CHAPITRE 3
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PARTIE 1 : Colère
LOUIS
Je souffle en regardant fixement la balle. J'ai l'impression que le temps est au ralenti. Je regarde, mes mains bien serrées sur le bout de la batte. Je souffle doucement. Je suis concentré. Puis, je ne le suis plus. Je ne m'en rends pas compte. Ma vision se trouble juste, je ne fixe plus la balle. Je ne suis pas concentré sur le lanceur qui fait son mouvement pour lancer la balle. Je ne la vois même pas passer devant moi. Le réceptionneur derrière moi la récupère alors.
- Stop ! Crie le coach Clayton.
C'est ça qui me sort de ma rêverie. Je secoue la tête. Je me tourne vers l'entraîneur, et tous les joueurs qui se rassemblent, soupirant. On est en entraînement important et je n'arrive même pas à toucher la balle avec ma batte. Putain.
- On s'éparpille, faites des tours de terrain, ordonne t-il. Louis, je veux te parler, il reprend plus doucement.
Les membres de l'équipe s'exécutent et commencent à courir en marmonnant des choses inaudibles pour moi. Je me doute très bien de ce dont ils parlent, je ne suis pas stupide. Ils ont pitié de moi, de mes poches sous les yeux, de ma solitude.
- Désolé coach, je soupire. J'avais la tête ailleurs.
- Louis, petit, évidemment que tu as la tête ailleurs. C'est normal.
Je ne le regarde pas. Je fixe à côté de lui. Je sais que ce n'est pas très poli, je m'en excuse intérieurement. Je n'ai juste pas envie, de le regarder. De faire des efforts.
- Je suis désolé. Zayn était un gars bien, un bon point pour l'équipe.
Il était bien plus que ça. Bien plus qu'un gars bien, et qu'un "bon point pour l'équipe". Mais ça le coach ne le sait pas forcément.
- Je comprends que ça te bouleverse, ajoute t-il. Prends ton temps. Je comprends que ta tristesse affecte sur ton jeu, c'est normal.
J'acquiesce simplement en hochant la tête, mais intérieurement, je trouve cela putain d'hypocrite. J'adore le coach Clayton, mais pour le coup, je ne le suis pas. Il y a une semaine, il me disait encore que j'allais devoir renoncer à mon rêve d'intégration dans l'équipe nationale vu le niveau médiocre qu'avait retrouvé mon jeu, mais maintenant que mon meilleur ami s'est fait assassiné, il comprend et compatit ? C'est triste, je trouve, de constater qu'il faut qu'un adolescent génial meurt pour que les autres fassent preuve d'un peu de compréhension. Monde d'hypocrite. Je suis énervé contre la population entière, de toute manière. C'est une phase du deuil, il paraît.
- Allez, on reprend, siffle finalement le coach.
Et je compte bien essayer d'évacuer ma colère en tapant la balle avec cette batte, à défaut de me concentrer.
× × ×
Le lycée, cet endroit où les choses sont absolument pires qu'ailleurs. Je n'ai sincèrement jamais rencontré quelqu'un m'affirmant que le lycée était son endroit préféré. Encore, le collège, parfois, pour certaines personnes, celles qui n'ont jamais eu les terribles soucis possibles de cette époque de la vie, c'est un beau souvenir ; mais le lycée... C'est fade. On m'a vendu ça comme les meilleures années de ma vie. On m'a menti.
Avec Zayn, on a plutôt toujours été assez décalés, très amis et sympathiques, mais les gens jugent vite alors ils pensaient simplement qu'on était introvertis et "bizarres". Qu'est-ce qu'il veut dire ce mot d'ailleurs, bizarre ? Déjà, j'ai du mal à comprendre la structure orthographique et l'origine du mot. Et surtout, la définition.
Je déambule dans les couloirs, la tête baissée. Je ne dors plus beaucoup, je pleurs tellement, je ne réalise pas que mon meilleur ami est parti et qu'il ne vit que dans mes souvenirs désormais. Je n'arrive pas à croire que quelqu'un lui a ôté la vie alors qu'il était encore à l'aube de la sienne. Pourquoi lui ? Pourquoi lui et pas moi ? Je sais que ça ne sert à rien de philosopher comme ça, je me le répète et j'essaie de l'encrer dans mon crâne mais pour le moment ça ne fonctionne pas. Je sais que je dois me sentir chanceux d'être en vie, mais je ne peux pas m'empêcher de raisonner ainsi ; pourquoi Zayn est actuellement en train de reposer dans une morgue, et pourquoi moi je suis là, au lycée, tranquillement ? Enfin, tranquillement, tout est relatif mais... Pourquoi ?
Je ne le ferai pas revenir. Je sais que pleurer, être en colère, me blâmer pour sa mort, tout ça, ça ne changera rien à la situation. Une fois l'enquête terminée et la personne ayant fait ça derrière les barreaux, je vais enterrer mon meilleur ami. Et à part aux moments où j'irai sur sa tombe, plus jamais je n'aurais l'occasion de lui rendre visite.
