~Tenir tête au chasseur~
[Note de l'auteur : Avant que vous ne lisiez ce chapitre, je tenais à vous faire part d'une décision que j'ai prise. Après avoir réfléchi longuement, je me suis dis que cette histoire ne comportera pas de lemon. Il y aura de la romance mais pas de lemon. J'espère que vous continuerez à lire Bonnie and Clyde malgré ça ! Voilà voilà ! Je vous aime.]
Plusieurs semaines se sont écoulées depuis ce cauchemar horrible et la mort d'Henry. Quant à moi, je suis restée enfermée dans ma chambre du Monthouse sans jamais oser sortir. J'avais peur. Peur de la police, peur des hommes d'Henry et peur que quelqu'un ne découvre la vérité.
A chaque fois que je regardais par la fenêtre, je me sentais sans cesse observée. J'avais cette impression que quelqu'un me regardait et me surveillait. Petit à petit, j'avais sombré dans la paranoïa et la peur.
Je devais avouer, je m'attendais à voir Alastor débarquer à n'importe quel moment, furieux et hors de lui car, combien de fois m'a t-il appelé et combien de fois n'ai-je pas répondu. Toutefois, il ne fit rien de tel. La seule fois où il vint, c'était pour m'apporter mes affaires.
"Bon sang..."
J'étais assise sur mon lit, le regard livide tandis que mes yeux fixaient le vide. J'avais perdu la notion du temps et pour être honnête, j'avais du mal à savoir où j'étais. En y réfléchissant, mon état n'était pas dû qu'à la mort d'Henry. Il était dû à toutes ces choses qui sont arrivées depuis que j'ai posé les pieds en Louisiane.
Tout se passe et s'enchaîne si vite... Je n'ai même pas le temps de respirer.
Je soupirai puis serrai les poings tout en baissant la tête vers ma tenue. Cela faisait plusieurs jours que je ne m'étais pas changée. J'avais troqué mon maquillage, mes accessoires et mes belles robes pour un simple pyjama... Je faisais peine à voir et j'étais loin de la grande chanteuse Y/n N/f.
Cependant, plus j'y réfléchissais et plus je me disais que je ne pouvais me morfondre éternellement. Il fallait que j'aille de l'avant et que je mette tout ça derrière moi. Oui j'ai fait un pacte avec un tueur en série pour sauver ma peau. Oui j'ai tué mon manager et d'autres personnes mais ce qui est fait est fait et je ne pourrais jamais l'effacer ou retourner en arrière.
"Allez... Ressaisis toi."
Me dis-je avant de me pincer le bras.
Je restai un instant sans bouger avant de me lever, poings serrés. Si ma mère me voyait ainsi, elle aurait honte de moi. Au moins... Ce n'est pas pour un garçon, quoique... Après quelques secondes debout, je marchai vers ma valise et attrapai mon make-up et une belle robe bleue saphir puis me dirigeai vers la salle de bain pour prendre une douche.
Une fois ma douche terminée, je me séchai et m'habillai puis passai au makeup et à la coiffure. Yeux rivés vers le miroir, je ne cessais de me répéter que tout irait mieux et qu'il fallait aller de l'avant. Je suis certes une drama queen mais il faut savoir... Doser. De plus, Alastor finira vraiment par s'énerver à cause de mon comportement. C'est un miracle qu'il ne m'ait pas encore tué quand j'y pense...
"Allez, ma fille ! T'es une battante ! Tu peux le faire ! Henry est mort et tu es libre ! En plus, il ne fera plus de mal à personne. Aussi, tu as vengé Dana ! Tu es forte... Humph... Même moi j'ai du mal à croire ce que je dis. Enfin ! C'est un nouveau départ et tout ira m..."
"Tok Tok"
"Mieux."
Je tournai lentement la tête vers la porte d'entrée et mon cœur accéléra ses battements. Qui diable pourrait venir toquer ? Alastor ? Husk ? Angel ? Alastor a-t-il perdu patience ? Peut-être qu'il est armé. Il va me tuer ?
Je déglutis tant bien que mal et décidai qu'il serait sage de ne pas le faire attendre davantage. Sourire crispé et les mains moites, je finis par ouvrir la porte. En voyant la nouvelle arrivante, je fus rassurée. Il ne s'agissait pas d'Alastor mais d'un membre du personnel.
