Chapitre 5 : Suivre la voie
La semaine qui suivit le plan raté de Lestrade fut des plus compliquées pour notre groupe d'enquêteurs qui ne voyaient pas comment faire pour remettre la main sur Arsène Lupin qui s'était évaporé dans la nature après son cambriolage.
"Ce mec est incroyable : il arrive à se fondre dans le décor sans se faire pincer ! Son animal totem est le caméléon ou quoi ?" s'énerva Jim.
"Du calme, Jim ! Ciaran est parti chercher auprès de tes contacts pour voir si il n'y aurait pas du nouveau au sujet de Lupin !" lui rappela Sebastian.
"Il n'empêche que maintenant, on va être obligé d'attendre son prochain coup avant d'avoir une nouvelle piste !" soupira Lestrade.
"Autrement dit pour vous, la possibilité pour vous de rattraper votre échec, Greg !"
"Sherlock, ne sois pas vache !" le sermonna Serena.
"C'est vrai, un peu d'indulgence ne serait pas de trop !" renchérit John.
Au même instant, la fenêtre s'ouvrit et Zachary fit son entrée.
"Bonjour, la compagnie !"
"Franchement, Zachary : vous ne pouvez pas passer par la porte comme tout le monde ?" s'énerva Greg.
"Désolé : déformation professionnelle !" sourit le cambrioleur.
"Alors, Zachary, des nouvelles ?"
"Rien de bien concret, mais il y a un bruit qui court dans le milieu des voleurs !"
"Ah, enfin quelque chose d'intéressant ! Je suis toute ouïe !" s'exclama Sherlock.
"En gros, il se murmure que Lupin prépare un coup spectaculaire. Dans le genre qui mettrait le pays dans une situation délicate !"
"Le genre de nouvelles qui donnerait des migraines à Microsoft !"
"Pas sûr qu'il appréciera le surnom !"
"Je m'en contre-balance de ce que peut penser l'autre bouffon !"
Au même instant, Mrs Hudson arriva, suivi de Mycroft.
"Sherlock, votre frère est là !"
"Je l'avais remarqué !"
"Toujours aussi ravi de me voir, cher frère !" soupira l'éminence grise.
"Bonjour, Mycroft. Est-ce que vous avez du nouveau ?" demanda Serena.
"Hélas non, très chère. J'allais vous demander la même chose, mais au vu de vos mines déconfites, je conclus que vous n'en savez pas davantage !"
"Tout juste, Auguste !" ironisa Zachary.
"T'es venu uniquement pour ça, Mycroft ?" demanda Sherlock.
"Pas seulement... J'étais venu aussi pour vous apporter mon soutien !"
"Mais bien sûr !"
Soudain, le téléphone de Mycroft se mit à sonner.
"Allô, Anthea ? Oui ?.... COMMENT ?"
"Qu'est-ce qui se passe ?"
"Elle vient de me dire qu'il y a un problème au ministère de l'Intérieur ! Suivez-moi !"
Sans se faire prier, tout le petit groupe accompagna l'aîné des Holmes jusqu'au ministère... où ils furent accueillis par des employés assez surpris.
"Monsieur Holmes ? Vous désirez quelque chose ?" demanda une réceptionniste.
"Oui : dites moi si Monsieur le ministre est ici !"
Au même moment, l'intéressé fit son entrée.
"Mycroft ? Je croyais que nous devions nous voir vendredi..."
"Je suis au courant, mais ma secrétaire vient de me dire que vous avez des probèmes..."
"Un problème ? Mais tout va bien. Votre secrétaire a peut-être reçu une fausse alerte..."
"Oh, ça m'étonnerait !" répondit Sherlock.
"Et peut-on savoir pourquoi ?"
"Parce qu'Anthea a toujours raison !"
Soudain, une alarme retentit et un fonctionnaire sortit de son bureau.
"Monsieur le ministre, c'est une catastrophe ! Quelqu'un est en train de pirater nos bases de données confidentielles !"
"PLAÎT-IL ?!" hurla Mycroft, perdant tout son flegme habituel.
"Allons voir !"
Nos amis se ruèrent vers la salle des archives numériques et constatèrent avec horreur que sur les écrans les plus sécurisés du pays, s'affichaient des barres de téléchargement et des pages cryptées.
"Mais dites moi que je rêve !" balbutia John.
"Hé, pour une fois, ce n'est pas moi !" se défendit Jim.
Zachary s'assit face à un écran et tenta de stopper l'hémorragie numérique, mais la machine, lancée depuis longtemps, semblait inarrêtable.
