A l'orée de toi
~ Omegaverse, Romance, Tout public ~
OS écrit dans le cadre d'un concours ayant pour mot d'ordre " le romantisme ".
J'ai toujours su que j'étais fait pour l'amour.
Déjà adolescent, alors que les jeunes alphas de mon âge découvraient la joie des premiers ruts et ne songeaient qu'à courir après chaque oméga qui passait, je ne rêvais que de poésie, de ballades en bord de mer et de coucher de soleil sur la plage. Le tout, bien sûr, accompagné de mon âme-sœur. Plus tard, tandis que mes amis expérimentaient les coups d'un soir, j'écrivais des lettres d'amour à ma muse du moment, assez naïf pour croire que cela déboucherait sur une scène spectaculaire comme dans les films, où les deux amoureux courent au ralenti et s'avouent en pleurant à quel point ils ne peuvent vivre l'un sans l'autre.
Bref, autant dire que dans un monde régi par les phéromones, où être alpha suppose de répondre à des critères bien précis, je faisais tâche. Et on n'a pas hésité à me le dire. Souvent. Méchamment.
Au lycée notamment, je fus la cible de brimades méprisantes et d'humiliations cuisantes. Au lieu d'intégrer le club de basket ou de natation comme tous les alphas, je m'inscrivis à celui de dessin et me complus dans cet univers onirique où seule mon imagination dictait ses lois. Rapidement, je fus mis à l'écart de tous mes congénères et on m'attribua l'incroyable sobriquet de « raté ». L'équipe de natation en particulier fut terrible envers moi. A chaque séance de sport, je retrouvais mon sac à la poubelle, mes chaussures dans l'eau ou mes cours éparpillés dans le parc du lycée. Parfois, lorsque cela ne les amusait plus, ils me coinçaient dans un couloir et m'agressaient de leurs phéromones, dont la simple odeur me tordait de douleur. Si, par malheur, j'en venais à vomir, ils me faisaient tout essuyer avec mes vêtements. Et ce, sans que jamais personne ne s'oppose à eux.
Pourtant, je n'abandonnais pas. Qu'importent les moqueries et les agressions, j'étais indestructible. Ma foi en l'amour était indestructible. Sûrement suis-je passé pour un imbécile durant toutes ces années mais cela m'importait peu.
Je n'étais pas particulièrement sensible aux phéromones d'omégas. Je n'irais pas jusqu'à dire que j'y étais indifférent, mais elles ne me faisaient pas tourner la tête comme à certains de mes camarades qui semblaient prêt à fonder une famille de dix-huit enfants dès qu'elles leur effleuraient le nez. Peut-être était-ce justement parce qu'une grande majorité de mes amis étaient des omégas et que je côtoyais leurs phéromones tous les jours.
Ce fut également au lycée que j'eus le coup de foudre de ma vie. Alors que, pour la troisième fois de la semaine, je me dirigeais d'un air las vers la piscine pour récupérer mes cours, un homme sortit de l'eau aussi aisément que je m'affale sur un canapé.
Ses cheveux châtains étaient décolorés par le chlore et le soleil et ses muscles roulaient admirablement sous sa peau hâlée. Lorsqu'il se hissa sur le bord du bassin, il jeta un regard ennuyé au cahier qui continuait tranquillement sa course le long de la ligne d'eau.
- Excuse-moi, tu peux attraper mon cahier s'il-te-plaît ?
Ses yeux azurs se posèrent sur moi et il s'appuya nonchalamment contre l'échelle à ses côtés.
- Pourquoi il est dans l'eau ?
- Je lui apprends à nager.
Je n'avais pas voulu être aussi sarcastique. Seulement, à voir sa carrure et son aura, c'était clairement un des crétins de l'équipe de natation, et je commençais à perdre patience face à leurs idioties.
L'inconnu leva un sourcil, surpris par ma répartie.
- J'ai plutôt l'impression qu'il est en train de couler là.
Je soupirai avec agacement et m'avançai d'un pas décidé vers le bassin. Je n'allais pas attendre son aide toute la nuit. Mais l'homme me devança et, d'un geste vif, attrapa mon cahier qui n'en portait plus que le nom. Ses yeux bleus me transpercèrent de part en part et je sentis mon cœur louper un battement. Il se releva lentement et je ne pus m'empêcher de suivre du regard les gouttelettes qui glissaient le long de son torse jusqu'à la lisière de son maillot. Le visage toujours aussi impassible, il me tendit mon dû et s'ébouriffa les cheveux.
