Dimanche ensoleillé

                 

                         

J'espère qu'ils n'ont pas encore tout vendu !

Je me suis levé un peu tard ce matin, j'espère que je pourrai quand même lui faire plaisir !

Elle qui adore ça...

Il fait tellement bon aujourd'hui en plus ! Comment ne pas être de bonne humeur, même avec ce petit imprévu ?

Habillé d'un petit short noir, ainsi qu'un t-shirt blanc ample, je m'avance, le sourire aux lèvres, vers la boulangerie située à quelques rues de l'appartement de ma petite maman.

Elle qui travaille toujours très dure, elle mérite bien un petit-déjeuner de reine de temps en temps. Elle mérite bien plus, mais je n'ai pas toujours le temps pour le lui offrir. Je suis déjà si heureux d'avoir pu lui acheter cet appartement...

                  

— Ah !

                          

Moi qui pensais faire attention où j'allais, je me suis trompé...

Alors que je suis perdu dans mes pensées, mon corps percute celui d'une autre personne. Je me penche vers l'avant, sans même prendre le temps de l'observer, et m'excuse sincèrement.

Je ne reçois aucune réponse, alors, un peu anxieux, je relève la tête, et observe l'homme immobile devant moi.

Même si son casque de moto cache son visage, je peux sentir qu'il me fixe avec des orbes sombres et froids.

Il est plus grand que moi, est vêtu d'un t-shirt bleu marine, d'où s'échappe des dizaines de tatouages sans couleur. Il ne dit rien, ne bouge pas, et se contente toujours de m'observer. Il m'effraye un peu, mais ne semble pas agressif, alors c'est déjà ça.

Ce n'est pas tous les jours qu'on croise un coréen avec ce style... Enfin, s'il est bien coréen.

Après ces longues secondes d'arrêt sur image, il se décale légèrement et me contourne, pour rejoindre ce que j'identifie très vite être son véhicule. Une impressionnante moto d'un noir aussi sombre que son aura. Il tourne la tête une dernière fois, après avoir enjambé et démarré sa Ducati, et semble me jeter un dernier coup d'oeil, à travers son casque. Il s'échappe ensuite à grande vitesse, sous les ronronnements du moteur.

Encore perdu dans cet échange pour le moins étonnant et quelque peu déstabilisant, je mets quelque temps avant de secouer la tête, puis repartir.

Pourvu que ces foutus croissants ne soient pas tous vendus !

Je trottine sur les derniers mètres me séparant de l'endroit tant convoité et entre, avec une certaine appréhension.

L'endroit est chaleureux et moderne, je n'étais jamais venu ici depuis que ma mère a déménagé. C'est vraiment agréable.

Il y a deux personnes devant moi et... Plus aucun croissant en vue... Je suis maudit...

Ça m'apprendra à rêvasser et faire la grasse mat.

Je vais malgré tout attendre et voir ce qui reste d'intéressant. Elle n'aura pas ce qu'elle préfère, mais je suis certain qu'autre chose lui fera plaisir malgré tout...

Je l'espère en tout cas.

                  

— Bonjour, entends-je.

                       

Encore une fois, perdu dans mes pensées, les yeux fixes sur le comptoir des pâtisseries, je m'avance hâtivement lorsque j'aperçois que c'est à mon tour.

Je ne sais même pas quoi prendre et il y a des personnes derrière moi !

Je déteste ce genre de situation !

                               

— B-bonjour, marmonné-je. Est-ce qu'il ne vous resterait pas quelques croissants, cachés quelque part dans votre boulangerie ?

                  

Un doux rire me répond et c'est cet instant que je choisis pour relever la tête.

Le vendeur me fixe, de ses doux yeux calmes et chaleureux.

                              

— Vous avez de la chance, il y a une dernière fournée bientôt cuite, confie ce bel homme, les yeux à peine visibles, tant il sourit.

— Oh ! soufflé-je, distraitement. Dans ce cas, puis-je en avoir six ?

— Bien sûr, sans problème. Par contre, il va falloir attendre un petit peu, ils sont encore au four.

— Oh, oui, bien sûr ! Ce n'est pas grave, je peux attendre un peu. Quand puis-je revenir ?

                       

Ce n'est pas humain d'avoir un sourire aussi doux et éblouissant. Je serais prêt à lui acheter tous ses produits, si c'est pour qu'il continue de me sourire de cette façon.

                   

— Il ne reste plus énormément de temps, vous pouvez simplement vous mettre sur le côté.

— Oh, d'accord, pouffé-je de manière timide, tout en m'exécutant.

— Merci, conclut-il, avant de prendre la commande du prochain client.

                           

Mon Dieu... Cet homme est bien trop doux et éblouissant.

J'ai l'impression d'être perdu dans un rêve bien trop envoûtant.

Il est tellement beau et délicat dans ses gestes. Ses lunettes le rendent vraiment trop adorable, même si ça n'enlève rien à son côté viril et imposant. Je suis hypnotisé par cet être stupéfiant. Que m'arrive-t-il ?

Est-ce à cause de ce dimanche ensoleillé, que cet être m'apparaît plus éblouissant encore que qu'il ne devrait l'être, ou est-ce tout simplement parce que j'ai eu la chance d'être tombé sur l'un des hommes les plus beaux qu'il m'a été donné de voir ?

Oui... J'ai vraiment bien fait de la faire emménager dans ce quartier.

J'aimerais beaucoup que des jours comme celui-ci existent plus souvent.

Oh que oui, qu'est-ce que j'aimerais ça.

Je pense que je vais offrir des croissants à ma petite maman tous les dimanches, sans faute.

Oui, j'en suis même certain.

                       

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