9 - Une poupée et un chien
Même dans les bras de Shouto, je n'ai pas pu faire sortir Kacchan de ma tête. La chaleur de son corps contre le mien me détendait énormément, mais dès que je me laissais aller, mes interrogations revenaient. Que faisait-il là ? Qu'est-ce qu'il y avait dans ce sac ? Et pourquoi cette terrible impression que tout ça n'est pas normal ? Parfois, alors que l'on regardait une série et que son odeur me hantait délicieusement, je me perdais dans ces songes. Et s'il avait tué quelqu'un ?! Arf, il faut que j'arrête d'y penser. Je suis avec mon chaton tout mignon, qui me sert dans ses bras. Je peux sentir sa respiration contre la peau de mon cou, et parfois ça me donne des frissons. Et sa chaleur rajoutée à celle que nous procure les draps est trop agréable. J'ai l'impression d'être dans un bain qui ne refroidit pas. Mais bref, je m'égare ! Lorsqu'il commence à se faire tard, je me retourne vers lui. Ah, je déteste l'idée de devoir le quitter... Son regard se pose sur moi, et mon cœur bondit quand je vois qu'il me regarde. J'adore quand il me regarde. J'ai l'impression d'être quelqu'un de mieux, dès que ses yeux sont dirigés vers les miens.
Je l'embrasse doucement, conscient que ce sont nos derniers moments ensemble avant le lendemain. Quand je le vois, par la suite, me sourire, je me sens tellement triste de devoir partir.
« Je vais devoir y aller Shouto, ma mère doit m'attendre... »
Je vois son regard changer, et je peux y voir les nuances du chagrin. Oh mon chatooon... Je ne veux pas qu'il soit triste ! Il saisit tendrement mon visage, m'embrasse sur le front et me sert contre lui, alors que je me blottis contre son torse.
« Je ne veux pas que tu partes...
- Je ne veux pas non plus tu sais... Mais je ne peux pas rester, malheureusement... »
Je me détache de lui, et je caresse lentement son visage attristé. J'ai envie de le faire rire, mais que dire ? Il est si beau quand il rit. Mais je crois que je me répète. Sinon, je peux l'adopter non ? Ah, je ne suis pas certain que ma mère veuille...
« Tu sais, si je pouvais passer mes nuits à tes côtés, j'aurais apporté ma brosse à dent et tu en aurais marre que je prenne toute la place dans le lit ahah ! »
Quand je le vois sourire, mon cœur entame un 100m endiablé, et je suis certain qu'il pourrait battre les meilleurs athlètes et le record mondial. Et quand il m'embrasse, je suis persuadé qu'il serait le plus grand sprinter de tous les temps. Longtemps, ses lèvres restent contre les miennes, et cette impression est magique à chaque fois que je la retrouve. Puis, quand sa bouche humide s'écarte et me laisse, je me sens démuni. On se lève sans en avoir envie, et j'enfile mes chaussures rapidement. Je ne veux pas partir, mais si je prends mon temps, je pense que je n'y arriverai pas. Quand j'enfile mon manteau, j'essaie de lui sourire, mais je crois qu'il a tout de même vu la tristesse de cette grimace. Alors, c'est l'heure de notre dernier câlin ? Je me colle contre lui, et je peux sentir ses bras m'entourer alors que je me réfugie dans le creux de son cou. Son odeur m'envahit. Elle va tant me manquer, cette vilaine... Shouto, lui, me manque déjà, même si je ne suis pas encore parti. Il m'embrasse tristement, remuant faiblement ses lèvres contre les miennes.
Retiens-moi...
Alors que la porte est devant nous, je ne me sens pas capable de quitter ses bras. Je crois que je le sers un peu trop fort, mais c'est plus fort que moi... J'ai l'impression qu'on creuse la paroi de mon cœur avec une pelleteuse. Je m'écarte de lui, et je remarque que mes yeux sont trempés quand je vois son visage se décomposer.