- Tu ne devrais pas te laisser marcher sur les pieds.
Et il partit. Emportant mon cœur avec lui.
En y repensant, j'ignore encore ce qui m'a tant plu chez lui ce jour-là. Était-ce son attitude nonchalante, comme si rien ne pouvait l'atteindre ou l'ébranler ? Était-ce ses yeux si intenses qui semblaient vouloir s'emparer de mon âme ? Ou bien était-ce ce geste infime de gentillesse qu'il avait eu envers moi ? Sûrement une combinaison des trois.
Le lendemain, j'appris qu'il s'appelait Mattia et qu'il venait d'arriver au lycée. C'était le genre de gars solitaire et taciturne que tout le monde craignait un peu sans pouvoir s'empêcher de l'admirer. Nous nous retrouvâmes dans la même classe et, lorsqu'il m'aperçut, calé dans un coin au fond de la salle, il se dirigea vers moi et s'assit à mes côtés sans un mot. Et nous passâmes l'année ainsi, côte à côte, sans jamais vraiment se parler.
Mattia, c'était le genre de gars inadapté au système scolaire. A force de partager le même bureau, j'appris vite qu'il était incapable de tenir en place. Ses yeux vagabondaient sans cesse par la fenêtre et sa jambe tressautait nerveusement toutes les cinq minutes. S'il n'était pas en train de pianoter sur la table avec ses doigts, il faisait tourner un stylo dans sa main ou jetait des boulettes de gommes en l'air. Parfois, il cessait ses occupations pour jeter un coup d'œil aux miennes. Il aimait bien mes dessins. Il ne me le dit jamais clairement, mais toute son attention se tournait vers moi dès que j'attrapais un crayon.
Un jour, je vis la date de son anniversaire griffonnée sur un papier administratif. Je pris note mentalement et, le jour J, je lui ramenai un dessin représentant un coucher de soleil sur la mer. Au milieu des flots, un homme nageait paisiblement, comme s'il était seul au monde. Je lui fis glisser la feuille sans un mot, en plein cours de math, et ne pris même pas la peine de regarder son expression. Je vis juste sa grande main déplier mon dessin et se figer instantanément en le découvrant. Il ne me fit aucun commentaire mais rangea la feuille dans son sac.
Mattia n'était pas comme les autres alphas. Il y avait cette barrière entre lui et le monde, cette espèce de force invisible qui s'opérait dans son regard et qui rejetait les autres loin de lui. Il ne se mettait pas en avant et n'était pas arrogant. Il savait juste ce dont il était capable et ne faisait pas preuve de fausse modestie. Il me semblait vrai.
Un jour, lors de notre dernière année au lycée, je fus de nouveau humilié par l'équipe de natation en plein milieu du couloir principal. Ils s'étaient amusés à lancer une rumeur prétendant que j'étais insensible aux phéromones d'oméga et que je m'étais par conséquent tourné vers les alphas. Tous ceux présents mimaient d'être dégoûtés dès que je les effleurais et me crachaient à la gueule en affirmant qu'un couple d'alphas, ça n'existait pas.
Je n'aurais pas dû être touché par leurs mots. Ce n'était que des mensonges stupides et immatures. Pourtant, ce fut la blague de trop. Tandis que l'ensemble de l'équipe, accompagnée de leurs omégas pas beaucoup plus évolués qu'eux, se moquaient de moi, je me mis à trembler de tout mon corps et craignis de fondre en sanglots devant eux.
Ce fut au moment où je sentis la dernière barrière de mon cœur se fracasser lamentablement qu'un bras s'enroula autour de ma taille. Aussitôt, une aura apaisante m'entoura et un corps se pressa contre le mien. Je reconnus Mattia sans même le voir, simplement par cette force sereine qu'il dégageait et la façon dont mon cœur s'emballait à son toucher.
Sans plus de cérémonie, il attrapa ma mâchoire entre ses doigts puissants et déposa un doux baiser sur mes lèvres. Je me pétrifiai – et je n'ose imaginer l'état de ceux autour de nous – et sentis mon estomac faire des loopings à toute vitesse. Le contact fut court, mais délicieux. Lorsqu'il se décolla de moi, il posa son regard azur sur chaque personne présente et articula ces mots :
- Le prochain qui touche encore mon mec ne verra plus aucun lever de soleil.
