14 - Moi, champion olympique de 5000m
À la suite de l'enlèvement de Bakugou et de la disparition de son alter, la police et les héros les plus célèbres se sont mis à la recherche de l'homme étrange ayant volé l'alter de mon camarade. De notre côté, on a essayé d'enquêter avec Izuku, mais n'ayant pas les ressources des forces de l'ordre et des professionnels, nous tournions en rond. Par chance, la presse ne fut pas au courant de cet incident, mais d'autres disparitions d'alter furent constatées depuis lors. Tous témoignaient de baisers forcés et de portails étranges, mais malgré notre motivation et notre volontariat, personne ne nous disait rien. Izuku commençait à être lassé d'être tenu à l'écart, même s'il comprenait le fait qu'il était dangereux d'impliquer des élèves, des apprentis-héros. Pendant ce temps, nous continuons d'aller en cours. Un mois après l'histoire de Bakugou, les examens approchent et Izuku passe plus de temps avec Tenya et Ochako pour réviser. De son côté, Katsuki se sent attaqué dès que l'on mentionne le fait qu'il n'ait plus d'alter, ou qu'on adapte certains exercices à sa situation : un jour, All Might a voulu adapter un exercice pour lui, afin qu'il soit réalisable sans alter ; il s'est énervé et est parti du cours.
En somme, rien n'a bougé depuis plus ou moins un mois. Pour ma part, je révise souvent avec Yaoyorozu à la bibliothèque, sa présence m'est agréable. Elle est intelligente, calme et comprend vite, et notre travail en commun est efficace. La journée terminée, on se rend souvent chez Izuku car mon domicile me rappelle bien trop ma solitude. On essaie d'avancer dans notre enquête, d'émettre des théories, de repérer où il pourrait bien se cacher en quadrillant ses délits... Mais rien n'y fait. On n'avance pas d'un pouce, alors pour se défouler, on fait l'amour. Et les jours passent, encore et encore.
« Tu as encore l'air ailleurs, Shouto. »
Je dirige mon regard vers le garçon à mes côtés, alors que l'on arrive devant notre destination. J'admire quelques secondes les lueurs qui dansent dans ses prunelles, alors qu'un petit sourire vient étirer mes lèvres.
« Je songeais juste à la liste des courses.
- Oh. Eh bien, il me semble qu'il nous faut juste de quoi manger et du papier toilette, non ?
- Oui, mais de quoi manger, c'est assez vague...
- On verra bien ce dont on aura envie à l'intérieur ! »
Je soupire, alors qu'il m'entraîne d'un air enjoué à l'intérieur de la superette. Il est toujours dans l'imprévisible, tandis que j'aime ordonner et prévoir toutes les choses à venir. Ces petites différences de caractère entre nous me font chaud au cœur. C'est incroyable, la manière dont chaque individu se forge lui-même, à travers les épreuves qu'il vit, et à quel point celles-ci l'influencent dans son être. Finalement, ce ne sont pas ce qu'on vit qui nous change ; c'est l'interprétation qu'on en fait et les émotions que cela nous procure. Alors qu'il s'émerveille devant des avocats bien trop mûrs pour la saison, il se ravise en voyant le prix et se rabat sur des carottes.
Tandis que je me concentre sur des champignons, mon attention se porte sur un enfant qui entre dans le magasin. Les cheveux bruns et les yeux de la même couleur, il possède le physique typique de l'enfant japonais. Il semble nerveux, presque effrayé ; et semble chercher quelqu'un. Peut-être a-t-il perdu ses parents, ses frères ou ses sœurs ? Il regarde fixement un bout de papier qu'il tient entre ses mains, ainsi qu'un sac en plastique dont l'odeur me dégoûte étrangement. Il arrive au coin légumes, lui aussi, et il passe à côté de moi. L'odeur me donne des nausées, alors que je cherche à me souvenir où j'ai déjà senti cette odeur. Puis, il tend la photo vers Izuku, alternant son regard entre lui et le bout de papier. Serait-ce une photo ?
« Monsieur Midoriya Izuku ? »
Mon petit ami se retourne et lui fait un grand sourire en s'agenouillant devant lui, alors que je me rapproche par précaution. Izuku ne se méfie pas, ne sent-il pas cette odeur dégoûtante ? Son attention est souvent éparpillée un peu partout, alors je pense qu'il n'a pas remarqué l'étrange attitude du garçon.
