18


Plus les jours passaient, plus je me suis mis à me sentir mal. Vide.

Je culpabilisais de faire du mal à samaël, d'être triste à ses côtés alors qu'il faisait tout pour me redonner le sourire.

Je me sentais comme un putain d'égoïste, à refuser l'bonheur et la douceur.

Je me sentais envahit par mes pensées sombres, engloutis par le vide.

Je luttais contre moi même, nageant à contre courant.

Ma mère m'avait appelé, n'oubliant pas de me dire que j'avais raté ma vie en arrêtant mes études et en quittant la maison. Elle avait bu. Encore.

Sa voix hurlait à travers le téléphone.

"T'es le seul responsable de la mort de ton père. C'est toi qui aurait du mourir à sa place"

Ça a été de trop.

J'ai toujours senti que je ne méritait pas de vivre, de ressentir, d'éprouver du désir.

Je me haissais. Si fort.

J'ai essayé. Essayé d'être heureux, d'enfouir ce que j'étais, être quelqu'un d'autre pour samaël.

Mais j'étais à bout. A bout de faire semblant, de porter un masque.

Je suis épuisé.

Je me suis assis dans la baignoire vide. Les pensées tournaient et hurlaient dans ma tête. Je voulais juste que tout s'arrête. Que la douleur cesse.

Je me suis regardé dans le miroir, mes cernes, mes yeux sans lumières. Je me suis détesté.

J'ai frappé le miroir.
Fort.
Jusqu'à qu'il se brise et que mes phalanges saignent.

Je me suis mis à pleurer, seul comme un con. J'en avais assez.

Assez de moi.

J'ai ouvert tout les tiroirs et vidé mes boîtes d'antidépresseurs sur le rebord du lavabo. Je les ai découpé en petits morceaux. On aurait dit des bonbons, si blancs, si innocents.

Je les ai tous avalé. Je sentais le goût métallique glisser dans ma gorge.

Mais ça allait pas assez vite.

J'ai pris le rasoir et j'ai fais sauté la languette de protection. La lame a volé en l'air et est retombé dans la baignoire.

J'ai allumé l'eau. Très froide. Et je me suis mis dedans ton habillé.

J'ai posé la lame sur mon avant bras. Je l'ai faite dansé sur ma peau blanchâtre. La chair s'ouvrait si facilement, s'en étais jouissif. L'eau du bain s'est rapidement teintée de rouge.

Je me suis mis a rire.

Ma vision commençait à s'obscurcir. Mon téléphone sonnait mais j'avais plus la force de bouger.

J'ai pensé à samaël et je me suis mis à pleurer. Cette fois il ne me sauverait pas.

C'était fini. Enfin.

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