Chapitre 6 : Douce France...

Deux jours après cet événement, Sherlock, Serena, Mary et John étaient de nouveau au 221B Baker Street, en train de réfléchir sur le mystérieux message que leur a laissé Arsène. 

"Qu'est-ce qui peut bien pousser Lupin à nous demander de l'aide ? D'après ton frère, il faut avoir de quoi lui mettre de la pression !" demanda John.

"C'est une bonne très question, John, mais je dois reconnaître ma défaite : je n'ai aucune idée sur ce sujet !" soupira la profiler.

"Je ne serais pas dans l'erreur en affirmant que les personnes qui ont attaqué Ciaran et qui ont mis cette fameuse pression sur Lupin sont assez puissants !" répondit Sherlock.

"C'est sûr ! Mais j'aimerais bien savoir ce qui se trame derrière ces vols..." marmonna Mary qui lisait un article de journal.

Au même instant, Mrs Hudson fit son apparition.

"Sherlock, vous avez de la visite !"

"Si c'est mon frère, Mrs Hudson, dites lui d'aller au diable !"

"Sherlock, t'es gonflé !" s'offusqua Watson.

"Non, Sherlock, ce n'est pas Mycroft !" lui répondit sa logeuse en laissant passer Jim, Sebastian et Ciaran.

"C'est toujours ça de pris... Que nous vaut cette visite ?"

"Je suis venu t'apporter des informations, mon cher détective." répondit le criminel consultant.

"Quelles informations ?"

"Le genre qui ferait pâlir d'envie ton frère. Selon mes informateurs, Lupin se serait déjà barré hors du pays !"

"Hein ? Comment ça se fait ?" demanda l'épouse de John.

"Disons qu'un comité d'accueil assez bizarre s'est chargé de le faire évacuer !"

"Et tu n'as pas prévenu Lestrade ?" demana Serena.

"Certainement pas ! Le jour où tu me verras demander de l'aide aux flics, il neigera violet et il grêlera des gnocchis !"

"Original comme façon de voir ! Mais si vous en veniez au fait..." demanda John.

"Selon notre espion, les hommes qui ont exfiltré Lupin hors du pays avaient tous un tatouage au niveau du cou ! A mon avis, c'est soit un gang, soit une secte !" expliqua Sebastian.

"En gros, il s'est fichu dans un sacré pétrin !" résuma Ciaran.

"C'est le moins qu'on puisse dire !" déclara Zachary qui fit son entrée... par la fenêtre.

"Vous le faites exprès ou quoi ? Je vous ai déjà dit d'utiliser la porte !" s'énerva John.

"Désolé, Docteur Watson, mais je n'aime pas faire comme tout le monde !"

"C'est bien ce qu'on voit ! Mais à part cette entrée remarquée, est-ce que tu aurais des choses à nous dire ?" demanda Serena.

"A part que Lupin a réussi à quitter le pays, non. Par contre, j'ai une petite idée sur ce qui se trame... Selon certains "collègues" cambrioleurs, plusieurs pays ont vu leurs dossiers confidentiels se volatiliser de la sorte. Quelque chose qui tend à montrer qu'on met la main dans un engrenage plus grand qu'on ne le croit..."

"D'accord, mais dans ce cas, qu'est-ce qu'on fait ?" demanda Mary.

C'est à cet instant que Ciaran sortit des billets d'avion du revers de sa veste.

"Justement, on a pensé qu'il était temps de chercher par nous-même... et on s'est dit qu'un petit voyage en France pourrait nous être utile ! Bien sûr, vous êtes du voyage !"

"Oh oui ! J'ai toujours rêvé d'aller en France !" s'exclama Serena, enthousiaste.

"Et... vous avez une idée précise de notre destination ?" demanda Sherlock, curieux.

"Bien sûr : on va à Etretat ! La ville d'origine de notre crétin de grenouilleau !" lui répondit Jim.

"Pourquoi là ?" demanda John.

"Parce qu'en apprenant plus sur lui, on pourrait comprendre ce qui le motive à voler toutes ces pièces compromettantes !" conclut la profiler.

"Au moins une qui suit !" plaisanta Mary.

"Dans ce cas, il est temps de faire nos valises : direction la France !" s'exclama le détective.


Quelques heures plus tard...

