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Sortie des archives, Nina souffla de soulagement tout en se passant sa main sur son visage, troublée de la scène qui venait de se jouer dans son bureau. Une fois calmée, elle repris son avancé en direction du bureau du Capitaine, pour y déposer son CV et sa lettre de motivation, écris plus tôt dans l'après-midi. Arrivée à destination, elle frappa trois coups francs, attendant qu'on lui autorise l'accès. Quelques secondes plus tard, c'est un « entrer » crié de manière plutôt sec et autoritaire, qui lui permit de franchir la porte, la menant à l'objet de ses désirs.
- Bonjour Nina. Que me vaut ta visite ?
Nina lui accorda un sourire timide, s'avançant lentement tout en essayant de reprendre contenance, pour paraître plus sûre d'elle, alors qu'en réalité elle était morte de trouille, la sueur commençant à faire son apparition et ses doigts à trembler.
- Bonjour Capitaine Evans, je viens déposer les documents nécessaires pour postuler au poste vacant dans le service informatique.
-Ahhh ! s'exclame-t-il agréablement surpris. Tu te décides enfin !
- Oui, après mures réflexions. Mais je ne veux pas être privilégiée, lui dit-elle en lui tendant les papiers. Je veux passer par les voies traditionnelles de recrutement et ne pas obtenir de traitement de faveur.
Le capitaine approuva d'un hochement de tête, sans la quitter des yeux.
- Pour que les choses soient transparentes entre nous Nina, sache qu'au vu de tes aptitudes, tu as toutes les chances d'être choisie ! lui avoue-t-il en posant les feuilles sur son bureau.
- De plus... sourit-il, tu es aussi la seule pour le moment à avoir postulé. Ce qui n'enlève rien à tes capacités, bien entendu. D'autres pourraient également se manifester dans les jours à venir, mais j'ai foi en tes capacités !
Nina soupira puis acquiesça, mi-figue mi-raisin, elle ne savait pas quoi penser du discours qui venait de lui être fait, était-ce seulement de la poudre aux yeux, dans le but de cacher un éventuel passe-droit. De toute façon elle ne le saura sûrement jamais.
E
lle salua néanmoins son Capitaine avant de partir et referma la porte en sortant. Il était temps pour elle de retourner à son poste.
Nina souhaitait ne jamais se retrouver braquée sous les projecteurs, pour quelques raisons que ce soit. Elle a toujours eu horreur de se sentir observer, surtout quand il s'agit d'une attention malsaine. Et c'est en grande partie pour ces raisons qu'elle se retrouvait aujourd'hui à travailler dans le sous-sol d'un commissariat, plus désert que le Sahara lui-même. Être un rat de bibliothèque lui a jusqu'à présent permis d'être la plus discrète possible.
T
oujours perdue dans ses pensées, elle ne vit pas l'inconnu des archives arrivé droit sur elle, lui aussi l'esprit entièrement dirigé sur son téléphone portable. Quand les deux corps se rencontrèrent, Nina laissa échapper un râle de douleur, dû à la violence du choc. Une poigne ferme la retient néanmoins au dernier moment, lui évitant une chute magistrale. Les jambes flageolantes elle réussit néanmoins à rester debout.
- Oh mon dieu..... Merci ! le remercie-t-elle avec sincérité, toujours troublée par la situation.
- Je vous en prie ! Je suis également en tort... J'aurais dû regarder devant moi au lieu d'être sur mon téléphone ! Lui souffle une voix rauque, au creux de l'oreille.
Mer...Merci, balbutie-t-elle, sentant le rouge lui monter aux joues, impressionnée par le regard perçant de l'homme, à la fois doux et profond.
- J'étais moi-même perdue dans mes pensées.
Il regarda Nina avec une telle intensité, la scrutant jusqu'au fin fond de son âme. Et s'en prévenir, il se détourna d'elle, sourire aux lèvres, reprenant sa route comme si rien ne venait de se passer, la laissant plantée là, en plein milieu du sombre couloir.
- Salut ! dit-il avant de disparaître.
- Euh oui oui ... Salut ! réplique-t-elle ahurie.