"Ce mec est un champion en piratage : il a envoyé un virus à rebours dans le flux pour accéder aux fichiers. En fait, lorsque votre employé s'est rendu compte de ce qui se passait, il était déjà trop tard !" expliqua le frère de Serena.
"Essayez de sauver ce qui peut l'être : ces dossiers sont d'une grande sensibilité !" paniqua le ministre.
"On se demande pourquoi..." ironisa Sherlock.
"Sherly, ce n'est pas le moment de faire de l'humour !" le sermonna sa petite amie.
"Attendez, je vais essayer de demander un coup de main !" s'exclama Sebastian.
Il s'empara de son portable et contacta la première personne :
"Lysander ?"
"**Yes, patron ?**"
"Branche-toi sur le réseau du ministère de l'Intérieur et essaie de trouver qui est en train de leur voler les fichiers !"
"**Illico presto, chef !**"
Tandis que le dénommé Lysander tentait de trouver une solution, Zachary essayait de freiner le processus de téléchargement, mais sans succès. Et alors que le téléchargement arriva à son terme, une fenêtre s'ouvrit et le visage de Lupin apparut sur l'écran, un sourire arrogant sur les lèvres.
"**Bonjour, tout le monde. Vous ai-je manqué ? Ou devrais-je dire... Did you miss me ? Au moment où je vous parle, j'ai en ma possession des documents qui feraient trembler d'effroi votre Couronne. Et ce n'est que le début des ennuis...**"
"L'enfoiré ! Il a presque fini !" râla John.
"Lysander ? Comment ça se passe ?" demanda Sebastian.
"**C'est la cata, boss ! Il a mis plein d'obstacles pour m'empêcher de le freiner !**" gémit le jeune hacker.
"Saleté de grenouille !" s'énerva Jim.
"**Le plus sage pour vous serait d'éviter de me chercher... et surtout, il en va de votre survie de ne pas me trouver. Sur ce, je vous laisse. Au revoir... et Vive la France !**"
La vidéo s'arrêta, laissant nos amis pantois : à croire que l'affaire allait être corsée !
"Bon, nous voilà embêtés !" marmonna Sherlock.
"Embêté n'est pas le mot le plus approprié... Embarrassé serait exact !" grommela Mycroft.
"Comment ça, embarassé ?" demanda John.
"A mon avis, il y a des choses que le ministère souhaiterait conserver secrètes !" lui répondit Serena.
"Il en va de la sécurité nationale, chère belle-soeur !"
Soudain, le téléphone de Lestrade sonna.
"Allô ? [...] Oui ? [...] Très bien, j'arrive tout de suite !"
Il raccrocha.
"Désolé, je dois vous laisser : on m'a appelé pour une urgence ! Je vous retrouve plus tard !"
L'inspecteur partit aussitôt, laissant le groupe continuer à discuter de l'événement. Cependant, quelques instants plus tard, Serena décrocha son portable :
"Oui ?"
"**Serena, c'est Lestrade. Il faut absolument que vous me passiez Jim, c'est urgent !**"
Surprise, la jeune femme ne posa pas de questions et tendit le portable au criminel consultant :
"C'est pour toi, et ça m'a l'air grave."
"Merci. Allô ?"
"**Moriarty, je voulais vous dire que l'urgence pour laquelle on m'a appelé... C'est Ciaran !**"
A la mention de son petit frère, Jim pâlit rapidement, inquiétant les autres au passage. Il articula :
"Qu'est-ce qui s'est passé ?"
"**Il a été retrouvé dans une ruelle, à 20 mètres de chez vous. Il a été battu par plusieurs personnes et ses blessures sont assez graves ! En ce moment, il est à l'hôpital St Andrews, si vous pouvez venir...**"
"On arrive..." répondit Moriarty qui racrocha et rendit le portable à sa propriétaire.
"Jim... Tout va bien ?" demanda Sherlock.
"St Andrews... Tout de suite..." murmura l'intéressé.
"Pourquoi ?" demanda Mycroft.
Grossière erreur de sa part, car le criminel consultant entra dans une colère noire.
"A ton avis, espèce de crétin ? Ton mec vient de m'appeler pour me dire que cet enfoiré de Frenchie a tabassé mon petit frère ! Alors, on va voir Ciaran et tout de suite !"
Ne voulant pas énerver davantage Jim, les autres le suivirent jusqu'à l'hôpital. Une fois arrivés, ils trouvèrent Ciaran assis dans son lit, entouré de Molly et de Lestrade. Le jeune frère Moriarty avait le visage tuméfié et le bras enveloppé dans une attelle.
"Vous voilà !" s'exclama la légiste.