J'arrive à mon casier, l'ouvre et prends mollement les cours dont je vais avoir besoin. Je sens tous les regards sur moi, les gens qui me jugent, qui ont pitié, qui se demandent pourquoi je suis là alors que je devrais être en boule sous ma couette à pleurer jusqu'à ne plus avoir d'eau dans le corps. Et je le fais, ça. Mais le soir. Parce que le lycée, même si c'est un endroit que je n'affectionne pas, c'est le lieu qui me fait le plus penser à Zayn et nos aventures. Et actuellement j'ai besoin de me sentir proche de lui.
- Hey, Louis, mec...
Je tourne la tête pour regarder Josh qui s'adresse à moi, dont j'ai reconnu la voix. Tom est à ses côtés. Et Nick est évidemment là aussi, mais il est un peu éloigné ; ce qui n'arrive jamais. Normalement Nick est un peu le porte parole de cette bande, et ils ne font que se moquer.
- Quoi ? Je demande à Josh.
- Je voulais juste... Tu sais. Te dire que je suis désolé.
Je fronce les sourcils en l'écoutant. J'ai mal entendu ? Ça doit être ça. Ça ne peut être que ça. Josh qui m'adresse la parole pour autre chose qu'une moquerie que Nick lance en premier normalement, c'est pas normal.
- Désolé de quoi ? Je reprends avec un petit rire jaune.
- Tu sais...
- Non, je ne sais pas non. Tu veux dire que t'es désolé auprès de moi, le mec dont tu te moques constamment sans réelle raison, pour la mort de mon meilleur ami, dont tu te moquais aussi ? Sérieusement, Josh ?
Quand Nick, Tom et Josh s'amusent à me faire la misère, même si ça ne va jamais loin et que ce sont juste quelques mots, je ne réponds pas ou alors avec une réplique bien sanglante. J'ai plutôt tendance à me dire que tant pis, ils parlent, et ce dans le vent. C'est le cadet de mes soucis de toute manière.
Mais là, pour la première fois, je suis celui qui tient vraiment tête à un des membres du trio, je suis celui qui le gêne, qui le fait se gratter la nuque, et pourtant je n'y prends aucun plaisir. Tout le monde nous regarde, je parle fort, je suis énervé, triste, vide, mais je ne prends aucun plaisir à afficher ainsi Josh. Aucun.
- Je suis désolé, c'est tout, répond-il finalement. Il méritait pas ça. Zayn était un bon gars. Je crois.
Et là... Là, c'est trop. Vraiment. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Un nouveau rire nerveux quitte mes lèvres et dans un élan de colère intense, parce que je suis en colère contre le monde entier en ce moment et surtout contre les gens qui s'excusent et font comme s'ils aimaient Zayn et qu'il comptait alors que non, je saisis Josh par le revers de sa veste en cuir et le plaque contre mon casier fermé. Le bruit du choc contre le métal retentit dans le couloir entier et je fixe Josh, le maintenant contre le casier, avec toute la colère du monde dans mes yeux.
- T'es pas désolé, je commence, la voix sèche, dure et haussée. Tu fais partie de toutes ces personnes qui connaissaient pas Zayn. Et toi, pire encore, tu faisais partie des personnes qui se foutaient de sa gueule pour zéro raison. T'es pas désolé Josh. T'as rien de désolé. Tu fais juste comme tous ces moutons, qui ont décidé que c'était triste alors qu'il fallait être un peu gentils, mais t'es un putain d'hypocrites, comme les autres, comme ta petite bande, je peste en montrant Nick et Tom d'un signe de tête. Le comportement que tu avais de son vivant, garde le maintenant qu'il est mort. Sois un peu fidèle à toi-même, ait une personnalité. T'honores pas sa mémoire en faisant le suceur.
Il y a un calme olympique dans le couloir, j'ai l'impression qu'on entend simplement ma respiration très accélérée.
Josh s'apprête à me répondre, le visage désormais tiré, énervé et surtout humilié, alors je me dis qu'on va se prendre la tête, que le ton va monter, que je vais me péter les cordes vocales et peut-être même que des coups vont se perdre. Tout ça ne me ressemble pas, j'en ai conscience ; mais ces derniers jours, j'ai l'impression de ne plus être moi. Une partie de moi est morte avec Zayn de toute manière. Peut-être était-ce la bonne partie de Louis Tomlinson.
Mais cet affrontement n'a pas lieu, car nous sommes séparés, par Nick. Il nous décolle, difficilement mais il y arrive, et garde ses mains à plat sur nos torses respectifs pour nous garder éloignés.
- Je voulais être gentil, mais je vais t'exploser, me menace maintenant Josh.
- Vas-y, je t'attends, je réponds en lui faisant signe de venir. Essaie de me faire plus mal que ce que je ressens déjà. Je te mets au défi de ne serait-ce qu'essayer.
