2e Bonus Gabriel-Noémie : Retrouvailles Mouvementées (1an de UAI + St Valentin)
La mort est farceuse, elle se cache pour assaillir vos êtres chères sans même vous prévenir. Et lorsqu'elle a enfin fait les dégâts nécessaires, elle appelle ses amies la colère, la rage et la haine qui vont s'immiscer dans dans chacune de vos cellules pour qu'ensuite le désespoir et la culpabilité vous hantent pendant longtemps, très longtemps.
Je l'ai malheureusement découvert à mes dépends, bien trop tôt.
~G~
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Neuf ans après le 1er bonus, Noémie a 59 ans (presque 12 ans pour un humain) Il fait froid, de la neige à moitié fondue tombe des nuages et rends les pavés des rues glissants. Noémie et Claire font les boutiques dans la grande avenue marchande. La cape de la jeune fille est devenue trop petite et sa mère veut lui en racheter une.
Alors que dans la boutique d'Hyôga, plusieurs couturières s'activaient et prenaient les mesures de Noémie pour sa cape, Claire est devant elles et vérifie que tout se déroule comme prévue.
- Tu la voudras qu'elle couleur Noémie ? Plutôt violette comme des améthystes ou alors plus foncée ? Ou bien mauve ?
Sa mère tenait plusieurs sortes de tissus dans ses mains, tous avec différentes teintes de violet. Noémie était les mains levées au niveau de ses épaules, essayait de rester stable et de ne pas bouger pour que les couturières puissent bien faire leur travail.
- Je n'en sais rien maman ! Montre moi les teintes !
Sa mère tendit devant elle les morceaux de tissus pour que sa fille puisse les voir. La jeune Tengoku s'exclama, essayant de montrer du doigt l'un des tissus :
- J'aime bien celle du milieu là ! La violet améthyste ! Une couleur bien voyante !
En effet, Noémie était dans sa période où elle aimait être remarquée. Les joies de l'adolescence...
- J'aime aussi beaucoup cette couleur. Déclara Hyôga, qui était posté juste à côté de Claire, les bras croisés, lui aussi surveillant la prise des mesures de Noémie.
- Elle n'est pas trop salissante ? Demanda Claire.
- Non ça va, comparée au mauve ou au blanc elle l'est beaucoup moins.
Claire soupira :
- Je suis complètement d'accord...
La chef des Tengoku l'avait bien appris. Si elle ne faisait pas attention ou est-ce qu'elle mettait sa cape, d'un blanc éclatant, celle-ci se salissait en moins de temps qu'il en fallait pour le dire. Hyôga s'adressa à Noémie :
- Et tu voudras le logo de ton clan sur le dos de ta cape ?
- Oui ! Répondît la petite.
- Très bien on va faire ça alors.
Les couturières rangèrent leurs mètres et terminèrent de noter les dernières mesures sur leurs carnets pour les donner à Hyôga. Celui-ci les remercia et les femmes partirent.
- Et bien voilà ! C'est fait ! S'exclama Claire.
- Ça fait un peu mal aux bras. Râla Noémie.
Sa mère soupira :
- Tu ne vas pas te plaindre pour si peu quand même...
- Non tu as raison.
Claire se tourna vers Hyôga qui inspectait les notes qu'on lui avait donné :
- Tu penses que la cape sera prête pour quand ?
- Dans une semaine tout au plus. Lui Répondit l'ange, tournant une page du carnet qu'il avait entre les mains, le regard toujours sur les feuilles.
- Génial ! Ça sera prêt avant notre départ alors !
Noémie fronça les sourcils :
- Quel départ ?
- Ah oui je ne t'ai pas dit, nous partons bientôt au village d'Hogo. Nous allons rendre une petite visite à Léa. Je ne sais pas quand exactement, mais je lui enverrai une missive par faucon quand nous partirons. (Nda : Comme les villages sont extrêmement loin les uns des autres, au lieu d'envoyer une personne pour faire passer un message, on envoie un faucon portant une lettre ou un parchemin, ce qui est beaucoup plus rapide)
Alors que Hyôga était ravi pour Claire et Noémie, la jeune fille était déjà ailleurs. Très loin dans ses pensées.
Le village d'Hogo. Gabriel.
Des tonnes de choses lui passèrent à l'esprit, tel que ses moments passés là bas, avec lui, neuf ans auparavant ou encore la couleur de ses yeux. Oh ses yeux. D'un vert magnifique. Il avait dû changer, tellement changer. Rien que de penser à lui la faisait légèrement rougir. Sa mère dû peut être le remarquer car elle fit sortir Noémie de sa torpeur :
- Noémie ! Tu viens, on y va ?