« Mais enfin, Izuku... Ne pleure donc pas...
- Désolé, j'ai essayé de me retenir, mais je n'y arrive pas... »
Il me prend doucement la main, alors que j'essaie d'essuyer mes quelques larmes. Ah, je ne pensais pas pleurer devant lui... Il replace quelques mèches hirsutes de mes cheveux, et m'embrasse sur le front une fois encore.
Ne lâche pas ma main...
J'essaie de lui sourire, mais je doute que le résultat soit présent. On s'embrasse une dernière fois, et je passe le pas de la porte en lui disant que je viendrai le chercher demain, pour aller à Yuei. Il me demande de faire attention en rentrant. Ah, il est adorable...
Et la porte se referme.
Je fixe cette dernière pendant de longues secondes, alors que mes larmes rendent ma vue floue. Il fait sombre, le soleil est presque couché. Puis, cette pensée qui me hantait depuis ce matin me revient. Et si j'allais vérifier ?
Je me dirige vers la supérette où l'on est allés. Je me repère assez bien, et je me sens vraiment fier de retrouver mon chemin ! J'arrive rapidement à l'endroit où l'on a croisé Bakugou. Je me demande où est ce qu'il est allé... Je regarde dans toutes les petites rues qui croisent la route principale, jusqu'à ce qu'un sac dans la pénombre attire mon attention. Je vérifie que personne ne tourne autour, et décide de l'ouvrir. J'espère que personne ne sortira de la pénombre... Quand une odeur de pourri me parvient jusqu'aux narines, mon estomac se tord de dégoût. Merde, il a vraiment tué quelqu'un... ?
Dans le sac, il y a des bananes pourries, des serviettes en papier, des mouchoirs, et un liquide bizarre.
Je me suis planté.
Je rebouche le sac en retenant ma respiration. Je suis tombé sur de vraies ordures argh... Je vagabonde encore un peu, en essayant d'ignorer le fait que cette recherche est ridicule. Je rigole, seul dans les rues désertes, quand un objet attire mon attention. Un autre sac, posé exactement de la même manière... Je tente ou pas ? Ce serait le genre de Katsuki d'imiter la manière dont les ordures sont agencées... Je m'approche avec prudence, et touche le sac du bout des doigts. Je sens quelque chose de dur. Et si j'avais trouvé ?
J'ouvre le sac avec prudence, retenant mon souffle au cas où je me serais trompé. Puis, quand je découvre l'intérieur du sac, je me raidis de surprise.
C'est une poupée en tissu. Elle ressemble définitivement trop à Katsuki Bakugou. Et elle est transpercée de toute part par des tiges en fer, qui s'entrechoquent en faisant un bruit monstrueux. Alors que je suis sidéré par cette découverte, je sens une odeur très désagréable. Je me retourne soudainement vers la pénombre, et je me raidis tellement que mes muscles me font souffrir.
Merde. C'est quoi ça ?
On dirait un chien... Enfin, je crois... Quand je me penche vers cette silhouette sombre allongée sur le sol, j'arrive à percevoir une énorme plaie dans son abdomen, et ses organes étalés sur le sol. Ma respiration accélère beaucoup trop, je sens ma bouche se remplir de salive. Merde, qui a fait ça ? Dès que je vois qu'une de ses pattes est à l'autre bout de la ruelle, je régurgite le contenu de mon estomac et pousse un gémissement de douleur.
Titubant, je m'enfuis de cette ruelle aux allures de l'enfer, et cours dans la direction dont je proviens. Merde, merde, merde. C'était quoi ça ? Qui a osé faire ça à un animal ? Ses tripes étalées sur le sol, l'odeur du sang et de la pourriture... Et ses membres dispersés ici et là... Bon dieu, qu'il a dû souffrir... Je pleure alors que je ralentis. Pourquoi Katsuki a-t-il posé ce truc ici... ? A-t-il vu le chien ? Est-ce lui qui a fait ça... ? Impossible, malgré ses airs de brute, je sais qu'il adore ces braves bêtes... Car elles sont stupidement loyales et aimantes envers leur maître. C'est certain, ce n'est pas lui. Mais alors qui... ? Et ça veut dire quoi, cette poupée ? Pourquoi ressemblait-elle tant à Bakugou.. ?