-Oui ? dis-je en croisant les bras, le regard hautain.
La jeune femme sourit en me voyant. Toutefois, elle semblait nerveuse et hésitante. Comme si quelque chose la dérangeait. Après quelques secondes, elle finit par prendre la parole d 'un ton confus : "B-Bonjour madame, n/f ! J-je suis navrée de vous déranger et... Et Comment diable pourrais-je vous dire cela sans vous froisser ?"
Elle sait ? Non ! Impossible ! Comment pourrait-elle savoir ? Elle semble apeurée, presque paniquée. Si elle sait, je dois la tuer. Personne ne doit savoir que j'ai tué Henry... Je ne peux pas finir et... Bon sang, non ! Mais à quoi je pense, moi ?! La tuer ? Ressaisis-toi ! Qu'est-ce qui t'arrive ?
-Eh bien, continua-t-elle, toujours tremblante. Vous étiez censée quitter l'hôtel il y a plusieurs jours déjà mais en ne vous voyant pas à la réception, nous avons préféré vous laisser quelques jours de plus... Aussi, votre agent était censé se présenter pour régler et payer votre séjour mais il ne répond pas au téléphone... Alors... Si vous... Eh bien... Pourriez vous venir payer à sa place ? De plus... Votre séjour chez nous... Arrive à sa fin... D-Donc si vous pouviez aussi... Nous quitter ?
Je fus prise de court par cette révélation et faillis tomber à la renverse. Bien sûr qu'Henry ne viendra pas régler ! Ce sale porc lubrique est six pieds sous terre... Et comme si cela ne suffit pas, c'est lui qui contrôle mon argent et mes dépenses. Je n'ai pas d'argent sur moi. Comment vais-je régler ?
En me voyant réfléchir, la jeune femme prit la parole : "Je vous laisse préparer vos bagages. Ensuite, merci de vous rendre à la réception."
Suite à cela, elle s'en alla et me laissa seule, face à mes pensées. De multiples idées traversèrent mon esprit mais aucune ne semblait fiable. L'une consistait à se défenestrer et l'autre à prendre en otage un des clients.
Inutile d'attendre davantage. Je n'ai pas le choix... Il va falloir que je paye mais sans argent. C'est la seule solution. Le patron de l'hôtel sera bien obligé d'accepter. De toute façon, je ne vois que ça.
Valise prête, je fis un dernier tour et m'arrêtai face à l'endroit où se trouvait Alastor lorsque je l'avais blessé... Quel souvenir. Je souris faiblement puis saisis ma valise et quittai la chambre en fermant la porte derrière moi.
Lorsque je fus arrivée à la réception, mon regard croisa celui d'un homme blond pourvu d'un magnifique costume noir et d'un noeud papillon. Il sourit poliment puis déclara d'un ton calme et courtois : "Nous vous présentons toutes nos excuses mademoiselle, n/f. Toutefois, votre séjour chez nous s'achève ici et votre agent ne s'est pas présenté pour régler. Je vous prierai donc de bien vouloir le faire à sa place. Merci. Aussi, j'espère de tout cœur que votre séjour chez nous s'est bien passé. Aussi, vu que vous avez passé plus de temps que prévu chez nous, la note sera plus élevée."
Tandis que j'écoutais attentivement, je pouvais sentir tous les regards posés sur moi sans parler des multiples murmures qui parvinrent à mes oreilles.
"Hey mais ce n'est pas..."
"C'est la chanteuse Y/n N/f ! Elle a changé de coupe de cheveux !"
"Elle semble avoir des problèmes."
Bon sang, je ne peux pas jouer à la diva et faire toute une scène devant ces gens. En temps normal, j'aurais joué la carte de la morveuse pourrie gâtée mais ici je ne peux pas... J'aurais pu faire une scène, menacer de faire fermer l'hôtel mais... C'est trop risqué. Cependant, je n'ai pas d'argent sur moi et si je ne règle pas, je vais avoir de gros soucis.
Je levai lentement la tête et esquissai un léger sourire avant de regarder autour de moi et de poser la main sur mon collier. Une fois cela fait, je le tirai fermement et l'arrachai d'un geste vif puis le posai sur le bureau. Après le collier vint le tour de ma bague, mes bracelets et mes boucles d'oreilles en diamant.
