Ce n'est qu'une question de secondes. Je ne peux plus les retenir. Quand il ouvre enfin, mon regard rencontre le sien inquiet et je craque.
Je me précipite sur lui. Il me réceptionne comme il peut et comme toujours me réconforte en me frottant le dos dans de grands mouvements amples. Mes sanglots résonnent tellement dans son entrée que j'entends à peine la porte qu'il referme pour que nous ayons de l'intimité. Pendant de longues secondes nous restons ainsi. Il ne pose aucune question, je ne lui donne aucune réponse.
J'ai eu faux sur toute la ligne, ayant à chaque fois le comportement contraire de celui que j'aurais dû avoir. Déjà hier, alors que Jimin ne répondait pas à mes messages, j'ai beaucoup réfléchi et j'en suis venu à me poser énormément de questions. J'ai regretté beaucoup de choses.
D'abord, j'aurais dû lui dire que je m'appelais Jay et pas lui donner mon vrai nom. Ça n'a aucun sens. J'aurais pu voir sa réaction à l'écoute de cette révélation et ainsi confirmer ou infirmer mes doutes.
Puis j'aurais pu lui poser des questions sur lui, même des choses peu professionnelles auraient pu faire l'affaire parce que finalement, je connais beaucoup de choses sur lui. De cette manière, j'aurais peut-être pu déterminer si les deux Jimin n'en formaient qu'un seul en fait.
Enfin, le plus important, j'aurais dû me la fermer. Tout simplement. Lui proposer d'aller boire un verre tous les deux est la demande la plus stupide au monde. Certes, elle m'est venue naturellement mais ce n'est pas pour ça que c'était la chose à faire.
Mais finalement, tous ces regrets n'étaient rien face à ce que je ressens ce soir. J'en suis arrivé à un point où je me déteste. Ni plus ni moins. J'ai envie de m'engueuler, m'insulter, me frapper. Même si mes intentions n'étaient pas mauvaises, je suis un enfoiré pour ce que j'ai fait. Et comment je vais bien pouvoir lui expliquer les choses quand je vais me pointer à notre sortie samedi ?
— Jay, murmure-t-il.
Je remarque que mes pleurs se sont un peu calmés. Les yeux baissés, honteux, je me recule et renifle, passant mon avant-bras sous mon nez pour l'essuyer grossièrement. Il pose sa main sur mon crâne et me caresse en me proposant :
— Un lait à la banane et tu m'expliques ?
Je hausse les épaules machinalement. Il traduit mon geste par mon accord. Il m'entraine dans son salon. L'appartement de Hoseok est petit, surtout comparé à celui de Nam ou le mien mais il a toujours été le plus beau. Il a un talent certain pour la décoration et plus que tout, ça lui plaît. Il aime faire les magasins et découvrir de petites boutiques d'antiquités pour dénicher des objets insolites.
Son salon est tellement restreint qu'il n'a pu mettre que deux vieux fauteuils en cuir marron face à une télé, séparés par un tapis style oriental dans des tons clairs avec son bleu pastel en dominance. Le parquet couleur miel est abimé à plusieurs endroits mais ça donne plus de charme à l'endroit, je trouve.
Il me fait signe de m'asseoir mais je reste debout, immobile. Je l'observe se rendre au fond de la pièce à gauche où se trouve la cuisine. Tous les placards en bois ont été repeints en vert d'eau par Hoseok quand il a emménagé ici. Un petit bar qui délimite les deux pièces, est le seul endroit où on peut manger.
Alors qu'il cherche la boisson qu'il m'a promise, je jette un coup d'œil à droite. La porte coulissante est ouverte sur la salle de bain, petite mais fonctionnelle. Un petit bruit attire mon regard vers le bureau qu'il a réussi à caler entre le mur et la porte-fenêtre derrière les fauteuils. Le meuble est enseveli par des cahiers de toutes les couleurs et de son ordi allumé sur une page YouTube d'une comptine. Tout cela me prouve que je l'ai surpris en plein travail.