Au fil de mes pensées, j'arrive rapidement devant chez moi. Argh, il ne faut pas que ma mère remarque mon trouble. Devant ma porte, je respire longtemps, essuie mes larmes. Sinon, je lui parlerai de Shouto...
J'ouvre la porte, et lui déclare que je suis rentré. Elle vient m'accueillir avec son sourire, mais celui-ci fane rapidement quand elle voit mon visage. Je crois que ça se voit ahah...
« Izuku... ? Que s'est-il passé ?! »
Bon, on va sortir la carte des aveux.
« Je dois te parler de quelque chose, maman... Viens, on va s'asseoir... »
Elle a l'air vraiment inquiète quand je lui dis ça. On se dirige vers le salon, on s'assoit sur le canapé, et elle m'observe avec un regard appréhensif. C'est mal de détourner son attention avec Shouto... Mais au moins, je lui aurai dit, et je n'aurai plus à faire semblant...
« Tu vois, l'ami chez qui je suis allé dormir ?
- Oui ? Tu t'es disputé avec lui ?
- Non, ce n'est pas ça... »
Comment le lui dire ? Ce n'est pas mon ami ? Je n'aime pas les filles ? Je rêve de toucher ses fesses nues ? Woh, non, pas ça. Elle me fixe, et ça me met mal à l'aise.
« Je ne peux pas le garder plus longtemps pour moi... En fait, je ne le considère pas comme mon ami...
- Eh bien, ne le côtoie plus mon cœur... Tu n'as pas à rester avec quelqu'un que tu n'aimes pas...
- C'est tout le contraire, maman... Je l'aime beaucoup trop. »
Elle ouvre la bouche, puis la ferme en fronçant les sourcils.
« Attends, comment ça... ?
- Ce n'est pas mon ami. Parce que je l'aime, et que lui aussi. »
Cette fois, sa bouche reste ouverte, et elle me regarde d'un air choqué. Je sens mes larmes monter, plus à cause de la fatigue et des précédents évènements que par le fait qu'elle soit sans voix.
« Mais... C'est pour ça que tu sautais tant de joie... »
Je hausse les épaules en souriant légèrement, puis un énorme sourire vient décorer son visage rond. Elle se jette sur moi et m'enlace si fort que j'en étouffe presque.
« C'est génial ! Je t'avoue que je ne m'attendais pas à ce que ce soit un garçon ahah ! Et je le rencontre quand ? »
Pendant quelques secondes, je reste abasourdi devant son sourire béat. Oh, je t'aime tellement maman !
« Euh... Eh bien, je pense que je vais l'inviter à dormir ici pour qu'on aille au festival ensemble, ce week-end... »
Elle hoche la tête et sa réaction illumine ma soirée déjà bien sombre. On passe à table, on discute de manière joviale, et j'en oublie presque ce pauvre chien. Mais, une fois seul sous mes draps, je tremble en y repensant. Cette histoire n'est vraiment pas nette... Alors que j'envoie des messages à Shouto, je me demande si je devrais lui en parler. Mais il va me dire que je me soucie trop de Katsuki, et que je devrais l'ignorer...
Au fond, il n'a pas besoin de se préoccuper de cette histoire... Je peux le faire tout seul ! Il est déjà tant torturé... Mon pauvre chaton... J'ai l'impression d'avoir froid, maintenant que je sais ce que ça fait de s'endormir contre lui. J'espère qu'il ne se sent pas seul...
