~Les poules, les vaches et Charleston~
[Note de l'auteur : Je vous présente... Le chapitre le plus long de Bonnie and Clyde ! Sur mon google doc, il fait plus de 30 pages et plus de 9000 mots ! J'espère que vous aimez la lecture. Maintenant que je vous ai donné un long chapitre, je vais disparaître comme Alastor pendant 7 ans. Saaaalut. Non vraiment c'était loong et je m'excuse si j'ai laissé quelques coquilles.]
[Aussi, autre chose importante. Maintenant vous pouvez poser des questions à Margareth dans la FAQ. N'hésitez pas aussi si vous voulez poser des questions aux personnages, concernant ce qu'il s'est passé dans ce chapitre. Je voulais laisser la FAQ ouverte au moins en attendant que je poste ce chapitre. La FAQ va officiellement fermer le dimanche 7 comme ça j'ai le temps de préparer mes réponses !]
"Y/n, voici Margareth Y/n N/f, ta nièce ! Nous voulions te faire la surprise."
Déclara William joyeusement en nous rejoignant au salon.
Quant à moi, j'étais pétrifiée, les yeux rivés vers Margareth qui me serrait de plus en plus fort dans ses bras. Je suis tante. Bon sang, j'ai encore du mal à le réaliser, pourtant, c'est vrai. Toutefois, je ne saurais dire pourquoi, mais j'étais incapable de sourire ou d'exprimer ma joie.
En voyant mon manque de réaction face à ma nièce, Alastor arqua un sourcil et demanda : "Tout va bien, ma chère ? Je crois que dans ce genre de situation, vous devez répondre à l'étreinte de l'autre."
Je secouai la tête pour sortir de mes pensées et réalisai que je ne serrais pas la fillette en retour.
"Ah oui !"
Sans plus d'attente, je vins serrer ma nièce contre moi. Mon étreinte n'avait rien de naturel, ce qui donna un résultat plutôt... Gênant.
-Tante Y/n ! Tu vas rester avec nous, pas vrai ? s'informa la petite en souriant.
Je m'apprêtais à répondre lorsque mon frère fut plus rapide et répondit à ma place : "Je ne crains que ta tante ne doive partir à un moment. C'est une célébrité, tu sais. Elle est très occupée."
Face à la réponse de son père, Margareth afficha une mine triste et déçue. Elle semblait abattue. La petite fille serra sa poupée entre ses mains et me regarda, les larmes aux yeux, puis murmura : "Tu vas nous quitter ?"
-Non non ! Pas maintenant, dis-je pour la rassurer. On est encore là pour l'instant.
La tristesse laissa soudain place à la joie et elle sautilla en sachant que je restais pour l'instant. Puis, elle se tourna vers Alastor et s'enquit en baissant légèrement la voix : "Et lui... C'est mon oncle ?"
Le brun écarquilla les yeux et toussa plusieurs fois avant de se reprendre et de tendre la main vers Margareth.
"Enchanté, petite demoiselle. Je me nomme Alastor Leblanc et je suis un ami de votre tante."
Margareth regarda son père qui lui fit un signe de la tête puis elle reporta son attention sur Alastor et lui serra la main.
"Enchantée, monsieur."
-Bon et bien, si nous passions à table ? J'ai une faim de loup.
Déclara mon frère en tapant dans ses mains avant de regarder ma mère : "Le dîner est-il prêt, mère ?"
Ma mère qui était assise sur le canapé et qui n'avait pas bougé, soupira et se leva avant de s'étirer et de répondre : "Oui, on vous attendait avec Alistair."
M'a se leva puis se dirigea vers la salle à manger. Elle fut suivie de mon frère, Alastor puis Margareth. Toutefois, avant que ma nièce ne quitte le salon, elle attrapa ma main et sourit.
"On y va, tatie !"
Dit-elle de vive voix avant de se mettre en route. Je baissai la tête vers nos deux mains puis souris et me rendis à la salle à manger avec elle.
Ma nièce s'assit à côté de moi et Alastor prit place aux côtés de William. M'a arriva avec le dîner et nous commençâmes à manger. Durant le repas, la fillette me parla d'elle. Je connaissais désormais sa couleur préférée, son animal préféré, sa boisson favorite, le nom de ses poupées, ses passe-temps favoris et finalement, son plat préféré.
À la fin du repas, je me félicitai d'avoir tout retenu. Je saisis les couvercles et les assiettes sales avant de me rendre à la cuisine pour faire la vaisselle. En me voyant faire, ma mère s'avança vers moi et prit la parole : "Tu sais que je peux le faire, pas vrai ?"
-Oui, dis-je en rinçant une assiette. Mais j'avais envie de le faire !
-Merci, Britney, rétorqua ma mère. Je vais en profiter pour tricoter un peu, alors.
-Ok ! Bon tricot.
Ma mère sourit et quitta la cuisine. Cependant, je ne fus pas seule bien longtemps, car Alastor vint me tenir compagnie. Il attrapa un chiffon propre et m'aida en séchant la vaisselle lavée.
"Merci"
Dis-je en tournant la tête vers le brun.
-My pleasure, deer ! répliqua le présentateur avant de me faire un clin d'œil.
Une fois la vaisselle terminée et rangée, Alastor posa son chiffon et s'exclama : "Bon et bien, je pense que nous ferions mieux d'aller dormir. Après tout, nous avons eu une longue journée !"
J'acquiesçai et souris avant de répondre :
-Bonne nuit, Alastor. Vous savez où est votre chambre ?
Le présentateur saisit délicatement ma main et déposa un baiser sur le dos de celle-ci avant de murmurer :
"Oui, ne vous en faites pas. Bonne nuit, chère amie."
