J'avais besoin d'écrire sur mes émotions pour tenter de les exorciser. Ne vous inquiétez pas, je vais physiquement bien. Tout reviendra bientôt à la normale.
J'en profite pour vous conseiller de lire cet écrit avec la musique ci dessus.

L'attente.

Ce monstre qui ronge le corps.

Iel sait que le lendemain, L'armageddon se deversera. Des flots de haine, de rage, d'incompréhension.

Mais mieux vaut une mort rapide qu'une agonie lente et vénéneuse

Trancher net plutôt qu'espérer que la corrosion fasse le travail à sa place, ou attendre une solution qui n'arrivera pas.

Alors iel a décidé de cesser d'attendre que cela passe. Iel a décidé de prendre rendez-vous avec son destin.

I just want a slow dance with you...

Mais l'attente revient. Il faut encore attendre. Quelque jours, peut-être juste attendre jusqu'au lendemain.

Mais après l'attente passive, l'attente amère, celle qui pesait lourdement et continuellement sur les épaules, voilà que son poids s'alourdit davantage, elle grogne et souffle, s'attaquant avec passion à tordre les boyaux, ronger l'âme, trancher les chairs.

L'image survient dans son esprit.

Un son surtout.

Ploc, ploc, ploc.

Gouttes tombant dans une flaque de sang, pour faire disparaître cette horrible attente.

Il ne fallait pas y penser.

Alors une autre image, un autre son.

Ploc, ploc, ploc.

Larmes tombant sur des joues innocentes.

Ce qui l'attendait. Ce qui l'attendait au bout de cette attente. Ce dont iel ne pouvait détourner les pensées.

Et l'attente, ce monstre sur ses épaules, se tord, se dilate, les minutes deviennent des heures, des heures se transforment en journées entières, et iel semble emprisonné dans une cage faite de siècles de souffrance.

I want a slow dance with you...

Les autres n'ont jamais remarqué, ou bien ils ont tenté de l'aider à sortir de cette cuve toxique rongeant le corps et l'esprit.

Mais, même si iel avait de tout cœur envie de parler, il était incapable. Les paroies de la cuve étaient trop lisses pour être escalader, l'acide trop brulant pour être répandu, si honteux qu'il faut le garder tapis au fond de soi, de peur qu'il ne jaillisse au grand jour, blessant ceux qui nous sont chers. Iel ne pouvait que poser une bombe et attendre, attendre qu'elle explose tout, y compris sa personne, et que tout soit recouvert par les décombres.

Aux décombres se succéderont le lierre, les plantes, et la nature reprendra peu à peu ses droits recouvrant ces déchirures d'un épais tapis verdoyant.

Mais elles seront toujours là. L'acide continuera de ronger.

Mais iel n'en pouvait plus. A ses yeux, tour exploser semblait être la seule solution.

Éclater en morceaux les liens. Éclater en morceaux les souvenirs. Éclater en morceaux la chaleur humaine d'un être aimé.

Mais pour cela il fallait attendre.

I just want a slow dance with you...

Iel désirait de tout son cœur fuir cette attente. Fuir ce rendez-vous aux allures macabres, rendez-vous face à ses erreurs, ses échecs, sa responsabilité.

Iel voulait fuir.

Disparaître au fond d'un gouffre d'illusion.

Il était cependant trop tard.

Ploc, ploc, ploc.

Trancher pour désinfecter la plaie.

Tuer pour devenir plus fort.

Iel ferma les yeux, se laissant bercer par la musique, espérant ne jamais les rouvrir...

Iel aurait préféré.

Mais iel était trop terrifié par ce qui l'attendait de l'autre côté. Alors iel se relevait, plus fort et plus fragile à la fois.

I want a slow dance with you...

Iel ne savait pas s'il trouvera un jour ce "you" qui lui manquait tant. Mais avant de danser avec la mort, iel le trouvera.
Iel le trouvera.