Elle lui tendit sa main, que sa fille prit après être sortit de ses pensées. Elles dirent au revoir à Hyôga et sortirent de sa boutique. Des flocons à moitié fondus de neige tombaient par dizaines au dessus de leurs têtes et les filles n'avaient rien pour se couvrir.
- Dépêche toi Noémie ! Fit la chef Tengoku, ses mains au dessus de sa tête essayant de se couvrir des flocons de neige.
- Oui j'arrive ! Lui répondit sa fille en l'imitant.
Elles se mirent à courir dans les rues, comme la plupart des gens, pour trouver un abri, leur cape claquant dans le vent qui soufflait violemment. Elles finirent enfin par arriver à la tour d'améthyste après avoir courut un marathon sous l'énorme averse, entièrement trempées.
-Quelques jours plus tard-
Alors que Noémie et sa mère allaient rejoindre Hyôga pour l'essayage et les finitions de sa nouvelle cape, Claire lui demanda de faire un détour chez les émissaires-fauconniers. La jeune Tengoku avait acquiescé sans poser de questions, mais elle savait très bien ce que cela voulait dire.
Elles allaient partir au village d'Hogo, et surtout revoir Gabriel.
Après avoir donné la lettre aux émissaires du clan Mokuzai, Claire et sa fille partirent enfin à la boutique de l'Azur. L'essayage se passa très bien, malgré que Noémie ne tenait plus en place. Sa nouvelle cape violette lui allait parfaitement, et le logo de son clan dans son dos s'imposait bien fièrement au centre de celle-ci. Noémie garda la cape sur elle, sa mère paya et les deux filles ne traînèrent pas chez Hyôga, pour cause : elles devaient se préparer pour leur futur voyage. Ce qui fit trépigner Noémie encore plus sur le chemin du retour vers la tour d'améthyste. La météo ne s'était pas arrangée et des flaques de neige fondue jonchaient les pavés des rues, le ciel était toujours aussi gris. Mais un rayon de lumière réussi à transpercer les nuages, puis une légère brise se leva.
La jeune Tengoku leva les yeux vers le ciel, et sourit quand le vent passa dans ses cheveux. Gabriel. Elle n'avait que ce mot dans ses pensées depuis quelques jours. Depuis que sa mère lui avait annoncé qu'elles allaient chez les Hogo en faite. Son ami lui manquait beaucoup depuis qu'elle ne l'avait pas vu. C'est vrai, elle avait Sacha et Noah, les jumeaux Chikyū, mais elle appréciait vraiment Gabriel. Elle ne savait pas exactement pourquoi, mais elle se sentait réellement bien avec lui.
Sa mère l'avait vu dans ses pensées, et elle demanda :
- À quoi tu penses ma chérie ? Tu rêves beaucoup depuis ces derniers jours dit moi.
La petite ange lui sourit :
- Ne t'inquiète pas maman ! Il faut parfois penser pour rêver et un jour pouvoir atteindre le ciel !
Elle aimait aussi beaucoup faire des citations, et celle-ci était sa préféré, c'était Noah qui lui avait dit une fois, alors qu'il n'avais qu'une quarantaine d'années. (environ 8 ans)
- Et bien ! Mais tu sais tu l'as déjà atteint le ciel ma fille !
- Ah bon ?
- Oui. Regarde dans mon dos, puis le tien. Fit Claire en montrant le logo de son clan en passant sa main au dessus de son épaule avec son pouce.
- Ce logo nous désigne, nous sommes les membres du ciel ma chérie, et nous apportons la lumière dans se monde.
Noémie resta sans voix. Ce que venait de dire sa mère était juste magnifique, mais était-ce réellement ce qu'elle était ?
- Un membre du ciel, porteur de la lumière ?
Elle n'eut pas le temps de poser ses questions qu'elles arrivèrent à la tour Tengoku.
- On va faire nos sacs, et on partira demain à l'aube d'accord ? Demanda Claire à sa fille.
Les yeux de celle-ci s'illuminèrent :
- Ouiii !
Et les filles entrèrent dans leur tour, et pendant toute la soirée elles firent leurs bagages.
~ Du côté de Gabriel ~
Le jeune brun était dans sa cabane à se reposer sous des couvertures. Mais malgré les renforcements d'isolement qu'il avait essayé de faire, le garçon avait toujours froid. Maugréant, transit, il n'entendit pas le petit oiseau se poser sur le rebord en bois de sa petite fenêtre, couverte par un tissu vert pour ne pas laisser le froid passer. Le petit être passa derrière le tissu et sautilla jusqu'à Gabriel. Il était aussi mortifié de froid que lui. Ce ne fut que lorsqu'il piailla faiblement qu'il se rendit compte de sa présence. Son plumage était d'un beau violet mélangé avec du mauve, et son minuscule torse en duvet blanc. Il songea à un purpura avis, Un oiseau assez rare dans les parages, surtout cette saison. Surtout que sa couleur lui faisait étrangement penser aux yeux de Noémie. L'oiseau partit se blottir contre le jeune ange et ses piaillements aigus qui sortaient de son bec fin et noir furent plus prononcés, comme si il était heureux.
