La porte claqua avec violence
alors qu'elle disparut
de leur champ
de vision.

本当に人を盲目的に信じることができるのでしょうか ?

Asami Kuroichi

Le week-end. Enfin ce repos si espéré avait pointé le bout de son nez.

Il faisait nuit, nous étions samedi. Asami avait terminé les leçons et les exercices de renforcement qu'elle s'était imposée.

À présent il ne restait plus que l'ennui pour lui tenir compagnie et elle n'avait aucune envie d'aller prendre l'air.

Cette nuit les rues étaient animées d'activités diverses dont elle n'avait pas envie de joindre sa personne. Il y avait trop de chances d'y croiser des individus indésirables.

La jeune fille était allongée sur son lit, jugeant qu'il était trop tôt pour aller dormir. La paresse l'empêchait de se lever afin de s'adonner à une occupation. Ses yeux refusant le sommeil fixaient le plafond avec lassitude.

Après avoir toqué une fois et sans attendre quelconque permission, Hiro passa sa tête dans l'encadrement de la porte.

—On doit sortir, Maman a un invité et voudrait se divertir.

Il reparti sans donner plus d'informations.

Toute trace de fatigue disparue Asami se leva, déçue. Lorsque sa génitrice ramenait une personne de sexe masculin dans leur lieu de vie, ses enfants avaient le devoir de quitter la demeure afin de laisser à leur aînée tout l'espace dont elle avait besoin pour s'amuser.

Et aller dehors cette nuitée ne l'enchantait pas du tout. Mais impossible de désobéir, ou même de protester. C'était inenvisageable.

●•●•●•●•●•●•●•●

Les lumières donnaient une touche chaleureuse aux rues anormalement actives à cette heure tardive. Les gens se croisaient en foule dans les allées bordées par des stands divers. Nourriture, jeux et même activités éducatives, tous s'effectuant à l'échange de quelques billets.

—Je vais rejoindre les mecs là-bas, et toi ?

Asami hocha la tête et partie sans se retourner. Son frère étant plus doué qu'elle pour les relations sociales, il s'était créé des liens avec de nombreux individus dans leur établissement scolaire.

«Les relations sont très importantes dans notre milieu, ne l'oubliez pas. »

Elle soupira en repensant aux mots de Mei Kuroichi.

—Quelle surprise de te voir ici, Asami !

L'intéressée se tourna vers son interlocuteur. Ou plutôt interlocutrice, puisque qu'il s'agissait de Hana Mirefuta, celle qui lui avait demandé conseil en déclaration d'amour.

—Je le suis tout autant que toi, Mirefuta.

—Tu rigoles ? Presque toute la classe s'est donnée rendez-vous ! Tu n'as pas vu les messages sur le groupe ?

—Ah le groupe de classe, fit Asami en détachant ses mots. À la base ne servait-il pas à discuter sur... l'école ?

—Oui mais tu sais les groupes de classe, soupira Mirefuta. Bref tu vois le truc.

Asami pencha la tête sur le côté, non elle ne voyait pas du tout. Surtout que l'attitude de Mirefuta n'avait rien à voir avec celle de leur première discussion...

—Hm... Où est donc passée l'adolescente timide que j'ai aidée à mettre son amour sur papier ?

—Oh, elle ? Elle a existé momentanément dans l'espoir de se rapprocher de toi, répondit la brune en haussant les épaules.

—Je vois...

—Pour tout te dire je comptais donner la lettre à ton frère mais entre temps je suis passée sur une autre personne pour finalement découvrir qu'il avait déjà une copine qui m'a bien fait comprendre que je n'avais aucune chance...

—Hm... Désolée ? fit Asami un peu au hasard.

—Genre t'as dit le premier mot qui te passait par la tête, avoue.

Elle resta silencieuse.

Les traits du visage de la brune reflétaient l'amusement. Les réponses de la jeune Kuroichi étaient pour elle une distraction agréable, Asami le devinait à travers le pli entre ses sourcils et les fossettes se dessinant peu à peu sur ses joues.

