8 - Mes éternels soupçons
Je me sens terriblement bien. Je cours dans les couloirs étroits de mon domicile en riant, longeant les murs qui me semblent démesurément grands. Je vois à peine le plafond tant il est éloigné de moi. J'entends une voix, faible et haletante, qui semble provenir de la porte en face de moi. Une voix féminine. Or, cela fait longtemps qu'il n'y a pas eu de femme chez moi. J'ouvre lentement la porte de manière à ne pas faire de bruit, et je passe rapidement ma tête dans l'entrebâillement de celle-ci afin de découvrir l'identité de celle qui se trouve dans ma cuisine. Lorsque j'aperçois sa longue chevelure blanche et sa silhouette gracile, mes membres se figent de stupeur.
Maman.. ?
Que fait-elle ici ? Je sens ma respiration s'accélérer alors que je ne peux me détacher d'elle. Que faire ? Elle ne devait pas sortir si tôt, normalement... J'essaie de faire taire les tremblements incessants de mes jambes, et je passe le pas de ma porte. Alors que je l'interpelle, je vois que la cocotte crie par l'ébullition de l'eau qu'elle contient.
Soudain, elle se retourne vers moi en posant le téléphone. Son regard me coupe le souffle. C'est comme si elle était en train de regarder un monstre. Mes jambes en tremblent davantage, que se passe-t-il ? Elle a l'air terrifiée. Que voit-elle en moi, à ma place ? Elle me murmure de ne pas m'approcher, alors je lui demande pourquoi. À présent, elle est totalement tournée vers moi. Elle tremble.
Je me sens terriblement triste. Je sens que mes yeux s'humidifient de plus en plus, et mes poumons refusent l'accès à l'air dont ils ont pourtant besoin. Elle pousse un hurlement, et me lance la bouilloire dessus. Je sens l'eau bouillante qui vient se mélanger à mes larmes, je hurle à mon tour. J'ai mal. J'ai très mal. Mon visage me brûle, je crois apercevoir de la fumée qui sort des pores de ma peau. Je sanglote et tremble, j'ai chaud et très froid en même temps. Je redresse le regard vers ma mère, qui me fixe toujours avec cet air hagard.
« Tu n'es pas mon fils ! Shouto est mort et m'a abandonnée ! »
Je ne comprends pas ce qu'elle dit. Comment ça, je suis mort ? Moi je ne veux pas t'abandonner maman, au contraire j'aimerais tant te prendre dans mes bras et fuir loin avec toi...
Si tu savais comme je t'aime, maman.
« Ce qui était dans la salle d'attente doit rester dans la salle d'attente ! »
Mon front me fait excessivement souffrir, tandis que mon œil gauche refuse de s'ouvrir. Ma respiration devient totalement erratique, et pourtant je manque terriblement d'air. J'ai mal au visage, j'ai mal au cœur, j'ai mal à la tête. Tout mon être n'est plus que douleur. Je la fixe, et je ne sais pas si je dois exploser en sanglots ou m'enfuir loin. Soudainement, elle cesse de poser ce regard là sur moi, et me sourit tendrement. Elle s'accroupit devant moi, et me caresse les cheveux. Je ne comprends pas. Puis, son visage et son corps se déforment, sa peau s'assombrit, et de cette masse informe s'enfuit une myriade de flammes. Le visage hautain de mon géniteur apparaît, et il me saisit par le cou avec sa main immense. Je pousse un gémissement de douleur, mon côté gauche me brûle encore. Il me soulève, mes pieds ne touchent plus le sol – je ne me souvenais pas être si petit ? J'arrive difficilement à inspirer l'air suffisant à mes poumons pour fonctionner convenablement. Il me fixe de manière altière, ne voyant en moi qu'un sempiternel déchet à détruire.
« Ainsi, tu es tellement minable que tu as échoué même devant la mort ? Cela ne m'étonne pas : un raté demeure ce qu'il est, même dans les tâches les plus faciles. »
J'ai envie de lui refaire sa face. Après la douleur, je peux sentir la rage dans tout mon corps, le long de mes membres jusqu'à mes orteils en passant par mon estomac. Je veux lui mettre des coups, je veux qu'il me lâche, je ne veux plus jamais voir sa gueule et jamais plus entendre sa voix méprisante. Il me plaque contre le mur et me compresse totalement la nuque – je crache un petit cri de douleur, et je n'arrive plus à respirer. J'essaie de le faire lâcher avec quelques coups de pieds, mais mes jambes semblent trop courtes pour arriver à l'atteindre. Mes mains grattent les siennes avec frénésie, je le déteste, je le hais, si je pouvais je l'étranglerais de toutes mes forces et je l'observerais crever lentement, j'aimerais tant qu'il meure seul et souffrant, sans personne pour lui dire que son existence a été utile, sans rien pour le rassurer quant à son voyage dans le monde des morts.
