👵🏻 Histoire 1- 2023 : Un coup de pouce 👵🏻
Le mois d'octobre faisait sa lente entrée sur scènes et Caralia s'en tannait déjà. Il pleuvait, encore et encore et toujours, ce qui la rendait vivement irritable. Ses bottes imbibaient dans l'eau et ses orteils se crispaient à cause du froid. Caralia sortit un mouchoir de la poche de son imperméable jaune, en essayant de l'apporter à son nez avant qu'il ne soit ruiné par la pluie sans fin, tout en n'oubliant point de pester contre la température. Son nez ruisselait et au final elle ne savait plus vraiment si c'était de la morve ou juste de l'eau.
Cette sensation désagréable allait rapidement lui remonter à la tête la prochaine fois qu'elle se dira qu'un imperméable suffisait et qu'elle n'allait pas avoir besoin de se trimbaler un parapluie. Une erreur ça ne se faisait vraiment qu'une seule fois.
Une fois son mouchoir rendu transparent, elle le plongea dans son autre poche et souffla sur ses mains rougies, en espérant leur faire perdre un peu de cette étrange couleur. Caralia avait les lèvres rendues d'une drôle de teinte placée entre le rouge naturel qu'elles avaient normalement et un bleu qui commençait à se faire de plus en plus imposant. Ses lèvres tremblaient, entrainant à la suite toutes ses dents et sa mâchoire dans le même mouvement.
Plus qu'un kilomètre et elle arriverait enfin chez elle. Elle s'y voyait déjà : un chocolat chaud à la main, avec une assiette des biscuits faits par sa gentille maman pâtissière et un joli feu dans la cheminée. Elle pouvait presque sentir la fumée, goûter le sucre et entendre les craquements de branches, sentir ses gelures se défaire et quitter son corps.
Presque, mais pas encore.
Caralia accéléra la cadence, pressée de se rendre dans le petit univers qu'elle venait de percevoir.
Cependant, au bout de quelques mètres, Caralia rencontra le chemin d'une bien petite dame. Elle avait le visage penché vers le sol et son dos s'arquait dans un drôle d'angle, Caralia pouvait quasiment entendre ses os âgés grincer dans un cri de protestation. Les bras courts de la vieille dame semblaient s'étirer sans fin, sans toutefois pouvoir atteindre le sol qui gisait au sol : des pommes et des oranges en sortaient de tout bord et ils donnaient l'impression de s'enfuir à la culbute. Caralia interrompit sa marche rapide pendant quelques secondes, le temps de réfléchir.
Ho et puis zut ! Je suis déjà trempée et je ne sens même plus mes doigts ! À ce rythme cette mamie va finir en statue de glace avant d'avoir pu récupérer son sac.
–Laissez 'oi don' » vous aider m'ame.
Caralia leva la main devant son visage, elle se sentit soudainement gênée de sa petite voix tremblante et de ses intonations faussées par son nez bouché. La petite dame, qui l'eut tout de même entendue, se retourna brusquement vers elle, comme si elle sursoyait, choquée par sa présence qui c'était faite silencieuse jusqu'ici.
—Pas besoin de te soucier de ça ma jeune fille. Je suis peut-être vieille, mais je n'en suis pas faible pour autant ! Je peux donner bien du fil à retordre si je donne un peu de moi. Faut juste que je réussisse à les rentrer dans le sac...
Caralia la fixa d'un œil consterné. La petite mamie pouvait bien prétende se qu'elle souhaitait, et grand bien lui fasse, cependant sa forme physique en disait bien plus que nécessaire. Vu à quel point cette dame fut gorgée d'eau, Caralia en déduisit qu'elle se trouvait ici depuis plus longtemps qu'elle ne voulait l'admettre ou encore plus longtemps qu'elle ne s'en rendait compte. Dans les deux cas, Caralia se prit de pitié pour elle. Sa première pensée se questionna sur les autres : personne n'avait voulu l'aider dans des temps pareil ? Puis elle eut une autre pensée : bon. En même temps peu de gens sortent dans des temps pareil.
