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Comme une habitude maintenant, j'entre dans ce petit endroit chaleureux, me place en retrait à côté du comptoir, et discute avec le vendeur.

— Ta semaine s'est bien passé ? me demande ce dernier.

— Oui, elle était assez calme. Il n'y a pas eu autant de clients que d'habitude au café. Sûrement parce que c'est la période où les gens partent en vacances.

Mon petit sac est déjà préparé, un peu plus loin, sur le plan de travail. Je ne sais pas quand je vais le prendre et partir. J'essaye maintenant de venir assez tôt, comme ça je profite un peu de lui, avant qu'il ne soit l'heure de manger. J'ai ainsi toujours mon temps avant d'apporter ces délicieux croissants à ma petite maman.

— Ça doit être ça. Tu auras sûrement plus de travail dans une semaine ou deux.

— Oui, sûrement.

Trois semaines se sont écoulées depuis cette invitation au restaurant.

Et ça fait maintenant une semaine que je retiens Kihyun.

Cet idiot serait vraiment capable de venir, juste pour le voir de ses propres yeux. Il me fait rire, mais me stresse aussi...

J'ai tellement envie qu'il m'invite à son tour...

Pourquoi est-ce qu'il ne le fait pas ?

Cette sortie en ma compagnie ne lui a pas autant plu qu'il l'espérait ? Il essayait juste d'être poli en disant qu'il avait passé une belle soirée ?

— Tout va bien ? s'enquit Hyunwoo, tourné vers moi.

— Oui, pardon, soufflé-je du nez, maladroit. Je rêvassais encore.

— Je vois, souffle-t-il à son tour.

— Tu as pas mal de clients aujourd'hui, je ne vais pas t'embêter plus longtemps, souris-je faussement, tendant les bras vers le sac, pour l'inciter à me le donner.

— Tu ne m'embêtes jamais, Hoseok, dit-il, d'une tendresse qui me serre le coeur.

Je le sais... Je m'en doute... Mais tu ne tiens sûrement pas à moi comme moi je tiens à toi, alors je préfère m'éloigner un peu.

J'avais dit à Kihyun que tout ça allait trop vite. Je me suis encore trop emballé, comme à mon habitude...

Je pensais sincèrement qu'il–

— Seok, attends ! entends-je, dos à moi, alors qu'il était occupé avec un client et que je me dirigeais vers la sortie.

Je m'exécute, avec un plaisir feint, et attends sagement qu'il termine sa commande. La personne finit par s'en aller et ce beau vendeur range à nouveau l'intérieur de son comptoir.

— Est-ce que, marmonne-t-il, les yeux perdus sur les viennoiseries. Est-ce que ça te dit un restaurant mexicain, ce soir ?

Il se tourne vers moi une fois sa phrase achevée et je dois faire preuve d'une force incommensurable pour ne pas laisser paraître l'euphorie qui m'inonde entièrement.

Tu as été si long, Son Hyunwoo, bon sang !

J'ai bien cru que tu ne le ferais jamais !

— Bien évidemment ! Comment puis-je refuser une proposition aussi alléchante ? souris-je.

— Ok, super, sourit-il à son tour. On fait comme la dernière fois ?

— Je reviens ici pour dix-huit heures, conclus-je.

— Voilà, parfait.

— Bon, j'y vais réellement, cette fois. À ce soir, Hyun !

— À ce soir, Seok.

Je suis définitivement l'homme le plus heureux du monde !

Enfin, il s'est lancé !

Il m'a fait peur, cet idiot.

J'ai vraiment cru qu'il ne m'appréciait pas de la même façon et ce n'est pas un sentiment que j'aime particulièrement. Je le déteste plus que tout, en fait.

J'espère que ce soir, tous mes doutes pourront enfin s'envoler.

Prouve-moi que j'ai une chance avec toi, beau vendeur.

Par pitié, fais-moi comprendre que tu désires la même chose que moi.

Soyons sur la même longueur d'onde, s'il te plaît.

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