Chapitre 3 : Un casse-tête en vue...
"Je n'arrive pas à croire que ce salaud de Français a osé venir me cambrioler !"
"Il a de l'audace !"
"Ce n'est pas drôle, Watson !"
"Bon, maintenant, on sait qu'il vous a dans le viseur !" constata Lestrade qui essaya de trouver quelques indices.
"Je m'en serais bien passé, tiens !"
"En même temps, tu aurais pu éviter de l'agaçer !"
"Je pense qu'il avait déjà prévu de dévaliser Jim... et que leur petite dispute lui a donné une bonne excuse !" supposa Greg.
"Non, ça ne colle pas ! Entre la fin de la conversation et le temps qu'on arrive chez Jim, il n'aurait jamais eu le temps pour entrer, cambrioler et sortir ! Quand bien même il est capable de tout, il connaît ses limites !"
"Zac a raison : il avait déjà planifié son coup !"
"Ouais, ben ça me rendra pas mon pognon ni mes pierres précieuses !"
"Attends... Est-ce que tu parles des mêmes pierres précieuses que j'ai essayé de te dérober l'année dernière ?" demanda Zachary.
"Oui, c'est le cas..."
Pendant que les autres essayaient de comprendre comment Lupin a pu réussir à entrer dans une maison aussi bien gardée, Sebastian avait la sensation que le Français n'avait pas vidé que le coffre-fort de Jim. Inquiet, il se précipita vers son bureau qu'il inspecta méthodiquement avant de tomber sur le tiroir qu'il fermait à clé. L'ouvrant, il vit avec horreur que son contenu avait disparu. Reculant, il murmura :
"L'enfoiré... Il a osé... Il l'a volé..."
En entendant son compagnon bégayer de la sorte, le criminel consultant reporta son attention vers lui et comprit que Lupin avait dû faire une énorme bêtise.
"Sebby ? Qu'est-ce qui t'arrive ?"
"Jim... Il l'a volé... Il m'a pris Le Colibri !"
"Hein ? Tu rigoles ?"
"J'aurais aimé, crois-moi. Mais le tiroir est vide !"
"Euh, c'est quoi cette histoire de colibri ?" demanda Lestrade.
"Le Colibri, c'est le nom de cette petite broche que voici !" expliqua Jim qui sortit son portable et montra une photo de l'objet en question.
"Vu le nombre de métaux précieux qui ont été utilisés pour réaliser cette broche, je suppose qu'elle doit valoir une petite fortune !" supposa Zachary.
"Oui, mais pas que..." répondit Jim.
"C'est à dire ?" demanda John.
"Elle a une valeur sentimentale aux yeux de Seb... Elle appartenait à sa mère, Dorothy. Et quand Seb est parti de chez lui, son père lui a demandé de ne prendre qu'une chose qui appartenait à sa mère... et il a choisi ça, en plus d'emporter en douce son album qu'il avait empli de photos d'elle."
"Je comprends qu'il soit aussi bouleversé !" soupira Greg, peiné de voir Moran aussi triste.
"Je crois que si il met la main sur Lupin, il va en faire du hâchis parmentier !"
"Personne n'en doute !"
Soudain, le téléphone de Sherlock se mit à sonner. Voyant le nom de son frère sur l'écran, le détective eut un mauvais pressentiment.
"Allô ?"
"**Ah, Sherlock ! Alors, comment avançent tes investigations ?**"
"Je vais être honnête : ça n'avance pas aussi vite que je voudrais !"
"**C'est bien ce que je constate, car Lupin a encore frappé !**"
"Hein ? Déjà ?"
"**Oui. Mais au lieu que je ne te fasse le descriptif, allume donc la télé et tu vas comprendre !**"
"Fainéant, va !"
"De quoi parle ton frère ?" demanda Moran.
"Il veut qu'on allume la télé !"
"Je m'en occupe !" répondit Ciaran qui alluma l'écran plasma qui trônait dans la chambre.
Aussitôt, ils tombèrent sur une image insolite : l'immense statue de l'amiral Nelson* qui ornait la place de Trafalgar Square s'était retrouvé coiffé d'un bicorne et une écharpe tricolore lui sanglait le haut du corps.
"Non mais dites moi que je rêve ! Il n'a pas osé faire ça !" s'exclama John.
"Il faut croire que si !"
"Mais pourquoi ?" demanda Lestrade.
"Je ne sais pas si vous avez fait attention à ses agissements, mais à chaque fois, il cible des personnes ou des institutions qui vont attirer l'attention des médias. C'est sa façon de faire : il veut prouver à tout le monde que personne ne peut l'arrêter et qu'aucun défi ne lui fait peur !" constata Serena.
"Oui, ça, j'avais compris, merci. Ce que je voulais savoir, c'est pourquoi est-ce qu'il a besoin de se pavaner de la sorte ?"
"Je ne sais pas vraiment... Quelque chose me dit que ça vient de son enfance. L'ennui, c'est qu'on n'a pas beaucoup d'informations sur lui !"
"Il faudra chercher ça... Je vais essayer de faire bouger mon réseau !"
"Notez bien que je ne le dirais pas souvent, mais... C'est tout de même pratique d'avoir un criminel consultant !"
"Je ne le fais pas pour vous, Lestrade ! Plus vite on épinglera ce débile de Frenchie, mieux je me porterais !"
"Hé, regardez !" s'exclama Ciaran qui pointa du doigt l'écran.
