13 - Dévoré par les flammes
Pourquoi a-t-il fallu qu'ils se connaissent ? Izuku l'aide à marcher et à s'asseoir, il le touche, ils sont si proches. Et ça me déchire le cœur, j'ai envie de partir loin et de ne parler à personne. J'ai envie de le frapper et de fuir loin de tout. Les voir comme ça, ça me tue. Certes, il a l'air misérable, démuni, brisé, cette enflure. Mais ne l'aurait-il pas mérité, dans un certain sens ? Argh, depuis quand suis-je devenu si médisant ? Je sais bien qu'en ce bas monde, certains ont ce qu'ils ne méritent pas, certains subissent sans rien avoir jamais fait, et d'autres jouissent tout en méritant tout le malheur du monde. Je suis conscient de cette injustice depuis que je respire ici-bas.
« C'était un type aux lunettes... Grand, maigre. Quand l'alarme incendie a sonné, je ne voulais pas descendre avec la bande d'abrutis que vous êtes. Je me suis dirigé vers l'escalier, et un portail est apparu, un peu comme celui de Black Mist... Un type est apparu derrière moi, m'a empêché de crier et on est tombés en plein dedans. »
Je suis face à eux, qui sont deux sur un canapé. Ne pourrait-il pas s'éloigner de lui, au moins pour moi ? Ne pourrait-il pas le quitter des yeux ? Peu importe, la description qu'il fait de son ravisseur est la même que le type que j'ai poursuivi au festival, le même que j'ai vu entrer à Yuei et fuir une fois repéré. Sa cible n'était donc pas mon chaton, mais Katsuki. Izuku le fixe, les yeux tremblotants. Il boit ses paroles. Je me demande si son cœur s'emballe quand il le regarde comme ça, s'il rougit quand il détaille son visage, si son estomac se tord quand il entend sa voix. Bordel, il faut que j'arrête de penser à ça, sinon je sens que je vais partir en vrille.
« On a atterri dans une baraque pourrie, ça puait la vieille et l'humidité. Plus je lui hurlais dessus, plus je le menaçais, et plus il riait. C'était un malade, je vous jure !
- Pourquoi tu ne lui as pas cassé les dents, c'est ta spécialité non ?
- Ta gueule ! Si j'avais eu l'occasion, il aurait eu beaucoup plus que quelques dents cassées. Mais je ne pouvais pas bouger, comme si des murs étaient érigés devant moi. Et il n'arrêtait pas de parler, j'ai cru que j'allais exploser ma propre tête tellement il me saoulait ! Il disait des conneries comme quoi je lui avais pourri la vie à l'école primaire, parce que son alter n'était pas encore là ou je ne sais plus quelles conneries... »
J'aperçois Izuku qui baisse les yeux, et ça me confirme bien une chose : j'ai l'impression qu'il vient de recevoir un coup de bâton du karma. Il semble réfuter le fait qu'il ait rendu malheureux des garçons comme ce type, ou comme Midoriya... Néanmoins, cette histoire de murs invisibles me laisse perplexe. Un tel alter peut-il exister ? Il y a bien des gens invisibles, alors des murs, pourquoi pas... Puis, il semble gêné de continuer. S'est-il rendu compte des inepties qu'il débitait ? Ce n'est pas son genre, de se remettre en question... Alors j'en doute.
« Puis il m'a pris mon alter, et a disparu.
- Attends, comment ça, il t'a pris ton alter ? Comment il a fait ça ? »
Ses joues prennent une couleur rosée, et je cligne des yeux deux fois pour vérifier si je n'ai pas eu une hallucination. Mais non, Katsuki Bakugou rougit devant moi, comme un enfant amoureux dont le secret venait d'être dévoilé. Je reste pendant de longues secondes bloqué sur son visage écarlate. Pour quelle raison ?
« Kacchan... ?
- Il m'a roulé une pelle. La tarlouze... »
Je vois Izuku, la bouche grande ouverte, choqué par la nouvelle. Il est vrai que je m'attendais à tout, sauf à ça. Une prise de sang, de moelle osseuse, un cheveu, ou avec un produit spécial qui annihilerait les cellules sources de pouvoir, d'accord. Mais une pelle...
