PROLOGUE


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HARRY
Futur - 4 août

Il m'a trahi.

Il a joué avec moi.

Voilà les mots qui se répètent dans ma tête. La seule pensée qui me possède - qui m'obsède.

Je fixe mes pieds, le regard vide. Je ne les regarde même pas vraiment - je me fiche des baskets que je porte, des petites traces d'usure qu'elles ont et tout ce qui peut aller avec.

De même, je me fiche de la cellule quand laquelle je me trouve. Je n'ai pas prêté plus que ça attention à celle-ci en arrivant - j'en ai vite fait le tour. Ce

Et outre ça, cela reste une cellule de détention. Terne et lugubre.

Comme ma putain de vie.

Je contracte la mâchoire en pensant à tout ce qu'il m'est arrivé ces derniers temps, et je ne sais même pas par où commencer. Dans ma tête, cela semble disjoncter - un véritable feu d'artifice dans mon cerveau.

Quand je pense qu'il y a pile un mois de ça, nous étions à la fête nationale de notre pays, du 4 juillet. Nous avons tellement rigolés, nous nous sommes tellement amusés. Nous nous sommes embrassés et je lui ai ouvert mon coeur comme je ne l'avais jamais fait auparavant.

Je lui ai donné qui j'étais, chose que je n'avais jamais faite auparavant - chose que je ne m'étais jamais autorisé.

Mais tout ça ce n'était que de la comédie. Il n'était qu'un agent infiltré pour me soutirer des informations, pour me faire tomber.

Il m'a trahi.

Il a joué avec moi.

A ces pensées, ma vision se trouble et une larme atteint le sol sale de la petite pièce dans laquelle je suis retenu. J'essuie ça d'un coup, gardant la tête haute.

- Je suis Harry Styles, grand fils de politicien et capitaine de l'équipe nationale des Colorado Rockies. Je ne pleure pas, pour rien ni personne. J'accepte ce qu'il m'arrive parce qu'il m'y a préparé, je me dis ça.

Puis je me le répète, plusieurs fois. J'ai appris à être fort, à être digne. C'est qui je suis. Peu importe si un garçon aux yeux bleus a tenté de me faire perdre pieds - je vaux plus que ça.

C'est ce que mon père m'a appris. A ne jamais sombrer, à cause de quiconque. A rester droit, parce que si le monde nous fait du mal, alors nous devrons lui rendre.

Je ne pourrai jamais faire de mal à Louis en retour - je n'ai jamais eu dans l'idée de le blesser, d'une quelconque manière. Mais pour lui, dès le début, tout était différent. Son plan était depuis le début de prendre ma confiance, éventuellement mon coeur au passage.

Puis de les jeter au sol, et de les écraser, à multiples reprises.

Il a réussi. Il a réussi à savoir ce qu'il voulait, à m'emmener derrière des barreaux, comme était son simple but depuis le début.

J'ai toujours su que je ne pourrais jamais parler de mes problèmes à quiconque. Que je n'échapperai jamais à ceux-ci, que telle était ma destinée. Il m'a renforcé dans mon idée. Le monde semble être à mes pieds, et pourtant, je n'ai jamais été aussi seul.

Cela ne fait que deux heures que j'attends dans cette cellule, mais je me ressasse en boucle les images.

Lorsque j'ai compris la supercherie.

Lorsque ces flics ont débarqués chez moi pour m'emmener.

J'ai bien fait de savourer d'humer l'air frais lorsque j'ai été menotté et emmené jusqu'au véhicule de fonction, ainsi que de regarder les arbres, la verdure ; d'apprécier le soleil tapant sur ma peu.

Parce que je ne quitterais jamais cette pièce de quelques mètres carrés.

Je savais que ce jour arriverait, de toute façon. Alors peut-être que je l'ai cherché, peut-être que je le mérite.

Peut-être que j'ai mérité de rencontrer Louis, finalement. Que j'ai mérité tout ce qu'il m'arrive. Je n'ai pas été un assez bon homme, un assez bon fils.

Mais tout cela n'a plus d'importance.

Qui est le gentil de cette histoire ?

Qui est le méchant ?

Peu importe. Je vais croupir en prison de toute façon. Parce que lui, ne tombera jamais. Moi, oui. Je suis le suspect parfait.

J'ai été préparé pour ça quasiment toute ma vie.

- Harry Styles, dit un policier en arrivant devant ma prison, levez-vous et mettez vos mains tendues devant votre corps.

Sans un mot, je m'exécute - résister ne servant à rien. J'aborde un visage parfaitement neutre, dans les traits, ainsi que dans chaque détail. Mes lèvres sont parfaitement droites, mes yeux totalement vides.

L'agent - que je n'ai jamais vu auparavant - se charge de me menotter, puis de m'escorter jusqu'à l'étage supérieur, où se trouve le poste de police, confortable et entretenu. Cela n'a rien à voir avec la cellule dans laquelle je me trouvais.

Ça n'a certainement rien à voir avec la prison dans laquelle je finirai mes jours.

De mes 19 ans actuels au reste de ma vie, cela risque d'être long. Très long.

Je suis placé dans une salle d'interrogatoire, menotté à la place ; comme si j'allais leur sauter à la gorge avec un objet contondant, ou que j'allais tenter de les étrangler. Ou de les égorger, comme Zayn Malik a fini.