La seule chose qui permit à Nina de confirmer que ce qu'il venait de se passer était la réalité, était la délicieuse odeur de Musk flottant encore dans l'air. Encore sous l'effet du charisme dégagé par cet apollon.
De son côté, Jaed, maintenant sorti du bâtiment, repris la direction de son duplex, situé en plein centre-ville de New York. En colère de n'avoir pu obtenir les informations qu'il cherchait, il avait de plus en plus de mal à masquer sa déception, qui ne faisait que croitre avec le temps. La recherche sur ses parents n'avait pas abouti, comme si aucun d'eux n'avait existés, ce qui est impossible. À l'heure actuelle personne ne naît sans identité, surtout aux États-Unis. Le seul moyen pour lui de faire redescendre la pression était de frapper. Et quoi de mieux qu'un tour à la salle de boxe pour défouler ses nerfs,
Mais le plus surprenant dans cette journée, a été pour lui, la facilité déconcertante avec laquelle il a pu raconter le motif de sa venue aux archives central à la jeune femme travaillant là-haut. Il n'était pourtant pas du genre à étaler sa vie privée à la première venue.
Arrivé chez lui, il prépara rapidement son sac de sport, et parti ensuite sans tarder en direction de la salle de sport. Pensant déjà aux bienfaits que cette séance lui apportera.
Nina quant à elle, s'installa face à l'ordinateur où était installé plutôt l'homme, ce dernier ne quittant toujours pas son esprit. Il ne lui fallut pas plus de deux clics pour retrouver l'historique de ses recherches. Il ne lui avait pas menti. Toutes les recherches effectuées validaient les dires de l'inconnu.
- Il m'a dit la vérité, murmure-t-elle pour elle-même..
En faisant défiler les recherches, elle tomba sur le titre d'un article, « La famille Lambrio ». Curieuse, elle descendit plus loin dans l'historique, trouvant des dizaines d'articles parlant de cette fameuse famille. À première vue, il s'agirait de manias de la communication internationale et de lobbyistes altruistes, très impliqués dans l'aide à la communauté.
- En gros des gens formidables ... Mais qu'est-ce qui a pu leur arriver ? se demande Nina, intriguée.
À 18h55, elle commença à se préparer pour quitter son poste, sa journée de travail s'achevant. Elle avait hâte de retrouver son cocoon. C'est à ce moment-là, qu'elle constata ne pas avoir vu Max de toute la journée. Elle ne se souvient même pas l'avoir croisé à la pause du déjeuner, qu'elle avait passée avec Carlita au resto végétarien.
Eh oui, Comme beaucoup de personnes de nos jours, Carlita faisait partie elle aussi de la catégorie des mangeurs de salade. Ce qui ne dérangeait pas Nina le moins du monde. Cela lui permettait de changer ses habitudes de temps à autre.
D'après les dires de sa meilleure amie, personne n'aurait vue Max aujourd'hui, ce qui l'inquiéta. Mais elle fu vite confortée par son amie, qui lui répéta que Max était un grand garçon et qu'il faisait partie des meilleurs de sa catégorie.
- Eh voilà, soupire-t-elle, je vais enfin pouvoir me consacrer à ma soirée Netflix.
Mais d'abord... Willo ! rit-elle en pensant à son chat caractériel.
Malgré ses manies de prince, elle adorait son beau chat angora, qui savait le lui rendre. Elle trotta jusqu'au bureau de Carlita pour lui souhaiter une bonne soirée.
- Ce soir, on va en boîte Nina ! Tu viens avec nous ? On va s'éclater !
Nina grimaça et secoua la tête en affichant une moue désolée, face à son amie, qui comprend la réponse silencieuse.
- C'est dommage, que tu ne veuilles pas ! Tu aurais peut-être trouvé un prince charmant, ma belle ! lui répond-elle déçu. Estomaquée, les yeux de Nina s'ouvrirent telles des soucoupes.
- Euh bah... ce n'est pas que ça ne me plairait pas, mais j'ai déjà prévu ma soirée ! Promis, une prochaine fois, ok ?
Carlita roula des yeux, excédée, connaissant la chanson par cœur, habituée aux refus de son amie.