« C'est bien moi ! Que puis-je faire pour toi ? »
Alors le petit fouille dans son sac, alors que mon cerveau termine sa recherche dans mes souvenirs. C'est l'odeur du sang, j'en suis persuadé. Avant que je ne puisse agir, le gamin sort de son sac le cadavre d'un chiot, et Midoriya fait un bond en arrière sous la surprise.
« Ils m'ont dit de vous dire qu'il fallait vous rendre à l'entrepôt de l'avenue Kakanase, si vous voulez que votre ami retrouve son alter. Prenez le chien, aussi, sinon ils ne me rendront pas ma sœur... »
Je le vois déglutir, alors que je n'ose pas bouger. Sont-ils dans le magasin, ou le gamin est-il seul ? Il doit bien y avoir quelqu'un qui interviendrait en cas de pépin... Ou pas du tout, je doute qu'ils s'inquiètent pour ce gamin... Je regarde autour de nous, cherchant un potentiel espion ou vilain qui pourrait nous attaquer par surprise. Peut-être que le gamin n'est seulement qu'un leurre... Midoriya prend le cadavre dans sa main, et réprime une grimace de dégoût en le fixant étrangement. Puis, avant même qu'il ne puisse dire un mot au gamin, un portail s'ouvre derrière lui et il s'engouffre dedans.
Pendant de longues secondes, nous fixons tous deux l'endroit où l'enfant s'est précipité et d'où il a disparu. Puis, Izuku laisse tomber les carottes qu'il avait prises, et se précipite en dehors de la superette. Le vendeur nous regarde étrangement et, m'excusant pour notre attitude douteuse, je le suis et le vois vomir dans une poubelle, le chiot toujours en main. Je retiens moi-même un haut-le-cœur face au mélange d'odeurs, qui font remonter quelques souvenirs désagréables, et je pose ma main sur son dos.
« Putain... Je n'ai même pas pu lui dire un mot... Même pas pu lui sourire, le rassurer...
- Il a disparu instantanément, Izuku... Tu n'es pas aussi rapide que la lumière...
- Mais il y avait bien un truc à faire, non... ? Et s'ils ne lui rendent pas sa sœur ? Et s'ils le tuent ? »
Il tourne la tête vers moi avec un regard hagard et colérique, et cette vision me tord l'estomac.
« Parfois, on ne peut simplement rien faire, on est juste des êtres humains essayant de faire de notre mieux...
- Mais c'est notre rôle d'aider, c'était à nous de le sauver ! »
Je soupire face à son entêtement. Il semble totalement sourd à mes arguments, et je vois le vendeur pencher sa tête pour nous observer, probablement dans l'espoir d'être discret. Je doute qu'il ait vu grand-chose, caché derrière son comptoir.
« Peut-être est-il allé à l'adresse qu'il a donné ?
- Eh bien, qu'attendons-nous pour y aller ?! »
Il commence à prendre son élan pour courir, mais je le retiens par le poignet juste avant qu'il ne l'élance. Ses prunelles opalines me transpercent, pleines d'incompréhension, de détresse et de colère. Le voir plongé dans un tel torrent d'émotions me rappelle ma condition d'il y a quelques mois, et je ne peux que compatir face à cette tornade qui doit le ronger.
« Pas de précipitation, Izuku. C'est probablement un piège. Je te rappelle que tu intéresses beaucoup la ligue des super vilains. L'enlèvement de Bakugou, la perte de son alter, et maintenant ça ? Que penses-tu qu'il arrivera quand tu te jetteras dans la gueule du loup ?
- Mais qui te dit qu'il est lié à la ligue ?! Je veux juste aider Kacchan et ce gamin, pas toi ?!
- Bien sûr que si, et tu le sais... Mais cette solution miracle qui survient alors qu'on piétine depuis un mois... Et que les héros et la police n'avancent pas... Ils ne t'ont pas envoyé ce gamin pour un duel honnête...
- Si on n'y va pas, on ne pourra jamais savoir ! Alors peu importe, j'irai. Que ce soit avec, ou sans toi. »
Sa réponse me fait l'effet d'un pieu dans le cœur, alors qu'il me regarde avec colère. Je comprends sa précipitation, mais de là à y aller sans moi... Juste pour aider Katsuki, et soi-disant ce gamin ? Je déglutis, essayant de contrôler cette jalousie et cette rage bouillonnant dans mon ventre. Je respire profondément, fermant les yeux quelques instants, puis replonge mon regard dans le sien.
