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Nina le voyant arriver sur elle, frappa instinctivement dans la seule zone vraiment vulnérable pour un homme, c’est-à-dire ses couilles. C’est d’une précision étonnante qu’elle lui asséna également un coup dans les côtes.

Son adversaire, malgré ses années d’entraînement, ne put esquiver son attaque.

La réaction fut instantanée. Il se plia de douleur et jura comme un charretier. Un « salope » arriva aux oreilles de Nina, qui, fière d’elle, bomba le torse. Intérieurement elle se félicita également d’avoir réussi à l’éloigner d’elle. Elle n’en revenait pas du culot qu’il avait, encore un qui ne se prenait pas pour de la merde.


- Tu essayais de faire quoi, là ? Parce-que perso j’ai l’impression d’avoir été frôlé par une mouche !

L'homme pourtant toujours plié en deux, le regard noir, fixait inlassablement Nina. Cette dernière crue s’étouffer à l’entente de sa réplique, la situation était tellement surréaliste que ça en devenait ridicule. Il continua tout de même à déblatérer contre ses inepties.


- Ton corps semblait pourtant parfaitement réceptif à mes caresses ! Dit-il toujours affalé sur le lit à ses côtés.

Nina se leva en soufflant, levant les yeux au ciel devant tant de mauvaise foi.


- Bon le p'tit déjeuner est prêt, tu viens ?


- Euh oui, lui répond-il confus du changement de direction de la conversation qu'il venait d'entamer. J'avoue que ce n’est pas de refus, je suis à la limite de l'hypo !

-Tant mieux. Allez maintenant bouge ton corps, Don Juan…


Jead se leva non sans difficultés, fierté d’homme oblige, il refusa l’aide de Nina, se mordant l’intérieur de la joue pour faire taire ses râles de douleurs, puis suivit Nina en direction du salon. En arrivant dans la pièce à vivre, il fut impressionné par tout ce qu'elle n'avait préparé rien que pour lui.

Déjà qu’elle avait pensé à apporter un plateau dans la chambre contenant un verre avec des cachets anti douleurs et autres vitamines.

Le regard fuyant, elle baragouina quelque chose tout en désignant d'un geste de la main ce qu'elle avait préparé.


- Je ne savais pas ce que tu aimais, alors voilà ...


Jaed s'avança, regarda la table et se tourna face à elle.

- Merci !

- De rien, je n'ai pas l'habitude de préparer le repas pour deux, je vis seule.

Il lui sourit et la gratifia d'un petit clin d'œil aguicheur, ravi de l'attention qu'elle eut pour lui.


- Je vais 

essayer de faire honneur à ton déjeuner.


Il se rendit rapidement compte que Nina piquait un fard, ce qui le surpris agréablement. Il était si étrange pour lui de voir une fille si timide, travailler dans un commissariat, au contact des gens. Il la pensait beaucoup plus sûre d’elle, quoique cette timidité lui conférât un certain charme. Nina s'avança timidement vers lui, tenant un récipient entre ses mains.


- Café ?


Jaed acquiesça et la remercia, ce qui tira un nouveau petit sourire à Nina.


- De rien.


Installés à table, ils déjeunèrent dans un silence religieux, profitant tous les deux du moment calme, et de l'atmosphère de détente qui se dégageait de cette situation.

Nina, toujours aussi gênée par ce début de matinée, était plutôt fière de la façon dont elle avait géré, étant une première pour elle. Jamais personne n’était resté dormir chez elle ou du moins n’était resté jusqu’au petit déjeuner. En lui jetant plusieurs coups d’œil, elle se rendit compte qu’il devait apprécier, car il dévorait littéralement son petit déjeuné.

- Délicieux !

- Merci


Une fois le déjeuner terminé, Nina l'aida à relever son maillot pour inspecter les dégâts, qui au final se ne s’avéraient pas dramatiques. Seuls des hématomes et des coupures sillonnaient son corps et son visage.

En revanche, pour ses côtes, le mieux restait tout de même de passer une radio. Mais Nina imagina très bien la réaction de Jaed lorsqu'elle lui conseillerait de se faire examiner. Comme tous ses semblables du sexe masculin, il rechignerait à se faire ausculter, question d’ego.

Une question lui trotta tout de même depuis un moment ; comment un homme de sa corpulence a-t-il pu se faire mettre au tapis si facilement ?! À moins de n’avoir aucune connaissance en self-défense … et encore, l’instinct de survie prenant le dessus, on se sortait généralement de ce genre de situation ! À moins qu’il ait été attaqué par plusieurs individus

En plein questionnement, Nina partit se préparer pour son jogging et revint dans le salon en tenue de sport. Elle informa son malade qu'elle sortait et devrait être de retour dans une, voire deux heures tout au plus. Il ne répondit rien, comme figé.


- Allô la terre ? Jaed ? hey Oooh ?????