- Toi aussi tu as froid... J'espère que je te réchauffe quand même malgré la température glaciale de mon corps... Murmura Gabriel a l'intention du petit être.
Celui-ci roucoula légèrement et se colla encore plus prêt de son torse, alors que le jeune homme était allongé en position fœtale sur le côté, essayant de garder sa chaleur corporelle. L'oiseau le scruta de ses yeux noirs tels des billes, bougeant presque frénétiquement sa tête dans tout les sens, comme par curiosité envers se qu'il l'entourait. Mais il fini par fixer le regard émeraude du garçon, à sa plus grande stupeur. Gabriel savait qu'il avait un certain feeling avec les animaux, mais là il était vraiment surpris. Le regard de ce petit être presque insignifiant le transperçait, comme pour lui dire quelque chose. Mais quoi ?
Alors qu'il réfléchissait à plusieurs solutions possibles, le petit être violet recula et se dirigea vers la sortie. Mais il se retourna à la moitié du chemin vers le Hogo, et celui-ci comprit. Il voulait le conduire quelque part, dehors.
Mais cela en valait-il la peine, de sortir par ce froid ? Se demanda t'il.
L'oisillon se fit plus insistant, et ne sachant pourquoi, Gabriel craqua. Il se leva, retira les couvertures qui le couvrait et les jeta plus loin pour suivre l'oiseau dehors, après avoir enfilé ses bottes.
-Petite ellipse-
Après s'être aventuré dans la neige épaisse d'au moins dix bons centimètres de la forêt, accompagné de son nouvel ami animal sautillant et volant de branches en branches, Gabriel était arrivé au village. Il s'était reculé dans la forêt, assez loin de ses compères pour avoir la paix et ne pas entendre les rumeurs qui couraient toujours sur lui lors de ses passages au village.
" Le Garçon-Tempête"... L'appelait et le chuchotait-on à chacun d'eux.
Mais cette fois-ci, les rues étaient quasiment vides, on pouvait apercevoir le soleil qui déclinait à l'horizon et sa couleur d'un orange frais. Le peu de passants faisaient plus attention où ils marchaient et à ne pas glisser sur la neige, le pas vif, accéléré par l'envie de rentrer chez soi, bien au chaud, plutôt qu'aux autres passants qu'ils croisaient.
Mais Gabriel baissait toujours le visage à l'approche d'autres personnes, c'était devenu un réflexe depuis tout ce temps. Il ne voulait pas qu'on voit ses yeux qu'une couleur si particulière.
"Le monstre aux yeux verts"... Pensa t'il.
Il suivait toujours le petit oiseau volant de poteaux en poteaux, de toits en toits et de maisons en maisons. Même si il ne piaillait plus, Il le surveillait toujours de ses yeux noirs.
Où diable voulait-il l'emmener ?
Un rayon rougeâtre du soleil perça les nuages gris encore présents, et l'ange sentit un frisson lui parcourir le dos quand il s'arrêta brusquement. Que lui arrivait t'il ?
Et finalement, le petit oiseau l'avait emmené... Chez les fauconniers-émissaires.
C'était une blague ? Pourquoi l'emmenait-il ici ?
Il n'eut pas le temps de se poser d'autres questions, qu'un homme en tenue verte à la demi-cape noir -symbole des fauconniers-émissaires- et aux gants de cuir descendit de la grande cabane -beaucoup plus que la sienne songea t'il, postée dans un grand arbre, par une échelle. Il avait une missive à la main, et se tourna vers Gabriel. Mais lorsqu'il se mit à marcher et que Gabriel commençait à paniquer, le fauconnier lui demanda juste :
- Gamin, T'aurai pas vu Léa ?
Tout le monde connaissait Léa dans le village, c'était la chef. Il baissa le visage, toujours pour ne pas montrer ses yeux et balbutia :
- Je... je ne l'ai pas vu désolé...
Même si il avait l'air d'un gamin quand il parlait comme ça, Il le faisait quand même. Le respect des aînés était très important, et être fauconnier-émissaire n'était pas une tâche simple.
- D'accord, merci quand même !
Et il s'éloigna, laissant Gabriel seul. Mais l'oiseau, lui, fixait maintenant l'émissaire encore plus qu'il ne l'avait fait avec Gabriel. Puis il regarda à nouveau Gabriel, encore essayant de lui faire comprendre quelque chose.