Je le regardai une dernière fois puis quittai la cuisine et montai à l'étage pour regagner ma chambre. J'ouvris ma valise, pris des vêtements pour la nuit et me rendis à la salle de bain. Je fermai la porte et pris une grande inspiration avant de faire couler l'eau et d'ôter mes vêtements. Une fois cela fait, j'entrai dans la baignoire et fermai les yeux, laissant l'eau caresser mon corps endoloris. Ma blessure à la cuisse me faisait encore mal, mais ce n'était rien comparé aux premiers jours.
"Bon sang..."
Murmurai-je avant de saisir le shampoing et le savon pour me laver les cheveux et me nettoyer. Un bon dîner, un bain chaud et enfin, une bonne nuit de sommeil... Mon rêve allait enfin se réaliser. Dans quelques minutes, je serai allongée sur un matelas moelleux. Un repos bien mérité !
Une fois propre, je sortis de la baignoire. Mon premier réflexe fut de vérifier si M'a gardait toujours les bandages au même endroit. Mon regard s'illumina en voyant que c'était le cas. J'attrapai quelques bandages pour ma blessure et m'occupai de celle-ci avant de mettre mon pyjama et de quitter la salle de bain.
Je me rendis dans ma chambre et m'allongeai sur le lit en souriant avant de serrer mon oreiller contre moi et de fermer les yeux, heureuse et rassurée d'être de retour à la maison. Finalement, je sombrai dans les bras de morphée sans aucune crainte.
Le lendemain, je fus réveillée par le doux son du coq. J'ouvris peu à peu les yeux et bailliai. Ce n'était pas un rêve. J'étais bien là, à la campagne avec ma famille. Il ne s'agissait pas d'un songe inventé par mon esprit. C'était... réel.
Je m'assis sur mon lit et fixai la fenêtre afin d'apercevoir la ferme au loin et la grange lorsqu'une idée me vint. J'ecarquillai les yeux et hurlai : "Mais oui !"
Je ne saurais dire pourquoi mais j'étais soudain prise d'une envie de passer la journée à la ferme. Les vaches, les poules, les champs... Tout cela m'avait manqué et je donnerais tout ce que j'ai pour vivre une journée à la ferme. D'accord, je suis peut-être un peu rouillée mais ça devrait aller !
Bien décidée à passer une journée avec les vaches, je me levai, quittai ma chambre et me précipitai en bas. Selon la pendule, il était 9H45 et à cette heure, M'a est levée !
Comme je m'y attendais, elle était en cuisine et préparait déjà le petit-déjeuner.
"Good morning !"
Hurlai-je de vive voix, beaucoup trop enthousiaste pour un matin.
Ma mère se tourna vers moi et me dévisagea avant de répondre fermement : "Hey hey hey, il est 9h45, Britney. Tu vas réveiller tout le monde et même les animaux."
-Je sais, répliquai-je. Mais j'ai eu une idée ! Aujourd'hui, je veux passer une journée à la ferme.
-Ah et elle te vient d'où cette idée ?
-Je sais pas ! Je me suis levée et je me suis dit : "Je veux aller à la ferme !" Le tracteur de papa est toujours dans la grange ?
Ma mère réfléchit un court instant et se gratta le menton, pensive avant de rétorquer: "Ouais mais fais attention. On l'a plus utilisé depuis la mort de ton père. Il doit être défectueux."
-Parfait ! répondis-je en ignorant totalement la suite de sa phrase.
-Hey, tu m'écoutes ? J'ai dit qu'il était...
Ma mère s'arrêta en voyant que je ne l'écoutais plus, trop occupée à réfléchir à toutes les activités que je pourrais faire aujourd'hui. Elle soupira, agacée et murmura des paroles inaudibles avant de se tourner vers l'évier.
Quant à moi, je me rendis ensuite à la grange afin de trouver une tenue convenable pour travailler mais tombai nez à nez avec Alastor qui venait de se réveiller. Comme d'ordinaire, il avait une apparence impeccable : des cheveux bien coiffés, une tenue soignée et un sourire aux lèvres. Moi... J'étais toujours en pyjama... En me voyant, Alastor fut le premier à prendre la parole :
"Bonjour, ma chère ! Avez-vous bien dormi ?"
-Comme un loir ! dis-je en souriant. Je dois avouer que ça m'avait manqué.
-Parfait ! Vous avez mérité de vous reposer. Dites-moi, Y/n, qu'avez vous prévu de faire, aujourd'hui ?
-Oh ! Je vais renouer avec mes origines et passer une journée à la ferme. Traire les vaches, nourrir les animaux...
-Eh bien, que voici un programme chargé que vous avez là. Amusez-vous bien. Quant à moi, je resterai sagement ici afin que vous puissiez profiter un maximum de votre journée avec vos amies les poules.
Je m'apprêtais à terminer cette discussion avec Alastor afin d'aller me changer quand soudain, une vision apparut dans mon esprit. J'imaginais Alastor en salopette, fourche à la main. Notre cher présentateur Louisianais qui s'occupe de poules... En voilà une image pour le moins hilarante.
"Attendez!"
Le brun arqua un sourcil et s'enquit : "Oui ?"
Je posai mes mains sur ses épaules et proposai, sourire en coin : "Que diriez-vous de venir avec moi ? A la ferme !"
Bon, je ne m'attends pas à ce qu'il dise oui. Un gentleman tel que lui ne peut s'adonner à ce genre d'activités. Nourrir les poules, traire les vaches et conduire un tracteur. Même si imaginer Alastor faire ce genre de corvées était drôle, je sais qu'il va refuser car après tout...
"J'accepte."
Quoi ? Je mentirais si je disais que je n'étais pas surprise par sa réponse. Pour être honnête, je ne m'attendais pas à un oui... Pourquoi avoir accepté si facilement ?
-Ah oui... dis-je, méfiante en plissant les yeux. Vraiment ?