Je me réveille avec l'horrible impression d'avoir le corps en miettes. Je prends ma douche et déjeune sans vraiment avoir conscience d'être réveillé. Une impression étrange, je sais ahah... Mais la sensation des pancakes moelleux sous ma langue me revitalise. Il faut dire que les fruits de Shouto sont bons, mais ne rivalisent pas avec les pancakes ! Je me gonfle de la bonne humeur de ma mère pour faire face à cette journée, j'essaie de chasser les pensées négatives de la veille, et j'affronte la fraîcheur du matin pour rejoindre Todoroki. Je m'emmitoufle dans mon écharpe, et marche rapidement : d'une part pour réchauffer mes jambes, et de l'autre part pour le revoir plus vite. Me réveiller sans lui m'est désagréable, à présent. Argh, après une seule nuit, il me rend si accro ? Qu'est-ce que ça va être quand on....
Je m'arrête dans la rue, le rouge aux joues. Merde, à quoi j'allais penser là ? Argh, débile de Deku ! Je continue ma route, en ignorant les regards intrigués des passants. Pourquoi mes songes se dirigent toujours vers ça... ? Il a une trop grande influence sur le contenu de mes pensées ! Je pense que mon visage est tellement chaud que s'il neigeait, la neige fondrait à dix mètres au dessus de mon visage. Il faut que j'arrête de penser à lui de cette façon... Encore la faute de mon stupide cerveau ça !
J'arrive devant sa porte, et me réjouis d'avance à l'idée de voir sa petite bouille (et ses fesses rebondies). Quand celle-ci s'ouvre, je me sens sourire à m'en faire mal aux joues, et je saute dans les bras de Shouto, qui rigole à gorge déployée contre moi.
« Shoutoooo tu m'as beaucoup trop manqué !
- Calme-toi ahah ! »
Je l'embrasse aussitôt sa phrase achevée, et je me rends compte d'à quel point le contact de ses lèvres contre les miennes m'avait manqué. Il essaie de s'écarter, mais je l'embrasse encore, et il abandonne l'idée de respirer ahah. Finalement, je le libère après quelques baisers, et je m'écarte en lui souriant.
« Tu m'as beaucoup manqué aussi tu sais.. ? »
Il me caresse le cuir chevelu, et je me sens comme un chat, car si je le pouvais, je ronronnerais. Mais je ne sais pas faire, alors je me contente de lui prendre la main.
« Je peux te poser une question.. ?
- Tout ce que tu veux !
- Est-ce que tu veux qu'on se montre devant les autres ? »
Sa question me fige dans mes élans d'amour, et je fronce les sourcils. En quoi est-ce dérangeant... ? Ma mère est déjà au courant, et si elle a bien réagi, les autres feront de même non... ? Je ne comprends pas pourquoi il s'inquiète à propos de ça.
« Je me demandais ça... Parce que si tu veux poursuivre ton rêve d'être un symbole, le plus grand héros de tous les temps... Alors peut-être que notre relation pourrait être un obstacle... Tu auras moins d'opportunités, moins de soutien... Beaucoup moins de soutien... »
Woh. Jamais je n'avais pensé à cet aspect... Mais il est vrai que si All Might avait été en relation avec quelqu'un d'autre, je ne l'aurais peut-être pas tant admiré, car il ne se consacrerait pas tout entier à sa cause sinon. Et si c'était un homme... Argh, comment fait-il pour penser et tout anticiper comme ça ?
« Je ne sais pas... Je n'y avais absolument pas songé... »
Mais... Il a raison. Cela m'attriste, mais... Il coupe le flux de mes songes en ébouriffant mes cheveux emmêlés, et il me sourit.
« Ça ne me dérange pas, Izuku. Je t'aiderai à accomplir tes rêves, et je refuse que tu les abandonnes pour moi. Mais le soir, je vais avoir besoin de beaucoup de câlins pour ceux que je ne pourrai pas te faire la journée. »
Oh. J'ai le meilleur petit ami de tous les temps. Comment fait-il pour me comprendre sans même m'entendre... ? Je me réfugie une fois encore dans ses bras, rassuré à l'idée qu'il me soutient même en faisant ce sacrifice. Je l'aime tellement.