"Bonne journée à vous. Ah oui et ce sont tous des vrais."
Furent mes seuls mots avant que je ne quitte l'hôtel, valise en main. Même si je ne pouvais les voir, je savais que tous me fixaient outrés, choqués, ébahis et même surpris car ne s'attendant pas à une telle réaction de ma part. Humph, ce ne sont que des bijoux après tout. J'en ai plein d'autres.
Enfin là n'est pas le problème... Maintenant je n'ai plus d'endroit où dormir et je ne peux rentrer à new york car tous mes moyens de paiement se trouvent sur le bureau du réceptionniste. De plus, pour tout vous dire je ne sais pas comment l'argent marche... C'était toujours Henry qui s'occupait de ça.
Alors que je m'apprêtais à traverser la route, je manquai de me faire renverser par une voiture.
"HEY !"
Hurlai-je hors de moi et les yeux écarquillés.
Le chauffeur coupa le moteur et ouvrit la porte. A ma grande surprise, il s'agissait du seul et unique Husk. Un sourire se dessina sur mes lèvres et je devais avouer être heureuse de le revoir après tout ce temps.
En me voyant, il fit de grands mouvements et me fit signe de monter : "Y/n ! Dépêche-toi ! Monte !"
Je penchai la tête sur le côté, surprise mais finit par m'exécuter et rangeai ma valise dans le coffre. Une fois montée, Husk démarra la voiture et tourna la tête vers moi : "T'es de retour parmi les vivants, on dirait."
-Je sais, dis-je. Tu crois pas si bien dire. Sous le makeup, je ressemble à un cadavre. Enfin...
Je fis une courte pause et continuai : "Je... Je euh, je suis heureuse de te revoir Husk..."
-Et moi, répondit-il en tournant à gauche. J't'en veux toujours d'avoir dégueulassé le sous-sol !
-Haha ! Je suis heureuse de voir que rien n'a changé ! Alors dis moi, comment va notre ami le tueur en série ?
Le regard de Husk s'assombrit et cela me fit arquer un sourcil. Il demeura silencieux durant plusieurs secondes, sans doute à la recherche de ses mots mais cela eut le don de m'inquiéter. J'ai un mauvais pressentiment...
"H-Husk...? Est-ce que Alastor est mo..?"
Il se tourna vivement vers moi et écarquilla les yeux, avant d'expliquer : "Non ! N-non... Alastor est pas mort. La dernière fois que je l'ai vu, c'était mardi après-midi avant une "chasse au cerf" . Depuis, j'ai plus de nouvelles et on est déjà jeudi après-midi. Il répond pas au téléphone et il est pas chez lui. Alastor est porté disparu. Je m'inquiète."
-Humph, dis-je... Il est mort.
Je croisai les bras et mon ton était ferme et strict. Husk arrêta brusquement la voiture et se tourna vers moi avant d'hurler : "NON ! ALASTOR EST PAS MORT, BORDEL !"
La soudaine réaction de Husk me fit reculer sur mon siège tandis que mon cœur battait de plus en plus vite. Je ne m'attendais pas à une telle réaction de sa part. Le barman fixait l'horizon, les mains accrochées au volant, tandis que sa respiration était saccadée.
Le véhicule était plongé dans le silence tandis que Husk regagnait une respiration normale. Quant à moi, je ne savais plus où me mettre mais ce qui était sûr, c'est qu'Alastor comptait bien plus pour Husk que ce que je pensais.
Avec hésitation, je vins poser une main rassurante sur l'épaule du barman et esquissai un tendre sourire. Husk tremblant, tourna la tête vers moi. Il me fixait avec un mélange d'inquiétude, de colère et de frustration.
-Désolée, commençai-je. C'était déplacé de ma part... Je n'avais pas réalisé à quel point tu étais inquiet pour lui... On va le retrouver. Je suis sûre qu'il est toujours en vie et puis on parle d'Alastor Leblanc... L'homme le plus euh... Increvable. Et si on commençait par la forêt derrière la station radio ?