Si tu savais comme je te hais, père.
Je me réveille en sursautant. Mes yeux examinent de manière paniquée l'environnement dans lequel je suis. Je suis assis sur mon lit, dans ma chambre. J'essaie de reprendre ma respiration, je me sens mal, et je sens ma cicatrice au visage plus que jamais : c'est comme si elle recommençait à me brûler. Je passe ma main sur mon visage qui semble normal, malgré la désagréable impression de brûlure sur mon côté gauche. Je m'allonge dans mes draps et ma main effleure quelque chose de chaud. Je me retourne, et croise le regard endormi de Izuku. Avec tout ça, j'avais oublié pendant une minute qu'il était là. Je le prends dans mes bras en m'excusant de l'avoir réveillé.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé.. ?
- Juste un cauchemar, ne t'en fais pas. »
Je lui murmure que tout va bien maintenant que je sais qu'il est là, et je le vois sourire. Il passe sa main chaude dans mes cheveux, puis me caresse lentement le visage. Par ce geste, j'ai l'impression qu'il vient d'ôter la brûlure que je ressentais, et son attention me fait sourire malgré mon rêve désagréable. Je l'embrasse tendrement sur le front en le remerciant, et il me répond que l'on en parlerait demain. Puis, il ferme les yeux, et sa respiration calme et posée reprend. Je me blottis un peu plus contre son torse, et à mon tour je ferme les yeux.
Si seulement tu savais à quel point je t'aime, Izuku.
Le chant des oiseaux me tire de la léthargie dans laquelle je me trouvais. Alors que j'ouvre doucement les yeux, la faible luminosité de ma chambre me permet d'apercevoir le visage réveillé de Izuku. Il me lance un sourire enjoué, je m'étire lentement et lui lance un bonjour. En guise de réponse, il se blottit contre moi et me prend la main. Ah, si tous les matins étaient comme ça... Ma main libre vient taquiner les mèches hirsutes de ses cheveux opalins, et une odeur d'amande vient éveiller mon odorat.
« Tu as bien dormi ? »
Il hoche la tête et vient me déposer un baiser sur le coin des lèvres. Je ne peux m'empêcher de sourire devant sa bouille encore un peu endormie. Ma main descend le long de ses mèches, et pendant que je caresse son visage, je me perds dans ses prunelles où semblent danser une incroyable tendresse et un peu d'amusement.
« De quoi as-tu rêvé ? Maintenant que je suis réveillé, on peut en parler... »
J'avais totalement oublié mon cauchemar. Je détourne mon regard, et commence à réfléchir. À vrai dire, je n'ai que des souvenirs un peu flous et incohérents...
« Je ne m'en souviens pas exactement... Je crois qu'il y avait ma mère, mais elle me disait des choses étranges, et je crois que c'était quasiment le moment où elle m'a brûlé le visage.... Puis il y avait mon père, mais je ne sais plus de comment il est arrivé là. Je ne me souviens plus après. Je sais juste qu'à mon réveil, mon visage me brûlait, mon cou aussi, et j'avais l'envie de tout détruire. »
Il me lance un regard inquiet, alors qu'il prend mon poignet valide pour le caresser du bout des doigts. Sa tendresse me surprend démesurément. Il me touche avec tant de légèreté que j'ai l'impression qu'il a peur de me casser. Mon cœur panique également, et baigne dans une chaleur agréable. Il m'offre un magnifique sourire lorsqu'il aperçoit ma surprise. Jamais on n'avait été aussi doux avec moi. J'ai terriblement envie de me rendormir, l'effet qu'il a sur moi est juste fantastique...
« Ce n'était qu'un rêve. Ils ne sont pas là... Il n'y a que moi, et toi, Shouto. »
Pour appuyer ses dires, il me bascule sur le dos et vient s'installer sur moi en souriant. Je peux sentir son cœur dans sa poitrine battre autant que le mien. Je suis certain que mon visage est terriblement rouge, tandis qu'il joue avec les mèches de mes cheveux.