—M'enfin, 'ien n'oblige à se 'ue vous vous cassiez les ve'tèb'es par o'gueil. Laissez-moi vous assister au moins.—Je vous assure que vous ne voulez pas réellement voir l'intérieur de ma maison, répliqua-t-elle secouant sa main comme pour la chasser.—Mais si, mais si. Je suis certaine 'elle est 'ien a'o'able en 'lus 'e cela.
La dame ferma les yeux, concentrée dans son choix de réponse.
—Si vous en êtes si sûre... suivez-moi donc, eût-elle fini par décider.
Caralia se dirigea vers le sac rempli d'eau de pluie qui se trouvait au pied de la madame. Elle retrouva chacun des fruits qui roulaient de plus en plus loin d'elles et les remis à leur place. Une fois cette mission accomplie, elle se releva, les poignées de plastique en main.
—Tu peux m'appeler mamie Polly, affirma-t-elle sur le chemin, la voix rauque et pourtant enjouée.—Moi tout le mon'e m'a'elle Ca'a, répondit-elle d'un air absent et le nez toujours aussi bouché, en s'enfonçant dans une ruelle sur la droite.
Caralia regarda pensivement derrière elles. Voilà plusieurs minutes qu'elles marchaient toutes les deux dans un silence inconfortable. Cara voyait les rues familières s'éloigner davantage, sans qu'il ne semble y avoir de fin. Elle avait décidé d'aider cette mamie Polly il y a de cela trente minutes et elles ne semblaient pas près d'arriver à bon port. Que faisait donc cette mamie si loin de chez elle, à pied, dans la pluie ?
Caralia continua d'avancer, coincée entre la charge de la responsabilité qu'elle s'était donnée et le doute qui s'incrustait dans chacun des pores congelés de sa peau.Le sac s'alourdissait au fil de la marche. Elles tournèrent sur une rue à gauche.
Est-ce qu'il est en train de se remplir de roche celui-là ?
Cara jeta un coup d'œil aux fruits à l'intérieur : ils baignaient dans de l'eau, rien d'autre à signaler. Mamie Polly la regarda d'un regard indescriptible alors qu'elle regardait la piscine qui reposait dans son sac d'épicerie vert. Les deux femmes tournèrent à droite sur une énième rue.25 minutes plus tard, alors que Caralia ne savait même plus où elle était, ni comment elle faisait pour tenir encore debout, Mamie Polly sortie vivement des clefs de sa poche.
—Nous y voici. Voilà mon humble demeure.
Les deux femmes s'enfoncèrent dans la maison une fois que la porte fut désencombrée de tous ses verrous d'un argent reluisant. Pour une mamie qui semblait vivre seule, elle avait une bien grande maison : deux étages et un sous-sol, constitués au rez-de-chaussée d'un large salon couvert de peaux animales et de pots décoratifs. Une ambiance lugubre y régnait, malgré l'effort des murs colorés et des bouquets de fleurs qui trainaient un peu partout. Mamie poussa Caralia à enlever ses chaussures pour apporter son sac à la cuisine, puis elle lui enleva aussi son imperméable qui laissa une flaque à l'entré aussitôt fut-il retiré.
—Une tasse de thé, du café ou de chocolat chaud ? lui demanda la grand-mère une fois qu'elles furent entrées dans la grande cuisine.
Caralia déposa le sac proche du comptoir, sur le bord du mur, pour se triturer les doigts. Suivre une inconnue chez elle pour rendre un service était une chose, accepter des boissons ou des friandises en était une autre. Elle prit un mouchoir avant de prendre la parole, puis répondit :
—Rien, mais merci. Il commence à faire noir dehors et je devrais rentrer chez moi avant que ma famille ne s'inquiète.
Caralia pensa à l'endroit où elle se trouvait, puis essaya de réfléchir à un moyen de retrouver son chemin. Elle paniqua un peu, mais pris une inspiration suffisante pour remplir ses poumons à rebord, relâcha son souffle et elle se convaincu de rester optimiste. Réaliste, optimiste et de sang froid. Caralia se considérait comme une jeune adolescente débrouillarde, elle s'en sortirait.
—Je le comprends, mais regardez dehors.
La pluie cognait contre la fenêtre et le vent souffla tellement fort qu'une branche complète se décrocha de l'arbre pour passer à toute vitesse sous leurs regards.