Josh se débat un peu contre le bras de Nick, car il veut vraiment me péter la gueule désormais. Il se sent atteint et humilié dans les couloirs d'un lycée sur lequel il croit régner, mais ce n'est qu'une petite impression de gosse de riche.
- Stop, dit fermement Nick à l'intention de son ami. Tu arrêtes tout de suite.
- Tu as vu comment il me parle ?!
- Tu as vu ce qu'il vit ? Laisse-le. C'est une perte de temps.
Je me recule pour ne plus avoir la main de Nick sur moi et il semble calmer Josh, juste par quelques mots. Et en plus, il me défend. On aura tout vu.
Constatant que cela va s'arrêter là, je roule des yeux, mets mon sac sur le dos et quitte le couloir, laissant plein de lycéens bouche bée.
× × ×
La journée a été longue. Très longue... Après le moment Josh versus moi, je n'ai pas quitté le lycée. Je suis tout de même parti en cours, la sonnerie a retenti, et je suis resté dans la classe, peu importe si j'étais sonné. Tous les gens de ma classe me fixent constamment, et ils chuchotent des choses que je ne peux pas entendre, alors peut-être que ça a un rapport avec moi, ou peut-être que non, mais vu ma situation c'est un peu normal que j'ai l'impression que tout le monde me fixe et parle de moi je crois. J'aimerais devenir invisible à leurs yeux, qu'ils me laissent tous tranquilles. Je ne veux pas de la pitié de gens qui ne m'ont jamais parlés, jamais regardés, de professeurs qui ne se sont jamais penchés sur mes études. Je veux que tout continue comme avant pour eux, même si pour moi plus rien ne sera jamais pareil.
Depuis que j'ai appris la nouvelle, j'ai passé mon temps à pleurer, et dormir parce que qu'est-ce que c'est épuisant de verser des larmes. Et ce, même en cours. Dan m'a dit que je pouvais évidemment rester à la maison une ou deux semaines, pour aller un minimum mieux, parce que là je ne peux clairement pas suivre des cours, mais comme je l'ai expliqué plus haut, j'ai envie d'être au lycée. Même si, effectivement, je ne suis pas les cours.
Ce que je fais depuis peu, c'est écrire ce que je vais dire aux funérailles de mon meilleur ami. En cours de maths, d'anglais, d'histoire, je réfléchis, je prends des notes, je gribouille, je barre et je recommence. Je n'arrive pas à trouver les mots. Ça fait tellement... Réel. Tellement... Au revoir.
J'ai alors passé ma journée à faire ça. Puis je suis rentré, en bus, avec toujours des dizaines de paires d'yeux sur moi. Je pense que je suis aussi un peu parano, parce que absolument tout le lycée ne peut pas être au courant... Si ? Ouais, si, je pense que oui. Un adolescent de notre âge s'est fait assassiné dans notre ville, et j'étais son meilleur ami. Tout le monde est au courant.
Et en arrivant chez moi, je suis allé directement dans ma chambre, et après avoir fermé les volets, dans mon lit, sous ma couette. Les larmes se sont mises à couler toutes seules et je suis juste là, à pleurer. Je ne peux pas m'en empêcher. Une seconde ça va et puis celle qui suit je pense à tout ce qu'il se passe et même si j'ai du mal à réaliser, oui, c'est là, c'est présent ; Zayn n'est plus là... Ne le sera plus jamais...
Je ne sais pas combien de temps je pleurs. J'ai remarqué que pleurer fait un peu perdre la notion du temps. En tout cas, ce qui m'interrompt dans cette séance, c'est Dan qui entre doucement dans ma chambre et vient s'asseoir sur le bord de mon lit. Il fait sombre mais il est là, et même si je suis dos à lui, je le sens.
- Louis... Commence t-il doucement en posant sa main sur mon épaule. J'ai plusieurs choses à te dire. D'abord, un policier m'a appelé. Ils aimeraient bien te parler... Bientôt.
Je savais que j'allais y passer, à l'interrogatoire. Je ne sais pas si je pourrais leur être d'une grande d'aide mais... Oui. J'irai. Là je n'ai pas envie de parler de ça, mais j'irai répondre à leurs questions au poste.
- Et puis... Continue Dan. Le proviseur de ton lycée m'a appelé.
Je ne réponds pas, mais il sait que je l'écoute, alors il poursuit.
- Il ne t'a pas convoqué ni rien mais... Il m'a expliqué ce qu'il s'est passé. Je sais que tu es énervé. Je sais que tu l'es. Tu es énervé et tu ne sais pas contre qui l'être, parce qu'on ne sait pas qui a fait ça à Zayn. Mais t'en prendre à un de tes camarades n'est pas la solution.
