Chapitre 4 : Jeux dangereux

Trois jours plus tard.

"Bon, j'ai beau fouiller les archives de la police, il n'y a pas grand chose à dire sur Arsène Lupin, ce qui est assez paradoxal pour quelqu'un d'aussi connu que lui !" râla Sherlock qui jeta de dépit des dossiers de la police dans un coin de la pièce.

"Il n'y a plus qu'à espérer que Moriarty et compagnie auront plus de chances que nous !" soupira John qui écrivait sur son blog.

"J'ai demandé à Zachary de voir si ses connaissances en savent un peu plus ! Si ça se trouve, il va nous rendre service !"

"Au point où nous en sommes, on ne va pas chipoter ! Toute aide est la bienvenue !"

Au même instant, Mrs Hudson fit son entrée.

"Alors, comment avancent vos recherches ?"

"Pas à la vitesse souhaitée !" répondit Sherlock.

"Ne vous en faites pas, Sherlock ! Je suis sûr que vous finirez par trouver une solution. Ah, et vous avez de la visite !"

"Tant que ce n'est pas mon frère, tout va bien !"

"Oh, Sherlock !"

"Ne fais pas l'effarouché, John ! Toi-même, tu dis que tu as du mal à le supporter !"

"Dans ce cas, je laisse entrer !" répondit Mrs Hudson qui quitta l'appartement, laissant apparaître Jim, Ciaran et Sebastian dans la pièce.

"Bonjour la compagnie ! Je vous ai manqué ?"

"Seulement si tu as quelque chose d'intéressant à me dire. Autrement, fous le camp d'ici !"

"Toujours aussi aimable, Sherly ! Bref, je te rassure : je ne suis pas venu les mains vides !"

"Pas trop tôt ! Je t'écoute !"

"Bien, comme on le sait, ce crétin est bien Français, mais attends un peu de connaître la suite : il serait apparemment... un noble !"

"Là, pour le coup, ça m'intéresse. Et ensuite ?"

Soudain, on entendit la fenêtre s'ouvrir de l'extérieur et Zachary fit son entrée.

"Bien le bonjour, tout le monde !"

"Zachary, mais vous êtes complètement fou ! On n'entre pas chez les gens comme ça !" 

"Bonjour à vous aussi, Dr Watson !"

"Zac ? Pourquoi tu es passé par la fenêtre ?"

"Mais voyons, petite sœur ! Cela fait partie de mon métier !"

"BREF ! Et si nous revenions à notre affaire ? Moriarty allait dire des choses intéressantes - pour une fois !"

"Dis donc, le frisé, si c'est comme ça que tu traites tes invités..."

"STOP !" hurlèrent en même temps Sebastian et Serena, excédés.

Les deux génies se turent dans l'instant, peu enclins à énerver leurs âmes sœurs respectives. Puis Ciaran prit la parole.

"Pour continuer ce que voulait dire mon frère, on a découvert qu'il est effectivement d'origine noble, que son nom complet est Arsène Raoul Guillaume Lupin d'Andrésy, qu'il est originaire d'Étretat et qu'il a commis ses premiers vols à l'âge de quinze ans. Voilà pour l'essentiel !"

"Son nom fait un kilomètre de long !" s'exclama John.

"Franchement, Watson, c'est tout ce que vous avez retenu ?" le sermonna Jim.

"Laisse John tranquille !" intervint Sherlock.

"Et ça recommence !" soupira Sebastian.

Heureusement pour lui, Lestrade arriva dans l'appartement en trombe, comme à son habitude.

"Vous voilà ! C'est parfait !"

"Lestrade ?"

"Lui-même ! Je venais voir si vous aviez du nouveau sur Lupin !"

"On en a un peu... et vous, comment avancent vos recherches ?"

"Pas aussi vite que je le voudrais, malheureusement. Mais cela dit, j'ai peut-être un plan pour essayer de lui mettre la main dessus !"

"Allons donc ! Faites donc part de votre brillante idée, Lestrade !"

"Et bien, je me suis entretenu avec le directeur des Archives royales et il m'a donné son accord pour qu'on utilise certains des bijoux royaux comme appâts !"

"Et voilà, je le savais ! Encore une preuve de votre inconscience, Greg !"

"Sherlock ! Comment tu peux le juger de la sorte ?"

"Serena, réfléchis un instant : si il poursuit cette idée, je peux te garantir que ce plan risque d'échouer et que Lupin va se faire plaisir !"

"Vous pourriez me faire confiance pour une fois ?"

"Non."

"SHERLOCK !"

"Quoi ? Reconnaissez que ce plan ne tient pas debout... D'ailleurs, je me demande ce que mon frère aurait pensé de tout ça !"

"Justement, je me suis entretenu avec lui et il est d'accord !"