« Tu fais quoi là, tu médites ?! On n'a pas le temps !
- Mais bordel Izuku, je t'en prie, attends avant d'y aller. Il faut qu'on se prépare. Y aller à deux, c'est du suicide.
- Je préfère agir que de fermer les yeux sur ça !
- Je ne veux pas te perdre !
- Mais arrête de voir le pire !
- Si tu m'aimes, n'y va pas. »
Troublé, la rage s'efface pendant quelques secondes de ses prunelles. Puis, il affiche un air désolé, et je comprends soudain. Je comprends soudain que je n'y pourrai jamais rien, que je ne passerai jamais avant ses motivations. Je comprends qu'il tient plus au bonheur de Bakugou qu'au mien. Et les larmes inondent mes yeux.
« Désolé. Je t'aime, mais je dois y aller. C'est ça, être un héros. Et je suis né pour en être un. »
Puis, une lueur bleue parcourt ses membres, et il s'élance si vite qu'une seconde après, je ne le vois plus. J'ai l'impression que mon cœur vient de se briser en mille morceaux, là, devant mes pieds. Il pleut. Je sens des gouttes de pluie couler sur mes joues. Ou est-ce mes propres larmes ? Je me mets à courir en direction de Yuei, car à cette heure, les professeurs doivent encore être dans l'établissement. Mes pleurs empirent ma respiration erratique, due à la vitesse de ma course. Au bout d'une centaine de mètres, mes jambes me font mal, mes poumons brûlent, et les gens me regardent étrangement. Je devrais avoir l'habitude, maintenant, de ces regards indiscrets. Mais ils me blessent d'autant plus, et me rappellent celui d'Izuku. Ce regard plein de pitié, d'excuses et de surprise. Arrivé devant l'académie, je croise Aizawa qui me fixe d'un air incrédule. Je m'arrête à sa hauteur, avec la désagréable impression que je vais vomir mes poumons.
« Todoroki ? Je peux savoir pourquoi tu cours vers ici ? Il me semble que les cours sont finis.
- C'est... Izuku... On a reçu un message du vilain qui a enlevé Bakugou... »
Je reprends mon souffle, alors que mon professeur sort son portable pour appeler quelqu'un, probablement les autres héros qui sont sur cette affaire.
« Raconte-moi.
- Il nous a envoyé un gamin, qui nous a donné un cadavre de chien et une adresse. Il nous a dit qu'on devait se rendre dans un entrepôt à l'est de la ville, dans la rue Kakanose je crois... Si on voulait que Katsuki retrouve son alter...
- Où est Midoriya ?
- J'ai essayé de le retenir... Mais...
- Merci, mon garçon. On s'en occupe. »
Il me met la main sur l'épaule et part en courant au sein de l'école, me laissant seul devant. Le temps de tous les réunir, il sera trop tard et Izuku... Je réprime cette pensée et recommence à courir, dans l'espoir d'arriver pour sauver les pots cassés. Et si je l'avais suivi, aurais-je pu empêcher tout ça ? Peut-être était-il vraiment seul ? Ainsi, on aurait peut-être été suffisants, à deux... Je tourne, à droite, à gauche. Ma cheville me fait mal, mes jambes me font mal, mes poumons me font mal. J'entends mon cœur battre frénétiquement, je peux sentir mon sang couler à l'intérieur de mes oreilles. J'essaie de me repérer grâce à mes connaissances de cette ville, grâce aux panneaux, et aux mamies dans la rue qui veuillent bien m'indiquer le chemin. Je fais des pauses quand je n'en peux plus, et en profite pour me repérer.
J'aperçois le soleil se coucher lentement. La lumière rouge produite par celui-ci plonge la ville dans un décor irréel, colorant les bâtiments de fantômes garance, dansants au rythme des nuages. Après de longues minutes à courir partout, je trouve enfin l'avenue Kakanase. Mince, je crois que j'ai écorché le nom de celle-ci quand j'en ai parlé à Eraser Head... Je suppose qu'ils arriveront à nous trouver quand même. Je cherche l'entrepôt évoqué par l'enfant, et après moults demandes à différentes vieilles dames (j'ai l'impression qu'il n'y a que ça dans cette ville...), j'arrive à le trouver.