Encore un exemple de pitié mal placée. Mon proviseur qui ne me convoque pas alors que j'ai clairement fait quelque chose que je n'aurais pas dû. Pourquoi ils ne peuvent pas continuer à me traiter comme un lycéen normal ? Je sais que je déraille un peu, j'en ai conscience même si j'ai du mal à contrôler cette haine générale... Mais pourquoi ils font tous comme si le monde arrêtait de tourner ? C'est ma vie qui vient de tomber en morceaux. Pas la leur.
- Josh n'est pas mon camarade, je réponds. Lui et ses amis se foutent de ma gueule depuis le collège, il s'amuse à parler de maman, de toi, comme si ça m'atteignait. Ça me fait rien, je les laisse parler. Mais c'est pas mon camarade. Je ne veux pas qu'il fasse comme s'il était gentil et que Zayn lui manquait. Parce que, putain, c'est pas vrai.
J'entends mon beau-père soupirer et caresser un peu mon épaule. Il se sent impuissant par rapport à tout ça et il est extrêmement triste pour moi, dépassé par mon état et le fait de savoir que mon meilleur ami, qu'il adorait, a été assassiné. Je peux le comprendre. Même si j'ai du mal à l'exprimer... Dan est un bon père.
- Je comprends Louis... Dit-il doucement.
- Non Papa, tu comprends pas, dis-je en changeant de flanc pour être face à lui. Tu... Tu comprends pas.
Les larmes sont de retour et comme il le peut, même si c'est maladroit, il me prend dans ses bras. Il a l'air épuisé aussi. Il a dû passer une sale journée.
- C'était mon meilleur ami, je sanglote. Littéralement le meilleur. Et il est... Il est juste mort. Il est plus là. Je le reverrais jamais de toute ma vie.
- J'ai perdu l'amour de ma vie, Louis. Crois-moi que je comprends ce que tu veux dire, même si toi c'était une forte amitié.
Je baisse les yeux. C'est vrai que j'ai perdu une mère, mais Dan a perdu un amour. Son vrai amour, selon lui. Le grand qu'on trouve, qu'une seule fois. Je me demande si je vais avoir le droit à ça, moi aussi. Un jour peut-être.
- Il me manque juste tellement, je sanglote.
- Je sais fils. Je sais.
Il me prend dans ses bras, et je pleurs. Intérieurement, je le remercie de ne pas me faire les grands discours clichés, 'il sera toujours là', 'dans ton coeur', 'il vivra toujours à travers toi'. Il est juste mort. Et moi je suis tout seul.
*
PARTIE 2 : Le meilleur ami
MIKE
- Salut chérie.
Je vais embrasser les cheveux de ma fille, assise autour de la table de la cuisine. Elle ne me répond pas, peut-être parce qu'elle ne m'a pas entendue, parce qu'elle m'ignore ou parce qu'elle est trop concentrée sur son téléphone, et je soupire. Je m'assois à la table, en face d'elle, et verse du café dans ma tasse.
- Tu as quoi comme cours aujourd'hui ? Je reprends.
- Comme si ça t'intéressait, soupire t-elle sans même lever les yeux vers moi.
- Bien-sûr que ça m'intéresse Judith, je réponds avec les sourcils froncés. Tu es ma fille. Je m'intéresse à ton parcours scolaire, même si c'est une journée banale de lycée.
Elle lève le regard pour que nos regards s'ancrent. Elle semble désespérée, et absolument pas motivée. Je lui ai pourtant juste demandé de quoi est constituée sa journée, ce n'est vraiment pas sorcier...
- C'est la journée sciences, dit-elle finalement. J'ai maths, physique et biologie.
- Oh, ça va être cool alors.
- Non, Papa. Je déteste les sciences.
- Oui... C'est vrai...
Je me pince les lèvres entre elles et bois une gorgée de mon café. Il n'est même plus chaud, merde. Judith a dû le préparer en se levant mais comme je descends juste avant qu'elle parte, ça a le temps de refroidir. Elle soupire et se remet à regarder son téléphone. Je ne sais pasce qu'elle fait constamment avec cet appareil entre les mains mais apparemment elle trouve le moyen de s'occuper pendant des heures avec, et on ne communique absolument pas. Enfin, je ne vais pas être de mauvaise foi ; ce n'est pas que de la faute du téléphone.
- Enfin bref, oublie, souffle t-elle. Tu n'as toujours pas trouvé le meurtrier de Zayn ? Ils n'arrêtent pas d'en parler au lycée.
- Non, on est toujours en train d'explorer les pistes et de regrouper les éléments.
Une enquête, ça prend du temps. Ce n'est clairement pas comme dans les séries télévisées où on a l'impression que c'est une histoire de quelques jours. Cela dépend évidemment des cas et des affaires, mais en général il faut compter des semaines, et pour les pires, des années. Et encore, parfois, le coupable n'est jamais arrêté et l'enquête est abandonnée. C'est une situation que je déteste. Laisser un criminel dans la nature alors que je n'ai aucun moyen d'approfondir les recherches. C'est frustrant et injuste.