« Et quand as-tu remarqué que tu n'avais plus ton alter ? Tu as senti quelque chose pendant... ?
- Quand j'ai voulu exploser sa tronche ! Au début, j'ai cru que j'avais une panne ou un truc comme ça... Mais peu importe mes essais, rien ne sort... »
Je réprime un rire, et prie pour qu'il ne voit pas mon rictus s'agrandir. Aucun des deux ne semble avoir compris l'ambiguïté de sa phrase. Ou serais-je devenu trop pervers ? Je me calme, ne souhaitant pas le voir piquer une crise de colère. Quand même atypique, cet alter. Être capable de voler un autre alter en embrassant une autre personne... Je pense que cela peut être très handicapant, dans certaines situations. Mais c'est une manière quasiment indétectable si c'est bien utilisé.
« On va t'aider, Kacchan ! Tu peux compter sur nous ! »
Izuku se lève d'un coup en lui prenant la main, que l'autre rejette instantanément. Je le fixe, surpris. Il a bien dit « nous » ? À quel moment a-t-il vu que je souhaitais l'aider ? Bon, s'il s'en mêle je me verrai obligé de m'y mêler également, par inquiétude pour Izuku... Mais je n'y mettrai ni mon énergie, ni un quelconque effort. Je ne dois rien à cette enflure, et je ne veux pas qu'il me doive quelque chose.
« Et après le baiser, que s'est-il passé ?
- Ce n'était pas un baiser ! Et... Il a disparu, je t'ai dit ! Il s'est éloigné, puis un portail est apparu et boum, plus là. Il m'a laissé dans le caniveau, où des gosses débiles ont cru que j'étais gay et ont voulu me tabasser. Mais même sans mon alter, je leur ai botté le cul. »
D'où les traces de lutte. C'est quand même dingue, qu'on veuille frapper quelqu'un car il vient d'embrasser un type ayant le même sexe que lui. Je soupire et me lève sous les yeux de mon ange aux tâches de rousseur.
« Je suppose que je n'ai pas le choix. On va voir ce qu'on peut faire. »
Je l'entends marmonner qu'il n'a pas besoin de notre aide, puis il arrête de ronchonner et se contente de nous remercier. Enfin, il se lève à son tour et se dirige vers la porte, en déclarant qu'il rentre chez lui. Ses parents doivent s'inquiéter. Alors qu'il claque la porte, cette pensée me brise le cœur. Lui, quelqu'un s'inquiète. Lui, quelqu'un l'attend. Même une ordure comme lui, a des proches, a une famille. Un sourire amer se dessine sur mes lèvres. Qu'ai-je, à part une maison vide et une famille en morceaux ?
« Shouto ? Tout va bien ? »
Je hoche la tête froidement, plus froid que je ne le souhaitais. Il me regarde longuement et se plante devant moi.
« Qu'est-ce qu'il y a ?
- Rien. Je t'ai dit que j'allais bien.
- Oui, mais j'ai l'impression que rien ne va jamais avec toi. »
Sa remarque, soudaine et cinglante, me transperce la poitrine. J'écarquille les yeux, alors que la colère que j'essayais de contenir bouillonne. Son visage semble fermé. Qu'ai-je fait pour attiser sa colère ? Je ne l'ai pas insulté, rabaissé, ni provoqué...
« Comment tu veux que j'aille bien, quand tout ce que tu vois ici, c'est lui, et rien que lui ?
- Quoi ? Comment ça, je ne vois que lui ?
- Dès qu'il est arrivé, tu t'es précipité sur lui comme une mère se précipiterait sur son enfant blessé. Ou comme un amant, je ne sais pas. »
À son tour de me regarder avec surprise et colère. Il serre les poings, alors que je me concentre sur ma respiration pour ne pas exploser.
« Tu te rends compte de ce que tu dis, là ?
- Réponds-moi franchement. Tu l'aimes ?
- Tu es malade, Shouto. Tu dis vraiment n'importe quoi !