Il veut que je le suive ? Où bien que je l'aide ?
Peut-être les deux. Alors se fiant à l'oiseau, et même s'il n'était pas très d'accord, il courut quand même vers l'émissaire, sa respiration faisait de la buée dans l'air.
- Attendez ! Cria t-il.
Le fauconnier se retourna, surpris :
- Oui ? Y'a quelque chose petit ?
- Je veux bien vous aider à trouver Léa si vous voulez.
Il avait encore une fois caché ses yeux, par réflexe.
- Pas de soucis ! C'est gentil ! Je vais voir si elle est à sa résidence, Tu m'accompagnes du coup ?
Gabriel acquiesça, le petit oiseau s'était posé sur son épaule, tout content. L'émissaire continua pendant qu'ils entamaient le chemin :
- J'espère qu'elle est chez elle, sinon je donnerai la missive qui lui est adressé à l'un de ses proches.
- Une missive ? Demanda Gabriel.
L'homme était bien bavard, et cela arrangeait bien le jeune Hogo.
- Oui, Des Tengoku vont venir dans les prochains jours lui rendre visite. Fit-il en lui montrant la missive qu'il avait dans ses mains.
- Qui ça ? Des gens vraiment importants ?
- Hum... L'émissaire relit en diagonale la lettre. Ah ! L'expéditeur est Claire Tengoku ! Et il y aura aussi... Noémie Tengoku. Voilà c'est ça. Elles arriveront dans quelques jours rendre visite à Léa.
Ils étaient arrivés à la belle résidence de Léa, avec les jardins japonais et les toits recouverts de neige, cela avait un air très apaisant alors que normalement ça l'était déjà. Ils pénètrent tout les deux en silence sur le chemin en gravier et le fauconnier tapa légèrement à la porte faite de panneaux de bambous. Une voix féminine se fit entendre, et plusieurs secondes plus tard, une ange aux cheveux bruns et aux yeux noisettes. Léa. L'émissaire s'exclama quand elle le vit :
- Léa ! J'ai une missive pour vous. C'est de la part de Claire Tengoku.
- Oh merci ! Mais je t'ai déjà dit de ne pas me vouvoyer, j'ai horreur de ça !
Gabriel était lui dans un tout autre monde. Pourquoi ses pensées étaient désormais floues, dirigées vers la jeune Tengoku qu'était sa seule amie ? Il ne vit pas l'émissaire partir en souriant, il n'entendit pas Léa lui demander ce qu'il faisait là, sa respiration était devenue saccadée, des points noirs qui grossissaient de plus en plus apparurent devant ses yeux, et il sombra dans l'inconscience avant même que son corps ne touche le sol.
~ De retour avec Noémie ~
Comme prévu, les deux Tengoku étaient parties à l'aube, rien qu'à deux, comme la première fois. Sur le chemin, Noémie posa la question qu'elle n'avait pas pu poser à sa mère la veille :
- Maman... On est vraiment des porteurs de la lumière ?
Sa mère lui sourit :
- Ma chérie. C'est plus compliqué que ça en réalité, mais nous avons en nous la force de l'amour, la force de sortir les gens des ténèbres, de leurs ténèbres. C'est en les aimant et en étant aimée que tu les aideras le mieux, et qu'ils sortirons enfin de cet enfer. C'est en leur apportant la lumière du bonheur et de la joie que tu pourras les rendre heureux.
Waw. Elle ne s'attendait pas du tout à ça.
- Mais... Comment tu sais ça ?... C'est... magnifique !
Sa mère lui sourit une nouvelle fois, avant de regarder le ciel et les premiers rayons du soleil pointer le bout de leur nez.
- J'ai réussi à sauver une amie grâce à cette lumière.
- Deux jours plus tard -
Gabriel ouvrit légèrement les yeux, et réussi à peu prêt à savoir où il se situait. Mais combien de temps c'était-il passé depuis... Depuis quoi déjà ? Ah oui, qu'il soit tombé inconscient, et devant Léa en personne... Il se souvenait vaguement qu'il était sorti de son inconscience, mais il se sentait tellement mal qu'il s'était rendormi à peine une minute plus tard. Il entendait maintenant des voix, il en reconnaissait une :
- Laisse le tranquille bon sang ! Tu vois pas qu'il va mal ? Il faut qu'il se repose.
La voix avait fini par soupirer à la fin de sa tirade. Il sentait aussi une pression sur son avant bras, et une autre voix, plus aiguë, comme celle d'une fille, se fit entendre. Elle était beaucoup plus proche de lui :
- Mais...
Puis une autre voix, assez autoritaire :
- Il n'y a pas de "mais" qui tienne Noémie ! Il faut qu'il se repose, et il ne risque pas de se rétablir si tu l'embêtes comme ça ! Je te préviendrai quand il ira mieux, mais laisse le tranquille pour l'instant.