- Quand le meurtrier sera trouvé, ou la meutrière, je reprends, tu le sauras tout de suite. Les infos locales ne parlent que de Malik, alors quand l'affaire sera élucidée, ça sera partout aussi.
- Oui, je m'en doute. Mais je sais pas, je te demandais.
J'hoche latête. J'apprécie, dans un sens ; même si ce ne sont pas des efforts de folie de sa part, c'est déjà ça et je prends. Je sais que ce n'est pas à elle de faire le plus d'efforts mais... Je ne peux pas manquer le travail. Je sais que cela me prend du temps, des heures que l'on rate ensemble, que cela nous a beaucoup éloigné, mais j'ai un devoir.
- Aujourd'hui je vais interroger le meilleur ami de la victime, j'explique après un silence.
- Louis Tomlinson ?
- Oui, tu le connais ?
- C'était mon binôme en biologie l'année dernière, rétorque t-elle en haussant les épaules. Un gars sympa. Drôle.
- Tu es sorti avec ce garçon ? Je demande avec un sourcil arqué.
- Quoi ? Non, certainement pas. J'étais avec Josh à ce moment-là, si tu te rappelles... Enfin bref. Louis et moi on s'entendait super bien et on galérait ensemble pendant les cours de biologie, mais c'est tout. Il est assez effacé dans le lycée même si je l'ai déjà vu être hyper extraverti devant, avec Zayn. Ils s'entendaient vraiment bien.
Mine de rien, ce que ma fille me raconte est bon pour moi. Ce sont des éléments qui ne figurent pas dans le dossier, et ça peut paraître vraiment banal, mais j'ai appris avec les années et l'expérience que tout est bon à prendre. C'est triste à dire, mais ce Louis Tomlinson est apparemment la personne qui était la plus proche du jeune Malik, alors il fait partie des suspects actuels.
- Je verrai aujourd'hui, dis-je finalement. Je vais lui poser quelques questions. Il peut beaucoup aider l'enquête, s'il était si proche de Zayn que ça.
- Ils étaient ensemble H 24, donc c'est sûr qu'ils étaient proches.
- H 24 ?
Judith roule des yeux, comme désespérée.
- En gros ça veut dire 24 heures sur 24.
- Ah. D'accord.
Niveau language des jeunes et ce genre de choses, je ne m'y connais pas trop. Le pire, c'est quand Andrea et moi on tombe sur des petites enquêtes où on se retrouve avec des jeunes qui parlent avec un language que je ne comprends vraiment pas. Je crois que je suis vieux.
Je réfléchis un peu à tout ça, au fait que Louis Tomlinson était proche de Zayn Malik et même si j'y ai déjà pensé avant l'instant présent, je me dis qu'il y a vraiment beaucoup d'éléments qui laissent à penser qu'ils étaient plus que meilleurs amis. Je ne partage pas cette pensée à ma fille, mais je tente quand même quelque chose en lui demandant :
- Judith... Est-ce que tu sais si Malik voyait quelqu'un ? Amoureusement, je veux dire.
Ma fille arque un sourcil et j'ai alors une réponse avant même qu'elle parle.
- Non, je ne l'ai jamais vu être proche de quelqu'un au lycée, en mode petit-ami. Après, je n'étais pas amie avec lui, alors je ne sais pas, peut-être que c'était juste quelqu'un de timide avec ses relations ou un truc comme ça.
- Oui, sûrement. Je posais juste la question, merci.
Judith range son téléphone dans la poche de sa jupe en jean – elle est un peu courte cette jupe, non ? – se lève et met son sac sur ses épaules.
- De rien. Bon, j'y vais, lance t-elle. Le bus ne va pas tarder et je ne peux pas le louper. À plus.
Elle ne me dit pas "À ce soir", parce qu'elle ne sait pas si je serai là. J'ai remarqué que ça fait un moment qu'elle ne me dit plus "À ce soir" ou même "À tout à l'heure". Juste, "À plus". Comme si j'étais son colocataire ou je ne sais quoi.
- Bonne journée ma chérie, je réponds alors que la porte est déjà fermée et que je suis seul dans la maison.
Je soupire.
× × ×
Je sors de l'ascenseur et vais directement dans la salle de repos, où nous avons quelques banquettes et la machine à café. Je sais que j'en ai déjà bu un ce matin, mais j'ai une sorte d'addiction à la caféine. Je crois que c'est le compromis quand on travaille avec des cadavres et des criminels tous les jours, on a besoin de quelque chose qui nous fait tenir le coup. Moi, c'est la caféine.
Je me sers une tasse et vais m'asseoir sur la banquette en soupirant. C'est littéralement le matin et je me sens déjà épuisé. Bientôt l'artrose et tous ces problèmes je crois.
- Oh, tu es là, dit Andrea en entrant dans la pièce.
- Oui, je suis là. Bonjour, au fait.
- Bonjour. Tu vas bien ?
- Bien, et toi ?
- Bien.