Alastor replaça ses lunettes sur le bout de son nez puis répondit d'un ton décidé : "Oui. Pour plusieurs raisons. Passer une journée avec vous à la ferme peut s'avérer être une expérience divertissante et enrichissante. Aussi, cela pourra me permettre d'en apprendre plus sur vous car vous êtes dans votre élément. Enfin, vous avez participé avec moi à la chasse à l'homme qui est un de mes nombreux hobbies donc je peux bien passer une journée avec vous à la ferme pour vous aider. Oh et envahir l'espace personnel des gens... C'est ma passion."
-Ah... J'avais oublié que vous étiez Alastor, Alastor. Enfin ! Vous savez quoi ? C'est super. Allons-nous changer. Je me demande si... Venez !
Je saisis la main du brun avant de me rendre à la grange avec lui. Nous quittâmes la maison et marchâmes durant quelques secondes avant d'arriver à destination. Une fois arrivée, je lâchai la main d'Alastor et me dirigeai vers les quelques étagères présentes dans la grange avant de me mettre sur la pointe des pieds. Je posai une main hésitante sur l'une des étagères puis souris lorsque je touchai du tissu.
"Elles sont encore là..."
Je saisis deux salopettes pliées : Une à ma taille et une à la taille du brun avant de les dépoussiérer puis je me baissai pour saisir deux paires de bottes en caoutchouc parmi toutes celles que possédait ma famille. Une fois cela fait, je me tournai vers Alastor et lui donnai des bottes et une salopette. Il attrapa les vêtements et leva les yeux vers moi avant de demander, hésitant : "Je dois porter... Ces vêtements ?"
-Oui ! A moins que vous ne vouliez abîmer et salir votre belle tenue. On se retrouve ici dans 5 minutes !
Je quittai la grange tandis que le brun fixait les vêtements d'un air méfiant. Je me demande à quoi va ressembler Alastor avec ça... Cette simple pensée me fit sourire voir rire. La simple pensée qu'Alastor soit vêtu ainsi était hilarante
"HAHAHA ! Alastor en salopette. J'y crois pas"
Je me tins les côtes tant j'avais ris puis finis par rejoindre la maison pour me changer. Je troquai mon pyjama contre un simple t shirt blanc, une salopette et des bottes. Une fois prête, je rejoignis le brun.
Il était là, debout au centre de la grange, sourire aux lèvres. Toutefois, je pus voir qu'il se forçait. Bon sang... Alastor portait une chemise ainsi que des bottes et enfin, la fameuse salopette. En le voyant, je crus rêver. J'étais bouche-bée. Comme quoi, une tenue peut vous changer quelqu'un. Il semblait si différent, vêtu de cette façon. Moi qui pensais que j'allais me moquer, j'ai eu tord car je le trouvais... différent.
Face à mon manque de réaction, l'animateur radio prit la parole : "Eh bien ? Qu'en pensez-vous ? Je dois avouer que cette nouvelle tenue est assez confortable."
Je souris de toutes dents avant de m'avancer vers lui pour l'admirer de plus près puis je croisai les bras et m'exclamai : "Vous êtes parfait ! En plus, on est assorti maintenant ! Il ne vous manque plus que la fourche et on dirait le tableau de.... De G...Gran..."
En voyant que j'avais du mal à me souvenir du nom du peintre, Alastor me corrigea : "Je crois que vous voulez parler du tableau "American gothic", de Grant Wood."
-Oui ! Lui là ! Enfin ! Assez parlé de peinture. On a du pain sur la planche, mon vieux. On doit nourrir les poules, traire les vaches, nourrir les autres animaux, s'occuper du foin et j'en passe.
Dis-je en comptant sur mes doigts.
-Eh bien, déclara Alastor. Cette journée s'annonce bien mouvementée. Aujourd'hui, c'est votre jour et vous vous y connaissez bien mieux que moi alors dites et je m'exécute.
Je devais avouer être heureuse à l'idée d'être aux commandes pour une fois. Durant la chasse à l'homme, c'était Alastor et aujourd'hui, c'est mon tour. Je ne serai pas tendre envers le brun. Enfin, il fallait maintenant répartir les tâches et j'avais déjà une idée concernant notre petit présentateur. Il allait s'occuper des poules.
"Ok ! Je vais vous montrer comment nourrir les poules et vous allez..."
Je fus soudain coupée par des cris d'enfant. J'arquai un sourcil et me tournai vers la source du bruit. Je vis Margareth qui courrait vers moi. La fillette attrapa soudainement ma main, en pleurs et hurla : "Taaaante, Y/n !"
Alastor me regarda, confus et j'étais tout aussi confuse que lui.
"Margareth ?"
Ma nièce essaya de s'exprimer mais ses paroles furent étouffées par ses pleurs et je ne comprenais rien.
Mon frère nous rejoignit quelques secondes plus tard, il semblait légèrement fatigué et agacé. Il me regarda, désolé et soupira avant de s'excuser : "La voilà... Je suis navré. Margareth te cherchait et quand mère lui a dit que tu étais partie à la ferme avec Mr Leblanc, elle a dit qu'elle voulait venir avec toi mais je lui ai dit que c'était impossible."
Il se tourna ensuite vers sa fille et haussa légèrement le ton : "Margareth Y/n N/f, tu vas de ce pas retourner à la maison."
La petite refusa d'obéir et serra davantage ma main avant de lever les yeux vers moi, me suppliant de la laisser rester.
"Margareth"
Déclara mon frère d'un ton ferme. C'était le ton qu'il employait lorsqu'il allait perdre son calme. Encore une fois, ma nièce ne bougea pas. Elle me fixait de ses petits yeux bleus. Quant à moi, je réfléchissais.
Devais-je laisser la petite passer la journée avec nous ou au contraire lui dire de partir avec son père. Cependant, je mis bien trop de temps à parler car la patience de mon frère s'était écoulée. Il attrapa vivement la main de sa fille et la tira vers lui.