"Pourquoi ça ne m'étonne pas ?" marmonna le détective.

"Au point où nous en sommes, Sherlock, il faudrait envisager toutes les possibilités ! Alors, quitte à tout tenter..."

"Tu te moques de moi, John ?!"

"Absolument pas !"

Moriarty resta silencieux, son cerveau fonctionnant à toute vitesse : il crevait d'envie que Lupin se prenne les pieds dans le piège pour lui régler son compte. Mais en même temps, il avait la désagréable impression d'être pris pour une andouille et que le cambrioleur français n'allait pas si aisément tomber dans le panneau...

Et il restait encore sur cette réflexion quelques heures plus tard, en pleine nuit, alors que le petit groupe était tapi dans l'ombre d'une salle du Parlement, ne quittant pas des yeux la parure royale qui trônait sagement dans son écrin en verre résistant.

"Et on attend quoi ?" demanda Watson.

"Que ce provocateur se pointe et se fasse prendre au piège !"

"Je sens que votre plan va foirer, Lestrade !"

"Silence, Sherlock !"

"Chut, je crois que quelqu'un arrive !" leur fit remarquer Ciaran.

En effet, des bruits de pas feutrés se firent entendre sur le carrelage et nos amis virent apparaître Lupin qui s'avançait tout en fredonnant La vie en rose. Tout en se déplaçant discrètement dans l'ombre, le petit groupe constata que ce dernier esquivait tous les systèmes d'alarme avec une aisance presque féline.

"On dirait que votre plan sombre tel le Titanic, Greg !"

"Je vous déteste !" grommela l'intéressé.

"Mais baissez d'un ton ! Vous voulez qu'il nous entende ou quoi ?" les sermonna John.

Mais apparemment, le cambrioleur était trop occupé à remplir ses poches car il n'entendit pas les murmures qui semblaient faire écho dans la pièce. Et alors qu'il s'apprêtait à quitter les lieux, il fut encerclé par des policiers qui le mirent en joue.

"Plus un geste, Lupin ! Vous êtes cernés !"

Levant lentement les mains au ciel, Arsène se tourna légèrement et vit toute la bande de Baker Street qui le fixait.

"Ah, enfin, nous nous rencontrons en chair et en os !"

"Cessez de fanfaronner ! Désormais, la partie est finie !" déclara Lestrade qui fit signe à un des policiers de passer les menottes à Arsène.

Le cambrioleur esquissa un sourire qui ne rassura pas Jim : quelque chose lui disait que Lupin avait encore un tour dans sa manche.

"Oh, vous croyez ? Mais cher inspecteur, le jeu ne fait que commencer !"

Et d'un geste rapide de la main, il fit perdre l'équilibre au policier qui s'apprêtait à lui passer les menottes, et envoya ses camarades au tapis avant de prendre son sac et de détaler en vitesse... suivi par nos amis !

"Attrapez-le ! Si il nous échappe, on le reverra pas de sitôt !"

"On fait ce qu'on peut, espèce de crétin !"

"Jim, évite d'énerver Lestrade et essaye de le choper !" lui ordonna son frère.

Mais de tout le petit groupe, Sebastian était sans doute le plus rapide et, en trois foulées, il arriva au plus près du cambrioleur. Et alors qu'Arsène Lupin semblait avoir réussi à distancer ses pursuivants, il se fit tacler par Moran et tomba lourdement sur le sol.

"Alors, Lupin, on détalait comme un lapin ?"

"Je ne relèverais pas cette pitoyable tentative de faire de l'humour avec mon nom de famille, Moran ! Cela dit, je me dois de souligner vos impressionnants talents de coureur de fond : vous n'avez jamais songé à faire carrière dans le sport ?"

"C'est ça, fais le malin ! Tu feras moins le coq quand je t'aurais défoncé la tronche !"

Le cambrioleur fit une moue dégoûtée.

"Oh, que de violence ! Ne connaissez-vous que cette façon de faire ? Vu votre métier, j'en conclus que oui, mais bref !"

"T'es drôlement bavard ! Allez, viens te battre si t'es un homme !" le provoqua Moran qui était déjà prêt à attaquer.

"Comme je le dis toujours : je suis homme à relever le défi ! Voyons voir si vous êtes digne de porter votre surnom de Tigre !"

Piqué au vif, Sebastian envoya un crochet du droit... que le Français évita d'un simple mouvement de corps !

"Pas mal, quoiqu'un peu lent... Vous permettez ?"

Et Sebastian se prit un uppercut qui le mit au tapis, complètement sonné.

"Je serais bien resté avec vous, mon cher, mais hélas, je n'ai que très peu de temps à vous consacrer... Transmettez mes salutations respectueuses à vos amis pour moi !"

