J'éternuai.

- Ah la la... Attraper froid en plein été, c'est un peu ridicule, rigola Eun-jung en posant un potage sur la petite table de nuit. Tiens, mange ça, ça te fera du bien.

Je frissonnai de froid et pris le bol entre mes mains, soupirant d'aise alors que la chaleur les réchauffait. Je mangeai tranquillement le potage.

- C'est délicieux, souris-je.
- Oui, notre cuisiner est talentueux! J'en tombe à chaque repas qu'il fait!

Je souris faiblement. Mon amie m'observa un moment avant de soupirer et de s'allonger à côté de moi.

- Kyun-po était tellement furieux... Je ne pensais jamais le voir sous cet angle.
- Mhm...
- ... Il était plutôt sexy.
- Eun-ie!

Elle rigola et me fit un clin d'oeil.

- C'est quand même lui qui t'a sauvée. Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu ne savais pas nager!?
- ... Parce que je pensais jamais me faire pousser dans une piscine.

Je fis une moue et fixai le potage. Mon amie soupira.

- J'étais arrivée juste au moment où Tae-hyung t'a poussée... Il avait l'air furieux lui aussi. Pourtant, il avait l'air tellement heureux quand il t'a trouvée dans la foule avant l'incident...
- Eun-jung.
- Mais je veux comprendre ce qui s'est passé!

Je détournai le regard et toussai.

- Il m'a encore manipulé en me complimentant... Puis Jungkook est arrivé et m'a rappelé qu'il voulait juste me mettre dans son lit. Alors je me suis mise en colère et j'ai fini par jeter mon breuvage à ses pieds.

Eun-jung se redressa sur un coude et planta son regard dans le mien, sérieuse.

- Je pense que tu l'as insulté au fond de lui... Je pense qu'il est vraiment intéressé par toi, déclara-t-elle. Il n'aurait pas réagi de cette manière sinon.
- Tu dis n'importe quoi. Il m'a dit lui-même qu'il voulait juste me baiser...
- Il est maladroit.
- Arrête de lui trouver des excuses! Je ne veux plus rien savoir de lui!

Je toussai de nouveau, ayant parlé trop fort. Je grimaçai de douleur et frottai ma gorge. Eun-jung baissa les yeux et pinça les lèvres.

- D'accord... Désolée.

Elle se leva.

- Je vais aller te chercher un breuvage. Que veux-tu?
- N'importe quoi.
- Haha, OK!

Elle partit presque joyeusement. OK... Elle me cachait quelque chose. Je soupirai et finis mon bol de soupe. Mon cellulaire vibra. Il avait passé la nuit dans un bol de riz puisqu'il avait tombé à l'eau avec moi. Je posai donc le bol sur la table et attrapai mon téléphone.

Kyun-po: "Ça va...?"

Je souris.

Moi: "Ouais. Merci pour hier... Tu m'as vraiment sauvé la vie."
Kyun-po: "Je ne savais pas que tu ne savais pas nager..."
Moi: "Désolée..."
Kyun-po: "Pourquoi tu t'excuses? C'est l'autre imbécile qui t'a poussée. J'étais vraiment inquiet et insulté... Il a un gros problème cet enfoiré."

Je soupirai et ne répondis rien.

Kyun-po: "T'as été courageuse de l'arrêter..."
Moi: "Personne ne réagissait et je voulais pas qu'il y ait un bain de sang... Je voulais pas qu'il te fasse encore plus mal."
Kyun-Po: "M'ouais. À partir de demain, t'éloignes plus de moi. Je veux pas qu'il t'arrive quelque chose d'autre... OK?"
Moi: "Kyun, ça va, je suis capable de me défendre haha! Au fait, tu faisais quoi hier au party?"

Je ne reçus pas de réponse immédiate.

Kyun-po: "Mes amis y allaient, alors j'y suis allé. Bon, il faut que j'y aille, a+ !"
Moi: "OK bye.."

Je soupirai et m'apprêtai à fermer mon cellulaire, lorsque je reçus une notification Messenger.

Tae-hyung: "Je suis désolé..."

Je fermai le téléphone et le posai sur la petite table. Lorsque j'irai mieux, je supprimerai les gars de mon Facebook.

🔹🔷🔹

- Bonsoir monsieur Tae! Bonsoir madame Tae!

Eun-jung s'inclina, ce qui embarassa mes parents et moi-même.