"Margareth. Tu vas rentrer à la maison et attendre bien sagement que ta tante rentre. Ta mère vient te chercher demain alors tu dois te préparer et non te salir dans la boue."
J'écarquillai les yeux face à la réaction de mon frère et sans réfléchir davantage, je tirai Margareth vers moi puis me penchai vers William avant de prendre la parole : "Elle vient ! Allons, Willy, tu ne vas tout de même pas empêcher ta fille de passer du temps avec sa tante, hein ?"
Mon frère lâcha aussitôt la main de sa fille et rougit de honte. Il semblait embarrassé à l'idée d'avoir perdu son calme. William s'éclaircit la gorge et soupira avant d'abandonner : "Soit. Je suis navré d'avoir perdu mon calme. Tu as raison, Margareth peut rester avec vous."
Le regard de la fillette s'illumina et ses pleurs cessèrent. Elle me regarda en souriant tandis qu'elle serrait sa poupée contre elle. William s'excusa de nouveau et tourna les talons avant de nous quitter.
-Eh bien, déclara le brun qui s'était tu jusque là. On dirait que nous avons une nouvelle invitée !
Je me tournai vers Alastor et plissai les yeux avant de lui jeter un regard noir. Un regard qui voulait dire : "Si vous touchez à ma nièce, je vous donne à manger aux ânes" Le présentateur saisit aussitôt le sens et esquissa un sourire amusé.
Je reportai ensuite mon attention sur la fillette et souris avant de demander d'une douce voix : "Alors ! Dis-moi, qu'aimerais-tu faire ?"
Margareth sembla réfléchir avant de rétorquer, enthousiaste : "Je veux nourrir les poules avec toi !"
Les poules ? Je devais donner cette tâche à Alastor mais on dirait que les choses ont changé. Incapable de refuser, j'ochai la tête et déclarai de vive voix : "On va nourrir les poules !"
-Ouiii ! hurla ma nièce, heureuse.
Je pris délicatement sa main dans la mienne puis regardai Alastor avant d'ordonner : "En route, mauvaise troupe. Nous allons nourrir les poules !"
Notre première mission fut donc de donner à manger aux poules. Je montrai à Alastor et Margareth comment faire. En somme, c'était une tâche très facile. Il fallait leur donner des grains à picorer. A ma grande surprise, la fillette fut la première à s'habituer. Elle regardait les poules manger avec grande attention, comme s'il s'agissait de la 7ème merveille du monde.
"Wooouah"
Ce qui me surprit davantage, c'était Alastor. Il ne semblait pas confiant. Je dirais même qu'il avait... Peur ? Alors que ma nièce s'extasiait devant les poules et les nourrissait sans mal, je m'avançai vers Alastor et demandai, curieuse :
"Je vous sens un peu tendu, Alastor. Tout va bien ?"
Le brun fixait un point devant lui et ne répondait pas. Il souriait, nerveux et je sentais que quelque chose n'allait pas. Il était figé et légèrement tremblant. En tournant la tête, je vis qu'il fixait une poule. Celle-ci le fixait en retour. Les deux menaient une bataille de regards intense et je compris aussitôt ce qui allait se passer.
-Euh, commençai-je en regardant l'animal. Vous faites une bataille de regards avec la poule, là ?
Soudain, Alastor attrapa mon bras et murmura, apeuré : "J'ai un mauvais pressentiment, ma chère."
-Je vois pas de quoi...
Avant même que je ne puisse terminer ma phrase, la poule se précipita vers Alastor avec une vitesse sans pareille. Le brun écarquilla les yeux, poussa un cri et recula de quelques pas avant de tourner les talons et de se mettre à courir pour sa vie. La scène se passa tellement vite et j'eus à peine le temps de réagir.
"Hein ?"
Je tournai la tête vers Alastor qui courait pour tenter d'échapper à l'animal. C'était une scène surréaliste. Je dû me tapoter la joue plusieurs fois pour être sûre qu'il ne s'agissait pas d'un rêve. Toutefois, c'était bien réel. Alastor courrait à toute vitesse pour échapper à la poule. J'étais figée, perdue dans mes pensées lorsque je vis Margareth qui commençait à courser la poule en riant.
"Margareth !"
Hurlai-je, avant de me bouger pour rattraper l'enfant.
"On doit pas courir après une poule enragée !"
Suite à cela, je passai donc plusieurs minutes à courir après ma nièce qui courrait derrière une poule. Poule qui, au passage, courait toujours derrière Alastor. Les événements avaient pris une tournure pour le moins surprenante... Et amusante !
Je finis tant bien que mal par rattraper ma nièce puis je m'occupai de la poule et la saisis dans mes bras. Alastor quant à lui, était essoufflé. Je mis la poule dans sa cage et regardai le brun en posant mes mains sur mes hanches.
"C'était quoi ça, Alastor ?!"
Le présentateur était adossé au mur de la grange et reprenait son souffle. Il semblait avoir vu la mort en face. Une fois suffisamment calme, il me regarda et s'exclama, indigné : "Vous ne m'avez pas dit que vos poules étaient agressives !"
-Ce sont des poules, Alastor ! Enfin, plus de peur que de mal. Elle aurait pu vous picorer comme le grain.
-Le monsieur a peur des poules, chuchota ma nièce en me regardant, amusée.
Alastor l'entendit et rougit de honte. Il détourna le regard, gêné et ne dit rien. En effet, je venais d'assister à la scène la plus hilarante qui soit. J'étais trop occupée à rattraper ma nièce pour rire mais maintenant que j'y pense...
Je souris et rétorquai à Margareth : "C'était drôle, hein ?"
-Oui oui ! s'exclama la fillette avant de rire. Hahaha !
Je ris aussi en rejouant la scène dans ma tête. Le regard terrifié d'Alastor tandis qu'il courait pour sa vie.
"Hahahahaha !"