Au nom de Noémie, il ouvrit brusquement les yeux.
Était-ce réellement elle ?
Au dessus de lui se trouvait un plafond lui aussi en panneaux fait de bambous avec des poutres en bois, et un visage apparu dans son champs de vision. Trop près à son goût, et il rougit, prit de court. Deux prunelles violet améthyste le fixaient, et de beaux cheveux blonds rayonnaient autour d'eux.
Pas de doute, c'était bien elle. Noémie.
- Tu es réveillé ! Enfin ! Ça fait deux jours que tu es inconscient ! Elle se retourna et cria :
- Maman ! Gabriel est réveillé !
- Forcément qu'il est réveillé ! Regarde tout le boucan que tu fais ! Le pauvre il ne peut pas dormir !
Claire et Léa entrèrent dans la petite pièce, et elles furent à trois autour du lit que le garçon occupait. Ça faisait trop de personnes trop proche de lui en si peu de temps pour lui. Il était sur un petit lit, recouvert de plusieurs couvertures bien chaudes. Léa toucha son front :
- Il n'a plus de fièvre, c'est déjà ça. Mais il vaut mieux que tu te repose si tu ne veux pas tomber encore malade Gabriel.
- Qu'est-ce qu'il m'est arrivé ? Fit il d'une voix faible. Je ne me souviens juste d'être tombé dans les pommes...
- Tu t'es évanoui effectivement. Mais tu as dû prendre froid avec ces températures, et tu avais beaucoup de fièvre. J'ai réussi à te soigner, mais comme mon pouvoir n'est pas très puissant tu as dû te reposer.
- D'accord...
Il retira les couvertures qu'il avait sur lui, pour s'assoir sur le bord du lit et se lever.
- Je ne pense pas que tu sois en état de te lever. S'interposa Léa. Ce ne serait pas très sage, tu es encore faible.
- Mais non je vais très bien...
Il s'appuya sur le lit avec sa main pour trouver l'équilibre avant de continuer :
- J'ai dormi combien de temps en tout ?
- Deux jours... Soupira la chef. Tu veux ne veux donc pas m'écouter ?
- Vous voyez que je vais très bien ! À quoi ça me servirais d'être cloîtré dans un lit ?
Ce fut au tour de Claire de soupirer :
- C'est pour ton bien... Mais si tu veux n'en faire qu'à ta tête, ne viens pas râler plus tard.
C'est vrai, il avait légèrement oublié que les deux Tengoku étaient là. Et en particulier Claire et Noémie. Il détourna les yeux de celle-ci, sentant des joues s'empourprer. Elle avait bien changer, et ses yeux étaient toujours aussi beaux. Mais pourquoi perdait-il toute contenance en sa présence ?
Ils entendirent un bruit sourd, comme si on tapait à une porte. Léa partit voir ce qu'il se passait, et revint toute alarmé :
- Des démons ont été aperçus à la frontière ! Ils sont une trentaine et armés ! Des enfants étaient partis dans cette zone et ne sont toujours pas revenus !
- Quoi ?! S'exclama Claire. Allons voir !
- Restez ici vous, j'y vais. Fit Léa. Ils ne sont que trente et quelques personnes vont m'accompagner. Mais vous, vous ne bougez pas.
- Non je viens avec toi. Fit la chef des Tengoku. Ils faut leur montrer que leurs attaques doivent cesser.
- Claire ! Ce n'est-
- J'ai dit que je venais. Alors j'irai. La coupa t'elle.
- Très bien...
Claire se tourna vers sa fille et Gabriel, une main sur chacune de leur épaule :
- Les enfants, restez ici. Noémie...
Elle se tourna vers celle-ci :
- N'oublie pas ce que je t'ai dit, tu apportes la lumière, comme chacun de nous. Ne l'oublie jamais.
Elle se tourna maintenant vers Gabriel :
- Protège là à ma place je t'en pris... Lui chuchota t'elle à l'oreille.
Il avait senti un frisson lui parcourir le dos. Qu'est-ce que ça voulait dire ?
Claire se retourna vers la sortie pour se diriger dehors. Léa la suivis, sabre à la main. La Tengoku n'avait pas osé le dire, mais elle avait un mauvais pressentiment. Un très mauvais pressentiment. Mais il fallait qu'elle voit ce qu'il se passe. Gabriel et Noémie les suivirent malgré l'interdiction, et alors qu'ils étaient devant la porte de la résidence, Léa les arrêta :
- Non ! Restez ici !