Et il partit. Comme ça. Me laissant avec un cœur si emballé que je n'aurais pas été étonné de le voir bondir hors de ma poitrine.
Au début, je ne savais pas vraiment ce que je ressentais. J'étais un peu en colère parce qu'en me sauvant, Mattia venait de confirmer la rumeur – fausse ! - qui courait sur moi et qui allait désormais certainement me suivre toute ma vie. Déçu aussi, que ce premier baiser me fût volé entre deux casiers par un homme presque inconnu qui s'était enfui juste après. Mais plus que tout, j'étais ravi. Il était venu me sauver, moi ! Il était venu me sauver du danger et il m'avait implicitement déclaré sa flamme. Parce que c'était cela, n'est-ce pas ? Une déclaration d'amour ?
A partir de ce moment-là, j'ai commencé à sortir avec Mattia Leone.
Les premiers mois furent difficiles. Je dus apprendre que tout ce qui m'était évident relevait d'un effort considérable pour lui. J'abandonnai très vite l'espoir qu'il me surprenne un jour avec un dîner aux chandelles, un voyage à l'improviste ou un cadeau spontané. De même, toute tentative romantique de ma part se soldait par un échec. Mes petits plats concoctés avec amour ne lui tiraient qu'un vague " merci " et mes week-end en amoureux le faisaient souvent grogner d'impatience.
Mattia n'aimait ni les surprises, ni les petites attentions.
A force de déceptions et d'insomnies, je compris qu'à effort égal, nous n'étions pas capables des mêmes choses. Toute l'énergie que j'investissais dans mes surprises romantiques était la même dont il faisait preuve lorsqu'il me réservait son après-midi ou me laissait le dernier gâteau de la boîte.
Nous n'étions pas capables du même amour. Et progressivement, je l'acceptai. Parce qu'il y avait bien une chose dont je ne doutais pas, c'était de son amour envers moi. Je le voyais, bien tapi au fond de ses iris azurs, lorsqu'il m'observait dessiner ou m'écoutait parler. Je le voyais dans sa façon de caresser ma nuque lorsque nous regardions la télé. Je le voyais dans sa manière maladroite de me prendre dans ses bras quand j'avais froid ou de réarranger le col de ma chemise lorsque je sortais.
Mattia, dans son assurance nonchalante, s'était silencieusement rebellé contre le système en me choisissant comme partenaire. Deux alphas ensemble restait rare, mal vu, incompris. Pour beaucoup, il s'agissait d'un gâchis de phéromones et d'une lâcheté face à nos responsabilités sociales. En tant qu'alpha, nous devions montrer l'exemple : nous lier à un oméga, fonder une famille solide et trouver un travail respectable.
Je crus, les premières semaines, que ces injonctions pesaient sur Mattia. J'en eus peur lors de notre première sortie en ville en tant que couple. Je tentai de lui prendre la main mais il me repoussa et garda une certaine distance de sécurité entre nous. Blessé, je restai silencieux toute l'après-midi, persuadé que jamais nous ne nous épanouirions dans notre couple. Puis j'ai compris.
Mattia, c'est le genre de mec qui déteste attirer l'attention sur lui. Le genre de mec qui rase les murs et garde toujours sa capuche sur sa tête. Le genre de mec qui regarde autour de lui avant de vous embrasser du bout des lèvres, presque à regret.
Et pourtant, mon amour pour lui reste intact. Inébranlable. Je l'aime tel qu'il est, entièrement, inconditionnellement.
C'est pour ça que, lorsqu'il m'a appelé ce matin pour me dire qu'il ne pourrait pas être là ce soir pour fêter nos cinq ans, j'ai accueilli l'information avec une sorte de tendre résignation. Depuis trois ans, Mattia fait partie de l'équipe nationale de natation et son métier l'oblige à être en déplacement constant. Il me manque. Mais je sais qu'il réalise son rêve.
