— Je t'ai eu Akabane. Cette fois-ci, c'est moi qui ai gagné.

本当に人を盲目的に信じることができるのでしょうか ?

Asami Kuroichi 

Depuis le début de l'année scolaire, un semestre était passé. Qu'était-il arrivé depuis ? Si on devait résumer brièvement, on dirait « pas grand chose ». 

Premièrement, Asami avait remarqué que sa mère s'absentait de plus en plus souvent et longtemps. Elle avait soudainement cessé de lui poser des questions sur ce « E » et avait certainement d'autres choses en tête. 

Puis elle s'était mise en contact avec Manami Okuda et Rio Nakamura, qu'elle croisait très peu voir pas du tout. Leurs conversations limitées s'expliquaient par le fait qu'elles se connaissaient depuis peu. 

Hana Mirefuta gardait toujours contact, elle aussi. Souvent, la brune venait lui parler. Asano et Sakakibara prenaient de ses nouvelles de temps en temps mais comme elle n'était pas bavarde, ça s'arrêtait là.

Enfin il y avait Karma. Bien sûr, jamais elle ne l'avait appelé par son prénom, même s'il en avait plusieurs fois formulé la demande. Pourquoi devait-elle le faire s'il s'obstinait à lui attribuer le sobriquet « Miss Dark » ?

Hiro ne s'occupait pas de leur relation. En vérité, il ne s'occupait pas des relations sociales de sa sœur. Il disait s'intéresser uniquement des choses « utiles ».

Le quotidien d'Asami se résumait donc à cela.

●•●•●•●•●•●•●•●

— Je déteste les devoirs maison.

Si Asami était d'accord avec Mirefuta, elle n'en laissa rien paraître. Ses yeux restaient fixés sur l'écran de son téléphone. Accorder de l'importance à ses paroles, c'était confirmer une intimité entre leurs personnes et elle n'était pas prête à cela, même si leurs interactions restaient régulières.

— Tu attends qui, Asami ? questionna Mirefuta en roulant ses yeux vers la grille encore ouverte du lycée.

— Mon frère, répondit-elle comme si cela était une évidence.

La noiraude rangea l'appareil dans la poche de son sac et regarda dans la même direction que celle qui se trouvait en sa compagnie. Elle savait que Hiro était passé aux toilettes mais commençait à s'éterniser.

Je perds patience. . .

— Dis, Asami. Tu me passes ton téléphone ?

— Pour quoi faire ?

— Ne t'en fais pas pour ça. . .

Lasse, elle obtempéra d'un geste ennuyé. A près tout, elle n'avait rien à cacher. . . dans son téléphone. Ce n'était qu'un objet dont elle se servait afin de réguler ses interactions.

— Tu as accepté bien vite.

Cette phrase, anodine, semblait lourde de sens. Le regard insistant de Mirefuta confirmait son hypothèse. Agacée par ses phrases à double sens, Asami claqua la langue.

— À l'avenir, sois plus directe lorsque tu m'adresse la parole. Je déteste perdre ainsi mon temps.

Mirefuta ne cilla pas. Immobile, elle fixait la Kuroichi dans les yeux. Si elle voulait faire passer un message, Asami ne la retenait pas.

— Au début de l'année, tu m'évitais. Et maintenant tu me passes ton tel', sans te poser de questions.

Vas droit au but, merde.

— C'est le début d'une relation confiance !

Le ton de la brune s'était fait plus enjoué. Toute trace de sérieux avait disparu pour laisser place à une touche taquine. Pour Asami, ce retournement de situation avait été trop rapide et peu sincère pour qu'il soit naturel. Hana Mirefuta s'était défilée au dernier moment, se dit-elle avec une pointe de mépris.

— Tiens, voici Hiro !

Son frère s'avançait avec nonchalance dans leur direction.

— Tu en as pris, du temps, fit remarquer Asami.

— J'ai été retenu.

— Par qui ? voulu savoir Mirefuta.

— J'ai oublié son nom et je ne la connais pas. Mais c'est sans importance,  ajouta-t-il en haussant les épaules.

L'information n'attira pas l'intérêt d'Asami, aussi préféra-t-elle l'oublier de suite. À l'opposition, la brune voulu savoir plus d'informations. Était-ce par simple courtoisie ou réelle occupation ?

— Et qu'est-ce que cette personne te voulait ?

— Rien d'intéressant, si ce n'est me déclarer sa flamme. J'ai oublié son nom, rappela-t-il en anticipant sa prochaine question.

Puisque Asano et Sakakibara étaient partis depuis longtemps déjà, ce fut Mirefuta qui les accompagna durant une partie du retour. Elle conversait joyeusement avec Hiro, pour qui elle s'était prise d'affection. Enfin, peut-être était-ce le contraire ?

Mais Asami n'était pas dupe, l'analyse détaillée qu'elle fit en observant Mirefuta était formelle. Décidément, elle n'était pas la seule à porter un masque.

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