L'établissement est bien à l'écart de la circulation habituelle de l'avenue. À mon sens, c'est un endroit parfait pour une embuscade. Eloigné du bruit habituel de la ville, ce calme ne me rassure pas le moins du monde... J'ai peur de savoir dans quel état est Izuku. J'ai peur de savoir ce qui lui est arrivé. J'ai peur d'entrer dans cet entrepôt délabré. La peinture s'écaille à beaucoup d'endroits, il y a des planches cassées à côté de la porte. Mais il n'y a personne pour monter la garde. Pour ne pas attirer de soupçons ? Je pense que c'est la raison la plus probable. J'observe les alentours, et voit une grosse bouche d'aération au-dessus des planches cassées. Elle semble assez large pour que je puisse passer par là. Ainsi, j'observe autour de moi avant de prendre mon élan, puis je cours et escalade le mur pour l'attraper.
Mais je n'avais pas pensé au fait que cela semble vieux. De ce fait, dès que j'attrape ma porte d'entrée improvisée, celle-ci lâche et je m'écroule parmi les planches cassées. Un gémissement de douleur s'échappe de ma gorge, alors que mes vertèbres font un bruit pas très rassurant. Puis, je me rends compte que j'ai peut-être alerté les gardes, alors je me cache derrière le mur de l'entrepôt pendant que la porte s'ouvre.
J'essaie de contenir au mieux ma respiration saccadée, et me tiens prêt à congeler celui venant vérifier qui faisait tout ce bordel. J'entends ses bruits de pas étouffés, sa propre respiration.
« Merde, c'est quoi ça ? »
Il doit être arrivé au niveau de la bouche d'aération morte. Encore quelques pas, et je pourrai le prendre par surprise. J'avale ma salive, mes mains tremblent face au stress et à la peur de me rater. Izuku a-t-il vu ce type ? Où peut-il bien être ? Je vois son ombre apparaître et je surgis de ma cachette, le gelant entièrement avant qu'il ne puisse crier. Son visage effrayé est figé dans la glace. Normalement, dans quelques secondes il sera hors d'état de nuire, l'eau dans son corps ayant gelé également. Son cœur ne s'arrêtera pas, mais il sera inconscient assez longtemps pour que je fasse mes affaires. Je rentre par la porte à pas de loup, frôlant les murs aux tâches marrons et à l'odeur de renfermé. Le couloir est sombre, étroit, à peine deux personnes peuvent passer en même temps. Mon cœur bat si vite que j'ai l'impression que toute la ville l'entend.
Pendant cinq bonnes minutes, j'avance dans ce couloir sans fin. Comment le type a-t-il pu m'entendre ? Peut-être qu'il montait la garde dans le couloir, justement... Je m'enfonce dans les entrailles de la terre, l'air devient plus humide et saturé. Je ne perçois que le son de mes propres pas. Soudain, j'entends un hurlement qui me glace le sang, et je m'arrête dans ma marche prudente. À qui appartient cette voix ? La peur se glisse insidieusement dans mes entrailles, et mes jambes refusent de bouger à nouveau. L'image de la porte au fond du couloir se confond avec celle de la chambre de ma mère, celle que j'essayais désespérément d'atteindre, en rampant, alors que mon géniteur m'attrapait par les cheveux pour m'empêcher d'aller chercher une quelconque aide.
J'essaie de me ressaisir, chassant ces images de mon esprit, et me concentre sur la porte face à moi. Un second hurlement retentit et résonne dans le long couloir, et je devine le timbre de la voix de Izuku. Mes jambes sortent de cet état de paralysie, et je commence à courir – peut-être un peu trop vite, car je manque de tomber deux fois. La prudence a quitté mon esprit, et à présent, une seule chose compte. Trouver Izuku, avant qu'il ne soit trop tard. Le trouver, avant que ses hurlements ne cessent. Je passe la porte et tombe sur un autre couloir, mais un peu plus grand, avec des murs blancs tachetés de sang, donnant sur des portes.
