8 - Mon incoercible curiosité

Quelque chose bouge dans mon lit. Cette agitation me sort du sommeil, et j'entrouvre les yeux dans la pénombre de la chambre. Je sens un poids appuyer dans le matelas, c'est Shouto. Que se passe-t-il ? Il respire fort, et il n'a pas l'air bien. Il se retourne et croise mon regard. Il me prend dans ses bras en s'excusant de m'avoir réveillé, alors que je sens le sommeil qui vient récupérer mon cerveau.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé.. ?

- Juste un cauchemar, ne t'en fais pas. »

Il me murmure que tout va bien maintenant qu'il sait que je suis là, et sa remarque me fait sourire. Je caresse ses cheveux, puis sa joue. Je me réveille avec Shouto Todoroki à mes côtés, en chair et en os cette fois. Ma vie est géniale. Il m'embrasse sur le front en me remerciant, mais je sens que je repars dans les bras de Morphée. Je lui murmure que l'on en parlera demain. Je ferme les yeux, alors qu'il se blottit dans mes bras, puis je retombe dans ma torpeur.

Je reste longtemps dans un état de demi-sommeil, en étant à la fois conscient et inconscient. Mon esprit s'enfuit loin, alors que je suis toujours conscient de son corps contre le mien, de sa respiration régulière, de sa présence. Je n'ose pas bouger ma main qui repose sur sa hanche, de peur de le réveiller. Après un long moment dans cet état un peu étrange, je me résigne et ouvre les yeux. La pénombre de la pièce est effacée par quelques rayons du jour qui traversent le volet en bois, ainsi l'obscurité n'est pas totale. Je tourne mon visage, et tombe sur son visage endormi.

Je suis heureux qu'il soit encore dans le monde des rêves, d'un côté parce qu'il a besoin de sommeil, et de l'autre côté parce que je peux l'observer à ma guise. Je ne peux pas m'empêcher de sourire tendrement devant son visage détendu. Il est si souvent crispé qu'il n'a que rarement l'occasion de se détendre complètement. Ses cheveux tombent nonchalamment sur sa peau diaphane et sur le drap blanc, et son torse se soulève à chacune de ses inspirations. J'ai tellement de chance de pouvoir l'observer comme ça ! Il est tellement vulnérable, tellement adorable, quand il est endormi dans mes bras...

Mince, je devrais le réveiller, sinon on va être en retard... Arf, j'ai tout sauf envie de le réveiller et de quitter ce lit. Mais j'y pense... Si on ne va pas en cours, je pourrais prétexter le fait qu'il ait besoin de repos, et que je dois veiller sur lui. Surtout après les évènements d'hier... Eheh, t'es un génie Izuku ! Il est hors de question de louper une occasion d'être seul avec lui. Uh, si Ochako m'entendait, je suis certain qu'elle hurlerait d'excitation, en se moquant un peu de moi au passage, puis elle écrirait une histoire abracadabrantesque à notre propos.

Je vois les paupières de Shouto bouger, et pendant qu'il ouvre lentement ses yeux, je lui lance un grand sourire. Il s'étire légèrement les jambes et les bras, et me murmure un petit bonjour. Comment peut-on être aussi mignon dès le matin ? Je me faufile entre ses bras, et automatiquement ma main vient chercher la sienne. Sa seconde main se perd entre les mèches de mes cheveux, et ce contact me fait soupirer de contentement. Je peux humer son odeur, et ça, c'est juste génial.

Si tous les matins étaient comme ça, ma vie serait définitivement merveilleuse.

« Tu as bien dormi ? »

Je lui fais un signe de la tête en guise de réponse, alors que je l'embrasse du coin des lèvres. Son sourire fait battre mon cœur fort, tellement fort ! Sa main descend le long de ma mâchoire, et pendant qu'il caresse ma joue, je me dis que j'aimerais être un chat pour qu'il me caresse toute ma vie. Son regard m'hypnotise déjà, alors que je sens mon cœur déborder de tendresse.