Les yeux rivés vers moi, le barman se calma un peu puis finit par reprendre la conduite. Quant à moi, j'otai ma main et regardai la route tout en pensant à Alastor. Où diable peut-il se trouver s'il n'est pas chez lui ou à la chasse ?
Lorsque nous arrivâmes enfin à la forêt, nous commençâmes à chercher sans tarder. Les secondes devinrent des minutes, les minutes des heures et sans m'en rendre compte, il faisait déjà nuit. Seule la lune et les étoiles éclairaient la forêt désormais. Voir devenait de plus en plus difficile et mes pauvres pieds me faisaient mal. Husk quant à lui, hurlait de toutes ses forces et semblait toujours aussi en forme.
Je soupirai, épuisée puis tournai la tête vers la station lorsque je remarquai qu'une des lumières était allumée. Tiens c'est étrange... Je n'avais pas vu ça.
Hésitante, je demandai à Husk de m'attendre et me précipitai vers la station à toute vitesse. Comme je m'y attendais, la porte était ouverte et quelqu'un se trouvait à l'intérieur. En arrivant devant le bureau du brun qui était entrouvert, je blêmis aussitôt en voyant des traces de sang au sol. Mes yeux s'écarquillèrent, mon cœur rata un battement. Je pris mon courage à deux mains et poussai la porte.
Ce que je vis à l'instant me fit reculer tandis que de multiples questions prirent place dans mon esprit. Que diable faisait-il là et... Oh ! M-Mais il est blessé !
Je me ruai vers lui et m'agenouillai à ses côtés, paniquée. Comment diable était-il arrivé jusque là dans un tel état ?
-A-Alastor ! T-Tout va bien ?! Vous êtes blessé !
Le présentateur était assis contre un mur. Son visage était sale et couvert de bleus et de cicatrices encore rouges et sanglantes. Quant à ses lunettes, eh bien il n'en possédait plus... Ses vêtements étaient recouverts de sang à quelques endroits et déchirés à d'autres. Je ne savais que faire et comme si cela ne suffisait pas, Alastor ne répondait pas et demeurait les yeux clos. Il devait être épuisé. Je n'imagine pas toutes les choses qui ont dû lui arriver.
Après plusieurs secondes à paniquer et ne sachant que faire, je décidai de rester à ses côtés et d'hurler le nom de Husk. Celui-ci arriva aussi vite que possible et se précipita vers son ami. Il tenta de le réveiller mais en vain et décida qu'il serait bon d'appeler une ambulance.
Sans plus d'attente, je me levai et me mis à la recherche d'un téléphone mais fut arrêtée par la faible voix d'Alastor.
-N...Non, dit-il. Tout sauf une ambulance...
-Putain, tu divagues ! hurla Husk. Tu t'es vu !? Bien sûr qu'on va appeler une ambulance !
Le présentateur ouvrit difficilement les yeux et tourna la tête vers Husk avant de répondre :
"Tu ne comprends pas, Husker. Je ne peux pas prendre le risque d'appeler une ambulance. Dépose-moi chez moi et... Et je vous expliquerai tout."
Husk et moi échangeâmes des regards confus durant quelques minutes avant que je ne décide d'aller chercher le nécessaire pour prodiguer quelques soins à Alastor. Suite à cela, Husk le porta jusqu'à la voiture et nous pûmes nous rendre chez l'animateur.
Une fois arrivés, Husk me donna les clés et me fit signe d'ouvrir la porte, ce que je fis sans tarder. Le barman alla mettre Alstor dans sa chambre. Cette nuit me rappela celle où Alastor avait été poignardé par Josh pour me défendre... Décidément, à chaque fois que je revois Alastor il est soit blessé, soit il y a des meurtres...
Je soupirai et pris place sur le canapé puis finis par m'endormir après quelques secondes à lutter contre le sommeil.
Le lendemain, je fus réveillée par des murmures provenant de la chambre d'Alastor. J'hésitai puis rejoignis sa chambre mais m'arrêtai avant pour entendre la conversation.
"Bordel, tu pensais vraiment le tuer tout seul !?"
-Eh bien, déclara le brun faiblement. Il semblerait que je me sois fourvoyé. Rochester est bien plus fort que je ne le pensais. Dire qu'il fut un temps où nous étions associés...
-Pourquoi tu veux le tuer, déjà ?
