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-Bordel Saturn répond !

J'étais là, comme un con à sonner frénétiquement devant l'appart de Saturn.

Deux semaines qu'il ne me répondait pas au téléphone, rien, silence radio.

-Saturn !

J'hurlais dans la rue. Je n'étais pas venu à son appart, pensant qu'il voulait être seul, putain qu'est ce que j'avais été con !

C'est son voisin qui m'a répondu depuis la fenêtre du 1ème étage.

-C'est pas bientôt fini ce boucan !

J'ai relevé la tête et j'ai crié.

-Ta gueule toi ! Je cherche Saturn !

Il s'est tu, a hésite un moment et m'a dit ces mots glaçants.

-Une ambulance est venue l'autre jour, va voir à l'hôpital.

Je me suis figé. Mon corps s'est mis à trembler.

Bordel de merde.

J'l'ai à peine remercié et je me suis mis à courir. J'ai couru sans m'arrêter, mes poumons me brûlaient mais je m'en foutait. Y avais que Saturn, ses cheveux bleu, ses mains, sa voix, sa peau qui me hantaient.

Jsuis arrivé à l'accueil de l'hôpital, le souffle court, les mains tremblantes. La dame à son bureau était occupé à son téléphone. Elle ne m'a pas répondu quand je l'ai appelé. J'ai fini par m'énerver.

-Bordel où il est Saturn !

Les gens qui attendaient ont sursauté et m'ont lancé des regards noirs. J'étais juste un ptit punk paumé et amoureux entre ces murs blancs qui puaient le désinfectant.

Une gentille infirmière m'a donné le nom de sa chambre. Saturn c'est pas commun comme nom.

En slalomant entre les couloirs vides jme suis dis que je connaissais rien dla vie de Saturn. Est ce que y'allais avoir ces parents dans la chambre ? Qu'est ce qu'il lui était arrivé ? Pourquoi était il en costard le jour où je l'ai trouvé sur la rambarde de l'autoroute ?

J'étais débile. Débile de penser que j'avais pu le guérir de ses maux.

J'ai ouvert la porte et jlai vu. Son ptit corps perdu dans les draps blancs, rattaché aux machines qui faisaient un bruit infernal. Ça sentait la mort.

J'ai senti mes jambes se dérober sous moi.

Jme suis approché en tremblant et j'ai pris sa main. Elle était glacée. Je l'ai cru mort.

Les larmes ont roulés sur mes joues.

Mon étoile. Saturn.

-Saturn s'il te plaît, ouvre les yeux. S'il te plaît mon étoile, brille encore un peu avec moi. Jveux pas que je t'éteigne. Pas maintenant je t'en supplie. J'ai peur que tu m'échappe, que tu glisse entre mes doigts. Mais jvais être quoi sans toi ? Jvais redevenir le punk paumé qui fume des joints seul sur le toit ? Mais jveux pas de ça putain. Je t'aime bordel. Tu peux pas savoir à quel point. J'ai jamais autant aimé que toi. Si il le faut que je sauverait encore mille fois. Mais s'il te plaît ne me laisse pas j'ai besoin de toi..

Jpleurait comme un enfant, désespéré, seul.

Puis sa main a bougé dans la mienne, ses yeux étaient ouvert et ses joues trempées. Il fixait le plafond en silence.

J'ai plongé la main dans mon sac et j'ai sorti une salade, fraîche et verte. Je lui ai tendu.

-Yavais pas de fleurs à la supérette et les salades étaient en promos.

Jpleurait encore. Il m'a regardé.

Il m'a tiré vers lui et il m'a embrassé.

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