Juste des banalités ennuyantes qu'on échange à peu près tous les matins. Andrea pense que je ne suis pas sociable, je pense que je n'ai pas grand chose à dire et je ne vois pas l'intérêt de trop me dévoiler. On est bien différents.
Au début, elle pensait que je ne l'aimais pas car elle vient d'un autre district, qu'elle est plus jeune que moi, ou simplement qu'elle est une femme. J'ai évidemment du la corriger, car toutes ses raisons ne sont pas crédibles pour être des raisons de ne pas aimer quelqu'un – selon moi – et je lui ai expliqué, difficilement, que c'est juste que je suis comme ça. Je ne pense pas être un mauvais coéquipier dans notre métier, mais je ne pense pas vraiment être un super ami dans la vie de tous les jours. Ou peut-être que je me dévalorise juste.
- Le meilleur ami est là, Louis Tomlinson, m'informe Andrea. Il est venu avec son beau-père juste avant de partir au lycée apparemment.
- Ils sont déjà là ? Je demande avec un sourcil arqué, en posant ma tasse.
- Oui. Je les ai installé dans la salle plus loin, pas une salle d'interrogatoire quand même, la même salle dans laquelle on a reçu les parents.
Je me lève aussitôt. Merde, si j'avais su qu'ils étaient déjà arrivés, je me serai directement dirigé vers la salle en question, je ne serai pas ici sur cette banquette, dès le matin, avec un second café pour mon organisme. J'ai attendu cet interrogatoire quelques jours, que finalement Louis Tomlinson vienne répondre à nos questions et éventuellement nous aider, je pense qu'il va vraiment aider pour l'enquête, s'il connaît Zayn aussi bien que ses parents disent qu'il le fait.
Je quitte la salle de repos avec ma coéquipière et nous rejoignons la salle où nous attendent Louis et son beau-père. J'entre et effectivement, un homme blond d'une quarantaine d'années est assis, à côté d'un adolescent : chatain, mèche sur le front, assez maigre, yeux bleus, traits du visage fins et absolument misérables. Ça ne fait pas de doute que si ce garçon a perdu le meilleur de ses amis il y a plusieurs jours de cela, ce soit normal qu'il soit pâle et semble fatigué.
Je m'assois aux côtés d'Andrea qui tient un carnet pour prendre des notes. Avec un peu de chance, on en aura bien besoin. Je me présente et tiens le speech qu'il peut prendre son temps, qu'on a tout le nôtre et qu'il n'a pas à se mettre la pression pour répondre, que dans tous les cas il a notre numéro et que si des réponses lui viennent plus tard, il n'a qu'à téléphoner. Je le mets vraiment en confiance et ce n'est pas qu'une illusion. S'il devient le principal suspect cela deviendra tendu mais en attendant il n'en est qu'un parmi tant d'autres, et cela ne veut pas dire que nous ne lui faisons pas confiance. Ce qu'il va nous dire va sûrement beaucoup nous aider et on va certainement suivre des pistes grâce à ses propos. Ce n'est pas pour lui mettre la pression, mais il semble être un élément très important pour la continuité de l'enquête. Je lui explique tout ça, même si j'ai conscience que ça peut faire beaucoup pour un gosse de 18 ans.
- D'accord, je comprends, dit-il simplement.
Je ne le connais pas, on a échangé que quelques mots pour l'instant, mais rien qu'avec ce que je vois, il fait preuve d'une force remarquable. Je ne sais pas si c'est par fierté devant nous, par fatigue de trop pleurer ou s'il est vraiment fort... Peut-être est-ce une sorte de mélange.
- Alors on va pouvoir commencer, j'annonce.
- Louis, tu veux que je sorte ? Propose le beau-père du garçon ; Dan.
- Oui, je veux bien.
Le beau-père s'éxecute, laissant alors son garçon avec Andrea et moi. Je n'ai pas trop lu sa fiche avec énormément d'attention, mais je crois me souvenir y avoir vu que c'est son unique tuteur désormais. Comme moi avec Judith, en fait.
- Je suis prêt, souffle l'adolescent.
J'hoche la tête, regarde Andrea qui me montre qu'elle est prête à noter, et je me concentre sur Louis.
- On a déjà interrogé les parents de Zayn, ils nous ont dit que tu étais son plus proche ami, alors on aurait besoin de renseignements personnels sur lui. Le genre de choses que seul toi pourrait savoir, peut-être des secrets qu'il avait, qui te paraissaient louches. Tout est bon à prendre.
Je le laisse réfléchir. Il a l'air perdu, il n'ose pas trop me regarder dans les yeux mais je sais que ce n'est pas un signe de culpabilité ni quoi que ce soit. Avec les années, j'ai appris à examiner un minimum les gens, et je peux dire sans hésitation que le jeune Tomlinson est juste dévasté et ressent beaucoup de choses actuellement alors cela se répercute sur ses réactions physiques, tout simplement.
- Je n'ai rien qui me vient là, il répond en soufflant.