- Pfff tu dis toujours ça ! Mais bon, on va dire que je te crois ...hein bichette ! lui dit-elle en claquant une bise sur sa joue.
- Allez ma belle, faut que j'aille me faire belle, moi ! lui lance-t-elle avec un clin d'œil rieur.
Nina sourit. Une dernière bise, puis elle partit en direction du parking récupérer sa vieil Austin couleur chocolat.
U
ne fois le moteur allumé, elle fonça à travers la ville retrouver son cocoon, dans le Bronx.
Elle s'occupa d'abord du roi des lieux, c'est-à-dire Willo, puis s'octroya un long moment sous une douche bien chaude, avec l'idée de se délester de cette longue journée.
-Enfin une soirée tranquille ! Et au chaud, chez moi !
Un repas préparé à la hâte, sous le regard d'un Willo en pleine digestion, elle engloutit le tout en un rien de temps, pressée de pouvoir enfin s'installer devant sa télévision.
Elle s'installa tranquillement sous une couette, une tasse de chocolat fumante garnit de marshmallows, une assiette de muffins pour accompagner le tout et ... n'oublions pas Monsieur George, son fidèle doudou.
C'est enfin prête, qu'elle put débuter son film romantique, à savoir Dirty Dancing.
Faut bien se l'avouer, Patrick Swayze est à tomber, vous n'êtes pas d'accord ???
Arrivé à la moitié du film, un bruit strident de poubelle se fracassant se fit entendre.Comme si quelque chose, ou plutôt quelqu'un, atterrissait lourdement dessus.
Un long râle inhumain se fit entendre juste après le vacarme, suivi par les cris de voisins mécontents.
- Moins de bruit merde ! Ya des gens qui bossent demain ! éructe un homme qui n'attendit aucune réponse, claquant sa fenêtre juste après.
Nina, ni une ni deux, se rua à sa fenêtre, tira le rideau mais ne vit rien. Elle dut se
coller au carreau pour apercevoir un homme en train d'en frapper un autre, ce dernier déjà à terre.
La panique la prit, son sang ne fit qu'un tour. Travaillant avec les flics, elle décida de sortir ; emmitouflée dans son peignoir rose bonbon, converses noires au pied, lampe torche à la main, elle descendit dans le but de porter secours au gars qui se faisait massacrer.
A
vant de quitter son appartement, elle se saisit par sécurité d'un poing américain, puis ferma la porte à clés.
......
Jead, sonné, ne s'attendait pas à ce qu'il soit trois à lui sauter dessus. Il avait déjà réussi à en mettre deux hors circuit, mais le troisième était plus teigneux et enhardi.
Nina dévala les escaliers, sorti par la porte de secours qui donnait sur l'arrière-cour où se trouvait le local à poubelles. Les sens en alerte, elle scruta la rue sombre, prise de panique de tomber sur l'agresseur. Elle se fit donc toute petite et rampa quasiment le long du mur, plus que répugnant, avant de voir l'homme au sol. Elle braqua sa lampe sur le corps inerte qui gisait là, et regarda aux alentours. Personne !
- Comment je vais faire ? C'est qu'il est vraiment grand !
Nina prit rapidement conscience de l'urgence de la situation, ne réfléchissant
p
as plus, elle fonça. C'est tant bien que mal, qu'elle réussit à le relever en passant son bras en dessous du sien. Au vu de son poids, elle manqua par deux fois de tomber avec lui.
Elle eut toutes les peines du monde à avancer, mais se servit du mur comme appui pour l'aider dans ses mouvements.
Finalement, elle réussit à le ramener jusqu'à la porte, qu'elle avait auparavant bloquée avec un bous de bois. Cette fois, pas question de prendre l'escalier. Elle appela l'ascenseur, se sachant incapable de monter autant de marches avec un homme à peine conscient dans les bras.
Une fois dans la cabine, à l'aide de son coude, elle appuya sur son étage, en essayant, avec grande difficultés de le garder debout. Peine perdue, le corps de l'homme, bien trop massif pour sa petite
C
orpulence, glissa, tombant sur elle. Elle patienta, immobile, évitant le visage de l'inconnu, basculant sa tête sur le côté.
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Corriger par audreywks
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