Gabriel regarda Claire partirent en courant. Elle lança un dernier regard vers sa fille et le garçon, et tourna la tête, presque honteuse. Noémie ne comprenait pas, et restait muette sur place. Gabriel lui, ne comprit que trop tard, quand les deux chefs étaient parties depuis longtemps, qu'il allait se passer quelque chose de terrible. Il attrapa la main de son amie pour lui dire :
- Viens ! Il va se passer quelque chose !
Et il l'entraîna dans sa course avant même qu'elle ne puisse prononcer un mot. Ils se mirent à courir à leur tour dans ne plus pouvoir s'arrêter.
Dehors c'était le calme complet, la neige immaculée rendait l'endroit presque serein, et le ciel était tout aussi blanc de nuages prêts à déverser quelques centimètres de neige. Seuls les pas de leur course s'interposait dans ce paradis blanc. Noémie finit par s'arrêter, haletante :
- Attends !...
Gabriel, dans sa précipitation, n'avait pas remarqué que la Tengoku s'épuisait beaucoup plus vite que lui. Mais il ne pouvait pas attendre non plus !
- Monte sur mon dos ! Déclara t'il.
Elle s'exécuta, faisant attention à ses ailes, et quand ils reprirent la route, elle demanda :
- Pourquoi tu veux y aller Gabriel ! Elles nous ont dit de ne pas bouger !
- Mon rôle est de protéger... Chacun des Tengoku... Et j'ai un mauvais pressentiment pour ta mère...
Noémie resserra son emprise pour se tenir au garçon. Ils s'étaient enfoncés dans la forêt, et ils arrivèrent à la cabane du garçon. Il demanda à Noémie de descendre de son dos, et quand ce fut le cas, il s'envola pour monter et disparaître dans sa petite maisonnette perchée. Il redescendit tout aussi vite, un sabre dans sa main. Il n'eut pas même besoin se demander à son amie de monter sur son dos qu'elle le fit à peine était t'il descendu.
Et ils se remirent en marche plus loin dans la forêt, vers l'Est. Quand ils arrivèrent à la lisière de celle-ci, que Noémie descendit du dos de son ami, ils entendirent des bruits de métal qui s'entrechoquaient. Ils accoururent vers l'endroit d'où ils provenaient, et furent pétrifiés de ce qu'ils virent.
Des personnes à terre, allongées au sol, certaines bougeant, d'autres non. Mais ce qu'ils remarquèrent en premier, ce fut la couleur rouge de la neige à moitié fondue à cause de la chaleur des flammes.
Du sang.
Du sang partout, sous chaque cadavre, angélique ou démoniaque.
Encore quelques personnes combattaient, mais Gabriel ne réagissait plus à rien. Toutes ses tuniques vertes tâchés de rouge au sol le rendait interdit. La stupeur les avait envahi, suivis de la tristesse et du désespoir.
- Maman ! Cria Noémie, les yeux vers la direction d'un combat.
Gabriel suivit son regard, et à une trentaine de mètres se trouvait trois personnes se combattant. Deux démons et une ange. Cette ange aux cheveux blonds était en mauvaise posture, et avait énormément de mal à tenir à distance, esquivant et contrant ses deux adversaires qui l'assaillaient de toutes parts. Et ce qu'il se passa ensuite, resta à jamais gravé dans la mémoire des deux enfants.
Claire qui se retournait, ayant entendu Noémie, et l'un des démons aux cheveux noirs et à l'armure blanche profita de cet instant d'inattention pour lui enfoncer son arme jusqu'à la garde dans son ventre. Le visage de Claire terrifié, crachant du sang, et ses vêtements puis sa cape s'immaculer de la même couleur rouge qu'était au sol. Le cri et les larmes de Noémie qui se mêlaient, le regard machiavélique et satisfait du démon, puis la colère, la rage et la haine de Gabriel qui l'envahirent.
Le garçon fonça dans une poussé d'adrénaline vers les deux démons, dégaina, et une bourrasque projeta a quelques mètres plus loin au sol celui qui avait tué Claire. Le garçon sauta, son sabre dans les deux mains, et possédé par la rage, réserva le même sort que le démon avait fait à la Tengoku. Il lui transperça le ventre, la haine dans les yeux. Mais il ne vit pas l'autre jeune démon, des larmes de rage lui aussi dans ses yeux ardoises, derrière lui, près à le trancher en deux. Et Léa arriva juste à temps, donna un coup de sabre sur celui du démon, pour pouvoir le dévier et le faire voler à plusieurs mètres. Celui-ci s'enfonça lame la première dans la neige après plusieurs tours sur lui même dans les airs. Alors que Gabriel et Léa s'éloignaient en reculant de plusieurs coups d'ailes du démon, celui-ci s'approchait de son camarade au sol. Il le prit dans ses bras :
- Père...
