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Kihyun m'a affirmé que Byunwoo ne tenterait rien aujourd'hui, parce que son frère ne sait toujours rien et qu'il ne me ferait pas faire quelque chose que je ne voudrais pas, à savoir tromper ce dernier.

Je pense qu'il a raison.

Et je sais aussi qu'il ne voudrait jamais infliger ça à son frère, surtout en sachant la manière de penser de celui-ci.

Ça va de nouveau être un moment gênant, mais je pense pouvoir y survivre...

J'aperçois rapidement sa Ducati lorsque je sors de ma voiture, pour rejoindre mon immeuble. Il est déjà là... Mon Dieu...

Ok, ça va aller, respire Hoseok... Sois fort et déterminé. Montre-lui que tu ne veux rien de plus qu'une amitié. Sois assuré et surtout, ne le laisse pas t'approcher.

Il est bien plus dangereux lorsqu'il est proche.

Quelques mètres plus loin et je le trouve, assis sur les marches de la devanture du bâtiment.

Il fait chaud aujourd'hui aussi, comme depuis maintenant quelques semaines. Il a donc sa veste nonchalamment posée sur sa cuisse. Son t-shirt noir collant sa peau m'oblige à me perdre à nouveau dans mes pensées. Son corps torse-nu se dessine devant mes yeux. Ce corps si impressionnant et charismatique. Presque majestueux...

Super... Moi qui voulais garder la face, ce n'est pas un très bon début.

— Bonsoir, souris-je discrètement, une fois placé devant lui.

Même dans cette position, lui assit et moi debout, il arrive à garder cette aura de domination. J'ai l'impression que si je ne me forçais pas à résister, il pourrait me faire faire n'importe quoi d'un ordre ou geste.

C'est déjà parfois ce qu'il arrive à faire, sans même que je le veuille... Voilà d'ailleurs pourquoi nous en sommes là aujourd'hui.

Son petit air malicieux est tatoué sur son visage.

Quand cessera-t-il de vouloir jouer avec moi, quitte à me faire souffrir ?

— Bonsoir.

Il se lève ensuite, attend que je daigne m'avancer vers l'immeuble, et me suis dans un silence étrangement apaisant.

Lorsque je déverrouille la grande porte, il l'a saisi d'une poigne ferme, toujours placé derrière moi, et me suggère d'entrer, d'une main délicatement placée dans le bas de mes reins.

Je frissonne malgré moi de cette simple action et obéis de façon instinctive.

Arrivé dans mon appartement, il s'assied avec lourdeur dans le canapé et attend certainement que je le rejoigne, chose que je ne fais pas.

Moins je le vois et mieux je me porte. Mieux tout le monde se portera...

Je prends le casque posé dans le vestibule et m'approche de lui avec détermination.

Debout devant le canapé, je lui tends ce dernier, mais rien n'y fait. Les secondes s'écoulent et l'objet est toujours en ma possession. Son regard n'est plus malicieux, mais j'y vois malgré tout une pointe de défi, mélangé à l'intensité qu'il cherche à y mettre, pour tenter, à nouveau, de me déstabiliser.

Voyant que je ne céderai pas, il se lève, colle son corps au mien, nos nez se touchant presque, et finit par m'offrir un habituel sourire en coin.

— Voyons, Seokkie. Tu ne vas même pas offrir un café à ton invité ?

Son odeur est si envoûtante. Quelques notes boisées et fruitées, tout en légèreté, avec un soupçon de quelque chose de plus fort, plus viril...

— Je te rappelle que tu t'es invité seul, réponds-je alors, plus froidement que je ne l'aurais voulu.

Il ne se décourage pas pour autant et continue de me brûler de ses prunelles assurées.

— Tu as raison. Mais finalement, c'est toujours ce que j'ai fait, pas vrai ? Tu devrais en être habitué.

Pourquoi cette réplique semblait teintée de mélancolie ? De tristesse...

— Tu as toujours été forcé, mais tu restais doux et aimable, murmure-t-il, en levant le bras.

J'arrête son geste avant que ses doigts n'atteignent ma joue et c'est à cet instant que je regrette.

Absolument tout.

D'avoir toujours cédé, de lui avoir laissé une place dans ma vie... Je n'aurais jamais dû lui dire oui. Quand je pense que je m'étais trouvé comme excuse que c'était pour le bien-être de Hyunwoo...

Je ne suis qu'un abruti égoïste.

En vérité, c'est parce que j'avais envie de mieux le connaître. Envie d'être proche de cet être mystérieux et charismatique.

Je suis le seul fautif de cette histoire. J'ai toujours joué sur les deux tableaux. Je n'ai que ce que je mérite.

Pourvu qu'on me laisse malgré tout la chance de ne pas perdre l'homme que j'aime... Par pitié, ne faites pas souffrir Hyunwoo, par mes simples actes égoïstes. Je vous en supplie, tout mais pas ça. Je serais prêt à tout pour éviter de voir la tristesse dans les yeux de cet ange. Une fois était bien suffisant.

Byunwoo, lui, à présent, me regarde toujours avec cet air mélancolique. Il n'a pas l'air réellement peiné. Simplement... Déçu.

Voyant que je n'allais certainement rien dire ou faire avant un moment, il se penche, place sa tête à côté de la mienne, et alors que j'allais lui demander d'arrêter, je sens l'objet dans ma main disparaître, de même qu'un baiser se poser sur ma joue.

L'odeur douce et la chaleur apaisante de mon invité forcé s'éloignent, et après un dernier regard triste vers moi, il me contourne et s'éloigne.

— Encore une fois, je dois faire un effort surhumain pour éviter de t'embrasser, comme je rêve depuis si longtemps de faire, entends-je soupirer, dos à moi.

— Merci, marmonné-je alors, d'une voix tremblante.

Merci de ne pas m'avoir offert ce qu'inconsciemment, je rêve aussi de vivre...

Bon sang...

— Merci à toi, pour le casque. Et merci de m'avoir supporté toutes ces semaines en étant toujours tendre et aimable.

Je ne pourrais me détester plus qu'en cet instant.

Mais heureusement – enfin, si on peut dire ça –, ce dernier échange sonnait comme le dernier.

C'est un mal pour un bien, en fin de compte.

En restant collé l'un à l'autre, nous ne nous serions fait que plus de mal. Autant ne pas se torturer inutilement.

Je ne quitterai jamais Hyunwoo, ça, c'est une certitude. Alors, pour des sentiments sans doute éphémères et dérisoires, ne gâchons pas tout, et éloignons-nous mutuellement de notre faiblesse. De ce danger qui nous ronge.

— Hoseok...

— Mmh ?

Toujours dos à lui, j'entends la porte d'entrée s'ouvrir.

— N'oublie pas que rien n'est terminé et que ce n'est qu'une question de temps, avant que je ne te fasse mien.

La porte se referme juste après ça.

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