T H R E E - Bad first High School day
『 Carter 』
« — Regardes où tu vas, la naine ! »
Je serre les dents lorsque mon épaule rencontre brutalement celle d'un grand dadais de plus de 1m80, me regardant avec des yeux dégoûtés et me toisant de haut.
Je finis même poussée contre un casier, servant de punching-ball pour cet adolescent aux pulsions complètement débiles.
Il s'en va en riant avec un autre garçon, sûrement pas plus intelligent que lui, et ne réfléchissant certainement pas plus.
Pour tout vous dire, et même si ça ne semble pas croyable, la journée avait plutôt bien commencée.
Chris nous a emmené au lycée en voiture, en stipulant bien que ce serait la seule et unique fois, étant donné qu'il travaillait tôt le matin, et qu'il ne sera donc plus à la maison lorsque l'on se lèvera. Il avait juste prit un congé exceptionnel pour notre premier jour de cours.
Elena était avec moi lorsque nous sommes entrées dans l'établissement, et même si j'avais un peu peur du regard des autres sur nous, les petites nouvelles, je me sentais en sécurité, parce que ma meilleure amie était avec moi.
Elena a toujours prit soin de moi, d'aussi loin que je m'en souvienne, en tout cas.
On se connaît depuis mes plus vieux souvenir, et elle est ma meilleure et seule amie depuis que j'ai posé les yeux sur elle pour la première fois, et ce malgré le fait qu'elle ait deux ans de plus que moi. Je pense même que c'est ce qui fait qu'elle soit aussi protectrice avec moi, bien qu'elle dise que je lui casse les pieds à toutes les secondes de la journée.
On a été au bureau de la direction ensembles, et c'est là que c'est partit en cacahuète.
La secrétaire nous a donné nos horaires et, honnêtement je n'y avais plus pensé, mais il a fallut qu'on se sépare.
Elle est en terminale, alors que je ne suis qu'en seconde. Ce qui équivaut à dire que nous ne sommes évidemment pas dans la même classe.
Je ne sais pas pourquoi ça me dérange tant que ça.
Lorsque nous habitions dans notre petit village pourri, je n'avais aucun problème avec ça. J'imagine que c'est dû au fait que ici je ne connais personne, et qu'il m'est impossible de rabattre ma colère sur le petit Michel se ramenant toujours avec des barquettes à la fraise, mon péché mignon.
Je dois canaliser toute mon anxiété et ma frayeur dans mon petit corps fragile sans moyen de décompression.
J'ai donc dû me diriger seule vers mon premier cours. J'aurais absolument tout donné pour avoir Anglais, mais non, je me suis tapé un bon vieux cours de Math en première heure. Pour bien commencer la journée.
Quand je suis entrée en classe, je me suis sentie comme une aliénée sortie de l'asile. La présence du Proviseur ne m'était pas d'une grande aide, me rendant plus stressée qu'autre chose.
«— Jeunes gens, voici Katharina Emperiosa, une nouvelle élève venue tout droit de Belgique. J'espère que vous lui accorderez un accueil chaleureux.»
Il était vite sortir de la classe en claquant la porte comme s'il avait une envie pressante d'aller au petit coin.
" Un accueil chaleureux „
Mon cul, oui.
Les gueules de déterrés qu'affichaient ces adolescents pré pubères et hormonaux me donnaient envie de me jeter par la fenêtre de la classe.
Le professeur ne m'avait pas l'air des plus éveillé, mais son regard sournois ne me disait rien qui vaille.
« — Nous ferais-tu l'honneur de te présenter, Katharina.
— Vous pouvez m'appeler Carter. J'préfère. »
Il a haussé un sourcil, ne s'attendant certainement pas à une réponse de ce genre, avant de plisser les yeux.
« — Bien, "Carter". Et si tu nous disais pour quelle raison es-tu parmi nous aujourd'hui ?
— J'fais un voyage humanitaire, pour sauver les bébés gorilles. »
Ma réponse n'avait aucun sens, et pourtant, il sembla s'en contenter, puisqu'il m'envoya m'asseoir d'un signe sec de la main.