« De quoi as-tu rêvé ? Maintenant que je suis réveillé, on peut en parler... »

Ses yeux quittent les miens, et je me sens un peu déçu de perdre ce contact. Il semble réfléchir, un peu préoccupé.

« Je ne m'en souviens pas exactement... Je crois qu'il y avait ma mère, mais elle me disait des choses étranges, et je crois que c'était quasiment le moment où elle m'a brûlé le visage.... Puis il y avait mon père, mais je ne sais plus de comment il est arrivé là. Je ne me souviens plus après. Je sais juste qu'à mon réveil, mon visage me brûlait, mon cou aussi, et j'avais l'envie de tout détruire. »

Je ne peux pas m'empêcher de songer au fait qu'il fasse presque systématiquement des cauchemars. Comme ce doit être usant... Dans la réalité comme dans ses rêves, son passé le poursuit. Je me sens soudainement triste à cette idée, alors que mes doigts glissent sur son poignet valide. Il semble extrêmement surpris face à mon geste, alors que je frôle sa peau du bout de mes doigts. Je ne peux pas refreiner mon sourire, ni devant sa surprise, ni devant les rougeurs qui décorent son visage.

« Ce n'était qu'un rêve. Ils ne sont pas là... Il n'y a que moi, et toi, Shouto. »

Pour lui démontrer qu'effectivement, il n'y a que lui et moi, sans personne d'autre, je le bascule sur le dos et m'installe sur lui en rigolant. Je pense que si j'étais un chat, je serais en train de ronronner. Je blottis ma tête dans le creux de son cou, et profite de la chaleur de son corps contre le mien, du fait que je peux sentir son odeur et jouer avec les mèches de ses cheveux autant que je le souhaite. Après quelques minutes, je me désintéresse de sa chevelure, redresse ma tête de manière à être en face de lui, et retrouve ce contact avec ses lèvres que j'adore déjà tant. Je sens ses mains chaudes qui descendent le long de mon dos, et le contact de ses doigts avec ma peau nue me fait frissonner. Soudain, ses doigts frôlent le bas de mes reins, et je me crispe et frémis légèrement, mais assez pour qu'il le remarque. Alors il repasse, encore et encore, sur cette zone qui me donne beaucoup trop de frissons, et je me tords légèrement en retenant quelques rires. J'essaie de détourner son attention en l'embrassant, encore et encore, en mordillant ses lèvres, et ça finit par marcher, et sa délicieuse torture s'achève doucement. Je me redresse et l'observe, alors qu'il essaie de canaliser sa respiration saccadée.

Qu'il est beau.

Dans son regard, je vois une myriade d'émotions, comme d'habitude. Sauf que là, j'y décèle quelque chose d'autre, de pressant, de fébrile. Ses pupilles sont vraiment dilatées, et il me fixe, avec ces rougeurs aux joues, avec cette respiration anarchique, et avec ce regard lubrique... Je sens mon bas ventre me brûler soudainement, alors que le rêve que j'avais fait il y a quelques jours me revient en tête. Je sens son aine appuyer contre mon propre bassin, et je ne peux pas m'empêcher de me presser encore plus contre lui malgré le fait que ça gonfle... Mon cœur bat beaucoup trop vite, et il faut absolument que je me calme. Pourquoi je ne peux pas m'empêcher de comparer les images qui me viennent en tête et celles que je vois dès à présent ?

Son regard devient de plus en plus gêné, et je devine presque pourquoi. S'il n'était pas dans le même état que moi, ce ne serait pas gonflé également, hein ? RAAAH, ne me dites pas que je l'ai mis dans cet état juste en l'embrassant ? Quoique, je ne suis pas stoïque non plus, loin de là... Ma gorge et mes lèvres sont sèches, alors je passe ma langue sur celles que je peux atteindre, et cela semble le troubler d'autant plus. J'ignore pourquoi le déstabiliser comme ça m'amuse, et me plaît dangereusement. Alors on s'embrasse, encore, jusqu'à ce qu'il s'écarte un peu plus que d'habitude.