Le présentateur quant à lui, ne trouvait pas cela hilarant. Au contraire, il avait la tête baissée, le visage rouge et un sourire forcé sur les lèvres. Voir Alastor perdre son calme devant une poule était un souvenir qui restera à jamais dans mon esprit.
Lorsque nous terminâmes de rire, je m'éclaircis la gorge et m'exclamai : "Enfin bref ! On a pas terminé. Notre journée ne fait que commencer. Maintenant, il faut aller traire les vaches ! Il me faut juste des chiffons, des gants, un seau vide et un seau d'eau. J'arrive !"
Je pris ce dont j'avais besoin dans la grange et fis signe à Alastor et ma nièce de me suivre pour aller traire. Je me dirigeai vers l'enclos des vaches et les deux me suivirent. Lorsque nous fûmes arrivés, je posai mes mains sur mes hanches et regardai autour de moi. Un grand sourire se dessina sur mes lèvres lorsque je vis les vaches après tant d'années.
"Les vaches ! Vous allez voir, ça va être amusant ! "
L'animateur radio semblait peu convaincu par mes paroles mais il ne dit rien. Margareth quant à elle, était enthousiaste à l'idée de se mettre au travail. Je m'avançai vers l'une des vaches et me tournai vers le brun et ma nièce.
"Regardez et apprenez !"
Je pris le seau d'eau et un chiffon avant de me baisser et de tremper le chiffon dans l'eau. Une fois cela fait, je l'utilisai pour nettoyer les trayons de la vache.
"C'est important de nettoyer avant de traire pour éviter les bactéries. Oh et il faut aussi être délicat pour ne pas blesser la vache sinon elle peut s'énerver."
Lorsque les trayons furent nettoyés, je pris le deuxième seau et le posai de sorte à ce que le lait se vide à l'intérieur. Puis, je mis des gants et saisis délicatement un trayon dans chaque main avant de presser. Je pressais alternativement chaque trayon et lorsque ceux-ci se vidèrent finalement, je lâchai et souris avant de me redresser et de craquer mon dos. Je brandis le seau fièrement et regardai les deux.
"Du bon lait de chez nous ! Qui veut essayer ?"
Sans grande surprise, Margareth fut la première à se proposer. Elle se rua vers moi et hurla : "Moi moi moi ! Tante y/n, je veux essayer !"
Le présentateur se décala en voyant ma nièce et dit d'un ton courtois : "Honneur aux ladies."
Je fixais Alastor en arquant un sourcil. Il ne semblait pas très confiant à l'idée de traire mais il ne pourra pas y couper.
Je m'avançai vers la prochaine vache et aidai Margareth à traire. Une fois les trayons propres, je lui donnai une paire de gants et lui dis que faire. Elle m'écoutait attentivement et se débrouillait très bien. Lorsqu'elle termina, je l'aidai à soulever le seau.
"Du bon lait !"
Je lui fis un clin d'œil et lui ébourrifai les cheveux avant de la féliciter d'un ton joyeux.
-Bravo ! Tu t'es bien débrouillée.
Maintenant, c'était au tour d'Alastor de traire. Il avait encore ce sourire crispé sur le visage. Cependant, bien qu'il n'était pas très confiant, il finit par prendre son courage à deux mains et s'avança. Il s'accroupit et prit une grande inspiration. Je pris place à ses côtés et souris avant de murmurer :
"Allez, vous pouvez le faire"
Alastor hocha la tête et saisit délicatement les trayons de la vache avant de presser et de diriger le jet vers le seau pour le remplir. Tout se passait bien et le brun semblait s'en sortir. Il tremblait légèrement au début mais finit par s'habituer. Je devais avouer que cela me faisait plaisir de voir Alastor participer aux corvées auxquelles je participais autrefois. Si on met de côté l'incident avec la poule, Alastor se débrouille.
"Continuez comme ça, mon vieux ! Vous faites du bon travail"
Dis-je pour l'encourager. Toutefois, j'avais parlé trop vite car le brun bougea légèrement la main et le jet dévia. Alastor se retrouva éclaboussé. J'écarquillai les yeux et tournai la tête pour éviter d'être éclaboussée à mon tour.
Le présentateur quant à lui, était figé. Il lâcha les trayons de la vache et enleva ses lunettes recouvertes de lait avant de me regarder.
"Que disiez-vous à l'instant ?"
Je souris, amusée avant de me redresser et d'attraper un chiffon qui traînait dans la poche de ma salopette.
"Eh bah ! "
Dis-je en tendant le chiffon au brun.
Il soupira et l'attrapa avant de se redresser pour nettoyer ses lunettes et son visage. Le présentateur s'apprêtait à prendre la parole lorsqu'il vit l'immense sourire sur mon visage. Plus que quelques secondes avant que je ne me mette à rire. En voyant cela, Alastor eut de nouveau ce sourire crispé et cette fois, sa lèvre tremblait légèrement.
"Hilarant, n'est-ce pas ?"
-Beaucoup, dis-je en riant finalement. Hahahaha ! Vous verriez votre tête !
Alastor n'en fit rien et essuya le lait restant avant de croiser les bras et de prendre la parole : "Eh bien, les choses s'annoncent plus ardues que ce que je pensais."
-On peut pas être parfait à tout, dis-je en lui faisant une légère tape sur le dos.
-Je suis d'accord avec vous, chère amie.
Les vaches, c'est fait ! Maintenant, il fallait s'occuper de nourrir les oies et le reste des animaux sauf les poules bien sûr.
Alors que je réfléchissais, Margareth attrapa la manche de ma salopette et murmura, gênée: "Tante Y/n... J'ai un petit creux."
Oh ! C'est vrai que je n'avais pas vu le temps passer. Je me demande quelle heure il est. Je tournai la tête vers Alastor et l'informai: "Je vais accompagner Margareth à la maison pour qu'elle puisse manger quelque chose et on revient okay ?"