La seule place libre de la classe semblait se trouver à côté de la fenêtre, au milieu des rangées.
Je m'y suis dirigée en traînant des pieds avant de balancer mon sac à terre et de m'asseoir lourdement sur ma chaise en soupirant d'ennui profond.
Certains élèves n'ont pas arrêtés de se retourner vers moi en me regardant étrangement durant tout le cours, ce qui n'était pas forcément pour me plaire.
Je n'avais strictement rien écouté au cours, et lorsque la sonnerie retentit, je m'étais apprêtée à sortir en trombe lorsque je me suis rappelée qu'on avait deux heures de suite.
L'enfer total.
Lorsque la deuxième heure eut été finie, en aucunement meilleure que la première, je me suis dépêchée de sortir de la classe avant de sortir les feuilles de renseignements que la secrétaire m'avait donnés pour découvrir où se trouvait mon nouveau casier.
Voilà comment je m'étais retrouvée à bousculer une grande armoire à glace, en étant distraite, pour changer.
Toujours appuyée contre les casiers, je soupire et passe une main dans mes cheveux colorés.
En me retournant vers les casiers, je peux voir que je me retrouve comme par hasard devant le miens. Si c'est pas un miracle ça !
Je l'ouvre, non sans difficultés, pour y glisser mon sac à peine remplis, et prendre le seul livre de cours en ma possession. Celui d'Histoire.
Je prend mon portable et remarque un message de Elena, me demandant comment se passait mes premières heures de cours et me disant qu'elle était coincée en classe avec un prof de chimie un peu trop curieux d'en savoir plus sur sa vie en Europe.
Je me dépêche de lui répondre avant de fermer mon casier et de poser mon dos contre celui-ci en soufflant de désespoir. Moi qui pensais pourvoi récupérer un peu en voyant mon amie, c'est raté.
Mettant un mèche de couleur foncée derrière mon oreille, je redresse la tête pour observer les alentours et voir s'il n'y aurait pas une personne saine d'esprit par mis tous ces macaques primitifs.
Mon regard tombe rapidement sur un groupe d'ados, semblant proches, riant et chahutant bruyamment.
Ce qui m'étonne le plus dans ce groupe, ce n'est pas le garçon aux cheveux bruns et à la chemise à carreaux regarder tendrement la fille rousse lui tenant fermement la main, ce n'est pas le couple composé du châtain et de la brune se regardant amoureusement, ni même les deux garçons se tenir la main en souriant, ou le grand mate de peau regarder tous ces jeunes d'un regard bienveillant et riant avec une brune au sourire éclatant. Non. Ce qui m'étonne, c'est le garçon, un peu en retrait du clan, les bras croisés sur son torse, appuyé contre un mur, observant ce groupe et échangeant parfois de brèves paroles avec le châtain. Il semble faire partie du groupe, mais en même temps, pas tellement.
J'émets un bref sursaut lorsqu'il tourne la tête et que ses yeux vert froids croisent les miens. Son regard meurtri est camouflé au plus possible par de la rage et de la colère. Mais j'ai vu cet air bien trop de fois dans ma vie pour ne pas savoir le déchiffrer.
Il plisse les yeux et continue de me regarder, comme s'il m'analysait.
Je prend panique lorsque plusieurs des membres du groupe tournent leur tête dans ma direction en me regardant de façon hostile, et me décolle de mon casier pour partir vers ma prochaine salle de classe.
Pourtant, lorsque je marche avec la plus grande rapidité possible, je me sens épiée.
Et lorsque je tourne dans un couloir, je tourne une dernière fois la tête vers le petit groupe, surprenant le gars au regard ténébreux me fixer et me suivre des yeux.
Je prends une grande inspiration et tourne la tête en recommençant à marcher avec détermination.
Cette ville semble beaucoup plus bizarre et mystérieuse que je ne le pensais.
— by MelleMagDirection
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