- Ce n'est pas grave, rassure Andrea. Comme on a dit au début, si quelque chose te revient après, plus tard dans la journée ou plus tard dans la semaine, tu as juste à passer un coup de fil ou passer au poste.
Il acquiesce et je reprends.
- Pas de secrets sombres, c'est pas grave. Des secrets normaux alors ? Juste quelque chose qu'il cachait aux autres, à ses parents ou au lycée, par exemple ?
- Non, toujours rien...
Encore une fois, Andrea le rassure et lui dit que ce n'est rien, qu'il n'a pas à s'en vouloir, que le choc et le stress d'être avec la police peuvent un peu lui faire oublier certaines choses sur le moment. Je pense que c'est cliché de dire qu'elle a le rôle de la flic rassurante et que je suis celui qui aborde plus les sujets délicats, mais pour le coup c'est un peu le schéma qu'on offre.
- On sait que Zayn fréquentait un individu de sexe masculin, je reprends doucement. Tu aurais un nom à nous donner ? On en aura un bientôt grâce aux analyses mais si tu peux nous en dire un maintenant, ça serait un gain de temps vraiment pas négligeable.
L'adolescent en face de moi fronce les sourcils et il me regarde droit dans les yeux maintenant. Il a l'air encore plus perdu que plus tôt, et je devine que c'est par rapport à mes paroles. Il commence à lâcher quelques syllabes et puis soupire.
- Zayn ne fréquentait pas de mec, répond-il. Je veux dire... Vous voulez dire... Amoureuseument, c'est ça ?
- Oui, c'est ce qu'on veut dire.
- Il n'était pas.. Non. Zayn n'était pas...
Il ne termine pas sa phrase et secoue simplement la tête. Il ne faut pas être Einstein pour comprendre que Louis n'avait aucune idée de cette relation. Ou alors c'est un très très bon menteur et acteur, mais je préfère être positif et me dire qu'il est honnête avec nous et que ce n'est pas un psychopathe ; même si je ne peux pas me permettre d'exclure cette hypothèse de mon cerveau.
Je me contente alors de lui offrir un discours équivalent à celui que j'ai servi aux parents, qui n'étaient pas non plus au courant :
- Nous ne pouvons pas avancer sa sexualité, ni si c'était un petit-ami de longue date, ou juste quelqu'un qu'il voyait de temps à autre. Mais on est sûrs qu'il a eu des rapports sexuels avec un homme le soir de sa mort. Tu n'as vraiment aucune idée de qui ça pourrait être ? Juste, si tu avais des soupçons sur quelqu'un, ça pourrait déjà être très bien.
- Non, non, j'aimerais pouvoir vous aider mais je... Je ne savais pas que Zayn était... Non.
- Je dois te poser la question, je poursuis, mais est-ce que tu as déjà eu une relation sexuelle avec Zayn ? Nous ne sommes pas ici pour te juger, nous avons juste besoin que tu sois le plus honnête possible pour nous aider.
- Quoi ? Non – non, Zayn et moi on n'était pas... Non. C'était mon meilleur ami depuis qu'on était gosses, c'est tout. Je ne savais même pas qu'il... Qu'il aimait les mecs. On n'a jamais parlé de ça à son sujet.
- Alors tu n'as vraiment aucune idée de qui ça pourrait être ?
Je vois Andrea noter puis lever les yeux vers moi en entendant ma dernière phrase. Je comprends à travers son regard qu'elle me dit d'y aller doucement, et j'enregistre son conseil. Elle a raison, mon but n'est pas de brusquer l'adolescent ni de le faire se refermer sur lui-même ou quoi que ce soit du genre.
- Je suis désolé de ne pas pouvoir vous aider, poursuit-il, mais vraiment... Là... Je ne peux pas vous aider là-dessus, je ne sais rien. Vous m'apprenez un truc. Je ne... Vraiment, je n'étais pas au courant.
Il a l'air soudainement ailleurs, comme s'il remettait des tas de choses en question. Et s'il n'était pas au courant d'un tel sujet sur son propre meilleur ami, sa réaction ne peut que se comprendre. J'acquiesce alors.
- D'accord, dis-je. On va changer de sujet. On a retrouvé Zayn derrière le bar Heaven, tu connais ?
- Ouais, ça ouais, je peux vous en parler... Soupire Louis. On y allait de temps en temps. Zayn avait le permis et une voiture alors on se déplacait facilement, et on aimait bien aller là-bas, alors ouais.
- Et tu n'y es pas allé ce soir-là ?
- Non, je n'étais pas... Attendez.
Il fronce les sourcils et me regarde, puis Andrea.
- C'est une manière de me demander mon alibi là, non ? Demande t-il. Vous ne pensez quand même pas que je suis suspect ?
- On préfère juste savoir si tu étais avec lui ou pas, intervient Andrea. Et possiblement ce que tu faisais. Pour t'exclure de la liste des suspects oui.