Le voyage dans le jet privé de Jim avait l'avantage d'être rapide : à peine une heure de vol pour atterir à Orly avant de prendre une voiture louée pour se diriger vers la ville d'Etretat. C'est ainsi que Sherlock, Serena, John, Jim, Sebastian, Zachary et Ciaran firent la route jusqu'en Normandie - Mary préférant rester à Londres pour les tenir informés.

Arrivant à Etretat, le petit groupe fut frappé par le charme de la région maritime et la ville balnéaire elle-même : Lupin avait dû avoir beaucoup de chances pour grandir dans un environnement aussi beau...

"Et bien, nous y voilà ! Maintenant, il s'agit d'en savoir plus sur Arsène !" déclara John.

"Encore faudrait-il savoir où habite-il, exactement" ronchonna Jim.

"On peut toujours demander à la mairie." proposa Ciaran.

"Vas-y, Google Trad ! Montre-nous tes talents !" sourit Sherlock.

"J'ose espérer que tu n'as pas surnommé mon frère Google Trad !"

"Et bien si !"

"Ah non, vous n'allez pas vous étriper !" s'énerva Sebastian.

"Ne t'en fais pas pour eux. Je vais t'accompagner, Ciaran !" proposa Serena.

Tandis que les deux polyglottes se rendaient à l'hôtel de ville, les autres attendirent patiemment devant l'entrée. 

Quelques minutes plus tard, le duo revint avec une bonne nouvelle :

"Bonne nouvelle ! Selon l'annuaire, la famille Lupin aurait un domicile à vingt minutes d'ici en voiture ! Alors, on y va ?" demanda Ciaran.

"Faut pas me le dire deux fois ! En route ! Et non, Jim, je ne te donnerais pas les clés !" déclara Sebastian.

"Et pourquoi pas ?" ronchonna l'intéressé.

"Parce qu'en dehors des routes anglaises, tu es un danger public sur la route !" lui répondit Sherlock, goguenard.

"Qu'est-ce que t'en sais ? T'as même pas le permis !" lui rétorqua le criminel consultant.

"Si, mais il a la flemme d'acheter une voiture !" soupira John.

Quelques minutes plus tard, le petit groupe faisait route vers leur destination, curieux de voir ce qu'ils allaient apprendre sur leur adversaire. Pendant que Sebastian conduisait, Serena était assis à ses côtés sur le siège passager avant, et les cinq autres se partagaient la place à l'arrière, John, Zachary et Ciaran ayant pris soin de séparer Sherlock et Jim afin d'éviter un meurtre.

La route se passa correctement et ils arrivèrent à Fécamp où ils cherchèrent la maison de Lupin. Lorsqu'ils se trouvèrent devant le portail, ils eurent le souffle coupé... et il y avait de quoi !

"Une petite minute... Il habite vraiment là-dedans ? Mais il est riche comme Crésus, ce type !" s'exclama Sebastian.

"Ouais, mais j'ai plus de sous que lui !" rétorqua Moriarty, vexé.

"Espèce d'immature !" grommela Zachary.

Garant la voiture dans l'allée, nos enquêteurs s'avançèrent vers le perron et John frappa doucement à la porte. Pas de réponse...

"Il n'y a personne ou quoi ?" demanda le médecin.

"Tu n'as peut-être pas frappé assez fort... Recommence !" suggéra Serena.

Aussitôt, Watson s'exécuta et quelques secondes après, la porte s'ouvrit sur une femme, à peu près la cinquantaine, habillée d'un uniforme de domestique et les cheveux poivre ramenés en un chignon.

"Vous désirez ?"

"Bonjour madame, nous voulions savoir si un certain M. Lupin habitait ici et nous aimerions lui poser quelques questions !"

Le regard quelque peu hésitant de la domestique leur fit comprendre qu'elle avait quelque chose à cacher...

"Non, désolée, il n'y a pas de M.Lupin ici. Seule Mme Lupin habite ici... Passez une bonne journée !"

Mais alors qu'elle refermait la porte, le pied de Zachary vint la bloquer.

"Navré de devoir insister, mais il me semble que vous ne nous dites pas tout... Alors, désolé à l'avance, mais nous allons entrer !"

Sur ces mots, il poussa doucement la femme sur le côté et laissa passer le reste du groupe qui jeta un regard admiratif devant le décor somptueux de la maison.

"Mazette ! Il a grandi chez les riches, ce garçon !" s'exclama John.