- Tu ne m'as pas répondu. »
Il me regarde, les yeux plein de colère alors que les miens se remplissent de larmes. Je force le passage en le bousculant, me faisant bien sûr mal à ma cheville car je suis trop con, et je monte en haut. Loin de lui. Enfin, pas pour longtemps vu que c'est chez lui. Je claque la porte alors que j'entends sa voix m'appeler, et j'étouffe un sanglot dans un des deux oreillers qu'il possède. Il faut que je respire, que j'ignore le trou béant qui se trouve dans mon cœur. Pourquoi je réagis comme ça ? Pourquoi cela m'affecte autant, pourquoi il m'influence autant ? Est-il vrai que rien ne va jamais avec moi... ? En ce moment, je pensais que l'on était bien... Justement, tout allait bien... J'entends des bruits, comme si on renversait des meubles et qu'on frappait dans des murs. Je réprime un petit cri, certaines images refont surface et couvrent la réalité de souvenirs opaques. La violence revient. Le sang revient. Les cris reviennent. Je l'entends arriver. Je tremble. Son corps dix fois plus grand et large que moi entre dans la pièce.
Pas encore. Pas encore. Pas encore, je vous en supplie.
J'entends sa voix terrifiante m'appeler, j'entends ses bruits de pas, sa respiration, j'entends mes os qui vont bientôt se briser, j'entends ma voix qui va bientôt s'éteindre.
« Shouto, réveille-toi, c'est moi !»
Je redresse la tête et vois la silhouette floue de Midoriya. Mon corps relâche la pression, et j'essaie de retenir le sanglot qui veut exploser en moi. Il s'approche et me prend dans ses bras. C'est son odeur. C'est sa respiration. C'est sa voix.
C'est lui.
« Je suis désolé... Je n'aurais pas dû m'énerver... »
Il prend mon visage entre ses doigts et m'embrasse tendrement, alors que ma respiration se calme un peu. Je m'accroche à ses épaules et savoure la chaleur qui se dégage de lui. Puis il s'écarte de moi et plante son regard dans le mien. Sa mine sérieuse me fait douter quelques secondes.
« Je t'aime. Mais tu ne me crois pas.
- Si... Si je te crois...
- Non Shouto, tu penses que j'aime Bakugou. »
Je baisse la tête, et je m'en veux de lui causer autant de soucis. Mais comment veut-il que je le croie, quand il ne cesse de le regarder, de s'inquiéter pour lui, de courir vers lui dès qu'il en a besoin ? Il me caresse la joue, un sourire tendre dessiné sur ses lèvres rosées.
« Alors, j'aimerais te donner une preuve de mon amour. Une preuve que je suis totalement à toi, pour toujours. Je voudrais te donner quelque chose que personne n'a jamais eu et que personne n'aura jamais.»
Je le fixe pendant au moins cinq secondes, alors que je ne vois pas vraiment où il veut en venir. Puis, il m'embrasse fougueusement, et ses mains saisissent ma chute de reins. Quand je percute et que je saisis ses sous-entendus, une bouffée de chaleur m'envahit, et je sens mon bas de ventre brûler à son contact. Je m'écarte légèrement, retombant sur le matelas moelleux de son lit, alors qu'il est au-dessus de moi.
« Si j'ai bien compris...
- Fais-moi l'amour, Shouto. »
Je sens mon visage brûler face à sa déclaration, et je passe ma main derrière sa nuque pour l'entraîner vers moi et l'embrasser. Je l'entends pousser un râle de plaisir, alors que je commence à gonfler contre lui. À califourchon sur moi, il se redresse, enlève son haut, et cette vision m'excite beaucoup, beaucoup, beaucoup trop. Je me redresse vers lui et embrasse son torse nu, alors qu'il passe ses mains dans mes cheveux. Puis, il tire sur mon haut et l'enlève à son tour. C'est qu'il ferait presque chaud, dans ses bras.