« On est en retard, non.. ? »

AH, t'es le meilleur Izuku ! Avec mon argumentaire en béton, on va passer une journée tranquilles eheh...

« Recover Girl m'a demandé de veiller sur toi, car tu dois te reposer. »

Je dépose un léger baiser sur sa nuque, qui m'attirait déjà depuis quelques minutes. Soudain, j'entends un petit bruit inhabituel, alors je me redresse d'un air surpris. Ce gémissement, il venait bien de Shouto ?! Vu à quel point il est rouge, ça semble être le cas... IL EST TELLEMENT ADORABLE ARGH. J'ai tellement envie d'entendre encore et encore ce son si surprenant, et de voir ce visage si gêné, et ce regard rempli de désir. Devant son air apeuré, je me rends compte que mon sourire est devenu beaucoup trop grand pour être bienveillant. Oups. Bon, apparemment mon côté pervers n'est pas facilement dissimulable, alors vaut mieux l'assumer dès maintenant...

« Tu verras, je vais bien m'occuper de toi eheh...

- Ehm, je dois être rassuré ou paniquer dès maintenant ?»

Je ne sais pas moi-même, alors je lui souris en espérant qu'il trouvera la réponse lui-même ! Je sens ses mains remonter le long de ma colonne vertébrale, et mes muscles se contractent sous ses caresses. Puis, il vient m'embrasser en caressant ma joue, et soudainement, je me retrouve en dessous de lui, et je crois que mon cerveau est tellement peu irrigué par mon sang (on se demande où il va, ce couillon !) que je ne réagis pas avant quelques secondes. Ainsi, il m'a basculé de manière si facile que je me sens un peu frustré, puis un peu troublé quand je le vois au dessus de moi. Mince, je n'aurais pas dû faire autant le malin... Son petit sourire me provoque des dragons dans le ventre, mais me fait un peu peur... Il va se venger, c'est sûr ! Il me dépose une ligne de baisers sur ma joue, jusqu'à mon oreille, et un long frisson vient faire trembler mon corps.

« Moi aussi j'ai le droit de jouer ? »

Ce murmure à mon oreille me fait gémir malgré moi, et je comprends à présent sa gêne. Comment on fait pour empêcher ces sons ?! C'est méga gênant ! Et sa voix, bon dieu sa voix... Mon cœur vient d'exploser dans ma poitrine, et je doute que je pourrai un jour anéantir l'érection que j'ai à présent, tant elle me démange. Arghhhh Shouto joue autant que tu veux ! Ouais non, c'est super gênant de dire ça aussi, et jamais je n'en serais capable... Rah, pourquoi il est aussi désirable aussi ? Je commence à penser dans tous les sens, c'est pas bon signe ! Tout ce que je sais, c'est que je veux autre chose que son t-shirt contre ma peau. Mais est-ce le bon moment ? Vu qu'il n'a pas voulu se changer devant moi, je doute qu'il veuille qu'on... Enfin que je... Et qu'il... Bref, voilà quoi ! VITE, faut que je me reprenne. Argh, non, faut pas que j'utilise le verbe prendre... Il faut que je me ressaisisse ! ARGH, ça ne marche pas non plus, c'est pire ! Bon, ta gueule cerveau !

« Et à quoi voudrais-tu jouer ? »

Je ne peux pas m'empêcher de sourire de manière sadique. Voilà pour empêcher mon demeuré de cerveau de penser, je vais me concentrer sur son visage si adorable. AH, dommage, car il replonge dans mon cou. Je parle à voix haute, ou il a deviné ? Non, impossible ! Soudain, il mordille doucement la peau de ma nuque, et un énième gémissement s'échappe de ma bouche. Ma gorge me trahit ! Il descend le long de ma clavicule, et pendant qu'il me couvre de baisers, je ne peux pas m'empêcher de rire.