« Merci, Shouto... »
Je sens sa main revenir sur ma tête, et cette caresse me détend. Il m'embrasse, et j'aimerais tant continuer, mais il est bientôt l'heure d'y aller. Je lui fais remarquer, et il soupire. On sort de la maison, mais la distance de sa main avec la mienne me semble immense. Il est trop loin. Vite, il faut que je pense à autre chose, sinon je vais craquer.
« Tu iras voir Miss Recovery quand on arrivera ?
- Ah oui, je l'avais oublié celle-là...
- Shouto ! Elle t'a sauvé la vie... »
Il hausse les épaules, et sa réaction provoque en moi une sourde colère. Il m'assure qu'il ira quand même, mais je ne me sens pas convaincu. Comment peut-il être aussi indifférent à propos d'une personne qui a tout fait pour le sauver... ? Peut-être qu'il lui en veut, justement à propos de ça... ? Et moi, m'en veut-il... ?
On arrive rapidement au lycée, et Ochako me rejoint. Je crois que Shouto se sent de trop, et je le comprends vu comment elle le regarde... Je lui dis qu'on se verrait plus tard pour le libérer de ce regard, et il marche jusqu'à pénétrer dans l'établissement. Quand il disparaît, Tenya nous rejoint, et Ochako me lance un sourire mauvais.
« Alors ? On sèche les cours hier, et l'on ne me raconte rien ?
- Ehm.. Tout s'est arrangé, ne t'en fais pas. D'ailleurs, il s'excuse pour son comportement envers toi. »
Elle a l'air surprise. Bon, je sais que c'est un mensonge, mais si ça peut lui permettre de ne pas le détester...
« Et, accessoirement, on est ensemble... »
Ma meilleure amie hurle dans tous les sens, et Tenya ne peut s'empêcher de sourire. Je me sens gêné par toute l'attention qu'elle attire sur nous, alors que mon meilleur ami pose sa main sur mon épaule.
« Je suis heureux pour toi, Midoriya.
- Et pourquoi vous ne vous teniez pas la main en arrivant ?
- On veut rester discrets... »
Mes amis hochent la tête en signe de compréhension, et l'on monte en cours. Peu après, Shouto arrive également, et quand je lui souris, il fait de même.
« Je ne l'avais jamais vu sourire... »
Je me retourne vers ma meilleure amie qui semble vraiment surprise, et quand j'aperçois le trouble de Shouto, je décide de faire comme si de rien n'était et de continuer de parler de tout et de rien.
« Izuku, vu les sourires qu'il te lance, les autres vont finir par le deviner aussi eheh... »
Son murmure me fait beaucoup trop rougir, alors qu'elle rigole. Aizawa-sensei arrive rapidement et commence son cours. J'essaie de rester concentré et de prendre des notes, mais j'ai toujours un peu de mal avec ses tournures de phrases. Soudain, il interrompt son cours, chose qu'il fait très rarement.
« Todoroki, si dehors est si intéressant, tu n'as qu'à y aller. »
Il s'excuse auprès de notre professeur, et je l'observe longtemps. Que regarde-t-il dehors ? Peut-être qu'il pense à quelque chose... À la fin du cours, je décide de l'embêter un peu.
« Alors comme ça tu es distrait, Shouto... ? On se demande par quoi... »
Ma pique marche, et je le vois rougir face à mon sous-entendu. Je me sens fier de pouvoir provoquer ça chez lui, et j'éclate de rire devant son adorable visage troublé.
« N-Non, ce n'est pas à cause de ça...
- Mon cul oui !
- Oui. »
Sa réponse et son air sérieux me coupent dans ma moquerie, et je me sens rougir. Il pensait vraiment à mes fesses... ? Il rigole face à ma réaction, mais quelque chose derrière moi le coupe dans son rire. Je me retourne, et je vois le visage pervers et amusé de Ochako. Je ne peux pas m'empêcher de rougir davantage et d'être gêné. La voix de Katsuki me sort de cet état et je me raidis, alors que les souvenirs que j'essayais de bloquer me reviennent en tête.