Quelques minutes après moi, l'agent Carter entre. Je lui reconnais une chose : son professionnalisme. Il a parfaitement choisi le garçon à envoyer sous couverture pour me troubler. Louis est le meilleur comédien que j'ai rencontré de ma vie.

- Harry, commence l'enquêteur en s'asseyant face à moi. Je pense que tu sais pourquoi tu es là.

Pendant quelques secondes, je regarde la table vierge, puis remonte les yeux afin de rencontrer ceux du policier. Je ne réponds pas ; je ne montre aucune émotion.

Et là, pour ma part, ce n'est pas du jeu d'acteur. C'est simplement que je n'en ressens aucune.

J'aurais dû me préparer à ce jour, c'est vrai. Et je l'ai fait. Mais pas comme ça. Jamais comme ça.

- Tu as le droit de répondre au moins à ça, continue-t-il. Je t'ai connu plus souriant - plus bavard.

- Vous ne me connaissez pas, je rétorque froidement.

- Non, tu as bien raison. Je ne te connais que par ce que mon agent m'a raconté à ton sujet - mais c'est suffisant, Harry.

Je tourne le regard afin de garder la tête haute. Je me demande ce que Louis lui a raconté. Lui a-t-il dit tout ce que l'on se racontait sur nos enfances respectives ? Lui a-t-il parlé de nos moments volés ? Lui a-t-il raconté que nous faisions l'amour sur de la musique ?

Il a quand même été vachement loin dans son rôle.

Et moi, trop loin dans mon jeu.

Je me revois être persuadé de jouer, jusqu'à me rendre compte que plus du tout.

Je le revois me crier pendant que je me faisais arrêter qu'il est désolé, qu'il n'a jamais voulu ça, qu'il voit les choses différemment maintenant.

Conneries.

- Il faut que tu avoues, parle encore l'homme.

Et le pire, c'est qu'il n'a même pas le ton méchant. Il se montre comme rassurant. Je n'arrive pas à le détester. Je n'arrive pas à ressentir, de toute manière.

- Si tu avoues, je peux t'aider.

- Non. Ça ce sera le rôle de mon avocat.

- Non. Ton avocat t'aidera à t'en sortir en ayant... allez, 150 ans de prison au lieu de 300. C'est tout ce qu'il pourra faire - et encore, tu as de la chance, la peine de mort dans notre Etat a été abolie en début d'années seulement.

Quelle chance.

- Alors que si tu m'avoues à moi, je peux t'aider, il propose.

- M'aider ? Je pouffe. Vous ne pouvez pas m'aider.

- Je suis le seul qui peut t'aider actuellement, Harry. Même ton père ne le peut plus, vu les éléments qu'on a contre toi.

Il essaie de m'expliquer que cela va plus loin que moi, qu'en balançant mes « complices », je peux peut-être sortir de prison dans 60 ans.

Je sais que je ne survivrais même pas, en prison. Je suis le fils d'un politique haut placé, qui n'est même pas tant que ça apprécié dans le pays. En plus de ça, j'ai conscience que je n'ai pas le physique basique des prisonniers. J'ai beau faire du sport, cela ne suffira pas là-bas. J'ai cette gueule de fils à Papa détestable.

Là-bas, je vais être pris comme la cible. Comme le mec à violer, ou le mec à tuer.

Je ne tiendrai même pas un mois en taule.

Ce n'est pas plus mal.

- On sait que tu n'es pas à la tête du trafic, tente-t-il encore, face à mon silence persistant. Dis-nous des noms, et avoue le meurtre de Zayn Malik. Avec ça, on pourra peut-être faire en sorte que tu...

- Sortes un peu avant mes 80 ans ? C'est tellement généreux de votre part, je ne peux pas refuser l'opportunité. Vous savez autant que moi que je mourrais en prison avant.

- Les prisons sont protégées -

Je me penche sur la table, plantant mon dur regard dans ses yeux clairs.

- Conneries.

Mon ton est ferme et il ne me contredit pas.

Je suis conscient que je n'ai plus aucun bien à perdre. Parfois, une personne du groupe tombe, et malgré cela, celui-ci continue à avancer. Parce que je ne suis pas indispensable.

Parce que personne ne l'est. Parce que vite, je serai remplacé, et ils continueront ; tandis que je tenterais de survivre dans la jungle qu'est la prison fédérale.

Alors, comme c'est la seule solution, je me résigne. Je suis un pion qui tombe, et la partie continuera sans moi.

Toujours avancé, affrontant le regard du détective Mike Carter, je parle :

- J'avoue mes crimes. Mêlé à un trafic de drogue et à un meurtre.

- Tu n'es pas seul et on le sait, il souffle. C'est antérieur, ça a commencé il y a des années. Dire qui est à la tête de tout ça peut tout changer pour toi, Harry.

- Je suis seul, je mens. Je suis à la tête. Et j'ai tué Zayn Malik le soir du 24 avril.

Peu importe si ce n'est pas ma vérité,

Car c'est celle des enquêteurs et de la version officielle.

Et là, c'est cette vérité, qui les intéresse. Alors je leur donne.

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