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Christian Martin ne put supporter plus longtemps de garder cette douleur en lui. Il fallait qu'il l'évacue. Sans que Cézanne ne s'y attende, il se leva et lui demanda de lui céder le passage, puis sans tenir compte des interpellations de son professeur, il quitta la salle.

À peine, il avait fermé la porte après lui, Christian tomba sur Mattéo et Sofia qui se dirigeaient vers la classe.

—J'ai besoin de te parler, avait-il dit à Mattéo.

Le jeune Devis prit dans ses bras Sofia puis baisa son front. Une forte chaleur brula la poitrine de Christian. Il ne supportait pas cet épanchement d'affection entre les deux adolescents. Lorsque cela prit fin, il fut soulagé. Sofia gagna la salle de classe. Christian resta seul avec Devis.

—Voilà ce que tu appelles aimer Devis. Tu es un sans-gêne !

—Dépêche-toi de me dire ce que tu as a dire, je n'ai pas de temps à perdre avec toi.

Christian se sentit outré, injurié. Devis lui parlait avec désinvolture et mépris. Quel insolence ! Il y avait quelques jours il ne pouvait pas s'y risquer. Essayant de dépasser cela, le jeune Martin garda contenance et se fit violence pour ne pas lui répondre.

—Mattéo tu disais m'aimer, il y'avait quelques jours. Et aujourd'hui tu es en couple avec Sofia. Alors cela veut dire que tu ne...

Mattéo esquissa un sourire, il se rapprocha de Christian et lui chuchota à l'oreille :

— Je pense que je n'ai aucune explication à te donner, car je t'ai déjà tout dit. Tu sais ce que je ressens pour toi. Mais toi tu ne veux rien entre nous. Tu nous vois comme des amis. Par contre moi, je peux pas être ton ami, car si j'accepte ce que tu me proposes alors moi-même je me ferais du mal, puisque j'aimerais toujours une personne qui ne pourra pas m'aimer. C'est pourquoi il est préférable de prendre nos distances. Tu as été une très belle rencontre, et je chérirais toujours les moments passés à tes côtés, dit-il en touchant son coeur, ici. 

Devis fit un clin d'œil à Christian, tapota son épaule, lui sourit, puis gagna la salle de classe.

En ce moment, les pensées de Christian devinrent confuses. Devis voulait prendre ses distances. Cette nouvelle lui avait fait mal. Mais pourquoi cela lui faisait-il mal, se demanda-t-il ? Cela ne devait pas l'affecter. Devis était il y avait quelques jours son ennemi, donc il devrait s'en foutre et s'en contrefoutre. Pourtant il avait mal. Il ne voulait pas que Devis s'en aille. Il commençait à appréciait sa compagnie, ses attentions, et... et...  maintenant Devis mettait fin à cela ? Pourquoi ? Pour une Sofia couche-toi-la ! Quelle honte ! Quel vicieux ce Devis. Lui dire qu'il l'aime pourtant il n'a pas hésité à sauter sur la première venue ! Un menteur !  Les garçons, tous des menteurs ! 

En ce moment Christian ressenti un fort dégoût pour lui-même. Il se sentait comme un imbecile pour avoir apprécié les moments auprès de ce fourbe de Devis. Une personne sans valeur et aux mœurs légères.  Mais pourquoi donc avait-il si mal ? Pourquoi regretter ce menteur doublé de coureur de bermuda ? Pourquoi ? 

Le fils Martin ne put s'empêcher de retenir ses larmes et courut jusqu'à un box et s'y enferma. Il ne savait réellement pourquoi il pleurait. Tout ce qui lui était certain, était que cette décision lui faisait mal. 

Durant le dernier cours, Christian n'avait toujours pas regagné la salle de classe. Il s'était enfermé dans l'un des box des toilettes. Ce fût à la sonnerie qui marquait la fin des cours qu'il se décida à aller chercher son sac.

Cézanne l'attendait près de leur place. Elle voulut le prendre dans ses bras, il l'évita, récupéra son sac et se dirigea sans une miette d'attention pour elle.

—Christian...

—Lâche-moi, avait dit-il sèchement en claquant la porte derrière lui.