—Laissez-moi au moins vous offrir quelque chose pour vous remercier avant que vous ne repreniez la route. Je ne voudrais pas que vous ayez trop froid et que vous tombiez malade, prenez donc une boisson chaude. Cinq minutes et vous pourrez partir plus vite que l'éclair.
Mamie haussa les sourcils et lui tira une chaise à titre d'invitation. Caralia passa tous les enjeux dans sa tête, mais après avoir pris conscience de son frissonnement et de ses éternuements constants, elle s'assit enfin sur la chaise coussinée qui lui était chaleureusement tendue.
—Un chocolat chaud ne serait pas de refus, s'il vous plaît.
Mamie hocha de la tête et versa la poudre brune dans une tasse, alors que la bouilloire sifflait. Elle ouvrit son réfrigérateur pour en sortir son carton de lait, laissant ainsi Caralia percevoir des plats et des plats remplis de viande.
Caralia eut un haut de cœur. Elle mangeait fréquemment de la viande, cependant, voir des contenants remplis de viander cru et de sang c'était très peu pour elle. Caralia se demanda si cette vieille femme rouillée chaussait souvent. Peut-être était-elle bouchère sinon. Puis Caralia se questionna davantage : son âge ne l'empêchait-il pas de faire ce genre de chose ?
Sans réfléchir, puisqu'elle vaguait sur des sujets comme les loisirs de mamie Polly, elle apporta immédiatement la tasse fumante à ses lèvres qui se teintaient progressivement de rouge. Le goût de chocolat se fit prononcer sur sa langue, peut-être un peu trop fort quand elle y pensa, mais soit.
Le liquide traversa sa langue d'une traite. La chaleur se répandit à travers son corps et Caralia se sentait extatique ; sans parler de cette dose de sucre qui valait tout l'or du monde. Un sourire se peigna sur son visage moins livide qu'il ne l'avait été dehors. Pendant qu'elle buvait son chocolat chaud, mamie avait quitté la pièce pour prendre des chaufferettes, qu'elle lui donna dès lors. Les muscles de Caralia se détendirent immédiatement au contact. Résultat : la jeune femme coulait dans les coussins de la chaise. Sa tête se fit lourde, alors que Caralia avait l'impression de flotter. Mamie Polly lui flatta les cheveux, puis sa conscience dériva jusqu'à ce qu'elle la quitte.
[...]
Caralia voulut lever la main pour retenir le bâillement qu'elle sentait monter dans son cou, mais l'action lui fut impossible : elle se rendit vite compte que ses mains reposaient dans l'entrelacs d'une corde et qu'une corde reposait dans sa bouche. Tout son corps s'immobilisa sous le nœud d'une longue corde mal tressée qui lui rentrait dans la peau. Caralia eut un doute sur l'endroit où elle se situait, car ses yeux bandés ne l'aidaient pas beaucoup, et la raison pour laquelle elle y était. Puis sa mémoire se débloqua tranquillement : mamie Polly et son chocolat chaud ne pouvaient être que les seuls coupables !
Caralia pestait mentalement, puis respira selon une méthode précise afin de se calmer.Peut-être est-ce que ce n'est qu'une petite frayeur qu'elle me fait pour me donner une leçon ? À part un petit étourdissement, je ne me sens pas mal du tout...
Caralia perdu la notion du temps : peut-être que seule une poignée de minutes venait de s'écouler, peut-être qu'une pelle d'heure venait de passer. Elle sentait son étourdissement croître et elle suffoquait, son nez n'étant pas tout à fait débouché. Caralia entendait des bruits de temps en temps, tels que des cris étouffés tout proches d'elle ou des reniflements, mais jamais de phrases ou de mots. Après un moment, elle entendit un grincement de porte puis des bruits de pas. Suite à un deuxième grincement de porte, les bruits s'arrêtèrent.
Au bout de se « je-ne-sais-combien-de-secondes-à-la-lignées », la porte cria aigüe de nouveau et Caralia sentie qu'une personne enleva le bandeau de ses yeux. Dans cette pièce fermée, Caralia ne put voir que la flamme d'une minuscule bougie avant de voir des contours approximatifs dispersés. Il lui semblait que huit autres personnes se trouvaient dans cette pièce. Une seule personne se tenait debout. Allaient-ils tous pouvoir s'enfuir !?