Avoir Izuku Midoriya sur moi, torse nu dès le matin... Je ne savais pas qu'aujourd'hui, c'était Noël.
Il cesse d'étaler mes mèches sur l'oreiller en dessous de ma tête, et vient m'embrasser doucement. J'adore le contact de ses lèvres, et j'aimerais tant ne jamais m'arrêter de l'avoir contre moi. Je passe mes mains le long de son dos nu, et m'amuse à caresser une certaine zone qui semble le faire frémir. Alors comme ça, il est sensible en bas du dos... Le sentir frissonner m'amuse terriblement, mais en même temps, me provoque une sorte de brûlure dans le bas de ventre, alors qu'il attaque encore et toujours mes lèvres. Je me sens étrange. J'ai l'impression que plus rien n'existe, à part sa peau brûlante sous mes mains, sa bouche contre la mienne, sa respiration saccadée, et la pression qu'il commence à exercer... Ehm... En bas.
Oh putain, il faut que je me calme. Et pile au moment où je dis ça, il pose un regard lubrique sur moi, qui ne fait qu'empirer mon petit souci. S'il le remarque, je pense que je vais m'enterrer au fond de mon jardin pour les six prochaines années. Pourquoi j'ai une érection maintenant ? Je me sens vraiment gêné, et plus j'ai peur qu'il ne le sente, plus j'ai l'impression que son regard devient sadique. Il passe sa langue sur ma lèvre inférieure, et c'est comme si un éclair venait de m'embraser le bas du ventre. Est-ce correct si j'ai envie de sentir plus que la peau de son dos ?
Soudain, une pensée vient interrompre cette étrange sensation. Quelle heure est-il ? Je quitte les lèvres d'Izuku, qui m'envoie un regard interrogatif en conséquence.
« On est en retard, non.. ? »
Un doux rire s'échappe de ses lèvres rouges, et j'ai terriblement envie de l'embrasser.
« Recover Girl m'a demandé de veiller sur toi, car tu dois te reposer. »
Il vient me déposer un bisou dans le cou, et ce contact me vole un petit gémissement. Il se redresse, surpris, alors que ma peau est devenue la continuité de mes cheveux vermeilles. Puis, un sourire sadique se dessine sur ses lèvres, j'ai un peu peur pour moi, et je suis certain que ce sentiment agréable que je ressens lorsqu'il dépose ses lèvres sur mon cou va vite se transformer en une douce torture.
« Tu verras, je vais bien m'occuper de toi eheh...
- Ehm, je dois être rassuré ou paniquer dès maintenant ?»
J'ai droit, pour réponse, à l'un de ses adorables sourires. Ma main remonte les courbes musculaires de son dos, et je caresse sa joue avec le plus de tendresse dont je suis capable. Je prends l'initiative de l'embrasser, puis je le fais basculer sur le côté afin que cette fois, ce soit moi au dessus. Il me regarde d'un air troublé, qui ne fait qu'exacerber mon petit sourire. Puis, je trace une ligne de baisers sur sa joue, jusqu'à son oreille, et je le sens frissonner sous moi.
« Moi aussi j'ai le droit de jouer ? »
Alors que je goûte le goût sucré de sa peau, je l'entends gémir légèrement. Bon sang, sa voix est si adorable lorsqu'elle est si fluette... Les mèches qui me retombent sur les joues me chatouillent. J'ai chaud, et j'ai envie de sentir la chaleur de son torse contre le mien... Il me rend totalement fou, jamais je ne me suis senti aussi étrange... C'est comme si tout mon corps demandait à être contre lui, chaque millimètre de ma peau désire être caressée de ses mains.
« Et à quoi voudrais-tu jouer ? »
Son sourire sadique m'achève totalement. J'aime tellement sa voix, mais à présent le ton est différent... Mais je ne saurais dire ce qui a changé. Je replonge dans le creux de son cou en réfléchissant, alors que je mordille doucement sa peau, mais ses petits gémissements m'empêchent de me concentrer. La petite brûlure que je ressentais dans le bas de mon ventre s'est transformé en un énorme brasier. Je commence à taquiner ses clavicules, et je le sens se tordre en un petit rire.
« Tu crains les chatouilles ?