Le jeune Martin marchait avec beaucoup de fougue, les sourcils froissés, les bras agités, le pas déterminé, l'attitude hardie. Il gagna l'extérieur et croisa Mattéo qui embrassait le front de Sofia. Il lui semblait que cette dernière pleurait. Mais il ne s'attarda pas plus dessus, on venait de l'interpeller à l'aide d'un klaxon. C'était un jeune homme avec des lunettes noires, souriant de toute ses dents.

—Alors tu montes ou tu bétonnes beau jeune homme ?

—Où tu veux Daniel, mais loin d'ici, avait répondu Christian en pénétrant le véhicule.

Salle de classe de Christian Martin. Deux minutes avant la fin des cours.

Mattéo remarqua l'absence de Christian et tout comme Cézanne, il s'inquiétait pour lui. Lorsque le professeur leur permit de s'en aller la salle se vida vélocement. Il n'y restait plus que Cézanne, Mattéo et Sofia.

Le jeune homme avait prit la décision d'aller à la recherche de Christian mais Sofia ne lui en laissa guère la possibilité. La jeune fille s'était agrippé à lui.

—Tu me raccompagnes doudou ? demanda Sofia avec un large sourire.

Mattéo semblait gêné, toutefois il consentit à cela.

Lorsqu'ils arrivèrent à l'extérieur du lycée, ils durent attendre le chauffeur de Sofia. D'habitude ce dernier ne tardait pas, pensa Mattéo avec une impatience non dissimulée.

—Doudou ? Tout va bien ?

À nouveau ce mot gêna Mattéo qui s'extirpa de l'étreinte de Sofia.

—Tu es sûr que tout va bien doudou ?

Encore ce mot se dit Mattéo. Décidément il ne s'y ferait jamais. Il ne l'aimait pas. Pas que le mot. Elle aussi. Ils ne les aimaient pas.

—Doudou....

No doudou.

Pas de doudou.

Non !

Se résignant à briser une nouvelle fois le cœur d'une autre personne en cette même journée, Mattéo se décida à livrer le fond de sa pensée à Sofia. De manière solennelle, et en se raclant la gorge, il dit :

—Écoute Sofia, malgré que tu sois une fille superbe et super, je ne pense pas qu'il puisse se passer quelque chose entre nous. Je te l'ai bien dit, j'aime une autre personne. Ça été une mauvaise idée de ne pas avoir éclaircit cette situation au plutôt avec toi. Je ne souhaitais pas te faire souffrir et je ne souhaite pas d'avantage te blesser, alors je préfère être clair et mettre un terme à tout cela.

—On s'était dit que l'on devait se donner une chance, déclara Sofia la voix brisée, les larmes bordant ses yeux.

—Je suis désolé Sofia, je regrette de ne pas avoir éclaircit les choses plutôt.

C'est à ce moment que le chauffeur de Sofia arriva. La jeune femme ne pu refréner ses larmes, alors elle se mit à pleurer. Mattéo la prit dans ses bras et chuchota à son oreille.

—Désolé Sofia. Tu ne mérites pas que je joues avec tes sentiments. Personne ne mérite que l'on se serve de lui.

—D'accord, avait juste répondu la jeune fille, la voix cassée.

Mattéo embrassa le front de la jeune fille qui n'avait pas toujours cessé de pleurer, puis cette dernière gagna son véhicule. Il avait de la peine pour elle, car d'une certaine manière il s'était servi d'elle pour blesser Christian et il devait avouer qu'il n'avait pas bonne conscience par rapport à cela. Il aurait dû dire plutôt à la jeune fille de s'abstenir d'officialiser une relation qui n'avait pas été consentie mutuellement. Pourtant, il savait la raison qui l'avait poussé à agir ainsi, et il le regrettait. Son envie de se venger du refus du jeune Martin l'avait amené à poser un acte regrettable. Utiliser autrui pour servir son égoïsme.

Le jeune Devis remarqua Christian quelques secondes après que Sofia ne soit partit. Ce denier était monté dans une voiture qui avait démarré en trombe. Il ne savait la raison, mais son cœur n'était guère en paix.

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