30 - Rêverie
Étendue sur son lit les bras derrière la tête, Nanaka regardait fixement le plafond sans le voir. Aussitôt après avoir accepté la proposition de Sano, elle avait pu quitter son bureau, libre de ses mouvements. Kakucho avait disparu et, dans les couloirs, personne n'avait essayé de l'arrêter. Même Kokonoi qu'elle avait croisé en chemin n'avait pas fait un geste. Il s'était contenté de la regarder d'un air mauvais.
Il n'aime pas le fait que je sois là, personne n'aime ça. Ça se comprend, j'ai ouvertement dit que j'allais tuer leur boss.
Elle se laissa rouler sur le côté, les yeux toujours perdus dans le vide.
C'est une chance inespérée, se dit-elle les poings serrés. Je dois réfléchir au meilleur moyen de le tuer sans louper mon coup ! Je dois étudier ses habitudes, ses déplacements, ses points faibles... Et tout ce que j'ai à faire en attendant, c'est de nettoyer la ville de ses pourritures !
Nanaka se rendait bien compte qu'en faisant cela, elle dégageait le terrain pour le Bonten et participait à l'expansion de l'organisation.
Oui, mais une fois le Bonten au sommet, il ne restera plus que Sano à tuer ! Je n'aurais plus besoin de courir après tous les malfrats de la ville puisqu'il tiendra la pègre dans sa main ! C'est tout bénéfice pour moi aussi !
Une chose quand même la dérangeait.
Ça n'a pas l'air de l'inquiéter. En fait, on dirait même que ça l'amuse.
Elle se remit sur le dos, pensive.
Ce type est fou, voilà tout. Ça m'arrange, je ne vais pas m'en plaindre.
Nanaka se redressa. Elle se leva, gagna la salle de bain et, une fois devant le miroir, elle se pencha vers son reflet.
– Qu'est-ce que tu en penses ? Dit-elle à haute voix. Il est fou, non ?
– Oui, complètement, répondit l'autre. Et ça fait bien notre affaire.
Nanaka sourit.
C'est vrai... Se dit-elle.
Finalement elle abandonna sa chambre et sortit dans le couloir.
L'organisation occupait deux étages de la tour à elle toute seule – le trente-septième et le trente-huitième – mais seul le trente-huitième était accessible de l'extérieur, pour se rendre à l'étage en dessous, il fallait emprunter un des escaliers qui se trouvait à chaque extrémité des couloirs.
Il y a sûrement un autre moyen de descendre, se dit-elle en parcourant les lieux, peut-être au niveau des appartements de Sano, mais je ne le connais pas.
Le trente-huitième était ouvert aux membres du clan, mais le trente-septième, lui, était réservé aux cadres. Salle de sport, bar, home cinéma...Tout y était prévu pour se détendre.
Ils ne se refusent rien.
Les pas de Nanaka la portèrent jusqu'à la salle de sport, seul endroit qu'elle connaissait, et, en arrivant à proximité, elle entendit des voix.
– Tiens, dit Ran Haitani en la voyant entrer. Mais on dirait le petit chat qui s'est fait rogner les crocs par le boss.
Les nouvelles vont vite dans le coin, se dit-elle.
Rindō et Sanzu se tournèrent vers la porte en l'entendant et Nanaka fit quelques pas à l'intérieur.
Tous les trois étaient en tenue de sport, Sanzu avait une serviette jetée sur l'épaule et les Haitani ruisselaient de sueur.
Jusqu'à présent, Nanaka n'avait jamais croisé personne en venant ici, mais elle se doutait bien que son chien de garde ne l'y conduisait que lorsqu'elle ne risquait pas de gêner qui que ce soit.
Sanzu s'écarta pour aller prendre sa bouteille d'eau et il but à longs traits sans dire un mot tandis que Ran passait les doigts dans ses cheveux humides avant de venir vers elle.
– Qu'est-ce qui t'amène dans le coin ? Dit-il. Tu as décidé de me faire ton show ? Ou bien alors tu veux m'offrir une revanche ?
Nanaka réfléchit.
– Pourquoi pas ? Dit-elle enfin.
L'aîné des Haitani la regarda, surpris.
– Vraiment ? Dit-il.
– Oui, dit-elle, j'ai besoin de m'exercer et si tu es volontaire je ne vois pas de raison de refuser.
Ran lui adressa un de ses sourires carnassiers. Nanaka ne le remarqua pas. Elle balaya la salle du regard. Il y avait ici tout ce dont on avait besoin pour s'entraîner, mais elle avait bien compris que ça n'était pas de cette façon qu'elle allait avoir la peau de Sano. Toutefois, reprendre sérieusement l'exercice ne lui ferait pas de mal.
Surtout s'il m'envoie éliminer un client compliqué, se dit-elle.
Sanzu reboucha sa bouteille et il sortit sans les regarder.
Nanaka le suivit un instant des yeux.
– C'est quoi son problème ? Demanda-t-elle.
Rindō les avait rejoint, son frère et elle.
– Va savoir, dit-il. C'est Sanzu.
Parvenu dans sa chambre, Sanzu jeta sa serviette par terre et il donna un coup de poing dans le mur.
– Merde ! MERDE ! Cria-t-il. Mais qu'est-ce que je fous putain ? Pourquoi je prends la fuite devant une pute ? C'est pas moi ça !
Il arpenta un instant la pièce de long en large avant de se laisser tomber sur son canapé. Les yeux fermés, sa main alla soulever l'élastique de son pantalon et il sortit son membre de son boxer. Ses doigts esquissèrent des mouvements le long de sa verge et son pouce passa sur le gland, lui tirant un frisson. Dès les premières secondes, il put la voir s'approcher à quatre pattes, derrière ses paupières closes.
– Oui ma belle Angel, viens... Dit-il. Je sais que t'en as envie...
Elle leva le visage vers lui, sourit et lorsqu'elle se passa la langue sur les lèvres d'un air gourmand, le souffle de Sanzu se raccourcit. Elle portait une perruque rose. Il avait toujours aimé quand elle la mettait, c'était comme une sorte de jeu entre eux. Une forme de complicité tacite.
Elle se hissa entre ses cuisses et, sans le quitter des yeux, commença à caresser son membre de sa langue chaude et humide.
– Oui... Gémit-il.
Quand elle le prit enfin en bouche, Sanzu se raidit.
– Putain tu le fais bien...
Il pouvait presque sentir son corps contre le sien. Les va-et-vient de sa main se firent plus rapides et Angel accéléra ses mouvements derrière ses paupières. Quand il éjacula un spasme le traversa et il arqua le dos.
– Oui ! Putain ! Oui !
L'image d'Angel se redressa en se léchant le coin des lèvres et elle sourit à nouveau.
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