— Si je te dérange, je peux partir, Hobi...
Ma voix n'est qu'un chuchotement, je n'ai pas la force de parler plus fort mais mon ami m'entend malgré tout. Il se tourne vers moi et un immense sourire illumine son visage.
— Tu ne me déranges jamais.
Il me rejoint et me tend une petite bouteille de lait à la banane. Il me connait trop bien. Il plante la paille dedans et je l'attrape dans la seconde, tel un enfant. Je me dépêche d'en prendre quelques petites gorgées.
— On dirait mes gamins, s'amuse-t-il. J'en ai plein d'autres alors n'hésite pas !
Cette affirmation me réchauffe le cœur sans réelle raison. Peut-être juste le fait qu'il ait ces bouteilles alors qu'il n'aime pas, me fait penser qu'il les a spécialement pour moi et c'est agréable de se le dire. Il me fait un nouveau signe pour que je m'assois et cette fois, je lui obéis. Nous nous installons chacun dans un fauteuil et il m'interroge d'un regard.
J'inspire à fond. Je préférais redécouvrir les lieux. Je pensais à autre chose et éloignais mes soucis. Mon regard se pose sur une corbeille en osier qui est placée sous les escaliers – qui ressemblent plus à une échelle – qui mènent jusqu'à sa chambre en mezzanine.
— Il l'a mal pris ? tente-t-il de comprendre.
Je secoue la tête de gauche à droite, encore plus honteux.
— Tu... tu ne lui as rien dit ?
Cette fois, je la hoche en soupirant.
— Pourquoi ?
— J'ai pas pu... il était là.
— Oui, c'était le concept, non ? Qu'il soit là pour que tu lui expliques tout !
— Oui, concédé-je. Mais il était tellement beau et adorable et sa voix... j'étais comme envouté.
La bouche de mon ami s'ouvre à ma réplique avant de former une moue de pitié. Je baisse les yeux sur mes genoux. Mes mains serrent plus fort que nécessaire ma boisson alors que je retiens de nouvelles larmes.
— Tu as passé une bonne soirée ?
Je me contente d'un petit oui mais mon cœur s'emballe aux souvenirs du moment que j'ai passé avec Jimin. C'était génial d'enfin l'avoir en face de moi, de pouvoir suivre sa bouche quand il me parlait, d'entendre son rire, de remarquer ses yeux pétiller quand il me racontait tous les coups que lui et Tae avaient pu faire à Yoongi.
Pourtant, j'ai essayé à plusieurs reprises de tout lui dire. Je cherchais mes mots mais ils ne venaient jamais alors je repoussais encore un peu. Cependant, après l'avoir déposé dans son quartier, il était clair qu'ils ne viendraient plus.
— J'ai été lâche.
— Ça se comprend...
— Non, non... pire que ça, je suis comme Jihyo.
Je renifle. Hoseok lâche une petite exclamation de surprise et s'apprête sûrement à me contredire mais je le devance :
— Pendant des semaines, j'ai eu peur que Jimin soit comme elle et en fait, c'est moi le fou. Moi qui lui mens sur qui je suis. Et maintenant, je lui cache que Jungkook est Jay, juste pour... Je sais même pas. Je joue avec lui en fait. Avec lui et ses sentiments. Je...
— Stop ! crie mon ami pour arrêter mon flot de paroles.
J'ai un petit hoquet et de nouvelles larmes coulent sur mes joues. Hoseok attrape un mouchoir sur la petite table entre les fauteuils et me le donne. Je me mouche tandis qu'il me déclare :
— Tu n'as rien à voir avec cette folle. Elle t'a menti sur elle, sur...
— Depuis le début, je ne dis pas à Jimin qui je suis réellement, protesté-je.
— Tu lui as dit qui tu étais. Être un joueur de baseball célèbre et riche ne te définit pas. Lui parler de tes peurs, tes rêves, tes passions, ton passé... c'est tout ça qui fait la personne que tu es aujourd'hui et ça, il le sait, non ?
Je hoche la tête.