Alors, le soir venu, j'enfile simplement un pull et sors dans le froid de la nuit. Souvent, lorsque Mattia reste trop longtemps loin de moi, je pars me réfugier dans la petite clairière au centre de la forêt qui borde notre maison. Une petite clairière au milieu de laquelle se trouve une cascade presque irréelle, dont l'eau turquoise et les gouttelettes étincelantes ont toujours éveillé en moi un profond sentiment de sérénité. Lorsque nous avons acheté cette maison deux ans auparavant, j'ai décidé que ce serait mon refuge, mon endroit à moi, le lieu où je pourrais laisser toutes mes émotions glisser au fil de l'eau sans chercher à les retenir.
Il fait déjà nuit dehors. La pleine lune éclaire le sentier qui mène à la forêt et que je connais tellement que je pourrais l'emprunter les yeux fermés.
A l'instant où mon corps s'immerge dans les bois, une incroyable sensation de bien-être se diffuse dans mes veines. Les cimes des arbres se balancent doucement au gré du vent et les feuilles émettent de petits craquements sous mes pieds. Je respire à plein poumon l'odeur caractéristique de terre mouillée et frissonne sous les courants d'air qui s'infiltrent à travers les mailles de mon pull. Je me sens si bien... Comme si j'étais enfin à ma place et ne faisais qu'un avec la nature.
Pourtant, alors que j'approche de la clairière, je remarque que quelque chose a changé. Le long du chemin, des petites lanternes pendent aux branches des arbres, projetant une lumière tamisée sur mon visage surpris. Qu'est-ce que ça peut bien être ?
J'entends désormais le bruit de la cascade s'échouant avec fracas contre les rochers et accélère le pas jusqu'à déboucher sur la clairière. Là, je me fige totalement. A quelques pas de l'eau, une grande couverture a été étalée dans l'herbe et plusieurs plats semblent attendre qu'on les déguste. Tout autour, une trentaine de lanternes plongent la scène dans une ambiance douce et romantique.
Je ne sais que faire. Perdu, je songe d'abord à faire demi-tour, croyant interrompre le moment privilégié d'un couple, lorsque je la sens. Cette aura. Cette aura intimidante et pourtant incroyablement apaisante. Une seconde après, des phéromones boisées viennent m'envelopper comme un cocon et je frissonne de bien-être. Peut-être est-ce pour ça que j'aime tant la forêt finalement, parce qu'elle me fait penser à lui. Et c'est vrai que j'y retrouve la même sensation que dans ses bras : ce calme protecteur, cette majesté imposante et cette solidité froide mais si réconfortante.
Un corps vient se coller à mon dos et je rejette la tête sur l'épaule de Mattia qui caresse ma joue de ses lèvres. J'inspire une nouvelle fois à plein poumon ses phéromones boisées mélangées à la fragrance de son eau de Cologne.
Mes doigts s'entrelacent à ceux qu'il a posés sur mon ventre et je tourne légèrement mon visage pour l'embrasser. Sa bouche est chaude contre la mienne, sa peau douce, son haleine fraîche. Je me tourne pour enrouler mes bras autour de son cou et je sens les siens entourer ma taille pour me presser contre lui.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
Mon souffle s'échoue sur ses lèvres et j'admire la longueur de ses cils auxquelles s'accrochent les lueurs des lanternes.
- Je voulais te faire une surprise...
Mon cœur s'emballe. Mattia me semble plus beau que jamais avec ses cheveux décolorés tombant gracieusement sur son front et la barbe de quelques jours qui mange sa mâchoire. Son long manteau noir lui donne un air solennel que je ne lui connais pas.
- Comment tu as su que je viendrais ici ? soufflé-je, ému.
- Je sais que tu viens te réfugier ici depuis qu'on a emménagé.
Mes sourcils se haussent sous la surprise. Son visage hâlé se tord d'inconfort.
- Mais je pensais... Que c'était ton truc, tu vois ? Ton jardin secret. Que tu ne voulais pas forcément que j'y mette les pieds.
- Je veux tout partager avec toi, tu sais ?
Ses lèvres fines s'étirent en un petit sourire et il attrape délicatement ma main dans la sienne pour me tirer vers la couverture étendue au bord de l'eau. Ravi, j'observe les plats déposés dessus ainsi que les pétales de rose qui les entourent.
En arrière-plan, la cascade projette des milliers de gouttelettes semblables à des éclats de cristal qui viennent parfois s'accrocher à nos cheveux. L'odeur moite de la mousse et de l'herbe humide me parvient au nez et je frissonne de plaisir. Je n'aurais jamais pensé pouvoir un jour contempler ce spectacle avec l'homme que j'aime et je ne pourrais en être plus heureux.