Le brun hésita puis répondit finalement : "Très bien ! Je vous attends."
-Oh et aussi, ajoutai-je. Pourriez-vous en profiter pour fermer l'enclos des vaches ? Faites bien attention à ce qu'il soit bien fermé. Un jour, une vache s'est enfuie parce qu'on l'avait mal verrouillé.
-Bien sûr, ma chère ! Je m'en occupe, comptez sur moi.
Je pris la main de ma nièce et le seau de lait puis sans plus d'attente, nous nous dirigeâmes vers la maison. Je me demandais si laisser Alastor seul au milieu de tous ces animaux était une bonne chose. Lorsque nous arrivâmes enfin, ma mère nous accueillit et arqua un sourcil avant de s'informer : "Alistair s'est fait bouffer par les vaches ?"
-Si tu savais, répondis-je en posant le seau de lait. Il s'est fait courser par une poule. C'était hilarant.
Ma mère ouvrit le réfrigérateur et sortit six petits paquets avant de les disposer dans un torchon. Elle ferma le torchon et me le tendit.
"Je vous ai fait des sandwichs, entre-temps."
-Oh ! dis-je en prenant le tout. Merci m'a ! T'es la meilleure !
J'étais partie trop vite ce matin pour penser à préparer un pique-nique. Heureusement que M'a est là.
Ma génitrice me donna aussi un thermos et une gourde puis nous pûmes quitter la maison pour retourner à la ferme. Ma nièce mangea ses sandwichs en chemin car elle avait faim. Le présentateur quant à lui, nous attendait de pied ferme devant l'enclos des vaches. Il sourit en nous voyant arriver et nous fit signe de la main.
"Vos sandwichs !"
Dis-je en lui donnant les siens.
-Merci, ma chère !
Il les saisit et déballa l'un d'eux avant de croquer. Je fis de même et faillis pleurer en mangeant car ce sandwich me rappelait ceux que m'a nous faisait autrefois lorsque nous allions à la ferme avec P'a. Une fois notre pique-nique terminé, il était temps de passer aux autres missions du jour. Rien de bien dangereux. Il s'agissait de nourrir les animaux et de nettoyer la grange. Lorsque la première tâche fut terminée, nous nous rendîmes à la grange pour le nettoyage de celle-ci. Margareth s'y donna à cœur joie et fit de son mieux pour m'aider. Quant à Alastor, il semblait plus confiant et rassuré à l'idée de faire du nettoyage.
Une fois notre tâche achevée, je croisai les bras et dis de vive voix : "Parfait ! Avec le temps, Ma n'a plus trop la force de faire du nettoyage. Elle sera heureuse en voyant l'état des lieux"
Alastor regarda autour de lui, satisfait et ajouta : "Eh bien, je suis heureux que nous ayons pu lui rendre service."
-Grand mère va être contente ! s'exclama Margareth d'un ton enjoué.
Nourrir les animaux, traire les vaches, pique-niquer, nettoyer la grange... Je pense que notre journée peut s'achever. Après tout, nous avons tous bien travaillé et j'ai l'impression qu'une mission de plus tuerait Alastor.
"Très bien ! Nous avons terminé mais j'ai une surprise pour vous !"
Alastor arqua un sourcil, méfiant avant de demander d'un ton hésitant : "Une surprise ?"
Je me rendis à l'arrière de la grange. Sous un immense drap se trouvait un objet inestimable. Je soulevai le drap et mon regard s'illumina en voyant le magnifique tracteur de P'a N/f. Il semblait quelque peu rouillé mais je suis sûre qu'il fonctionne encore.
"Alastor, pourriez-vous ouvrir les portes de la grange en grand, s'il vous plaît ?"
Le brun hocha la tête avant de s'exécuter. Quant à moi, je montai sur le tracteur et réfléchis. J'essayais de me souvenir comment cette chose marchait. J'avais appris à le conduire à l'âge de 15 ans donc ça ne devrait pas être compliqué. Toutefois, toutes ces années passées loin de la campagne ont tout effacé. Je fixais donc les différents leviers et le volant tandis que je cogitais dans ma petite tête de campagnarde. Soudain, j'eus un éclair de génie et me souvins.
"Eureka !"
M'exclamai-je avant de faire la bonne manipulation pour démarrer le tracteur. Celui-ci laissa échapper une grosse fumée noire. Bon sang, c'est vrai qu'il ne faut pas l'utiliser à l'intérieur !
Je regardai ma nièce et souris avant de lui tendre la main.
"On y va, my lady"
Elle leva les yeux vers moi, émerveillée et saisit ma main. Je l'aidai à monter et l'assis sur mes genoux avant de commencer à rouler. Le tracteur fit un bruit peu rassurant mais ce n'était rien... Enfin, j'espère. Je sentais qu'il était un peu rouillé mais ça devrait aller. L'animateur radio se décala légèrement pour nous laisser passer et j'arrêtai le moteur avant de proposer :
"Alastor, un tour de tracteur, ça vous dit ?"
Le brun fixait l'engin. Il cligna plusieurs fois et leva la tête vers moi avant de demander, confus : "Vous savez conduire un tracteur ?"
-Un peu, mon n'veux ! m'éxclamai-je avant de me décaler pour laisser Alastor monter et s'asseoir.
Au début, il semblait peu rassuré à l'idée de nous rejoindre mais il finit par accepter et s'assit à côté de moi.
"Je veux conduire ! Je veux conduire !"
Répéta ma nièce en attrapant le volant avec ses petites mains. Je ris en la voyant faire et posai mes mains sur les siennes pour l'aider et la guider.
"Je vais t'aider."
Le moteur démarra à nouveau et nous commençâmes à conduire. Le brun quant à lui, regardait autour de lui tandis que le vent frais de la campagne caressait son visage. Nous étions là, tous les trois à bord d'un tracteur et tout allait à merveille. Margareth souriait, Alastor profitait du paysage et moi... J'étais de retour des années en arrière. Si seulement le temps pouvait s'arrêter.