- Hein ? Non pas du tout... »
Je recommence mes baisers sur ses clavicules, et il explose de rire en se tordant dans tous les sens possibles et imaginables. Je laisse un petit rire s'échapper de mes lèvres, avant que mon estomac ne me rappelle à l'ordre. J'ai faim. Je cesse ma torture, il reprend sa respiration, et je lui propose d'aller manger quelque chose. Il valide ma proposition, mais j'ai tout sauf envie de quitter l'agréable chaleur que propage son corps. Avec regret, je laisse Izuku libre de ses mouvements, et j'abandonne mes draps. Il se lève à son tour, et l'on se dirige vers la cuisine alors qu'il enfile un t-shirt.
« Mais il n'y a vraiment personne qui vit ici à part toi ?
- Mon père passe une fois tous les quatre mois, pour voir si la maison est encore debout. Mais ça ne me dérange pas. »
Il hausse les épaules et observe l'extérieur d'un air distrait. Je lui propose des fruits ou des céréales, et il m'étonne lorsqu'il prend les deux. Face à ma surprise, il me sourit de manière gênée.
« Je suis un gros mangeur ahah... Surtout le matin. »
On mange en silence. Je l'observe dévorer un bol de céréales dans lequel il a découpé une pomme et un kiwi, tandis que je croque dans la mienne. Il est adorable, même lorsqu'il a les joues pleines. Le temps passe, et finalement il a tout englouti. Le ventre plein, il pousse un soupir de contentement, puis me regarde de manière joyeuse.
« Shoutooooo ?
- Oui ?
- Si je te demandais de venir avec moi lors d'un festival, tu le ferais ? »
Je me crispe un peu, et je ne peux soutenir son regard de petit chaton. Je réfléchis pendant quelques secondes. Normalement je n'hésiterais pas à partir avec lui, où que ce soit. Mais lors d'un festival, il y a du monde, et je ne suis pas très à l'aise avec la foule.
« Mmh, tu penses qu'il y aura du monde ?
- Pas énormément, mais il y en aura un peu tout de même.
- C'est quand ?
- Ce week-end ! »
Après tout, pourquoi pas, j'ai rarement été dans de tels évènements. L'image de Izuku en kimono finit par me convaincre, et j'accepte en lui offrant un petit sourire. Un grand sourire décore son adorable visage, et j'ai encore envie de l'embrasser.
« Tu as un kimono ?
- Quelques-uns, je trouverai bien quelque chose ahah.
- J'ai hâte de te voir comme ça alors ! »
Sa déclaration me fait légèrement rougir, puis je décide de changer de sujet. Je lui demande s'il veut faire quelque chose de particulier, et il me répond par la négative. Il faudrait que je fasse des courses, car mes placards ainsi que mon frigo sont désespérément vides. Je lui expose ce fait, et apparemment ça ne le dérange pas de m'accompagner. Tant mieux, ça fera plus de bras. Je me lève, et lui annonce que je vais prendre une douche, mais son étrange regard me déstabilise et me coupe dans mon élan.
« Tu veux que je te lave le dos ahah ? »
Son air taquin fait définitivement exploser mon cœur dans ma cage thoracique, et tandis que je deviens encore plus rouge que mes cheveux, je lui assure que j'y arriverai tout seul. Face à mon trouble, un fou rire le prend, et je pars dans la salle de bain en boudant. Même lorsque je ferme la porte, je l'entends encore rire, en me criant entre deux ricanements qu'il plaisantait.
Je me réfugie dans la chaleur de l'eau bouillante qui décrasse ma peau. Je vois l'eau devenir rougeâtre, et je remarque que les fils noirs qui décoraient mon poignet se sont un peu ouverts, laissant ma chair et quelques gouttes de sang apparaître à l'air libre. Je pousse un juron, me demandant comment j'ai pu me rouvrir. Probablement pendant mon sommeil, mais je suis étonné de n'avoir rien senti. Je me lave rapidement, et lorsque je sors de la cabine je suis rassuré de voir de la buée recouvrir le miroir. Cela m'évitera quelques manipulations pour ne pas me voir dans le reflet. Je prends du désinfectant dans le placard, puis recouvre mon poignet de quelques bandages. Il ne manquerait plus que Izuku s'inquiète.
Je me retourne vers là où je mets habituellement mes habits, mais tout ce que je vois n'est que du vide. Oh merde, j'ai oublié de prendre des vêtements. Je m'enroule d'une serviette, prie pour ne pas croiser l'amour de ma vie, et j'ouvre la porte.