Son corps pouvait être complet, elle s'était tout de même senti dériver au fil du temps. Que ce soit parce qu'elle manquait de repères visuels ou parce que les minuscules sons de la place la terrorisaient, Caralia perdait l'assurance qu'elle avait ressenti ce matin. S'il avait du moins s'agit du matin. La silhouette devant elle bougeait difficilement : petite et recroquevillée sur elle alors qu'elle était debout. Elle portait ses cheveux dans une toque et se tenait à côté d'une table au milieu de la salle noire.
C'est elle qui m'a permis de voir ! Elle va me libérer ! Notre sauveuse !
Parmi tous les visages fantômes qu'elle distinguait avec peine, aucun d'entre eux ne donnait l'impression d'être heureux pour autant. Une fille à sa droite secouait son crâne de gauche à droite d'une manière de cingler et le garçon à sa gauche parut pleurer. La seule femme debout jouait avec les sangles abdominales de la personne placée au centre de la table. La jeune femme tronc qui était couché, contrairement à eux tous qui se tenait sur des chaises ou des tables verticales munies de sangles de fer et de palettes -
Des palettes ?
Caralia fronça des sourcils. Elle ne comprenait plus trop ce qu'elle arrivait à voir. Elle écarquilla les yeux quand sa vision poussa son cerveau à nouveau raisonnement logique.
Caralia se trouvait sur une chaise, en parfait état.
La fille à sa droite et le garçon à sa gauche se trouvaient sur des chaises, ils avaient un moignon à la place d'une de leurs jambes. Celles qui auraient dû se trouver à la gauche pour la fille, celle qui aurait dû se trouver à la droite pour les garçons.
Les deux garçons qui suivaient se trouvaient sur des chaises, mais il avait deux moignons : les deux membres en qui étaient dans la direction de Caralia manquaient à l'appel.
La fille suivante, celle qui se situait en face de Caralia, se trouvait sur une table verticale, une palette sortait de celle-ci et venait la soutenir. Son bras droit reposait dans une sangle et une autre s'enroulait autour de son abdomen. Caralia remarqua qu'elle ne bougeait pas, la tête penchée vers l'avant.
Sur la table du centre, une fille, qui ne se résumait qu'à une tête et un tronc en signe de corps, gigotait. On aurait plus dit que son corps pris de spasmes la contrôlait que le contraire. Peut-être était-elle déjà morte. Il n'était pas rare que des corps morts bougent à cause de gaz. Même si les gaz auraient visiblement pu s'évader d'un peu partout. Contrairement à eux tous.
La femme qui lui avait enlevé le bandeau souleva son chandail et retira le couteau stabilisé entre son pantalon et sa hanche. Maintenant que Caralia se faisait attentive, elle vit qu'elle connaissait la femme au dos de crevette en question. Un seul nom remonta à la surface : Mamie Polly.
—C'est l'heure mes enfants.
Le cœur de Caralia battait plus fort qu'un boxeur professionnel et l'adolescent à sa droite pleura encore plus fort. La tension montait. Caralia craignait l'appréhension qu'elle ressentait, tant dis que les autres vivaient dans l'horreur de recommencer se qu'il avait eu lieu les jours précédents.
—Aujourd'hui nous sommes un mercredi. C'est donc la dernière journée de Juliette. Aujourd'hui, Juliette, tu es élevée au nombre de l'infini, tu feras donc don de ce qu'il te reste. Tu feras don de ta tête, de ton existence, don des liens qui te rattachent ici-bas, expliqua doucement mamie Polly.
Mamie Polly flatta les cheveux du « cadavre-peut-être-vivant-qui-est-au-centre ». La folie semblait n'atteindre que ses mots et la douceur, ses gestes. Puis elle lui trancha le cou en plusieurs coups brutaux.
PAC ! PAC ! PAC ! PAC ! PAC !
« Juliette-le-cadavre-peut-être-vivant-qui-est-au-centre » fut rapidement transformée en « Juliette-sans-tête ».
Caralia cria malgré le tissu coincé jusque dans le fond de sa gorge. Elle ignorait si d'autres aussi avaient crié, mais elle crut entendre des voix se mêler à la sienne. Caralia paniquait désormais réellement.