Louis souffle, et semble halluciner. C'est sûr que ça doit être un choc de savoir qu'il est soupçonné, mais c'est la procédure habituelle, il ne doit pas se sentir comme une cible non plus.
- Non, je ne l'ai pas accompagné, il rétorque finalement. La dernière fois que je l'ai vu c'était... À l'entrainement de baseball après les cours ce jour-là. Il m'a proposé de venir avec lui mais j'ai juste... J'ai refusé. J'étais fatigué, j'avais passé un entraînement mauvais, je venais d'avoir une discussion pas cool avec le coach... J'ai prétexté que je voulais juste rentrer regarder le match ce soir-là mais c'est faux, j'avais juste envie d'être seul.
Andrea prend beaucoup de notes, et je ne sais pas si tout ce qu'elle écrit est vraiment important mais elle a raison ; mieux vaut trop que pas assez.
- Et dire que si je m'étais forcé... Si je l'avais accompagné...
Il baisse les yeux alors que j'entends à sa voix que sa gorge est serrée et que les larmes sont probablement au rendez-vous. Il se sent coupable, c'est normal. Mais malheureusement, tout est déjà arrivé, et Louis ne pourra rien changer à la situation. Peut-être aurait-il pu éviter le sort de son ami, peut-être que cela se serait déroulé différemment mais que la finalité aurait été la même. On ne saura jamais, et si je sais bien une chose avec ce métier, c'est que les regrets tuent, et qu'il faut essayer de vivre avec sans les laisser prendre le dessus.
- Ça peut paraître bâteau comme question, je reprends, mais est-ce qu'il avait des ennemis ?
- Zayn était tellement calme, je ne sais pas si c'était possible de le détester... Mais il y a ce mec au lycée, qui m'embête depuis un moment et qui faisait un peu la même à Zayn, enfin plus ces derniers temps mais avant. Il s'appelle Nick, Nick Grimshaw. Je ne pense pas qu'il ferait du mal à quiconque comme ça, je veux dire... Même si je n'aime pas ce mec je ne pense pas qu'il l'a tué mais... C'est la seule personne que je vois qui pouvait ne pas aimer Zayn.
J'hoche la tête et fais signe à ma coéquipière de noter cette information.
Andrea pose encore quelques questions, avec une douceur assez passionnante. Je pense que cela fait du bien à l'adolescent en face de nous même si ça n'efface pas sa tristesse et son choc. Un deuil est long et compliqué, et là c'est encore plus terrible parce que ce n'est pas juste un décès, c'est un meurtre. L'enquête autour et tout ce que cela entraîne peut être très angoissant et encore plus difficile. Cela prendra du temps aux proches mais je leur souhaite le plus de courage possible.
L'entretien dure encore quelques minutes. Louis ne nous apporte pas beaucoup plus d'informations importantes ; enfin, si, comme je le dis et le répète, tout est bon à prendre, mais ce qu'il nous donne en plus ne va juste pas nous servir dans l'immédiat. On a encore pas mal de pièces à réunir pour comprendre certaines choses je pense.
Au bout d'un moment, Andrea nous levons et invitons Louis à faire de même. Nous le ramenons à son beau-père.
- Merci pour tes réponses, je lui dis. Si tu as quoi que ce soit...
- Je sais, me coupe t-il. Je passerai vous voir.
- Exactement. Merci.
Il acquiesce à son tour, et part avec son tuteur légal, silencieux et sonné. J'ai de la peine pour lui, pas dans le sens où il est pathétique, mais dans le sens où il doit être perdu et ne se sentir à sa place nul part. Il nous a expliqué que lui et Zayn étaient soudés et assez seuls, alors se retrouver seul comme ça, en plein milieu de l'adolescence, qui n'est pas une période très agréable, ça doit être terrible. Mais ça a l'air d'être un garçon fort. De ce que j'ai vu, même si ce n'est pas énorme, je peux l'avancer.
Je rejoins mon bureau et Andrea s'assoit à côté de moi. Elle me tend le carnet sur lequel elle a noté des dizaines de lignes. Je survole tout ça et acquiesce.
- Super, merci, je vais mettre ça dans le rapport, je dis. Pour ce Nick Grimshaw, tu en penses quoi ?
- Je pense que c'est une piste, répond-elle en haussant les épaules. On devrait d'abord attendre les résultats des analyses et aller interroger le gérant de ce bar, le Heaven. Il pourrait nous dire certaines choses aussi.
C'est sûr, ça doit être une des dernières personnes qui a vu le jeune Malik en vie, alors même s'il ne pense pas savoir grand chose, il va peut-être nous apporter des éléments qui vont débloquer plein de pistes.
- Je me charge de taper ce rapport et de le remettre au chef, et on y va ? Je propose.
- Ça me va. En attendant je vais voir Henry pour savoir s'il a du nouveau avec les analyses.
J'hoche la tête ; ma coéquipière part alors vers l'ascenseur direction le sous-sol, et je commence à taper le rapport sur mon clavier.
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