James se précipita vers son frère qu'il prit dans ses bras - tout en faisant attention à ne pas le blesser.
"T'inquiète pas, petit frère ! Lupin va s'en bouffer les doigts de t'avoir fait ça !"
"Mais Jim... Ce n'est pas Lupin qui m'a fait ça !"
"Comment ça ?" demanda Sebastian.
"Apparemment, ils étaient trois hommes à l'avoir attaqué. Et ils l'ont bien amoché !" répondit Lestrade.
"Tu les connaissais ?" demanda Serena.
"Non, mais eux en revanche, ils savent qu'on court après Arsène. Et ils m'ont dit que, si je ne voulais pas subir ça la prochaine fois, je devais vous empêcher de continuer l'enquête !"
"On dirait qu'on n'est pas les seuls à s'intéresser au roi des cambrioleurs..." marmonna Zachary, perplexe.
Soudain, il lui vint une idée.
"Ce que m'a dit Arsène la dernière fois... Et si c'était de ces gens-là qu'il parlait ?"
"Des complices ?" demanda Mycroft.
"Oh non ! Lupin est du genre à faire cavalier seul. Et puis, pour l'obliger à faire tout ça, il faut avoir de quoi lui mettre la pression !"
"Tu nous avais bien dit qu'il semblait terrorisé quand il t'a mis en garde l'autre soir ? Et si... Tout ce qu'il fait, c'était pour préparer un truc encore plus énorme que ce qu'on croyait ?" marmonna Serena.
"A quoi tu penses ?" demanda Sherlock.
"Je ne sais pas, mais j'ai le pressentiment qu'on a vu que la partie visible de l'iceberg..."
"Une première impression vaut mieux que rien du tout !" la rassura Molly.
"Au fait, tant que j'y pense, qui vous a prévenu pour Ciaran ?" demanda John.
"Selon le standard de Scotland Yard, un certain M. Luis Perenna a appelé les secours au sujet d'un jeune homme victime d'agression !"
"Luis Perenna..." marmonna Molly qui écrivit le nom sur sa feuille de papier.
"Il faudra que je songe à le remercier, ce monsieur Perenna..." s'exclama Jim.
"Je n'en suis pas sûre..." répondit la légiste.
"Explique-moi !"
Leur montrant sa feuille, elle déclara :
"D'abord, parce que tu vas pas y croire... Et parce que ton coupable s'avère être un innocent !"
Tous virent sur la feuille de Molly l'équatio qui les estomaqua :
LUIS PERENNA = ARSENE LUPIN.
"Alors là, on est perdus !" marmonna John.
"Tant que j'oublie pas, j'ai trouvé ce morceau de papier dans la poche de ta veste, Ciaran. Je crois qu'on te l'a glissé pendant que tu étais dans les vapes !"
Curieux, le jeune homme déplia la feuille et s'exclama :
"C'est l'écriture de Lupin !"
"Lis nous ce qui est écrit !"
Le jeune homme s'exécuta :
Alors que tout semble perdu,
Inéluctable tragédie,
Dans l'obscurité, soudain,
Etincelant devant moi,
Moi, pauvre âme en perdition...
Oui, c'est bien lui, l'espoir :
Irremplaçable trésor des hommes.
"Mais ça ne veut rien dire !" rouspéta Lestrade.
Se saisissant du papier, Sherlock lut attentivement le poème avant de répondre :
"Mon cher Lestrade, vous avez le même problème que John !"
"Lequel ?" demanda l'intéressé, vexé.
"Ce qui est évident vous échappe. Mais rassurez-vous, je vais vous expliquer : ce poème est un accrostiche. Ce qui veut dire que le message se trouve au début de chaque vers. Prenez les premières lettres de chaque ligne et vous obtiendrez le résultat ! Voyez plutôt..."
Prenant son stylo, Sherlock noircit les premières lettres et écrivit le résultat au bas de la page, surprenant tout le monde :
"Alors ça, pour une surprise..."
"Cette enquête devient de plus en plus tordue !"
En effet, on pouvait constater la chose suivante :
Alors que tout semble perdu
Inéluctable tragédie
Dans l'obscurité, soudain
Etincelant devant moi
Moi, pauvre âme en perdition.
Oui, c'est bien lui, l'espoir.
Irremplaçable trésor des hommes.
AIDE MOI
Ni plus ni moins, ils avaient affaire à un appel au secours...
Et voilà pour ce nouveau chapitre !
A votre avis, que peut bien cacher tout cela ? Pourquoi cet appel au secours ?
En tout cas, merci de votre soutient et à la prochaine !
BISOUS ! 😘🥰😍💝💗💖
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