Mamie Polly continua à secouer son couteau auprès de Juliette, un sourire grand ouvert transperçait son visage crispé de folie. Elle ne ressemblait en rien à la mamie à qui Caralia avait prêté mainforte. Comme quoi les gens refermaient souvent une face cachée.
La grand-mère se retourna vers la fille inconsciente en face de Caralia, après avoir placé Juliette dans ce qui ressemblait à un congélateur, au fond de la pièce, à la droite.
—Aujourd'hui, Manon, tu es élevée au nombre six, tu feras donc don de ton dernier bras, dicta mamie Polly.
Manon fut détachée de la table verticale, puis rattachée à la table horizontale. Caralia la voyait en double, tout floue à cause de ses larmes. Caralia gigotait derrière les attaches de cordes écorchant sa peau jusqu'au sang. Les cordes donnaient l'impression d'avoir des ongles griffus à la longueur du corps, mais quand l'on a vu la mort à cinq pieds de soi, plus rien de cela ne pouvait importer. Que valait un peu de plaies qui pouvaient se bander sans laisser trop de sang face à un carnage qui ne laissait de vous qu'une dizaine de plats à congeler remplis de soi-disant viande hachée. Caralia perdit la raison en s'imaginant reposer sous une couche de blé d'Inde et de patate réduite en bouillis.
Tous sauf cela, Dieu je—
PAC ! PAC ! PAC ! PAC ! PAC ! PAC ! PAC ! PAC !
Caralia pleura davantage, de manière défaitiste. Elle aurait souhaité que ce bruit soit la main solide d'un policier contre le bois de la porte à l'autre bout de la pièce, mais ça n'était que celui d'un tranchant couteau contre la table raisonnante de métal. Que pouvait-elle réellement faire après tout ? Sans doute est-ce qu'ils avaient tous essayé, mais voilà dans quel état ils se retrouvaient tous.
Je n'y peux rien. Absolument rien.
Des mèches de cheveux vinrent se planter devant ses yeux, lui obstruant la vision du pauvre cadavre de Manon. Elle ne put croire qu'elle était encore en vie après autant d'atrocités.L'affreuse Polly se retourna vers Alexandre, le jeune homme qui était à côté de Manon, alors que la jeune femme tournait de l'œil dans sa chaise.
Quand est-ce que cette horreur va se terminer ?
—Aujourd'hui, Alexandre, tu es élevé au nombre cinq, tu feras donc don de ton bras gauche, dicta-t-elle cette fois-ci.
PAC ! PAC ! PAC ! PAC ! PAC ! PAC ! PAC ! PAC !
Caralia aurait voulu se bloquer les oreilles pour ne plus entendre les sanglots déchirés des autres, ni les horreurs qui se passaient sous son regard, ni la voix troublée et troublante de celle qui les avait apportés ici.
—Aujourd'hui, Mathieux, tu es élevé au nombre quatre, tu feras donc don de ta patience dans la souffrance, dicta mamie Polly.
Elle lui tapota la tête.
—Aujourd'hui, Zoé, tu es élevé au nombre trois, tu feras donc don de ta jambe dernière jambe, dicta mamie Polly.
PAC ! PAC ! PAC ! PAC ! PAC ! PAC ! PAC ! PAC !
— Aujourd'hui, Paulo, tu es élevé au nombre deux, tu feras donc don de ta patience dans la souffrance, dicta mamie Polly.
Elle lui tapota la tête à lui aussi. Puis elle se retourna vers Caralia.
— Aujourd'hui, Cara, tu es élevé au nombre un, tu feras donc don de ta première jambe. Bienvenue dans le cercle de la semaine, tu représentes mercredi. Lui expliqua-t-elle en détachant une de ses jambes.
Caralia essaya de se défaire de la prise de cette vieille sorcière, mais elle manquait de force et son cœur s'épuisait depuis tout à l'heure, le stress la rendait anormalement faible. Où était cette adrénaline dont elle avait besoin ? Alors qu'elle vu la hachette redescendre vers sa jambe droite, elle se dit qu'à l'origine cette dégénérée avait eu raison sur un point : Personne n'avait réellement voulu voir l'intérieur de sa maison. Plus maintenant.
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J'espère que cette histoire vous aura plu. :)
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