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 — Merci de m'avoir emmené loin du lycée, j'en avais besoin.

—  Je ne sais pas encore ce qui te fait tirer cette tronche, mais j'espère que tu vas changer de tête. D'autant plus que tu dois m'aider à choisir mon costume.

— Un costume ? demanda Christian avec intérêt.

—  Ouais, les parents de Mélissa viennent de Londinium ce samedi, ils dîneront avec nous dimanche. D'où je dois être présentable à dit Mélissa, déclara-t-il en dodelinant de la tête et en roulant des yeux. 

Christian Martin ne put s'empêcher de rire, car il trouvait amusante l'expression de Daniel. Le cousin de Cézanne, lui, était content d'admirer le sourire du jeune Martin. 

—  J'aime quand tu souris ainsi, avoua Daniel en faisant un clin d'œil à Christian. 

Le lycéen lui sourit avec retenue.

—  Merci, avait-il juste dit de manière preste. 

—  Si pour me remercier, tu me faisais un bisous ici.

« Était-ce correct ?  »  Ce fût la première question qui vint à l'esprit de Christian. Il était le cousin de Cézanne et il avait une copine, même si les raisons qui les unissait n'étaient pas celles tissés par l'amour. Christian ne voulait pas ajouter à ses turpitudes l'équation Daniel. Mais lorsqu'un flash lui rappela le visage de Mattéo, il ne put refouler la colère qui le gagna. 

Au diable ces principes, il allait flirter comme il se doit !

Daniel indiqua du doigt une zone de son visage. Christian se pencha et pressa ses lèvres sur sa joue. Un frisson le traversa. Ce dernier n'était pas dû au bisous, mais plutôt au parfum de Daniel qu'il trouvait délectable pour les narines. 

Quelques virages plus tard, Daniel se gara devant un magasin luxueux vendant des costumes de grande marques. 

—  Nous y sommes, souffla Daniel en arrêtant le moteur. 

—  Tu sais ce que tu veux comme costume ? demanda Christian en le regardant tout en retirant sa ceinture. 

—  Non, c'est bien pour cela que tu es là... avec moi, s'exclama Daniel en caressant sa joue.

Christian fut gêné par le geste et son empressement à quitter le véhicule le fit comprendre à Daniel, qui s'en amusa avec discrétion. 

Les deux jeunes hommes se mirent à parcourir le magasin, cherchant un costume qui pourrait convenir à Daniel, surtout une couleur chaleureuse mais sobre. Cela était surtout l'idée de Christian qui trouvait que Daniel devait accueillir ses beaux-parents avec une couleur autre que le noir, peut-être du bleu nuit. C'est à ce moment qu'ils furent approchés par une des vendeuses du magasin.

—  Peut-être puis-je vous aider ? 

—  Non, merci. Je suis entre les bonnes mains de mon copain. Si j'ai besoin d'aide, je vous appellerez. 

—  Ah ! D'accord, fit la vendeuse en ouvrant grandement les yeux. 

La vendeuse laissa les deux jeunes hommes et retrouva l'une de ses collègues, elles échangèrent discrètement en regardant de temps à autre Daniel et Christian. Elles prenaient les deux hommes pour un couple gay.

—  J'ai l'impression que ces vendeuses croient que nous sommes en couple, déclara Christian quelque peu gêné.

—  J'ai la même impression, et je pense que l'on va bien s'amuser. 

—  A quoi tu penses ? 

—  Tu le sauras bientôt, allez suis-moi, dit-il en récupérant quelques costumes.

Daniel avait un sourire en coin qui ne rassurait guère Christian Martin.

Cela faisait quelques minutes que le cousin de Cézanne, dans une cabine, essayait son premier costume, lorsque tout à coup il cria assez fort pour être entendu par les vendeuses : 

— chéri, tu pourrais aller me chercher le costume gris qui était à côté de celui-ci s'il te plaît ?

Christian Martin eut le souffle coupé. Il sentit son corps parcouru par une chaleur étouffante. Il n'arrivait plus à avaler la salive. Le jeune Martin avait honte, encore plus à cause des vendeuses qui ne faisaient que l'observer avec des mines ahuries. Alors que Daniel ne pouvait s'empêcher de rire à sa plaisanterie. Tout même, le jeune lycéen décida d'aller chercher ce costume. 

—   Tiens, ton costume, déclara Christian en le lui remettant. Mais qu'est-ce que tu fous ?

—  Alors, comment elles ont réagies ?

—  Elles étaient estomaquées, mais pas plus que moi. T'es fou, ma parole ?

En souriant Daniel referma le rideau de la cabine. L'adolescent senti sa colère se relâcher. Christian Martin était quelque peu séduit par son audace. Il lui rappelait l'effronterie de Mattéo. Il ne put s'empêcher d'en sourire. 