Incapable de détourner mon regard de l'eau, je porte une main à ma poitrine pour tenter de contenir les battements endiablés de mon coeur.
- Mattia... C'est la plus belle surprise que tu pouvais me faire...
Aucune réponse ne me parvient et je me décide enfin à m'arracher de la contemplation du lieu. Je tourne sur mes talons et mon cœur loupe un battement. Puis un deuxième.
Juste là, au milieu des lanternes se balançant au gré du vent, au milieu de cette clairière qui a protégé chacun de mes états d'âme, face à cette cascade impétueuse qui a toujours su m'apaiser, Mattia a mis un genou à terre et me fixe avec une intensité rare.
D'un geste maladroit, il sort de sa poche un petit coffret et l'ouvre devant moi. Visiblement sous le choc, mon cœur refuse de retrouver un rythme normal et je suis obligé d'entrouvrir la bouche pour réussir à prendre une inspiration complète.
Mattia se mord la lèvre d'un air gêné avant de prendre la parole.
- Elie... Depuis que je t'ai rencontré, ma vie a pris un tournant que je n'aurais jamais soupçonné. Je t'ai aimé dès le premier jour où mes yeux se sont posés sur toi au bord de cette piscine. J'ai aimé tes yeux gris, j'ai aimé tes tâches de rousseur, j'ai aimé tes cheveux en pagaille et j'ai aimé ton attitude si franche. Je crois que c'est quelque chose que j'ai toujours admiré chez toi, cette capacité de rester fidèle à toi-même et à tes valeurs, de ne jamais céder face à la pression et de te battre jusqu'au bout pour ce en quoi tu crois. Tu sais... Je ne pense pas te l'avoir déjà dit, mais ton courage a créé le mien. C'est en te voyant rester impassible face aux moqueries et à continuer de proclamer haut et fort ce que tu aimais que j'ai trouvé la force de m'assumer. Je ne sais pas exactement à quel moment j'ai su que je voulais finir ma vie avec toi... Peut-être est-ce la première fois où je t'ai vu dessiner ou celle où je t'ai vu rire... Dans tous les cas, tu m'es devenu vital dès les premiers jours passés à tes côtés. J'avais besoin de ton sourire, de ton regard franc, de ton air rêveur et de ta mine renfrognée lorsque je t'embêtais. J'avais besoin de tout cela, chaque jour, chaque seconde. Le jour où je t'ai embrassé pour la première fois, j'ai cru que mes jambes allaient se dérober sous moi tellement j'étais heureux. Tu étais à moi, enfin... Puis j'ai eu peur. Peur de ne pas savoir te protéger, peur de ne pas te rendre heureux, peur de ne pas être suffisant. Je sais que nous sommes différents, peut-être trop au regard de certains. Mais je n'ai que faire de leurs paroles, je n'ai que faire de leur mépris, je n'ai que faire de tout tant que tu restes à mes côtés. Elie... Je n'ai pas toujours été à la hauteur. Je sais que je n'ai pas répondu à toutes tes attentes, je sais que je n'ai pas honoré tes rêves romantiques et que je ne suis pas le prince charmant que tu espérais. Mais je t'aime... Bon Dieu, je t'aime tellement que parfois, j'ai l'impression d'en perdre la tête. Je t'aime tellement que je souhaiterais ne faire qu'un avec toi pour que nous soyons constamment ensemble. Tu es la lumière de mon existence depuis ce jour où tu m'as adressé la parole et depuis, je n'ai cessé de vouloir être la tienne. Tu mérites de continuer à illuminer la Terre de ton sourire, tu mérites d'être heureux pour l'éternité... Alors, Elie Sanders, acceptes-tu de la passer à mes côtés ?
Sans que je ne puisse les retenir, les larmes se mettent à creuser des sillons sur mes joues et c'est à travers cette vision embuée que j'attrape les mains de Mattia pour le relever. Lorsque son corps se presse contre le mien, je me hisse sur la pointe des pieds et effleure ses lèvres des miennes.
- Oui... Mattia Leone, je souhaite passer toute cette vie et les suivantes à tes côtés. Je t'aime.
- Je t'aime aussi, mon amour. Au-delà de toute raison.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top