« Tu crains les chatouilles ?

- Hein ? Non pas du tout... »

Apparemment, il ne me croit pas, car il reprend d'assaut ma clavicule alors que j'explose de rire, et je ne peux pas m'empêcher de me tordre dans tous les sens possibles. Je l'entends rire doucement, et cela secoue un peu plus mon cœur dans ma cage thoracique. Il arrête sa torture, et me regarde avec tendresse. Il me propose d'aller manger un bout, et même si mon bas ventre semble totalement opposé à cette idée, j'accepte, et dès lors il se lève. J'ai soudainement très froid sans son corps contre le mien, et j'ai très envie de me réfugier dans la chaleur des draps, mais je me lève à mon tour, mets un t-shirt, et je le suis jusqu'à la cuisine.

« Mais il n'y a vraiment personne qui vit ici à part toi ?

- Mon père passe une fois tous les quatre mois, pour voir si la maison est encore debout. Mais ça ne me dérange pas. »

Je hausse les épaules en restant muet. Je ne pourrais pas habiter seul, je pense. Être seul, comme ça, sans ma mère ou mes amis... Encore une fois, ce doit être si pesant, si triste. Dehors, il a l'air de faire un peu froid, et le ciel est totalement gris. Todoroki me propose, en guise de déjeuner, des céréales ou des fruits, et semble surpris quand je lui déclare que je prendrai les deux, si cela ne le dérange pas.

« Je suis un gros mangeur ahah... Surtout le matin. »

Je me sens un peu gêné, mais je pense qu'il est mieux pour nous deux qu'il découvre l'étendue de mon appétit dès à présent. On mange en silence, et j'ai l'impression d'être un ogre affamé devant mon bol de céréales, avec des bouts de pomme et de kiwi, alors qu'il croque lentement dans sa propre pomme, en m'observant. Lorsque j'ai fini mon déjeuner, je soupire de contentement, et je le regarde de manière joyeuse. J'adore sa posture. Même quand il mange, il a cette étrange et superbe élégance.

« Shoutooooo ?

- Oui ?

- Si je te demandais de venir avec moi lors d'un festival, tu le ferais ? »

Quand je le vois se crisper, je lui lance mon regard de chaton qui fait craquer même Tenya, et il détourne les yeux. Ma mère m'a parlé de ce festival qui se déroulera ce week-end, et j'aimerais beaucoup voir Shouto en kimono... Et puis, ça nous fera une sortie ! Je me demande déjà comment on se comportera... Je doute qu'il veuille montrer au grand jour notre relation, surtout que dans notre carrière de héros, je pense que ça fera jaser beaucoup de personnes.

« Mmh, tu penses qu'il y aura du monde ?

- Pas énormément, mais il y en aura un peu tout de même.

- C'est quand ?

- Ce week-end ! »

Il semble réfléchir longuement, puis, il accepte en me lançant un petit sourire. Je me sens tellement heureux qu'il accepte d'y aller avec moi ! Je sais qu'il a du mal avec les gens, avec la foule, et il fait des efforts pour être avec moi. Il est adorable.

« Tu as un kimono ?

- Quelques-uns, je trouverai bien quelque chose ahah.

- J'ai hâte de te voir comme ça alors ! »

Je me sens satisfais quand je le surprends en train de rougir, et il décide de changer de sujet. On parle de ce que l'on va faire dans la journée, vu qu'on est libres. Je ne vais pas lui avouer que j'avais prévu de rester au lit avec lui toute la journée ; ça fait un peu pervers et flemmard. Il me dit qu'il faut qu'il fasse les courses, et il est vrai que ses placards et son frigo me semblent beaucoup trop vides, quand je les compare à ceux que j'ai à la maison... Il se lève, et me déclare qu'il va prendre une douche, mais je crois qu'il a vu cette lueur perverse que j'essayais de refreiner dans mes yeux.