Au bout de deux minutes Daniel, depuis la cabine, lui dit :

—   Tu pourrais m'aider s'il te plaît Christian ? 

—  D'accord, répondit le jeune homme en quittant le banc sur lequel il était assis.

—  Fermes après toi, je n'ai pas ma chemise.

Les abdos de Daniel était parfaitement tracés, sublimant davantage le tatouage de ce dernier qui faisait le pourtour de sa taille. Christian avala difficilement la salive. Il était figé telle une statuette et son regard n'arrivait plus à délaisser le torse de Daniel, ni même ses pectoraux qui étaient musclés tout comme ses triceps. 

—  Tu m'aides avec ce nœud ou tu me mattes ? déclara sur un ton badin Daniel. 

—  Bien évidemment, émit Christian en reprenant contenance, mais je croyais que tu allais d'abord mettre une chemise ?

—  Non je la porterais plus tard.

Christian consentis à lui faire son nœud de cravate. Le jeune Martin était à quelques centimètres du visage de Daniel. Il pouvait sentir le souffle de ce denier se déverser sur son visage. Christian fut traversé par des sensations inexplicables qui faisaient se tordre ses intestins. 

Lorsqu'il termina Daniel retira la cravate et enfila par la suite une chemise puis remit la cravate tout en félicitant Christian qui avait baissé le regard. 

En ouvrant le rideau pour quitter la cabine, Christian se retrouva nez à nez avec l'une des vendeuses.

—  Excusez moi mais que faisiez vous tous les deux dans la cabine ?

—  Rien, je l'aidais à faire sa cravate, s'empressa de répondre le jeune Martin. 

—   La prochaine fois, veuillez le faire en dehors s'il vous plaît. 

—  D'accord. 

— Chéri, tu me trouves comment dans ce costume ?

La vendeuse faillit rater un battement. Estomaqué, elle regardait les deux garçons d'un visage décomposé.

—  Il te va bien, rétorqua Christian d'une demie-voix.

— Et au niveau des fesses, est-ce que ça te plaît ?

—  Ouais, fit-il le visage rouge de honte.

La vendeuse avait rejoint la caisse. Elle s'était empressée d'appeler sa collègue et toute les deux regardèrent les deux hommes de manière outré. Pour sa part, de son côté Daniel en riait et Christian, lui, en était gêné. 

Lorsque Daniel sortit de la cabine, christain s'était remis de ses émotions. Le cousin de Cézanne avait toujours ce sourire que le fils Martin trouvait beau et captivant – il ne put se retenir de faire un rapprochement entre ce dernier et celui de Mattéo. Tous les deux se rendirent à la caisse pour payer les articles.

—  Cela fera 1199 € s'il vous plaît. déclara la vendeuse avec un regard peu bienveillant. 

Daniel régla par carte bancaire. Quand la vendeuse la lui tendit, il s'approcha de Christian et l'embrassa sur la joue.

—  Merci chéri de m'avoir aidé pour le shopping.

Il reprit sa carte, la vendeuse avait la bouche béante. Elle était littéralement décontenancée tout comme l'était le jeune Martin dont Daniel prit la main pour quitter le magasin.

Durant le trajet qui menait jusqu'à leur quartier, Christian n'avait point ouvert la bouche. Il repensait à toute cette histoire dans le magasin. Malgré la gêne, et la honte qui s'étaient saisis de lui, il avait tout de même trouvé les agissements de Daniel drôle. Même si toutefois, il lui avait signifié son désaccord sur ce genre d'actes car il craignait que cela leur portent préjudices, ce à quoi avait répondu Daniel en disant : « nos familles et connaissances n'étaient pas là, alors calmos. ». Son attitude désinvolte, rappelait à Christian la personnalité flamboyante de Mattéo. Et cela l'emplissait de nostalgie. Devis l'avait vraisemblablement marqué. 

Ils arrivèrent devant la maison des Martin, et Daniel gara devant elle. Lorsque furent passés les moments où ils se souhaitaient les civilités auxquelles étaient astreint deux personnes qui devaient se quitter, Daniel retint Christian qui s'apprêtait à ouvrir la portière.

—  Qu'est ce qu'il y'a ? 

Daniel se rapprocha simplement de Christian en lui souriant, tout en disant :

—  Désolé.

—  Pourquoi ?

—  Pour ça !

Et là, sans que le jeune Martin s'y attende, il prit son visage entre les mains et approcha ses lèvres de celles du lycéen, puis, il l'embrassa avec tendresse et langueur. Cela n'avait pas semblé long à Christian, qui plus est il avait apprécié ce baiser. Il l'avait tellement trouvé agréable et délectable qu'il en avait fermé les yeux et ce fut à ce moment qu'ils furent interrompus. Christian ouvrit les yeux d'un seul coup et regarda Daniel.

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