Cependant, le bonheur fut de courte durée car j'entendais souvent des bruits provenant du tracteur. Encore ces bruits inquiétants. En tournant la tête, je vis une immense fumée noire. Ce n'était pas bon signe. M'a avait dit quelque chose à propos du tracteur ce matin mais je n'arrive pas à m'en souvenir.... Le tracteur est...Est... Bon sang , M'a !
Comme si cela ne suffisait pas, je sentis la vitesse augmenter. Je regardai ma nièce et demandai, inquiète : "Tu as touché à un levier ?"
Margareth secoua la tête et répondit : "Non, j'ai rien touché."
La vitesse du tracteur augmenta encore une fois et Alastor le remarqua. Il se tourna vers moi et déclara : "Ma chère, j'ai le sentiment que quelque chose ne va pas."
Je me penchai légèrement et m'apprêtai à appuyer sur le levier pour freiner et arrêter l'engin mais il était coincé. Le tracteur fonçait maintenant à toute allure et il était impossible de l'arrêter. C'est pas possible ! Je saisis fermement le levier et essayai de freiner mais ce fut en vain.
"Allez !"
Hurlai-je avant d'user de ma force de campagnarde robuste. Toutefois, je me heurtai une nouvelle fois à un échec cuisant.
Margareth qui remarqua que quelque chose clochait, tourna la tête vers moi, les larmes aux yeux et la lèvre tremblante puis s'informa d'une petite voix : "Tante Y/n..? On va mourir ?"
-Non ! m'exclamai-je sans réfléchir. Non ! On va trouver une solution.
Ma nièce et le brun furent peu convaincus par ma voix tremblante et l'expression sur mon visage. J'avais le teint pâle et le cœur battant. Le tracteur fonçait à toute vitesse et projettait une fumée aussi noire que la suie. Mon esprit était en proie à la panique et j'imaginais déjà les pires scénarios. Il va exploser et on va tous mourir. Bon sang, bon sang, bon sang !
Je me redressai et regardai les deux avant de déclarer : "On va devoir sauter !"
-Sauter ? répéta Alastor. Avec cette vitesse nous allons nous blesser ou pire ! On ne peut pas sauter de ce tracteur en marche !
-Une petite égratignure ou une jambe cassée, qu'est-ce que ça change ? Haha... dis-je en riant nerveusement.
-Il faut trouver une autre solution ou nous all..
"Meeeeuh !"
Alastor et moi nous figêames en entendant les meuglements d'une vache. Je déglutis et murmurai sans me tourner : "Vous avez fermé l'enclos des vaches comme je vous l'avais demandé ? En faisant bien attention à ce qu'il soit correctement fermé."
Face à ma question, le brun esquissa un sourire embarrassé et répondit en balbutiant : "Il... Il semblerait que... Eh bien... Vous allez rire, ma chère... J'ai bien fermé l'enclos mais je n'ai pas vérifié si... S'il était correctement fermé."
Si je devais résumer la situation, je dirais qu'elle est passée de dangereuse à critique. Le tracteur ne veut pas s'arrêter et il fonce à toute allure sur une vache qui en retour, nous fonce aussi dessus. Ah, les joies de la campagne !
-Tante y/n ! hurla Margareth en s'accrochant à moi. J'ai peur !
Je fermai les yeux, comptai jusqu'à trois pour me calmer et tournai vivement la tête vers la vache. Mes yeux s'écarquillèrent et mon cœur rata un battement. C'était certes une vache mais pas n'importe laquelle. Oui, je la reconnaîtrais entre mille. Lacey ! Ma vachette !
"Lacey !"
Hurlai-je en souriant, heureuse de la revoir après tout ce temps. Quand j'ai quitté la campagne, elle n'était qu'une petite génisse.
Oh non ! Si Lacey continue à foncer sur nous, elle sera blessée et nous aussi. Je ne peux pas laisser une telle chose arriver. Il va falloir trouver une solution et vite. Réfléchi, réfléchi, réfléchi !
-Je sais, dis-je d'un ton ferme avant de regarder Alastor. Ne lâchez pas ma nièce.
Le brun me regarda, confus avant de demander, peu convaincu : "Qu'allez vous faire ?"
-Ne lâchez surtout pas Margareth et faites moi confiance. C'est tout ce que je demande.
Je souris et d'un geste décidé, montai sur le siège avant de m'avancer vers l'avant du tracteur. J'étais maintenant debout sur le capot et tentais de garder l'équilibre. Le tracteur tremblait et le vent me fouettait le visage.
"Allez, ça va le faire..."
Me dis-je pour me rassurer tandis que j'essayais de ne pas regarder en bas.
"Avez vous perdu l'esprit !?"
Gronda Alastor, indigné en me voyant mettre ma vie en danger.
Toutefois, je n'en fis rien. J'étais beaucoup trop occupée à essayer de garder l'équilibre même si parfois mon corps balançait légèrement. Dieu merci, je ne portais pas de talons.
J'ai reconnu Lacey, ma petite vachette, ma meilleure amie après Dana. Mon plan consistait à user d'une astuce que j'utilisais autrefois pour qu'elle puisse m'obéir. Elle n'obéissait qu'à moi. Je me souviens d'elle mais m'a-t-elle reconnu après toutes ces années ? On va voir ça ! Si je me foire, je meurs.
J'écartai les bras et posai mon regard sur Lacey avant de sourire et de m'exclamer :
"Tu m'as manqué, ma fille ! A nous deux !"
Je positionnai mes doigts entre mes lèvres et pris une grande inspiration avant de siffler le plus fort possible. Ensuite, je fis un geste de main à Lacey, lui indiquant de dévier. La vache s'arrêta aussitôt et dévia à droite. Elle passa à côté de nous et continua sa course. Quant à moi, je posai mes mains sur mes hanches, fière. J'ai réussi !