Sous ses yeux ardoises coulaient des larmes de haine et de désespoir, il chuchota :
- Je vous vengerai... J'en fait la promesse...
Les deux Hogo restèrent là, sans rien faire, alors que le démon se vidait de son sang sous leurs yeux, et ceux de son propre fils. Et alors qu'ils le croyaient mort, celui-ci ouvrit les yeux pour murmurer à son garçon :
- Ôdā... Deviens puissant... Et tue ses maudits anges...
Le fameux Ôdā colla son oreille à la bouche de son père, et il lui dit quelque chose que seul lui entendit. Le démon se figea à ses paroles, puis essuya ses larmes et une expression de détermination de dessina sur son visage.
- Vous n'attendez rien pour attendre les anges. Fit-il en se relevant, portant le cadavre de son père sur son dos. J'aurai ma vengeance, et elle sera impitoyable.
Un autre démon aux cheveux noirs qu'était en train de combattre Léa quelques minutes plus tôt se téléporta près de lui :
- Qu'est-ce qu'on fait ?... Presque tout le monde est mort...
Lui aussi était exténué des combats, il transpirait et haletait.
- Aide moi à porter mon père, Tobias, nous partons. Il faut que j'incinère mon père.
- Et les autres ?
- On ne peut plus rien faire pour eux malheureusement.
Les démons avaient tourné leur têtes vers leurs compagnons au sol, et Gabriel remarqua les yeux orangés et fatigués du certain "Tobias".
- Attendez !
Noémie les avaient rejoint, ses yeux rouges après les larmes versées. Gabriel et Léa se retournèrent vers elle, et les démons la regardèrent.
- Des yeux améthystes... Tu es une Tengoku toi aussi. Fit celui aux prunelles grises.
Noémie, bien que plus jeune, le regarda dans le plus profond des yeux, le regard impénétrable et déterminé :
- Vous avez tué ma mère, ma vengeance et celle de mon clan sera terrible. Je jure sur ma descendance que vous payerai pour avoir versé du sang royale sur le sol de nos protecteurs. Je te tuerai de mes mains, sois-en sûr, démon.
Elle avait prononcé le dernier mot avec une telle haine, que cela n'aurai eut aucuns doutes qu'elle mettrai sa menace à exécution.
- Grandi déjà un peu veux-tu, et après tu pourras peut-être venir m'affronter. Lui répondit-il d'une voix calme, mais qui se voulais hautaine.
Lui Gabriel, bouillait littéralement. Comment osait-il parler à une Tengoku, qui plus est, sa meilleure amie, membre de la branche principale, et futur chef de son clan ? Et surtout, en sa présence.
- Vous aussi vous avez encore beaucoup à apprendre. Déclara Léa. Et vous ferez mieux de partir avant que l'un de nous deux vous tue pour avoir parlé sur ce ton à un membre de la famille royale. Elle montra du menton Gabriel qui serrait à s'en blanchir les jointure des doigts son sabre.
Ôdā hocha la tête, puis regarda Noémie :
- Je t'attendrai, Noémie Tengoku...
Et les deux démons se téléportèrent, laissant les trois anges stupéfaits. Comment avait-il su le nom de la jeune Tengoku, alors qu'il n'avait jamais été prononcé ? Mais ils revinrent à la réalité, et Noémie accouru vers sa mère. Elle la prit dans ses mains, comme l'avait fait le démon avec son père quelques instants plus tôt.
- Maman...
Mais sa mère s'était déjà éteinte, et sur son visage se voyait une expression désolée. Son sang tachait définitivement sa magnifique cape blanche, et les mains de sa fille avec. Les larmes avaient repris et coulaient abondamment sur ses joues.
- Maman... Tout est ma faute... Si seulement j'aurai su... Je t'en pris, pardonne moi...
Gabriel s'approcha d'elle, se posta dans son dos sans un mot, et la serra dans ses bras. Elle s'en rendit compte, et se retourna vers lui pour exploser en sanglots dans ses bras. Il ne dit rien, et Léa s'approcha d'eux à son tour pour les serrer dans ses bras. Et elle porta Claire, malgré le poids qu'elle devait peser avec sa cape. La chef aussi pleurait en silence, et serra les dents de rage :
- J'ai failli a mon devoir Claire... J'aurai du te protéger, mon amie, pour tout ce que tu as fait pour moi... Quelle Hogo, je suis pitoyable...
Un rayon de lumière filtra entre tous les nuages blancs, pour arriver sur le groupe d'anges. Noémie s'en rendit compte, et leva la tête vers le ciel.
La lumière, la force de l'amour, c'est ce que sa mère lui avait légué avant de mourir. Et elle devait en être fière, ne surtout pas sombrer dans ses ténèbres à elle.