« Tu veux que je te lave le dos ahah ? »

Le voir aussi rouge et troublé me donne envie de me coller à lui et de lui en donner envie, mais quand il me dit qu'il y arrivera tout seul, un fou rire me prend. Il s'enfuit dans la salle de bain en boudant, et je souhaite le rattraper, mais mon rire m'empêche totalement de marcher. J'essaie de le rassurer en lui disant que je plaisantais, mais il claque la porte derrière lui : je crois qu'il n'est pas convaincu.

Je reste seul dans le salon, et une fois mon fou rire achevé par la seule force de mon esprit (faut que j'arrête de dire de telles conneries, sinon je vais recommencer...), j'essaie de m'occuper le temps de sa douche qui me semble bien long. Je vais aux toilettes, et je me balade dans le salon pour essayer de voir quelques photos : j'aimerais bien savoir à quoi ressemble sa mère, car je suppose qu'il ne tient pas son adorable visage de son père. Pendant de longues minutes, je cherche en vain. Je pense que je vais directement lui demander... Ainsi, je l'attends dans le couloir, et j'observe les irrégularités du plafond. Enfin, la porte s'ouvre.

« Ah, Shouto je voulais te demander - »

Je me fige quand je vois son regard paniqué, puis je remarque qu'il n'est habillé que d'une serviette. De manière étonnante, j'arrive à mettre de côté mes songes pervers, et j'observe ses réactions. Il semble vraiment gêné, et me murmure qu'il va chercher des habits, puis part presque en courant dans sa chambre. Il me tourne le dos, et j'arrive à voir le haut de celui-ci. Ma respiration se bloque quand je vois quelques lignes blanchâtres, des tâches informes et sombres, et des anciennes plaies irrégulières, le tout sur une si petite partie de son dos. J'arrive à attraper l'un de ses regards paniqués quand il referme la porte, et j'ai l'impression que mon cœur vient de tomber au sol, en une pléthore de petits morceaux.

Mais quel abruti tu es, Izuku... Je pensais que les cicatrices qu'il m'avait évoquées, étaient comme celles que j'ai acquises à mon entraînement, d'où la raison de ma fierté vis-à-vis de celles-ci. Mais quel débile ! Je sens que mes larmes me montent aux yeux, mais je dois les contrôler. Je ne veux pas qu'il remarque à quel point ça me touche. Dans cet état, je ne pense pas que lui demander quoique ce soit à propos de sa mère soit approprié. Il sort quelques instants plus tard, et j'essaie d'être le moins triste possible.

« Ah ! Oui, je voulais te demander si je pouvais t'emprunter un haut, j'ai tout pris sauf ça...

- Oui, bien sûr. »

Il me tend l'un de ses t-shirts, et je me rends à mon tour dans la douche. Sous l'eau bouillante, mes larmes coulent, et je ne peux pas m'empêcher de songer à ça. Je pense que j'ai vu ces cicatrices blanches parce que j'étais au courant de leur existence, car finalement, elles ne contrastent pas vraiment avec sa peau exsangue. Seules ses tâches sombres sont vraiment visibles. Un individu lambda ne verrait pas la totalité de ces traces dont il a honte. J'essaie de faire sortir toute cette tristesse sous la douche, car je sais que mes larmes demeureront invisibles, et mes quelques sanglots inaudibles. Après de longues minutes, je sors et me sèche convenablement. Avant de mettre son t-shirt, je renifle celui-ci et me sent tellement heureux de pouvoir sentir cette odeur sur moi. C'est incroyable à quel point il peut me faire passer de la tristesse à la joie... Pendant que je m'habille, je remarque une tâche de sang sur le coin de la baignoire, et je regarde mon corps pour voir si c'est moi qui ai saigné. Bizarre... Je demanderai à Shouto s'il s'est rouvert, ça peut être possible. Et il ne m'en parlerait pas, de peur de m'inquiéter.