— Jihyo t'a suivi à ton insu pendant des semaines, a volé ton numéro de téléphone, t'a menti sur toute sa vie, t'a manipulé et a fini par t'agresser. Est-ce que tu te reconnais dans cette description ?
— Non...
— Bien sûr que non ! s'exclame-t-il. Tu es quelqu'un de bien qui a perdu pied parce que tu as peur de la réaction de Jimin. Tu as fait une erreur et ça arrive à tout le monde.
— Je veux pas le perdre, lui avoué-je.
Il pose une main sur mon genou et le presse amicalement.
— C'est normal, tu es amoureux de lui.
— Non, non, m'écrié-je, presque apeuré.
Les yeux écarquillés, je fixe mon ami qui, lui, semble amusé. Il ricane même à ma réaction.
— Oh si ! Tu es complètement mordu et c'est pour ça que c'est dur pour toi. Si tu n'avais aucun sentiment pour lui, tu pourrais lui dire que le Jungkook avec qui il a bu un verre ce soir est en fait le Jay avec qui il se fait des petites séances tripotages virtuelles !
— Hyung ! marmonné-je, désespéré.
Malgré tout, un léger sourire perce ma tristesse.
— Je sais, ce n'est pas très classe mais j'ai réussi à te faire sourire.
Je secoue la tête.
— Écoute, Jay, tu n'es pas une mauvaise personne et surtout, ne pense jamais que tu ressembles à cette garce de Jihyo, m'ordonne-t-il, d'un ton plus sérieux. Même avec toute ta volonté, tu ne pourrais jamais être comme elle, tu es une pépite.
Sa main se met à caresser mon genou alors qu'il poursuit :
— Je ne le connais pas, ce Jimin mais si tu t'es attaché autant à lui, c'est qu'il est quelqu'un de bien aussi. Alors dès que tu le vois, tu lui dis toute la vérité et tout sera réglé. Il comprendra, il n'y a pas de raison qu'il t'en veuille ad vidam aeternam.
— Tu as raison.
— Comme toujours.
— Merci...
— Avec plaisir.
Il se lève, m'embrasse le crâne et m'explique :
— Je dois finir un truc pour l'école mais après on se mange un truc ou on regarde un film, OK ?
L'horloge sur le mur m'indique qu'il est déjà bien tard, Hoseok a besoin de se reposer pour être en forme demain.
— Je vais rentrer, je t'ai déjà bien assez embêté pour ce soir.
— Tu ne m'embêtes pas.
— Si, demain tu travailles et...
— Alors reste dormir ici.
Je lève la tête pour voir son lit que je peux distinguer derrière la rambarde en verre. Je ne vais pas mentir, me retrouver seul dans mon appartement ne me fait pas vraiment rêver. J'accepte sa proposition et il semble en être ravi.
— Merci, Hobi, répété-je.
— Fais comme chez toi.
Je lui adresse un sourire reconnaissant puis il va s'installer à son bureau qu'il avait délaissé à mon arrivée. Je le fixe quelques secondes en finissant ma bouteille que je vais jeter. Je me déchausse en me maudissant de ne pas l'avoir fait plus tôt puis retire mon bomber avant de monter à la mezzanine.
— Tu peux dormir en boxer, si tu veux, dit-il sans même lever les yeux de ses cahiers. Sinon sers-toi dans ma commode.
— D'acc.
Je me déshabille et reste en sous-vêtement. Hobi est un de mes meilleurs amis, je n'ai aucun problème à dormir avec lui comme ça. Je m'allonge sur le lit et soupire. Même s'il a réussi à me réconforter, il y a encore une partie de moi qui doute que tout se passe bien une fois que Jimin saura toute la vérité.
L'idée de tout lui cacher et de faire disparaitre Jay de sa vie me tente bien. Mais en plus du fait que ça serait bien trop compliqué voire impossible, je ne veux pas bâtir notre relation sur un mensonge et une trahison. Je n'ai donc clairement plus le choix.
Je dois tout lui dire. Et vite.
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