chapitre 7

Il était 23 heures 46, et je ne pouvais pas me résoudre à dormir. À chaque fois que je fermais les yeux, je revoyais mon ancien professeur de mathématiques en train de promener ses mains sur mon corps. Dégoûtée et me sentant sale, je courais jusqu'à la salle de bain et y vomis tout ce que j'avais mangé un peu plus tôt. Des larmes roulaient sur mes joues et je ne comprenais même pas pourquoi. Il était désormais en prison et pour très longtemps. J'avais eu plus de chances que beaucoup de filles victimes d'agressions sexuelles n'avaient eu : on m'avait cru dès le début.

Et pourtant, je me sentais toujours mal. Je partais me doucher tout en imaginant laver ses mains de mon corps, mais les images étaient encore parfaitement imbriquées dans mon esprit. Et je sortais de la douche, pour vomir à nouveau. Tout cela me rendait malade.

J'enroulais une serviette autour de mon corps, et me dirigeais ensuite vers ma chambre. Après y être entrée, je m'y enfermais et attrapait mon pyjama.

- Très sympa ce pyjama rouge, c'est mon préféré.

Je sursautais et me retournais brusquement.

- Cameron ! Qu'est-ce que tu fous ici ??

- Tu n'avais pas fermé ta fenêtre.

Au ton de sa voix, ce qu'il n'avait lui pas fermer était sa bouteille d'alcool.

- Tu comptes faire ça tous les soirs ? lui demandais-je alors.

Puisque lorsqu'il était bourré il avait tendance à répondre plus facilement que lorsqu'il était sobre, je décidais de saisir ma chance d'en connaître plus sur ses réelles motivations.

- Peut-être bien.

- C'est plutôt vague, comme réponse. Pourquoi est-ce que tu fais cela ?

- Honnêtement, je n'en ai aucune idée. J'espère simplement que tu finiras par comprendre que nos deux corps sont fait pour s'entendre.

Puis, il se pencha et manqua de trébucher, avant de poursuivre en chuchotant :

- C'est la science qui le dit...

Je plissais les paupières.

- Ok, t'as vraiment trop forcé sur la bouteille. Il est hors de question que tu restes dans ma ch...

- Winter, tu peux me passer ton chargeur ? Le mien m'a lâché, retentit soudain la voix d'Ewan derrière la porte.

Mes yeux s'écarquillèrent et je me remerciais mentalement d'avoir pensé à verrouiller la porte après ma douche.

- Il faut que tu sortes, maintenant ! m'exclamais-je en chuchotant.

Cameron se leva du lit en titubant, et se dirigea vers ma fenêtre.

- Oui une seconde je... me change ! lançais-je à l'attention de mon frère.

Cameron passait par la fenêtre, et je crus faire un arrêt cardiaque en le voyant lâcher totalement prise et en entendant son corps s'écraser au sol. Je me précipitais alors au dessus de ma fenêtre et apercevais avec soulagement qu'il était en train de se relever. Putain, rien que pour ça, j'allais me foutre de lui pendant longtemps.

J'attendais qu'il se soit assez éloigné, avant d'ouvrir à mon frère.

- Tiens, fis-je en lui tendant mon chargeur.

- Merc... ça sent le mec, ici.

Je fronçais innocemment les sourcils.

- Sans doute papa, il est venu me souhaiter une bonne nuit il n'y a pas longtemps.

Il secouait la tête.

- Non, ça sent... presque comme Cameron, disait-il en riant.

Je riais faussement avec lui.

- Jamais de la vie ! assurais-je en levant innocemment les mains au ciel.

- Ahah, imagine, toi et Cameron !

Et il partit sur ces mots. Je m'affalais ensuite sur mon lit en pestant contre le meilleur ami de mon frère. Je m'emparais ensuite de mon téléphone et lui envoyais un message. « Il faut que tu arrêtes de passer par la fenêtre de ma chambre le soir ».

C'était trop risqué. Je ne savais pas réellement si cela pouvait perturber Ewan, mais de toute manière, je n'étais pas intéressée par Cameron. D'ailleurs, sa réponse ne se faisait pas attendre. « Pourquoi est-ce que j'arrêterais ? ». « C'est étrange, surtout que tu le fais seulement quand tu as bu », lui répondais-je.

Et encore une fois, il me répondit vite. « Je n'arrêterai pas. ». Putain mais quel culot ! Pour qui se prenait-il, au juste ?? « Et pourquoi ça ? » lui envoyais-je.

Et la réponse qu'il me donna me perturba. « Parce que toi comme moi savons pertinemment que même si tu ne l'avoueras jamais, tu adores que je me glisse dans ta chambre alors que nous sommes censés nous détester ». Ce n'était pas la nature de son message qui me perturbait le plus, mais surtout le fait que je me demandais s'il n'avait pas totalement tort...

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