Hana Mirefuta continua de parler. De tout, de rien, du monde, de l'espace. Elle parlait du temps, de ses camarades, du lycée et du passé.

Asami observait ses lèvres se tordre et ses joues se contracter. Ses oreilles ne suivaient déjà plus le fil de la conversation, autrement dit Mirefuta parlait dans le vent. L'avait-elle remarqué ? Non puisque son monologue ne s'arrêta pas.

On bouscula la noiraude et elle fit un mouvement sur le côté. Ses yeux violets vinrent rencontrer des semblables, appartenant à un personnage de petite taille. Un personnage qu'elle aurait préféré ne jamais revoir.

●•●•●•●•●•●•●•●

—Une amie de Karma ?

Cela faisait combien de fois que Mirefuta répétait-elle cela ? Asami avait cessé de compter. Manami Okuda ne savait plus où se mettre et écoutait d'un air gêné le récit d'Asami qui résumait rapidement la manière dont elles s'étaient rencontrées en omettant, bien évidemment, quelques détails.

—Attends un peu... Tu es allée chez Karma ?!

Pourquoi les yeux de Mirefuta brillaient-ils de cette façon ? Un coup d'œil suffisait à trahir son excitation.

—J'y crois pas... J'parie qu'avant la fin du lycée vous finirez ensembles !

—Je t'arrête tout de suite Mirefuta, soupira Asami. Entre Kar- Akabane et moi il n'y a que du mépris.

Elle fit une grimace pour confirmer ses paroles.

—Ah bon ? Tu m'apprends un truc, Miss Dark.

La moue d'Asami devint encore plus laide lorsque ses yeux se posèrent sur le rouquin derrière elle. Le visage de Karma était, disons... normal.

Agaçant. Énervant. Arrogant.

Elle l'invectiva intérieurement d'un tas d'autres insultes avant qu'il ne se remette à parler.

—Ça vous dit de vous joindre à nous ?

Par la suite Asami apprit que le « nous » désignait Rio Nakamura, Nagisa Shiota, Kaede Kayano – des personnes dont elle ignorait l'existence jusque là, Manami Okuda et Karma Akabane.

Accepter la demande du « poivron rouge » n'était pas son intention initiale mais Hana Mirefuta avait fait en sorte qu'elle n'aie pas l'occasion de décliner. Asami nota intérieurement de se méfier d'elle davantage à l'avenir.

Le petit groupe s'était assis dans les marches d'un escalier tout en sirotant chacun une boisson. Pour sa part, Asami avait choisi un milkshake à la vanille.

La conversation dériva bientôt sur elle, Nakamura voulant à tout prix savoir qui était-elle vraiment pour Karma. Puisque Mirefuta s'était déjà présentée comme « une amie d'Asami », elle avait évité les questions compromettantes, ce que Asami n'avait d'ailleurs pas manqué à lui reprocher du regard.

—Personne, répondit Asami en haussant nonchalamment les épaules.

Mirefuta lâcha un hoquet indigné et les lèvres du rouquin se fendirent en sourire.

—Kuroichi ! s'écria la blonde. Ce sont des réactions lourdes de sens, ça ! Dis-nous plus !

L'intéressée, qui se trouvait au bas des marches, leva un coin d'œil à Karma plus en haut. Il lui rendit son regard en souriant sans pour autant décoller ses lèvres de la paille de son lait à la fraise.

L'adolescente réfléchit à la façon dont elle tournerait sa phrase.

—Sa cible, se décida-t-elle à dire. Je suis sa cible.

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Les stands se fermaient peu à peu. Asami, Hiro et Mirefuta se trouvaient tous les trois sur le point de se quitter.

—On s'est bien amusés ! s'écria la brune.

Mirefuta sourit en direction d'Asami tout en posant ses mains sur ses hanches.

—Demain Asami tu ne prévois rien. Je t'emmène faire du shopping !

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