- J'irai l'enterrer au village. Déclara Léa, la voix à moitié cassée. Rentrer à la résidence, je porterai chaque corps. Et ne protestez pas.
Ils n'étaient pas trop en position de protester de toute façon, et ils n'avaient pas envie de le faire. C'est alors main dans la main qu'ils s'enfoncèrent une nouvelle fois dans la forêt, le cœur complètement brisé.
- Le Lendemain -
Tout les corps avaient été enterrés, et chaque Hogo portait des vêtements gris, couleur de la tristesse et de la culpabilité. Même Gabriel avait trouvé une écharpe et un pull gris. Un ange s'approcha d'une petite stèle grise incrusté d'améthyste, et grava dessus le nom :
" Claire Tengoku "
Noémie avait elle aussi mis des vêtements gris, et seule sa cape violette tranchait avec les couleurs mornes de la foule et la clarté de la neige. Dans les bras de Gabriel, elle pleurait en silence comme les autres. Léa était derrière eux, et sur son visage se voyait le regret et la culpabilité. Elle avait envoyé la vielle, tard dans la nuit un faucon pour Mikkusu, et demander à des membres de la famille royale de venir récupérer Noémie. Hors de qustion qu'elle reparte sur les routes seule. Mais Léa ne pouvait pas quitter le village, ne serai-ce qu'une journée. Il y avait eut trop de morts pour rien, et même les enfants qu'étaient partis dans la zone n'avaient pas survécu.
Quelques jours plus tard, ce fut la tante maternelle de Noémie, les cheveux blonds platine et les yeux améthyste, avec son père, les cheveux châtains et lui aussi les yeux améthyste qu'étaient venus la chercher. La petite Tengoku s'était jetée dans les bras de son père, qui était tout aussi triste qu'elle. Il avait perdu sa femme, et jamais il ne pourrait en avoir d'autre. L'unique lien d'amour qu'il avait créé était pour Claire et sa fille.
Noémie eut énormément de mal à quitter le village, implorant son père de rester auprès de sa mère. Mais elle ne pouvait pas, ils ne pouvaient pas. Sa place était à Mikkusu. Et ce fut dans les larmes qu'elle quitta Gabriel et Léa. Celui-ci lui avait promis que pendant les belles saisons, il mettrait des fleurs sur la tombe de sa mère, et qu'il la nettoierai le plus souvent possible. Et alors que les Tengoku s'éloignaient dans la forêt, Noémie tenant la main de son père et de sa tante, Léa demanda à Gabriel qu'était à côté d'elle :
- Gabriel. Voudrai-tu être mon disciple ? Nous avons des proches à venger.
Il n'en croyait pas ses oreilles. Réellement ? Être le disciple du chef de son clan était un honneur, et il accepta sans hésiter.
A partir de ce moment, Gabriel vécu chez Léa. Il s'entraîna tous les jours, Léa l'accompagnant. Il allait aussi parfois dans sa vielle cabane qu'il avait autrefois habité, et il l'entretenait quand il en avait le temps. Il partait chaque semaine, voir chaque jour, poser une ou deux fleurs sur la tombe de Claire, avec Léa à ses côtés. Il se jura de plutôt mourir que de laisser Noémie entre les mains de démons. Noémie quant à elle, dû tant bien que de mal vivre sans sa mère. Sa tante pris la place de chef de clan le temps qu'elle grandisse. Elle apprit avec elle le métier que sa mère occupait par le passé, songeant à la venger. Son père, lui, essayait d'être là quand il le pouvait, mais à cause des nombreux conflits avec les Chikyu, il était rarement là, toujours dans les Montagnes éternelles du Nord. Ôdā et Tobias, eux, étaient rentrés à Kasai, leur ville natale. le jeune Ôdā préparait son plan pour venger la mort de son père, surtout avec les informations que celui-ci lui avait soufflé avant de mourir. Tobias fit une carrière politique, et devint le chef de son clan bien assez tôt. Il eut un fils bien plus tard... Du nom de Yakimasu, en l'honneur du feu de la vengeance qui brûlerai dans le futur.
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Biiiien !
Apres ce trèèès long bonus, il faut le dire (presque 6000 mots!), pouvez vous me donner vos impressions et un avis ? ^^
Claire est morte... Et les engrenages du destin se mettent en marche.
Qu'est qu'à dit ce démon mort ?... Une révélation importante pour la suite ?
Pas trop de romantisme dans celui-ci, je l'avoue, mais des informations importantes. Peut-être en y'aura t'il dans le prochain ?
Merci de mettre un commentaire et un vote, ça fait toujours plaisir :)
1 an déjà que j'écris😌... Et ça risque pas de se terminer... 😉
Biz 😘
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