« Ah, Shouto je voulais te demander - »
Il se fige dans le couloir en me voyant, et je me fige en retour. Je lui lance un regard gêné, puis je lui dis que je vais chercher des vêtements, afin de m'enfuir dans ma chambre. Je sens son regard sur le haut de mon dos, et ça me rend nerveux. La serviette ne couvre pas tout, mais j'ose espérer qu'il n'a pas regardé, même si cet espoir est vain. Je ferme la porte de ma chambre pour me changer, et j'arrive à saisir l'un de ses regards tristes. Il a regardé. Je me sens un peu mal, et je me change rapidement afin de ne pas le faire trop attendre. Je sors une minute plus tard.
« Ah ! Oui, je voulais te demander si je pouvais t'emprunter un haut, j'ai tout pris sauf ça...
- Oui, bien sûr. »
Je lui donne un de mes t-shirts, et il part dans la salle de bain. Je décide de me rendre dans le salon, et je peux clairement entendre l'eau de la douche couler le long de son corps. Je rougis devant l'image que mon cerveau s'imagine : la buée autour de son corps mouillé, à travers l'on peut deviner les formes de son corps. Je décide de faire taire mon imagination légèrement perverse, et je fixe mon poignet bandé. Quel gros boulet je suis. Il est légèrement tâché de sang, mais ça reste assez discret.
Après qu'il soit sorti, on est partis à la supérette du coin. Il m'a un peu parlé du festival : des stands qui y seront, de la nourriture, du feu d'artifice, des activités. Il a vraiment l'air heureux que j'y aille avec lui, et cette pensée me fait doucement sourire. Comme à mon habitude, les gens se retournent sur mon passage. Ils regardent également Izuku, mais ce n'est pas étonnant : il est devenu connu depuis le championnat. Me rappeler de notre combat me fait mal, mais me rend nostalgique et joyeux tout de même. Car sans celui-ci, jamais je n'aurais commencé à ressentir de tels choses.
Je prends quelques fruits, du thé, de la viande et des pâtes, puis l'on passe à la caisse et l'on quitte le magasin.
« Mais tu les manges tous, tous ces fruits ?
- Bien sûr. Comme ça je n'ai pas besoin de cuisiner et c'est pas mal. »
Il semble amusé par mon alimentation, mais son regard est attiré par autre chose. Je regarde dans la direction qui l'intéresse tant, et je fronce les sourcils. Je ne savais pas que Bakugou était familier de ce quartier. Il semble nerveux, et se balade avec un grand sac poubelle. Je crois qu'il n'aimerait pas être surpris ici, car il ne cesse de regarder derrière lui, comme s'il s'attendait à être suivi. Je vois Midoriya s'approcher discrètement de lui, et avant que je ne lui dise que c'est une mauvaise idée, Katsuki le remarque.
« Deku, qu'est-ce que tu fous ici ?!
- Ehm, je voulais te demander la même chose...
- C'est pas tes oignons, laisse-moi tranquille ! »
Il lui passe devant lui d'un air enragé, et lorsqu'il m'aperçoit, il me lance un regard hautain.
« Et toi, le glaçon, qu'est-ce que tu fous avec Deku ? Vous me suivez ?! »
Je fronce les sourcils alors qu'Izuku baisse la tête. Il est bien trop gentil, ça va lui porter préjudice un jour. Je ne comprends pas pourquoi il se laisse marcher sur les pieds. Il est vrai que Katsuki est fort, mais il n'est pas si impressionnant.
« T'es pas le centre du monde. Je faisais mes courses. »
Il lâche un soupir agacé et continue son chemin, en se retournant parfois pour voir si on le suit. Le contenu de son sac poubelle fait des bruits de métal, mais ce type m'indiffère tant que je ne veux même pas savoir ce qui l'a mis dans cet état. Izuku, lui, semble beaucoup trop intrigué.
« Je sais que tu le connais depuis longtemps, mais tu ne devrais pas tant t'inquiéter pour lui. »
Il se retourne vers moi et me fait un petit sourire, en me déclarant que je devrais avoir raison. On reprend notre route, côte à côte, et je suis heureux qu'il vienne faire mes courses avec moi. J'oublie rapidement le fait que l'on ait croisé Katsuki.
Pourtant, j'aurais dû m'intéresser au contenu de sa poubelle. Si je m'y étais intéressé, peut-être que cela se serait passé autrement.
Peut-être que j'aurais vu tout cela arriver, et que j'aurais pu l'en empêcher.
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