Le cambrioleur reprit son butin et détala sans demander son reste. Mais alors qu'il s'approchait de la sortie en passant par le toit, une silhouette vint lui barrer le passage. Reconnaissant Zachary, Arsène demanda :

"Comment as-tu deviner que je passerais par là ?"

"Je te connais assez pour savoir que tu aimes tutoyer les sommets... au point d'en faire ta scène de théâtre et tes coulisses !" sourit le frère de Serena.

Cette remarque amusa Arsène qui éclata de rire.

"Décidément, vous ne cesserez jamais de me surprendre, mes chers amis rosbifs ! Et je dois admettre que ta vision des choses est assez poétique !"

"Merci, mais je crains qu'on ne soit pas là  pour une conversation courtoise !"

S'avançant doucement vers le Français, Huxley continua :

"Comme je te le disais, je te connais depuis un long moment, Arsène. Assez pour savoir que tes vols ne se font jamais sans raison... mais là, je ne comprends pas : tu voles des bijoux royaux et des documents confidentiels qui pourraient mettre mon pays à genoux ! Ce genre de comportement ne te ressemble pas !"

La mine fermée qu'affichait le cambrioleur indiquait à Zachary qu'il avait marqué un point. Arsène déclara d'un ton sec :

"Tu ne comprendrais pas, Zachary... Tu ne sais rien de moi !"

"Arsène... Entre cambrioleurs, on se comprend, non ? Dis moi ce qui se passe !"

Un léger trouble passa dans le regard de Lupin. Lâchant un long soupir, il répondit :

"Il y aura d'autres vols... tout aussi spectaculaires que les précédents. Mais crois-moi, je ne le fais pas par gaieté de coeur..."

"Comment ça ?"

"Je n'ai pas le choix, Zachary... Tout ce que je peux te dire, c'est que si ton beau-frère continue sur cette voie-là, il risque de se mettre en danger. "

"Explique-toi, pour l'amour du ciel !"

"Ce fut un plaisir, mon cher !"

Et en une foulée, Arsène Lupin disparut sur les toits londoniens, sous le regard ahuri de Zachary. Ce dernier, intrigué par les paroles du Français, rejoignit les autres qui étaient réunis à l'entrée du bâtiment, Sebastian tenant une poche de glace sur sa mâchoire endolorie.

"Pourquoi est-ce que ça a raté ? Pourtant, tout était calculé pour qu'il ne s'en sorte pas, mais il nous glisse entre les doigts !" fulminait Lestrade.

"Je vous avais bien dit que cela allait échouer !"

"Sherlock, évite d'enfoncer le clou !" le sermonna Serena.

"En attendant, le seul qui a réussi à mener son projet, c'est cet abruti de grenouille ! Il s'est barré avec les bijoux royaux qui restaient !" pesta Jim.

"Alors, qu'est-ce qu'on fait ?" demanda John.

"Je ne sais pas... Il risque de mettre un moment à réapparaître ! Ou alors, il va essayer de quitter le pays !" grimaça Ciaran.

"Je vais demander aux patrouilles portuaires et aéroportuaires de faire des contrôles d'identité, au cas où !" déclara Lestrade.

"Je ne suis pas sûr qu'il va quitter le pays tout de suite..." fit remarquer Zachary.

"Qu'est-ce qui te fait dire ça ?"

"J'étais sur le toit, en même temps que lui..."

"Vous auriez pu l'arrêter !"

"Je voudrais bien vous y voir, le poulet !" grogna Sebastian.

"Peu importe ! Donc, sur le toit, j'ai réussi à lui parler un peu... Et il m'a dit qu'il y aurait d'autres vols dans les jours à venir. Cependant, il m'a fait comprendre qu'il ne prenait aucun plaisir à faire tout ça !"

"C'est cela, oui ! Il nous prend pour des imbéciles !" ironisa Sherlock.

"Je m'en fous de votre avis, Sherlock... En tout cas, il m'a dit que si on continuait à le traquer, on se mettrait en danger !"

"Des menaces ?" demanda Ciaran.

"Non, je pense pas... Je dirais plutôt qu'il nous donnait un avertissement. Cela fait des années qu'on joue sur le même terrain, et je le connais assez pour vous affirmer la chose suivante : il avait peur !"

Cette information surprit les autres.

"Peur ? C'est à dire ?"

"Dans ses yeux, je voyais bien qu'il était terrorisé... Or, il faut vraiment y aller pour faire peur au roi des cambrioleurs !"

"Dans ce cas, je crois savoir où creuser..."

"Que veux-tu dire, Serena ?" demanda Sherlock.

"Il faut chercher ce qui peut bien faire trembler Arsène Lupin !"



Voilà pour ce nouveau chapitre !

J'espère qu'il vous aura plu et n'hésitez pas à me donner votre avis !

A la prochaine !

Bisous ! 🥰😍😘


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