﴾ Elena ﴿

Tic
Tac
Tic
Tac

Un silence de mort règne dans la salle de cours, uniquement perturbé par le grattement des crayons sur les questionnaires, et par le bruit des aiguilles, semblant résonner plus fort encore à chaque seconde.

Ma feuille de brouillon, noircie de tout les chemins possibles et imaginables pour résoudre ce foutu problème de maths, semble me narguer alors que je bloque sur la toute dernière question.
Je lâche mon crayon et ferme les yeux en me prenant le front entre les doigts. J’ai toujours été une bûcheuse, et rien que de rester coincée sur ce stupide problème me donne des bouffées de colère.

Je rouvre les yeux et tente de me reconcentrer lorsqu’une toute petite partie de ma feuille attire mon attention, avec un bout de formule dessus.
Oh bordel que je suis conne…
Je me souviens avoir marqué cette formule dès le début du contrôle pour ne pas l’oublier.
Soulagée, je commence mon résonnement, indifférente aux regards abattus que se jettent la plupart des élèves de la classe, désespérés à l’idée d’échouer à ce test d’aptitudes, qui donne aux professeur une liste des élèves aptes à entrer en math appliquées.

Lorsque la sonnerie retenti, annonçant la fin de la torture mais aussi de la journée, je ne vois qu’une élève, à part moi, qui ressort de la classe surchauffée en toute confiance : Lydia Martin, si je me souviens bien.
J’inspire une grande bouffée d’air, chassant le stress désormais inutile, et me retourne en sentant un regard sur moi.

« — Tu n’as pas vraiment de quoi t’inquiéter…

— Salut, Lydia. Peut-être, mais je travaille mieux sous pression… Toi, par contre, tu as l’air sûre de toi... »

Elle me fait un petit sourire amusé avant de me répondre qu’elle ne rate jamais aucun test. En ayant entendu des rumeurs sur elle, ça ne me surprend même pas…
Elle me propose de marcher un peu avec elle jusqu’à la classe de son petit ami, ce que j’accepte, curieuse d’en apprendre plus sur cette curieuse jeune femme, que je sais exceptionnelle, même sans me fier aux ragots de couloir.
Devant la classe de littérature, j’aperçois les deux garçons que j’ai rencontré lors de la fugue de Carter, et Lydia file se réfugier dans les bras de l’un deux, le fils du shériff.

« — Hey, salut Elena !

— Salut Stiles ! Scott. Je les salue d’un signe de tête poli, décidant de rester à une distance prudente du latino avant d’en savoir plus sur lui. Il ne s’est pas montré hostile ou inquiétant la dernière fois qu’on s’est vu, mais entre le risque et la prudence, je préfère largement choisir la seconde option, et donc la vie.

— Alors les filles, ce test ? babille Stiles, tandis que Scott me scrute étrangement.

— Comme d’habitude pour ma part, tu sais… Mais je pense qu’Elena ici présente aurait besoin d’un peu plus de confiance en elle… rit-elle.

— P’t’être bien… Au fait, comment va Carter après l’autre soir ? demande doucement Scott.

— Ah ouais, j’ai entendu dire qu’elle avait foutu un pain à quelqu’un !

— Elle est assez impulsive, oui… je répond, distante.

— C’est amusant de voir à quel point vous pouvez être différentes, vous deux… fait remarquer Lydia.

— On se ressemble plus que ce que les gens croient, je suis seulement plus mesurée…

— Ouais… Au fait, ça te dirait de venir assister avec moi à l’entraînement de Lacrosse ? On irait avec Malia ! Sautille Lydia, faisant voleter ses magnifiques cheveux autour d’elle.

— Pourquoi pas, j’en ai jamais vu en vrai… je souris.

— Ah oui, j’avais oublié qu’en Europe ça se joue pas beaucoup… Vous aviez quoi dans votre école ? demande Scott.

— Du basket, du base-ball, du football, ce genre de choses… On était en pleine ville, alors c’était compliqué de faire quoi que ce soit d’autre… Et contrairement à ici, les écoles n’ont en général pas d’équipe de sport !

— C’est bizarre… Enfin, je veux pas te vexer, hein, c’est juste que comparé à ce qu’on connaît c’est étrange… Enfin, je veux pas dire que t’es étrange, pas du tout, c’est pas toi qui est étrange, ou là d’où tu viens, c’est juste qu’on a pas l’habitude, toi aussi tu dois trouver cette école étrange, et…

— Stiles ! Je crois que tu viens de la perdre… Ça va, ma belle ? rit la rousse.

— Heu, oui je crois… je ris. Je parle bien anglais, mais je suis pas habituée à ce que les gens parlent aussi… vite ! C’est comme ça avec tout le monde ?

— Oh non, c’est du Made in Stilinski !

— Et il en est fier, en plus… soupire sa petite amie, cependant amusée. Donc tu es sûre, tu viens à l’entraînement ?

— Oui, pas de problème, je préviendrai Carter de ne pas m’attendre…

— Ton amie… Elle traînait avec Théo à votre arrivée, non ? demande-t-elle prudemment.

— Oui, mais elle m’a assuré qu’elle ne le voyait plus. Je répond sèchement, énervée que ce petit con se retrouve partout quand on parle de Carter.

— C’est toi qui lui as demandé de ne plus le voir ? soupçonne la rouquine.

— En… quelques sortes. Je sais que c’est votre ami et tout, mais je ne voulais pas qu’il s’approche trop d’elle…

— T’as bien fait. C’est pas notre ami, pas vraiment. Approuve Stiles, appuyé par Scott.

— Comment ça se fait que tu ne veux pas qu’il s’approche d’elle, en omettant que ce soit une bonne chose ? Demande suspicieusement Lydia, sous l’incompréhension des deux garçons.

— Je sais pas. Je ne le sentais pas, c’est tout… Bon, je vais prévenir Carter, je vous rejoins sur le terrain, à tout de suite ! »

Je les laisse là, contente d’échapper au regard de faucon de Lydia. Elle m’inquiète, elle est intelligente, perspicace et surtout curieuse, il ne faudrait pas qu’elle découvre quoi que ce soit sur moi, cela nous mettrait dans une merde noir, Carter et moi.
Je trottine vers le dépôt de bus, cherchant une masse de cheveux bleus dans la foule d’ados, mais je me fige lorsque je l’aperçois.

Elle sourit. Elle rougit très légèrement mais je ne peux que le remarquer après autant de temps avec elle. Mais surtout elle parle.
Elle parle à un grand mec aux yeux verts et au sourire charmeur, entouré d’une aura dangereuse et prédatrice.

Oh bordel de mes deux couilles inexistantes, je vais tuer cette petite menteuse.

— By MissNayala

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