- Ne vous inclinez pas, rigola mon père. Nous sommes très heureux de vous voir!
- Na-yung me parlait de vous, ajouta ma mère. Vous êtes sublime!
- Merci madame! Vous êtes sublime aussi!

Je souris de gêne en voyant ma mère rougir. Ils n'avaient jamais fait face à une personne riche, alors ils ne savaient pas comment réagir. Eun-jung observa ma maison, le regard brillant, alors qu'Al-kim termina de transporter mes sacs.

- J'adore votre maison!
- La vôtre doit être bien mieux...!
- C'est la première fois que je mets les pieds chez des gens... normaux.
- Eun-ie, intervins-je avant que le malaise s'empire. Merci d'être venue me reconduire...
- Ce n'est rien! Ah, ne la disputez pas à propos de ses nouveaux vêtements! C'est moi qui a insisté pour qu'elle aie ce style... Je trouvais que ça lui faisait à merveille! Alors, s'il-vous-plait, acceptez cet offre de ma part pour ne pas m'embarasser!
- ... OK...
- À lundi Na-ie! Repose-toi bien!

Eun-jung me donna un câlin et s'inclina une dernière fois devant mes parents avant de repartir avec Al-kim qui avait été resté silencieux tout le long de l'échange. Mon père alla refermer la porte et je grimaçai.

- C'est vrai, elle m'a obligée d'accepter son cadeau... fis-je en évitant leur regard.
- Oh, mais elle est super! s'exclama ma mère. Tu as vu comme elle est belle? Elle est trop gentille de t'avoir acheté tout ça! Tu vas rester sa meilleure amie hein? Tu vas tellement mieux vivre...! J'étais comment!? Je n'étais pas ringarde hein?
- Eomma...

Je soupirai et attrapai les sacs pour les emporter dans ma chambre. Mon père arriva soudainement pour m'aider.

- Une amie d'une riche ne doit pas forcer! lâcha-t-il. Je suis tellement fier de toi, Na-yung! Tu ne vivras pas la misère comme nous!
- Appa!

Je me mis à tousser, ayant parlé trop fort. Mes petits frères et soeurs m'observaient depuis la cuisine, ayant suivi la scène silencieusement et attentivement. Ma mère arriva près de moi et posa sa paume sur mon front. Je soupirai.

- Mon Dieu! Mais tu fais de la fièvre! Qu'est-ce qui s'est passé!?
- Rien... Le concert était à l'extérieur, mentis-je.
- Vas t'allonger, je vais t'apporter une bouillotte!

Je soupirai et me dirigeai vers ma chambre, suivis de mon père qui emmenait mes sacs.

- Normalement, nous n'aurions pas vraiment accepté ce genre de style, fit-il remarquer. Mais puisque c'est ton amie qui a tout payé... Il ne faut pas l'embarasser en refusant son aide! Même si ça m'embarasse de recevoir de l'aide...
- Vous prendrez l'argent dans mon compte, lâchai-je pour changer de sujet.
- Ah, c'est vrai...

Il déposa les sacs et se tourna vers moi.

- Est-ce que tu as au moins remercié son père?
- Oui, ne t'inquiète pas.

Il sourit et hocha doucement la tête.

- Parfait. Nous les inviterons à souper pour les remercier...
- Ou pas! Je veux dire, il m'a dit de ne pas organiser quoique ce soit pour le remercier... mentis-je.
- Ah non?

La sonnette d'entrée retentit. Nous nous échangeâmes un regard surpris. Qui venait sonner à notre porte à cette heure de la journée? Eun-jung avait peut-être oublié quelque chose...

- Na-yung! Il y a ton ami qui est venu voir comment tu allais! s'exclama ma mère.
- Mon ami? répétai-je.

Kyun-po? Na-kim déboula alors dans ma chambre, l'air paniqué.

- Eonni! C'est Tae-hyung!
- Quoi!?
- Merci madame...! Je suis vraiment inquiet de la santé de votre fille... En passant, vous êtes aussi jolie qu'elle!
- Comme tu es charmant! Oh, je peux te tutoyer?
- Oui, il n'y a pas de problème.

Je jetai un regard d'alerte à mon père, mais ce dernier sortit de ma chambre pour aller rencontrer le nouveau venu. Cet enfoiré de Tae-hyung! Mais qu'est-ce qu'il foutait ici!? Na-kim me lança un sourire gêné.