« Qu'est-ce que t'as, la double face ? Tu veux mon poing dans ta gueule ? »
Mon chaton l'ignore, alors que je ne peux pas m'empêcher de l'observer. Je me demande s'il sait pour le chien... Vraiment... Et c'est pour ça qu'il semble si nerveux. Cette poupée ne présage rien de bon... La journée passe rapidement, Katsuki a l'air vraiment à fleur de peau. Sur le chemin du retour, je songe soudainement au festival de ce week-end et de ma discussion avec ma maman.
« D'ailleurs, ma mère voudrait t'accueillir chez nous ahah !
- Euh, comment ça ?
- Vu que je suis resté dormir chez toi, c'est à ton tour de venir chez moi...
- Ah... Eh bien, on peut faire ça demain soir ? C'est la veille du festival, si j'ai bonne mémoire... »
Je souris à la pensée qu'il a eu la même idée que moi. On arrive devant sa maison, et je me hâte de rentrer dedans pour pouvoir le toucher sans avoir peur que quelqu'un nous surprenne. Une fois la porte fermée, je me jette dans ses bras, et tout m'énivre d'un coup : son odeur, sa chaleur, son corps contre le mien...
« Me retenir pendant une journée de t'effleurer, de t'embrasser, de t'enlacer... C'est un véritable enfer, tu sais ?
- Je le sais, puisque je vis le même. »
Quand j'entends ça, je l'embrasse avec plus de fougue que je n'imaginais, et le fait qu'il en fasse autant me provoque des frissons. Lorsque j'agrippe ses hanches je peux le sentir frissonner contre moi, et je ne peux pas m'empêcher de gémir quand je sens ses dents mordiller ma lèvre inférieure. Argh, c'est vraiment agréable... Mais si on continue, je vais rester ici et passer la nuit à l'embrasser, à le mordiller, à le caresser... Rien que d'y penser, mon état empire. Heureusement, il s'écarte de moi pour me fixer de ce regard irrésistible et lubrique.
« Chat... Ne me donne pas envie maintenant ahah... Je devrais déjà être parti... »
Il me lance un sourire pervers qui réveille... Ehm, la bête en moi, disons. Il me fait des petits baisers dans le cou, le fourbe ! C'est mon point faible ! Je ne peux pas empêcher quelques gémissements sortir de ma bouche sous la torture de ses baisers sur ma peau, et après quelques secondes à me tenter comme jamais, il s'écarte d'un air déçu. Argh, je ne sais pas si je dois le remercier de me libérer, ou le maudire car il a arrêté... ? Il serre ma main dans la sienne et m'embrasse tendrement, alors qu'il a comprit que j'allais m'en aller.
« Promis, demain soir, tu en auras assez de moi, tellement je t'embrasserai...
- Jamais je n'en aurais assez, de toi. »
Je rigole face à ses paroles si adorables, je l'embrasse une dernière fois, et j'ouvre cette maudite porte.
« Je t'envoie un message quand je rentre, d'accord ?
- Je t'attends alors. Sois prudent sur la route. Je t'aime. »
Je lui réponds que je l'aime aussi en souriant, et je ferme cette foutue porte. La routine se remet en place lorsque j'arrive chez moi. Douche, manger, discuter avec ma mère, aller au lit, parler avec Shouto. Penser à cette poupée étrange. Être hanté par ce pauvre chien. Soudain, je pense à quelque chose qui me fait froid dans le dos.
Finirai-je comme ce chien... ? Démembré, les tripes à l'air, abandonné par tous dans une ruelle sombre ? J'ai une mauvaise intuition. J'espère que les jours qui arrivent ne seront pas aussi étranges que la soirée d'hier...
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