-Ce couard m'a trahis, voyons ! Il s'est joué de moi et m'a fait le plus vicieux des coups ! J'ai failli tout perdre à cause de lui. Je n'aurai de repos que le jour où son crâne reposera sur ma cheminée.
-Ok Shakespeare, déclara Husk. Mais en attendant, t'es hors d'état de nuire donc tu retenteras ton coup dans 30 ans.
-Oh que non, Husker... Je vais le retenter, bien plutôt que prévu car cette fois c'est y/n et toi qui allaient le tuer !
"QUOI !?"
Hurlai-je, collée contre la porte lorsque celle-ci s'ouvrit et me fit tomber en avant.
Je me relevai tant bien que mal et regagnai mes esprits avant d'écarquiller les yeux et de regarder Alastor comme s'il s'agissait d'un alien.
"Vous plaisantez hein !? Haha ! Vous avez reçu un coup sur la tête et vous ne savez plus ce que vous dites. Haha ! Pendant un moment je pensais que vous vouliez que j'aille tuer celui qui vous a mis dans un état pitoyable. HAHAHAHA ! Alastor vous avez failli m'avoir, vieille branche !"
Husk et Alastor me fixaient, confus et quelque peu inquiets. Le présentateur fut le premier à prendre la parole :
"Je suis on ne peut plus sérieux, y/n. Je souhaite que vous et Husk alliez tuer mon rival."
Je n'en croyais pas mes oreilles. Alastor avait-il réellement reçu un coup sur la tête ? Je ne peux pas faire ça. J'en suis incapable ! Comparé à Alastor, je suis une petite brindille prête à casser. Si ce Rochester a fait ça à Alastor, moi il va me tuer ! Je refuse de faire une mission suicide !
-Je ne le ferai pas, dis-je d'un ton froid tandis que mon sourire s'estompait. Je veux dire, regardez vous ! Regardez votre état ! S'il vous a fait ça, moi il va me tuer à coup sûr !
-Vous aurez Husk avec vous, y/n. De plus je vous ferai un topo avant. Tout se passera bien. Cette fois, j'ai sous-estimé Rochester mais la prochaine fois ce sera différent.
J'arquai un sourcil et positionnai mes mains sur mes hanches avant de lever les yeux au ciel et de rétorquer sèchement : "Bien sûr Husk et un topo. C'est de ça dont j'ai besoin. Of fucking course. Vous avez perdu la tête ?"
Moi qui pensait qu'Alastor commençait à me connaître. Eh bien j'ai eu tort. Il ne me connaît absolument pas. Ce Rochester ne fera qu'une bouchée de moi... Il a réussi à mettre Alastor dans un état pitoyable. Si j'essaye de le tuer, même avec Husk, il me tuera ou pire... Je ne peux pas me risquer sur des chemins sinueux. Désolée, Mr Leblanc mais cette fois c'est non.
Le brun soupira puis se leva de son lit et marcha vers moi. Je le fixais sans ciller, prête à lui faire face et à défendre ma position. Pour une fois, je n'allais pas reculer. Après tout, je suis la partenaire d'Alastor et non son laquet ou son esclave. J'ai le droit de m'opposer à lui.
Le brun esquissa un sourire comme d'ordinaire mais je pouvais déceler une once d'agacement dans celui-ci.
"Je ne suis pas sûr de comprendre, chère Y/n. Auriez vous la gentillesse de répéter ?"
-Je.Ne.Tuerai.Pas.Votre.Rival. Si Husk veut y aller, grand bien lui fasse mais ne comptez pas sur moi. Je ne suis pas folle au point de risquer ma vie et essayer de tuer quelqu'un qui je le sais, me mettra hors d'état de nuire avant que je n'ai le temps de dire : "Jambalaya"
Je regardai Alastor de haut en bas, m'arrêtant sur ses blessures. Husk et moi l'avons trouvé à temps... Que se passera-t-il si personne ne nous trouve Husk et moi ?
Le sourire d'Alastor qui d'ordinaire ne laissait rien paraître, semblait disparaître peu à peu. De plus, sa lèvre inférieure tremblait légèrement. Il était prêt à se briser à tout instant. Allait-il perdre son calme pour la première fois ?