Tous se reportèrent leur attention vers l'écran et ouvrirent des yeux ronds en voyant que Lupin avait écrit sur le piédestal de la statue : "Avec les compliments de Napoléon. Maintenant, nous sommes quittes. Vive la France. A.L"
"De mieux en mieux !" râla Watson.
"J'oubliais : il a un profond attachement à son pays d'origine !" précisa Serena.
"Je crois qu'on l'avait remarqué !" marmonna Zachary.
"**Tu comprends maintenant ? La situation s'empire de minute en minute. Alors, tâche de trouver une solution avant qu'on atteigne le point de non-retour !**"
"Je fais ce que je peux, Mycroft !"
"**J'y compte bien !**" répondit l'éminence grise du gouvernement qui raccrocha.
"Si il n'aime pas mon boulot, il n'a qu'à faire lui-même !" pesta Sherlock.
"Comme je te plains d'avoir un frère pareil ! Moi au moins, j'ai une très bonne relation avec mon petit frère adoré ! Hein, Ciaran ?"
"C'est sûr !"
Tout à coup, le téléphone de Moriarty se mit à sonner. Décrochant, il demanda :
"Allô ?"
"**Re-bonjour, Monsieur Moriarty !**"
"ENCORE TOI ?"
"**Et oui ! Je suppose que vous avez eu vent de ma visite !**"
"Et comment ! Attends un peu que je te mette la main dessus, tu feras moins le malin, saleté de grenouille !"
"**Doucement, pas la peine d'être aussi grossier !**"
"Je fais ce que je veux ! J'ai bien le droit d'être énervé quand un Frenchie s'amuse à me cambrioler et se paye ma tête au téléphone !"
"**Mmmh... Pas faux !**"
"J'ai vraiment envie de le buter !" fulmina le criminel consultant.
"Passe moi le téléphone !" lui ordonna Sherlock.
"Et puis quoi encore ?"
"**Allons, allons, messieurs, pas de chamailleries !**"
"Tiens, Mr Lupin ! Et moi qui pensait que vous vous feriez plus discret !"
"**Serait-ce la voix mélodieuse de Mademoiselle Huxley que j'entends à l'instant ? Comment pourrait-il en être autrement ?**"
Le détective eut une grimace de méfiance : les manières du cambrioleur envers sa petite amie ne le rassuraient pas vraiment.
"Elle-même !"
"**Ah, très chère... Puis-je vous appeler Serena ? Votre prénom vous va comme un gant : il est doux et mélodieux, comme les poèmes des temps passés !**"
"Euh, merci !" mumura Serena, gênée.
"Non mais dis donc, tu ne serais pas en train de draguer ma soeur ?" s'indigna Zachary.
"**Ne vous en faites pas, je ne faisais que de complimenter cette charmante personne... Il faut bien que quelqu'un le fasse, puisque son propre compagnon ne lui en fait pas !**"
"Qu'est-ce qui vous rend si affirmatif ?" demanda Sherlock, agaçé.
"**Pour le peu de fois que je vous ai entendu vous exprimer, vous m'avez tout l'air d'être une personne arrogante !**"
"J'en connais un qui est mal placé pour en discuter !" ironisa John.
"**C'est vous qui le dites !**"
"Quand même, il faut être sacrément péteux pour oser barioler la statue de l'amiral Nelson de la sorte !" rétorqua Lestrade.
"**De quoi vous vous plaignez ? Le bleu-blanc-rouge est un très bel assortiment de couleurs... Et je ne vois pas pourquoi vous criez au scandale : vous avez les mêmes dans votre drapeau !**"
"Ne change pas de sujet ! Tu as plutôt intérêt à rendre les joyaux de la Couronne si tu ne veux pas avoir d'ennuis !"
"Et mon paquet de pierres précieuses, par la même occasion !"
"Et la broche que tu m'as volé !"
"**Pas de précipitation, messieurs dames ! Certaines choses réapparaîtront en temps et en heure ! Mais d'ici là, je vous prierais de faire preuve d'un peu de patience ! A bientôt !**"
Et Lupin raccrocha, à l'agaçement de nos amis.
"Bon, il nous provoque, une fois de plus !" gronda Lestrade.
"Il recherche l'adrénaline : maintenant qu'il sait que Jim s'en mêle, il trouve ce petit jeu très amusant !" déclara Watson.
"Ouais, ben, qu'il se méfie ! Parce qu'à la moindre occasion, je vous jure que je ne le raterais pas !"
"On a compris Jim..."
"En attendant, il va falloir continuer les recherches sur lui : ça pourrait donner des clés pour le capturer. Jim, est-ce qu'on peut compter sur vous pour apporter du nouveau d'ici mercredi ?" demanda Serena.
"C'est comme si c'était fait !"
"Très bien... Rendez-vous à Baker Street !" répondit la jeune femme qui partit, talonnée par Sherlock, John, Zachary et Greg tandis que les frères Moriarty commençaient leurs recherches, aidés par Sebastian.
Cette fois, l'heure de la revanche a sonné ! Nos amis ont tout intérêt à trouver la solution pour résoudre ce casse-tête : comment attraper Arsène Lupin ?
*Amiral Horation Nelson (1758-1805) : amiral de la flotte britannique, il s'illustra notamment lors de la bataille de Trafalgar, au cours de laquelle il vainquit Napoléon, mais y périt également des suites de ses blessures. Il est considéré comme un héros de la Grande-Bretagne.
Et un nouveau chapitre publié !
Merci à tous de votre fidélité et à bientôt !
Bisous ! 😘
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