- Désolée...
- C'est pas de ta faute...! grognai-je.

Je toussai de nouveau et portai une main sur mon front, commençant à me sentir étourdie.

- Je n'ai jamais voulu de tout ça... me plaignis-je.
- Je sais... En passant, j'aime ton nouveau style.

Je souris faiblement à ma petite soeur et la remerciai.

- Bonsoir monsieur Tae! Je suis honoré d'enfin vous rencontrer. Votre fille est incroyable!
- Merci beaucoup! Et, tu es...?
- Ah, oui, désolé, j'ai oublié de me présenter. Je m'appelle Kim Tae-hyung.
- Enchanté, Tae-hyung! Pourquoi es-tu aussi amoché?
- Ah, il y a eu un problème hier pendant le concert...

Je sortis la tête pour regarder, dans le salon, mes parents discuter avec Tae-hyung. Ils semblaient bien l'apprécier... L'enfoiré jouait bien son rôle de jeune lycéen parfait. Il était habillé autrement aujourd'hui; un chandail à manches longues kaki, des jeans propres et ses éternels souliers rouges.

...

Ça lui faisait bien.

- Na-yung! m'appela alors ma mère. Est-ce que tu es capable de venir saluer ton ami ou tu es trop malade?

Je rentrai la tête pour ne pas me faire voir et exagéra ma toux. Na-kim haussa un sourcil et je lui fis signe de sortir.

- Je suis trop malade je crois... gémis-je. Je suis désolée! Il ne devrait pas rester s'il ne veut pas attraper ma grippe!

J'allai rapidement m'allonger dans le lit.

- Ah, je peux vous aider aussi, insista Tae-hyung. Vous me semblez bien occupé...
- Tu sembles bien proche de notre fille! Si tu veux vraiment nous aider, vas porter ceci à Na-yung.
- Avec plaisir madame!
- Oh, ne m'appelle pas madame, je me sens vieillir! rigola ma mère.

Mais putain! Mes parents étaient stupides ou attardés!? Je me cachai sous les couvertes, pestant contre le monde et le destin.

- Elle est vraiment malade! intervint alors ma petite soeur.

Elle fit semblant de tousser.

- Je crois que je suis en train d'attraper sa maladie...! Je suis allée dans sa chambre alors...
- Na-kim, ne sois pas ridicule! J'y suis allé et je vais bien, répondit mon père.
- Tu es la petite soeur de Na-yung? Tu es trop mignonne! Ravi de te rencontrer, Na-kim, je m'appelle Tae-hyung.
- ... Salut...
- Sois plus respectueuse Na-kim! Il est plus âgé que toi! la gronda ma mère.

Bien essayé Na-kim... Merci de t'être sacrifiée pour moi. Les pas se rapprochèrent de ma chambre et s'arrêtèrent à côté de mon lit. Je retins mon souffle.

- Na-yung~

Je répondis par une toux.

- Oh... T'as l'air vraiment malade... Tu me permets...?

Il tira sur la couverture. Je tins fermement le bord pour ne pas qu'il me découvre.

- Ya... Laisse-moi te soigner... Pour me faire pardonner.
- Comment t'as su que j'étais malade...?

Je soulevai un coin de ma couverture et tombai sur le magnifique visage de Tae-hyung. Enfin... Magnifique malgré l'oeil au beurre noir et la blessure à la lèvre. Il me sourit.

- J'ai des contacts.
- Mmf...

Je me recachai.

- Pourquoi tu te caches!?
- ... J'ai pas envie de te voir.
- ... Je suis venu m'excuser.
- J'ai l'impression d'un déjà vu.

Je l'entendis rigoler et un poids s'abattit sur le bord de mon lit, signe qu'il s'était assis.

- J'étais en colère... Parce que tu as sauté rapidement à une conclusion et tu as pété les plombs sans attendre une explication. Jungkook se sent mal, il n'arrête pas de s'excuser. Je... Je suis vraiment intéressé par toi. Et pas seulement pour ton physique.
- Arrête de mentir...
- Na-yung.

Je pinçai les lèvres et fermai fortement les paupières.

- Je m'excuse sincèrement. Je ne savais pas que tu ne savais pas nager... J'ai agi comme un imbécile et comme un enfant. J'aimerais que tu me laisses une deuxième chance...