Le brun baissa légèrement la tête et se mit à rire de plus en plus fort, bientôt son rire se mit à résonner dans toute la maison, faisant trembler les murs. Il releva aussitôt la tête vers moi et esquissa un sourire malsain.
"Vous ne semblez pas comprendre, chère Y/n. Je ne me souviens pas avoir demandé votre avis. De plus, souvenez vous, vous aviez donné votre parole il y a de cela plusieurs semaines quand je vous ai demandé de me remplacer lors d'une "chasse au cerfs". Malheureusement vous aviez un concert de prévu. Vous vous souvenez ? Il est temps de vous rattraper."
Je plissai, les yeux, confuse et réfléchis un court instant, lorsque je me souvins et écarquillai les yeux. Alastor souhaitait que je le remplace. Je me souviens mais je n'ai jamais su contre qui et maintenant qu'il le dit...Saperlotte ! C'est ce Rochester que je devais tuer ?! Celui qui a infligé toutes ces cicatrices et tous ces bleus à Alastor ? Bon sang de bois... J'y crois pas.
-Attendez ! dis-je hors de moi. Vous vouliez m'envoyer au casse pipe ? Vous vouliez que je me retrouve face à votre rival ! Vous savez très bien de quoi il est capable et vous vouliez m'envoyer moi ? Pour tâter le terrain, peut-être ? Dites moi, Alastor, est-ce que tous les hosts Louisianais sont aussi inconscients, horribles et sans scrupules que vous ?!
En voyant ma réaction, le sourire d'Alastor se brisa et pour la première fois, il semblait contrarié et agacé. Toutefois, il regagna aussitôt son sourire mais celui-ci semblait factice, presque moqueur.
-Je ne sais pas, répliqua le brun. Est-ce que toutes les chanteuses new-yorkaises sont aussi agacantes et empotées que vous, incapable d'assumer leurs résponsabilités ? Dois-je vous rapeller que nous avons fait un pacte et que vous avez dit, je cite : "Si je fais le moindre faux pas, vous pouvez me tuer.'' Vous ne semblez pas vous en souvenir.
-Oh, répondis-je d'un ton ironique. Je n'aurais pas fait ce pacte si Monsieur Leblanc savait gérer ses pulsions meurtrières. Toutefois, il semblerait qu'il ne soit pas aussi parfait qu'il voudrait le faire croire. Vous vous cachez derrière une belle image de gentleman poli et courtois mais en réalité vous êtes un monstre.
-Un monstre ? commença Alastor. Nous en venons donc à nous dire nos quatre vérités ? Eh bien laissez-moi vous dire que vous n'êtes qu'une diva qui s'emporte à la moindre contrariété. Vous me dites que je suis incapable de gérer mes pulsions mais vous êtes incapable de gérer votre colère. De plus, vous vous donnez de grands airs mais vous n'êtes rien. Aussi, vous ne savez faire qu'une seule chose : Jacasser encore et encore. Toujours des paroles mais jamais d'actes.
Je serrai les poings tandis que les paroles d'Alastor résonnaient dans mon esprit. Je sentais mon sang bouillir dans mes veines et mes lèvres trembler. Mon cœur battait de plus en plus vite et une légère envie de violence me démangeait.
En voyant que je ne disais rien, le brun replaça ses lunettes sur le bout de son nez et déclara : "C'est bien ce que je pensais... J'ai l'habitude des petites divas. All mouth and no trousers. Je dois avouer que vous me décevez beaucoup, Y/n.''
Je ne sais comment, mais sans m'en rendre compte, ma main se leva, mon corps pivota et un bruit résonna. Quand je rouvris les yeux, la première chose que je vis était la trace rouge sur la joue d'Alastor et ses lunettes tombées au sol.
Avant que les choses n'empirent davantage, Husk se positionna entre nous tandis qu'Alastor , les yeux écarquillés, réalisait la situation.
-Okay okay, débuta Husk. On arrête les conneries, hein ?! Alastor tu restes ici te reposer et moi je vais emmener, Y/n loin d'ici. Okay ? A plus !
Le barman saisit ma main et me traina hors de la pièce avant de fermer la porte. Il se tourna vers moi et fronça les sourcils avant de prendre la parole d'un ton accusateur :
"Toi t'es dans la merde."
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