Je ne réfléchis plus. Je prends la première porte et tombe sur une salle avec des ordinateurs. Je retourne en courant dans le couloir, prends la seconde porte, et j'arrive dans une petite salle qui ressemble à un bar. Il n'y a personne, mais une télévision est allumée au fond de la salle, et j'arrive à voir le garçon que j'aime. Il est assis, seul avec Shigaraki qui possède un marteau. Sa main, ensanglantée, est clouée à la table devenue vermeille. La rage bouillonne en moi. Une énergie nouvelle prend possession de moi, et je cours. Je cours, vérifiant chaque salle susceptible de contenir cette scène. Et je cours, cherchant désespérément celui pour qui je ferais absolument tout.
Puis, un type arrive dans le couloir, passant par une porte située à gauche. Il a des cheveux bruns, des yeux saphir et tout son corps semble se décomposer. Son visage est recousu à beaucoup d'endroits, et ses sévices me rappellent les miennes. Je m'arrête, me prépare à le combattre alors qu'un rire s'échappe de sa gorge.
« Tiens donc, Shouto Todoroki. Deux gros poissons en une journée, c'est bien ça.
- Hors de mon chemin.
- Est-ce une manière de parler à quelqu'un de ta famille ? Ton grand frère, qui plus est ? Un peu de respect pour les vieux. »
Je fronce les sourcils, alors que son bras s'enflamme des lueurs bleues. Il rit face à ma surprise, alors que son regard devient un peu plus hagard.
« Tu ne pensais pas que ta mère était la première, quand même ?
- Peu importe. Je ne suis pas venu voir si j'avais un frère du mauvais côté.
- Tu m'as l'air bien sûr de toi. Bientôt, tu verras. Ce mauvais côté, ne l'est pas tant que ça, finalement. Je pensais que tu t'en serais rendu compte en côtoyant notre père.
- C'est lui qui t'a fait ça... ?
- Qui sait ? »
Il hausse les épaules, alors que mon pied forme une colonne de glace qu'il esquive facilement. À son tour, il m'envoie un brasier azur que j'ai du mal à éviter, à cause de la configuration des lieux. Ma manche se déchire sous le feu de mon ennemi, alors que je rage face à cette perte de temps. Je me cogne dans le mur à ma droite, et mon épaule me rappelle douloureusement qu'entre le mur et moi, ce n'est pas moi qui gagne. Alors que j'allais envoyer une immense salve de glace, prenant tout le couloir, une douleur aiguë apparait au niveau de mes lombaires, et je pousse un cri de douleur. Puis, une petite main passe dans mes cheveux, et me met un couteau sous la gorge.
« Ohhh notre première dispute... Tu sais, j'aurais pu le gérer tout seul !
- Pas question que tu t'amuses tout seul... Je ne vais pas te laisser ce beau gosse rien qu'à toi ! »
Alors que je retiens mes larmes de couler, celle derrière moi me lèche l'oreille en remuant le couteau dans mon dos. Je pousse un hurlement de douleur, alors qu'elle rigole derrière moi. Sa main libre passe sous mon haut, et je peux sentir la lame de son couteau caresser la peau de mon torse. Un frisson de dégoût s'empare de moi.
« Salut, moi c'est Himiko Toga ! Mais appelle-moi par mon prénom...
- Viens, on l'amène à Shigaraki. Peut-être qu'il faisait partie du marché, lui aussi.
- Oh non, il n'y en a que pour lui ! Je ne peux jamais m'amuser, moi... »
L'homme en face de moi hausse les épaules et commence à marcher dans le couloir, alors que la jeune fille enfonce sa lame en moi pour me faire avancer. Des larmes de douleur coulent le long de mes joues. Mais je ne lui offrirai pas un autre cri. Jamais. Quelques mètres plus loin, il entre dans une pièce et nous le suivons.
« Shigaraki, c'est ta livraison ça aussi ? »
Nous entrons également. Izuku est à quatre mètres de moi, le visage sur la table, la main clouée sur celle-ci, et Shigaraki est derrière lui. Le haut de mon petit ami est relevé jusqu'à ses épaules, alors que le connard lui lèche le dos. Une vague de colère m'envahit soudain, et tout mon côté gauche s'enflamme. Himiko s'écarte de moi, et son cri me perce le tympan. Mais peu importe ma douleur, ce qu'on va me faire ou ce qu'il adviendra de moi.
« Je vais te tuer. »
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