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Ma mère avait débarqué comme une furie dans ma chambre d'hôpital pendant que l'infirmière me donnait les dernières recommendations pour la sortie ainsi que le rendez vous pour les points de suture.
Elle était à peu près sobre.
Pour une fois.
-Qu'est ce que tu fais la ? Lui ai-je demandé.
-On y va, j'ai signé les papiers de sortie. Et il te faut bien quelqu'un pour te ramener de toute façon, tu peux pas rentrer tout seul.
Aucun mot sur mon acte ni sur le pourquoi du comment je m'étais retrouvé ici.
Je n'ai pas osé lui dire que Samael venait me chercher. Ma mère a toujours été très conservatrice et fermée. Vaut mieux juste ne pas la contrarier dans des moments délicats comme celui là.
Je l'ai observé quelques secondes. Elle n'avait pas changé. Le même collier recouvert de rouille que mon père lui avait offerte, le même chemisier que mon père lui avait trouvé dans une brocante et son sac à main violet pastel.
J'ai haussé les épaules et je l'ai suivie, emportant avec moi mes vêtements que je portais ce jour là, emballés dans un grand sachet congélation. J'ai tiré nerveusement sur les manches trop courtes du pull que les infirmières m'avaient donné. Mes jambes tremblaient encore un peu et la fatigue se faisait ressentir.
L'hôpital étant à une vingtaine de minutes de chez moi, je ne mis pas longtemps à m'endormir, la tête appuyée contre la vitre de la voiture de ma mère.
Grossière erreur.
Je me suis fait réveiller par ma mère qui m'a sorti de force hors de la voiture.
J'ai frotté mes yeux endoloris et j'ai réalisé où on se trouvait.
« Clinique psychiatrique du trèfle, secteur Fermé »
La panique se mit à déférler dans mes veines et je n'ai eu qu'une envie ; m'enfuir loin, très loin.
Ma mère m'a fermement tiré alors que je commençais à me débattre.
-Maman ! Qu'est ce qui te prends, laisse moi !! Je veux pas y aller !!!
J'avais beau hurler comme un possédé, ma mère tenait bon. Arrivés au abord de la clinique, les infirmiers en blouse blanche s'y tenant ont cru à une crise psychotique et se sont précipité vers moi pour me faire une contention et m'injecter un calmant.
Je criais tout ce que je pouvais, me débattant, appelant ma mère à l'aide.
J'ai senti l'aiguille se planter dans mon bras et j'ai compris que c'était peine perdue.
J'ai tourné la tête vers ma mère, en larmes sur le trottoir et j'lui ai crié ces derniers mots,
-Me laisse pas mourir ici comme papa !!!
Avant que l'injection fasse effet et que je m'endorme profondément.
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