Shouto, cesse de toujours te taire.

Dès que je sors de la salle de bain, on part pour la supérette. Durant le trajet, je lui parle du festival, pour essayer de le divertir de tous ces gens qui nous observent. Depuis le championnat, la plupart des citoyens nous reconnaissent dans la rue, mais n'osent pas nous parler. Tant mieux, mais cela me gêne de voir que l'on me connait presque partout où je vais. Mais bon, il faut que je m'y habitue, car quand je serai le plus grand des héros, le monde entier connaîtra mon nom ! Enfin, si je le deviens un jour... Quand on arrive dans le magasin, je suis Todoroki partout où il va : on dirait qu'il connait par cœur le bâtiment ! Il prend du thé, des fruits, de la viande et des pâtes, et je me demande si c'est son repas de la journée ou de la semaine...

« Mais tu les manges tous, tous ces fruits ?

- Bien sûr. Comme ça je n'ai pas besoin de cuisiner et c'est pas mal. »

Il a vraiment une alimentation atypique, mais ça a l'air marrant ! Mon regard est soudainement attiré par une montagne blonde, et quand je vois le visage énervé de Katsuki, je me crispe. Je fronce les sourcils quand je le vois regarder sans cesse derrière lui. Ce n'est pas dans ses habitudes de se préoccuper des autres, surtout s'ils le suivent... Il est tellement fier que même s'il était en danger, il préfèrerait se montrer indifférent qu'inquiet. Il a l'air vraiment nerveux, et se balade avec un grand sac poubelle. Il habite tout sauf ici ! Pourquoi il viderait ses poubelles ici ? Il y a un truc qui cloche... Je m'approche discrètement de lui, mais il me remarque trop rapidement.

« Deku, qu'est-ce que tu fous ici ?!

- Ehm, je voulais te demander la même chose...

- C'est pas tes oignons, laisse-moi tranquille ! »

Toujours aussi aimable. Il lance un regard hautain à Shouto, qui garde ce visage neutre qu'il arbore devant tous les élèves à part moi.

« Et toi, le glaçon, qu'est-ce que tu fous avec Deku ? Vous me suivez ?! »

Je baisse la tête. Mince, s'il devine que Shouto et moi sommes ensemble... Je ne sais pas s'il réagirait bien. Pourquoi ? Ehm, ça a toujours été ambigu... Je ne sais pas si on est amis, ennemis, camarades, rivaux... Et il pourrait totalement utiliser ça contre moi, pour me rabaisser une fois encore. Je baisse la tête, alors que mon compagnon fronce les sourcils. Pitié, ne le provoque pas...

« T'es pas le centre du monde. Je faisais mes courses. »

Je suis choqué quand je le vois continuer son chemin sans répondre à Shouto et se contenter de soupirer d'agacement, et il se retourne souvent pour voir si on le suit. Il est définitivement trop étrange. Je peux entendre quelques bruits de métal s'échapper du sac sombre. Je suis beaucoup trop intrigué... Bon, apparemment, il n'a tué personne, vu que j'ai entendu du métal. Ou alors il a tué un robot ?! Peut-être qu'il est en danger... ? Todoroki remarque à quel point ma curiosité torture mon esprit.

« Je sais que tu le connais depuis longtemps, mais tu ne devrais pas tant t'inquiéter pour lui. »

Je pense que lui expliquer maintenant ma relation avec Katcchan serait beaucoup trop long et compliqué, alors je lui souris en lui déclarant qu'il a raison. Mais je ne peux pas m'empêcher d'y penser. Tout le long du chemin, je me demande ce qu'il pouvait bien y avoir dans ce maudit sac poubelle.

Devrais-je aller jeter un coup d'œil ? 

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