Je ne répondis pas. Pourquoi il n'abandonnait pas!? Je n'arrêtais pas de le rejeter, je l'ai traité de toutes sortes de noms, je l'ai frappé...

- Na-yung...?
- Tu es idiot ou imbécile?
- ... Quoi?

Je souris et le bousculai sous ma couverture. Il échappa une exclamation de surprise. Je relevai ma couverture et me redressai, le fixant droit dans les yeux. Il haussa les sourcils.

- Pourquoi tu n'acceptes pas le fait que je ne veux rien savoir de toi? Que tu ne m'intéresses aucunement? Je ne te crois toujours pas, que je t'intéresse réellement. Il faudra que tu me prouves que tu m'aimes pour la personne que je suis si tu veux que je m'intéresse à toi.

Un sourire apparut de nouveau sur son visage.

- Et si je réussi à te prouver que je t'aime vraiment, tu vas sortir avec moi?

Je restai troublée.

- Attend... T'es pas sérieux là?
- Oui.
- Je crois que t'as pas compris mon message...
- Quel message?
- J'en ai rien à foutre de toi. Fiche-moi la paix!

Il posa sa main sur mon front et je reculai vivement la tête. Il grimaça.

- Ouf... Tu fais beaucoup de fièvre... T'es super malade, tu sais pas ce que tu dis.
- Tae-hyung...
- Allonge-toi, je m'occupe de toi.
- Tae-hyung!

Le lycéen appuya sur mes épaules pour me faire coucher. Il posa la bouillotte sur ma tête. Je le fixai.

- Tu fous quoi avec la bouillotte sur ma tête? lui demandai-je.
- Bah, je prends soin de toi!
- ... La bouillotte va au niveau du corps. C'est pour réchauffer le lit.
- ... Ah. Justement, pourquoi une bouillotte? Quand t'as de la fièvre, on ne doit pas te refroidir?

Je souris et pris la bouillotte pour la poser à côté de moi.

- On a découvert un meilleur truc pour guérir la fièvre.
- Oh... Je croyais que c'était dangereux...
- Ça peut être dangereux si on ne sait pas comment bien procéder. Et puis, ne t'inquiète pas, c'est une petite fièvre à cause de ma grippe.

Il hocha la tête, puis ma mère arriva dans ma chambre.

- Voilà pour toi, fit-elle en donnant une tasse de thé à Tae-hyung. C'est pour te remercier.
- Ah! Merci beaucoup!

Elle me fit un clin d'oeil et repartit. Elle ne s'imaginait quand même pas...!? Et puis de toute façon, depuis quand ils laissaient un gars venir dans ma chambre!? Tae-hyung but tranquillement le thé.

- Mm... Il est meilleur que chez moi, constata-t-il.
- On fait notre propre thé.
- Génial!

Je souris, puis détournai le regard.

- Tae-hyung...
- Ouais, j'accepte.
- Quoi?
- Tu allais me demander de sortir avec toi, pas vrai? Petite coquine! Tu fais semblant de ne pas vouloir me voir et que tu me détestes, mais au fond, tu est follement amoureuse de moi!

Je lui donnai un coup de pied, ce qui le fit rire.

- Même pas dans tes rêves, grognai-je.
- Tae Na-yung est amoureuse de moi~
- Urusai!
- Aishiterou~

Il se leva pour éviter mon autre coup de pied. Je me cachai de nouveau sous la couverture.

- Ne me parle plus jamais, Kim Tae-hyung!
- I love you~
- Dégage!
- Je n'abandonnerai pas! Un jour, tu sortiras avec moi, je te le promet, Tae Na-yung!
- Narcissique, manipulateur, imbécile!
- Magnifique, intelligente, sublime déesse!
- Je te déteste!
- Moi aussi je t'aime!
- Ta gueule j'ai dit!

Je rougis. Je l'entendis rigoler et il sortit de ma chambre. Je l'écoutai remercier encore une fois mes parents et leur promettre de revenir. Il était idiot... Je ne voulais pas l'aimer. Il était idiot et narcissique. Mon coeur s'emballa de bonheur et d'amour. Je pestai contre moi-même. Mon coeur était idiot. Il fallait écouter mon cerveau; cette relation ne te mènera à rien. Elle ne te portera que malheur. C'était une mauvaise idée de l'aimer... Il ne t'aimait pas pour de vrai, il ne voulait que te baiser...

Pourtant, tout au fond de moi, je voulais vraiment y croire.