Mes yeux se plantent dans les siens, et son regard tord le contenu de mon estomac dans tous les sens. Avec ses pupilles dilatées, son regard a la teinte de la luxure, du désir, de l'amour. Le mien est-il similaire ? Il frôle mes lèvres avec les siennes, et pendant que je tente de les toucher, il se recule et rigole. Puis, il les frôle une fois encore, les caressant du bout de ses lèvres, me faisant languir. Lassé de perdre à son petit jeu, je le soulève et me retrouve au-dessus de lui, où j'ai le plaisir de l'embrasser autant que je veux. Puis je continue de le couvrir de baisers, descendant le long de son cou filiforme, de ses épaules galbées, de son torse glabre et de son ventre dessiné. Je le regarde de biais, et le vois gémissant, désirant, haletant. Je détache les boutons de son jean et fait glisser le reste de ses vêtements le long de ses cuisses longilignes, les dévorant au passage. Il me fait perdre la tête. Je lance ses derniers habits dans la pièce, puis il se met à genoux devant moi, dénudé, excité, magnifique, et me saisis les cheveux pour m'embrasser, encore et encore. J'échappe un gémissement, et de son autre main, il détache mon pantalon avec hâte. Je l'enlève en galérant un peu, et il en profite pour revenir sur moi. Il s'assit sur mon érection nue, et je pousse un long gémissement en le sentant également nu contre moi.
Il me lance un sourire diabolique, alors que mes mains se tiennent à ses hanches. Le voir au-dessus de moi, comme ça... C'est juste la plus belle vision au monde. Je vois son torse, ses cuisses, son érection, ses bras, ses épaules, son visage... Je vois tout. Il se frotte contre moi, doucement, et je gémis un peu plus. Sa voix haletante est devenue la plus belle des mélodies. Je ne peux que l'observer, se frotter à moi avec ce visage déformé par l'excitation, alors que mes mains parcourent son corps. Il est la plus belle créature que le monde ait créée. Puis il s'écarte un peu de moi, saisis mon sexe entre ses doigts et le place à son entrée. Je retiens mon souffle alors qu'il s'empale lentement sur moi, et dès que je le sens s'ouvrir, je vois son visage grimacer. Mes mains descendent sur ses hanches, le retenant.
« Tu n'es pas obligé, Izuku...
- Je sais, je veux juste le faire. »
Je pousse un léger soupir, alors que je relâche la pression sur ses hanches. Il descend progressivement, lentement, jusqu'à ce que je sois totalement en lui. C'est étroit, chaud, très chaud, et ma respiration erratique ne se calme pas. C'est comme si une myriade d'éclairs attaquait mon pubis et me volait toute lucidité. Ses yeux remplis de larmes, eux, me brisent le cœur, et ma main frôle le bout de son sexe redressé. Depuis quand cela ne me gêne plus, de l'observer dans cet état ? Il pousse un petit gémissement, alors que je commence à le caresser un peu moins gentiment. Je le frôle du bout des doigts, puis le prends à pleine main et fais quelques mouvements de va-et-vient. Parfois rapides, puis je ralentis et les exécute très lentement, et je vois dans son regard qu'il aime lorsque je le fais languir comme ça. Au fil de mes gestes, je le sens se détendre et soudain, il me donne un fort coup de rein, et je pousse un long gémissement. Il me regarde, fier de l'effet qu'il vient de me faire, et continue de s'empaler sur moi en haletant. Puis, je saisis ses hanches et m'enfonce en lui, lui décrochant un petit cri. Les yeux écarquillés, je le sens trembler légèrement. Je refais exactement le même geste, et sa tête part en arrière, alors qu'il mord sa main. Je fronce les sourcils, et me demande pour quelle raison il fait ça. Je n'aime pas quand il se fait du mal.
« Pourquoi tu mords ta main ?
- Si quelqu'un m'entend, ça peut être gênant ! »
Et à la fin de sa phrase, je m'enfonce d'un coup en lui, me délectant de son petit cri et de sa voix gémissante. Il jette sur moi un regard amusé, et la fièvre nous emporte tous les deux, alors que nos voix se font plus fortes, alors que nos lèvres ne se quittent plus, alors que nos corps, frénétiques, s'entrechoquent.