- hein ? Ah oui, tu as raison, va perdre un peu de poids !  lui répond-il finalement avec un sourire moqueur.

 

Nina fronça les sourcils, regarda sa tenue, se contorsionna pour vérifier la grosseur de ses cuisses, puis releva les yeux vers, ce qui ressemblait le plus à ce qu’on nomme goujat. Mammifère bipède, en évolution constante dans la connerie et se reproduisant plus vite qu’un cafard.

L’éclair de désir présent dans les yeux de Jaed disparu presque aussitôt quand il aperçut le visage en décomposition de Nina..


- Qu'est-ce qu'il a mon cul ??? Hein ???


Jaed reprit vite contenance mais n’osa rien dire, de peur d'aggraver la situation.


- Connard ! Fulmine-t-elle


Nina s'inspecta de plus belle. Vêtue d'un bas de survêtement noir et or et d'un top court blanc, sa tenue de sport habituelle dans laquelle elle se sentait à l'aise pour courir.


- Je sais que je ne suis pas belle, pas la peine d'en rajouter ! Allez j'y vais, et toi tu comptes faire quoi ?


- Eh bien je ne sais pas mais je ne comptais pas m'incruster plus longtemps ! 

Tu as ta vie, moi la mienne. Alors je te remercie pour tout, vraiment, et je vais y aller moi aussi. À bientôt peut-être, annonce-t-il tout en se levant du canapé.

Nina et Jaed se regardèrent, et sans savoir vraiment pourquoi, il la serra dans ses bras.

Surprise, elle resta distante au départ, ne sachant quoi faire, puis lui rendit timidement son accolade. Ils quittèrent tous les deux l'appartement en même temps et partirent chacun de leur côté.


C’est en se quittant que chacun leurs tours, ils se rendirent compte du bouleversement que leur rencontre avait apporté dans leur vie. Mais du côté de Jaed, malgré la beauté et la fraicheur de Nina, un point noir subsistait … elle travaillait entourée de flics !


Cette deuxième rencontre, qui ne fût pas des plus réjouissante, l’obnubilait tellement, que c’est en mode pilote automatique qu’il arriva chez lui.   


- Eh bah cette fille m'a vraiment retourné le cerveau ! s'exclame-t-il pour lui-même.


Il se frotta le crâne et appela un ami dans l’attention qu’on l’accompagne se faire soigner à l’hôpital. Ce que Nina ne sait pas, c’est que certaines de ces activités illégales lui demandent d’être en parfait état. J’entends bien sûr par-là, des combats clandestins.


Le lendemain, Nina, reprit sa routine hebdomadaire ; courue une heure, faisant son circuit habituel, dont un passage devant la salle de boxe.

Elle rentra ensuite chez elle, prit sa douche, enfila son uniforme et ressortit pour cette fois-ci aller bosser.


Encore une 

journée bien ennuyeuse en perspective. À peine arrivée au parking, qu’elle aperçut Sam et Carlita l'attendre. En les voyant, elle fronça les sourcils d'étonnement se demandant pourquoi ils étaient tous deux présents, arborant fièrement un magnifique sourire.


- Bizarre ça ! Qu'est-ce qu'ils me veulent tous les deux ? marmonne-t-elle dans sa barbe.


Ses deux amis lui sautèrent dessus dès qu'elle posa un pied à l'extérieur de sa voiture Ils lui annoncèrent que dès vendredi elle serait réquisitionnée pour une méga fête, et qu'elle n'avait pas son mot à dire.


- Point final ! disent-ils en chœur.


Carlita lui lança ensuite :


- Y en a marre, tu as vingt-trois ans et tu ne sors pas ! Merde, tu n’auras personne dans ta vie Nina en te cloitrant chez toi comme tu le fais ! Tu es un canon sur patte, merde, bouges-toi un peu !


- Je te l'ai déjà dit Nina, ajoute Sam, elle n'a pas tort, à moins que...


- Euh non Sam, non, la coupe-t-elle, comprenant où il voulait en venir


- Dommage, souffle-t-il dépité.


Carlita le fusille du regard et se retourne vers Nina


- Pfff, ne l'écoute pas.


Elle la prit par le bras pour marcher en direction de l'entrée du commissariat et lui expliqua :


- La soirée commence à 22h00 pile, je serai chez toi à 19h00, j'apporte de quoi manger. Ok poulette ?


- ok Carly ! acquiesce Nina. À demain alors.


- Hein !


Nina pouffa, lui expliquant alors…

 

- Si la soirée est vendredi, aujourd’hui étant donné que nous sommes jeudi, cela veut dire que la fête sera demain soir !


Carlita réfléchit en fronçant les sourcils et d'un sourire dit :


- mais oui. Pfff je suis bête.


- Allez au boulot ! s'encouragea Nina dans le couloir qui la mena aux archives.

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Corriger par audreywks


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