"Je ne comprends pas... Pourquoi un garçon qui a grandi dans un milieu aisé se mettrait à cambrioler ? Tout ça n'a pas de sens..." marmonna Ciaran.

"Demande à ton frère : il a beau être riche, ça ne l'empêche pas de tuer ou de mettre le bazar !" ironisa Sherlock.

"Mais est-ce que ton avis nous intéresse ? Non ! Alors, la ferme !"

"Ou vous la bouclez, ou je pète la nuque !" menaça Sebastian.

Serena se tourna vers la domestique qui s'était laissé tomber sur une chaise, le regard dans le vide et murmurant des choses incompréhensibles. S'approchant d'elle, la profiler demanda doucement :

"Comment vous nommez-vous ?"

"Victoire. Victoire Bélanger..."

"Très bien, Victoire. Je me nomme..."

"Je sais qui vous êtes, Mademoiselle Serena Huxley... Monsieur Lupin m'a déjà parlé de vous..."

"Ah ! Donc, il est déjà venu ici !" s'exclama Jim.

"Non ! Enfin... Il m'a parlé de vous au téléphone..."

"Dites moi, depuis combien de temps travaillez-vous pour la famille Lupin ?" demanda Ciaran.

"Presque 32 ans. J'ai été embauchée pour être la nourrice d'Arsène quand il n'était qu'un bébé..."

La femme esquissa un sourire.

"Si vous l'aviez connu enfant, vous auriez remarqué à quel point c'était un adorable petit garçon, toujours souriant..."

Le regard de Zachary se reporta sur quelques cadres photos qui trônaient sur le manteau de la cheminée. L'une d'elles attira son attention : sur les bords de la falaise d'Etretat, un couple et leur petit garçon souriaient à l'objectif.

"Excusez-moi, pourriez-vous me dire qui sont ces personnes ?"

"Oh, ce sont les parents d'Arsène : Théophile et Henriette Lupin. Des gens très bien..."

"Ouais, mais qui ont raté l'éducation du fiston !" ironisa Moriarty.

Serena lui jeta un regard noir avant de reporter son attention vers Victoire :

"Dites-moi : où se trouve les parents d'Arsène ?"

"Ils ne sont pas ici..."

"Comment ça ?" demanda Sherlock.

"Monsieur est mort quand Arsène n'avait que 11 ans... Et madame... Oh seigneur !"

"Quoi donc ?"

"Elle a disparu depuis trois jours... J'ai peur qu'il ne lui soit arrivé quelque chose !"

"Et vous n'avez pas prévenu la police ?"

"Je ne peux pas... J'ai reçu ceci pour m'en dissuader !"

Elle sortit de la poche de son tablier une lettre pliée en quatre et la tendit à Serena qui la lut à voix haute. Tous comprirent alors pourquoi la pauvre femme ne pouvait rien dire...

Si vous tenez à votre employeuse autant qu'Arsène tient à sa génitrice, je vous conseille vivement de ne rien dire aux autorités. 

Lupin n'a qu'à obéir à mes instructions et tout se passera pour le mieux.

N'oubliez pas : même si vous ne le voyez pas, je garde toujours un oeil sur vous.

                                                                                   C.

"D'accord, je comprends mieux..." murmura Serena.

"Qui est ce C ?" demanda Zachary.

"Aucune idée... Mais il en veut énormément à Monsieur Arsène !"

"Attendez... Il y a un point que je n'ai pas éclairci !"

"Lequel ?"

"Pourquoi Arsène est-il devenu cambrioleur ?"

"Croyez bien qu'il ne l'est pas devenu par plaisir... Il voulait trouver des réponses sur la mort de son père !"

"Pourquoi ? Je sais que c'est tragique de perdre son père à son âge..." commença John.

"A moins que cette mort soit brutale..." suggéra Sherlock.

"Vous pouvez le dire, Monsieur Holmes. Monsieur Théophile Lupin a été arraché à l'amour des siens de la manière la plus épouvantable qui soit... On l'a assassiné !"

A ces mots, le petit groupe se regarda avec stupeur : cette histoire devenait de plus en plus étrange !

Dans quel cercle infernal était tombé le roi des cambrioleurs ?


Voilà pour ce nouveau chapitre : j'espère qu'il vous aura plu !

Merci à tous pour votre fidélité et à bientôt !

Bisous ! 😘🥰😍💖

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top