J'ai froid. Je suis dans une sorte de bâtiment abandonné, il neige à l'intérieur de celui-ci. Je grelotte, et utilise mon alter pour me réchauffer un peu. J'éclaire la pièce sombre dans laquelle je me trouve. Les murs sont sombres et contiennent des traces noires, et une odeur soudaine de sang me provoque quelques nausées. Je n'arrive pas à voir le plafond, il doit être vraiment haut, ou peut-être n'existe-t-il pas ? Mais même dans ce cas, je n'arrive pas à percevoir le ciel. D'où vient la neige ? Le sol semble être fait en ciment, et le bruit de mes pas contre celui-ci semble être étouffé. La salle est vide, sans portes ni fenêtres. J'entends un enfant pleurer, et un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale. J'approche l'un des coins et ce que je vois me pétrifie.
Un petit garçon est assis en boule dans le coin de la pièce, tremblant, pleurant, sanglotant. Du sang coule le long de ses bras, son t-shirt en est tâché. Il a les cheveux blancs et rouges.
Ce petit garçon, c'est moi.
« Pourquoi tu fais ça... ? »
Je m'approche et le prends doucement dans mes bras. Il est si petit, si frêle. J'ai l'impression de pouvoir le briser si je le sers trop fort. Mon cœur loupe un battement sur deux, je reconnais l'odeur de ma transpiration, et celle de l'urine. Il ressemble à un chaton perdu, orphelin, mourant. Dois-je dire « je » ou « il » ? Est-il vraiment moi ?
« Je suis là maintenant... Tout va bien, il n'est plus là... Il ne sera plus jamais là... »
Soudain, il s'écarte de moi, le visage brûlé à vif, dont les traits reflètent la haine. Mon visage (ou le sien ?) est totalement déformé, et des flammes s'échappent de ma (ou sa ?) cicatrice, telles des larmes de feu. Le sang dégouline sur son visage (ou mon visage ?), et ses yeux (ou les miens ?) deviennent uniformément rouges. Je ne sais plus qui est qui. Suis-je ce jeune homme, ou ce petit garçon ?
« Tu finiras comme lui. Tout ce que tu fais ne sert à rien, car tu sais très bien ce qu'on deviendra. On est nés pour être des monstres. Alors on sera des monstres. »
Il s'enfuit et le sol se dérobe sous mes pieds, je tombe. Je ne vois plus rien, panique, ne comprends rien. Ma cicatrice me brûle et me lance. Des flammes commencent à consumer mes vêtements, je hurle, tente de m'en défaire, ou de l'éteindre ; mais rien n'y fait. Je brûle, peu importe mes efforts pour ne pas brûler. J'ai mal, j'ai si mal. Puis, je vois le dos de ma mère à quelques mètres de moi, et elle ne brûle pas. Je hurle son nom, tends la main pour l'atteindre. Je cours. Mais elle semble s'éloigner toujours plus de moi. Mes larmes ne sont pas suffisantes pour éteindre le brasier qui me consume. Je ne peux plus respirer, je ne peux plus marcher, je ne peux plus pleurer. Je ne peux que tendre cette main qui ne sera jamais attrapée.
Je me réveille en sursaut, la main sur ma cicatrice brûlante, m'accrochant aux draps comme à ma propre vie. Je vois le plafond de la chambre de Izuku, je regarde partout dans la chambre pour vérifier si j'y suis bel et bien. Puis, je laisse ma respiration se calmer, mon cœur reprendre son rythme normal, et je tourne la tête vers mon chaton aux cheveux verts qui entrouvre les yeux.
« Tu as fait un cauchemar ?
- Oui... »
Il ouvre ses bras, et je me souviens que l'on s'est endormis nus, l'un contre l'autre, sans manger. Je me blottis contre lui, je sens ses doigts caresser mes cheveux. L'avoir contre moi me libère de toute la pression qu'avait accumulé mon corps, je me détends d'un coup et son odeur me berce. Si j'étais vraiment un monstre, serait-il toujours à mes côtés ? Si j'en deviens un, sera-t-il toujours là ?
Voit-il le jeune homme, ou le petit garçon ?
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