En me tournant vers Alastor, celui-ci me regardait bouche bée, les yeux écarquillés. Il était figé et ne disait mot. Concernant Margareth, elle était tout aussi figée. Les deux semblaient confus au plus au point.
"Il nous reste encore un souci, je vous signale ! Le tracteur ne s'est pas arrêté et là on fonce droit sur..."
Je me tournai vers l'avant, toujours debout sur le capot et vis qu'on fonçait sur la clôture d'une clairière.
-Sur une clôture, continuai-je.
Le présentateur toujours aussi troublé, secoua la tête et balbutia : "Euh oui oui ! En effet, il faut trouver une solution."
A ce stade, il n'y avait pas 300 solutions. Il va falloir sauter. Nous n'avons pas le choix. Je pris de nouveau place face au volant et regardai Alastor.
"Alastor, me faites-vous confiance ?"
-Pourquoi diable ai-je un mauvais pressentiment ?
-A charge de revanche !
Je souris de toutes dents avant de pousser Alastor. Celui-ci laissa échapper un cri de surprise et chuta du tracteur en marche. Il roula à quelques mètres derrière nous et s'arrêta finalement.
"Il m'en voudra pas"
Murmurai-je avant de porter mon attention sur ma nièce. Celle-ci tremblait, inquiète et s'enquit : "M-Moi aussi je dois faire comme le monsieur ? "
-Non, dis-je sûre de moi. Toi tu vas sauter avec moi. Est-ce que tu me fais confiance?
La fillette hésita et hocha la tête tandis que des larmes ruisselaient le long de ses joues. Je montai sur le siège et me baissai vers Margareth pour la prendre dans mes bras.
"Accroche toi, ça va secouer "
Ma nièce s'accrocha fermement à moi. Elle ferma les yeux et supplia, la voix tremblante : "Ne me lâche pas."
-Jamais, répondis-je avant de me positionner sur l'arrière du tracteur.
Encore une fois, garder mon équilibre était difficile et avec ma nièce dans mes bras, la difficulté était plus élevée. Toutefois, j'essayais de rester droite avec les pieds bien ancrés. Il va falloir sauter du tracteur en marche et avec cette vitesse, si je me foire, on va toutes les deux se blesser ou pire. De plus, je n'ai jamais fait ça avant.
Je fermai les yeux et me concentrai avant de finalement prendre appuie sur mes jambes et de sauter aussi loin que possible. La fillette resserra son étreinte sur moi et poussa un petit cri tandis que nous étions encore dans les airs. Puis, après quelques secondes qui semblaient durer une éternité, nous étions de retour sur la terre ferme. Vivantes et sans la moindre égratignure.
Ma nièce ouvrit les yeux, tremblante telle une feuille et regarda autour d'elle avant de demander: "On est vivante ?"
-Oui, répondis-je en la serrant dans mes bras. Je t'avais dis que j'allais pas te lâcher haha !
La fillette répondit à mon étreinte et me complimenta de vive voix : "Tante Y/n est super forte !"
-Plus de peur que de mal. Allons retrouver Mr Leblanc, maintenant.
Je saisis la main de ma nièce et nous nous mîmes à la recherche du présentateur. Il était là, à quelques mètres, allongé au sol. Comme je m'y attendais, il était inconscient et avait des égratignures. J'avoue que le jeter du tracteur en marche n'était peut-être pas une bonne idée.
"Alastor ?"
Dis-je une première fois mais sans réponse.
-Alastor, dis-je en haussant le ton.
Toujours rien.
-I-Il est mort ? s'informa Margareth en me regardant, légèrement paniquée.
-Mais non, répondis-je en souriant pour la rassurer. Il en faut plus pour le tuer.
Je lâchai la main de ma nièce et m'assis à côté d'Alastor avant de poser mon regard sur son visage. Il avait une expression paisible... Loin du meurtrier qu'il était. Il semblait aussi vulnérable et inoffensif qu'une biche. Je pense que vu son état, il faut opter pour la délicatesse afin de ne pas le brusquer.
Je saisis donc délicatement ses épaules et... Le secouai aussi fort qu'un milkshake.
"Debout, là-dedans !"
Cette fois, il sursauta et se redressa vivement avant de regarder autour de lui, perdu.
"O-Où sommes nous ?"
-Ah bah vous revoilà parmi les vivants ! On a survécu !
Il fallut plusieurs minutes au brun avant de reprendre ses esprits et de se souvenir des événements passés.
"Ah oui... Vous m'avez poussé du tracteur en marche... Je m'en souviens."
-J'avoue que c'était un peu méchant, commençai-je. Mais au moins, nous sommes tous en vie. Ne vous en faites pas, Alastor, on va rentrer et vous pourrez vous reposer mais avant... Il nous reste encore une chose à faire.
-Quoi encore ? s'informa Alastor dont la fatigue se reflétait sur son visage.
Avant de rentrer, nous nous occupâmes de remettre Lacey dans l'enclos et de le fermer correctement afin qu'aucune vache ne puisse s'échapper. Quant au tracteur de P'a... Il finit malheureusement par percuter la clotûre mais s'arrêta tout de même. Au vu des dégâts, je pense qu'il ne pourra plus rouler avant un bon bout de temps.
Lorsque nous finîmes tout ce que nous devions faire, nous pûmes enfin rentrer pour de bon. Une fois arrivée, j'enlevai mes bottes et baillai. Ce fut une journée forte en émotions et en péripéties. Maintenant, je ne rêve que d'une chose : un bon bain chaud.
"Alors, cette journée ?"
S'informa ma génitrice en nous rejoignant au salon.
-Super ! dis-je, heureuse et satisfaite de cette journée malgré l'histoire du tracteur.
-Éprouvante, répondit Alastor en craquant son cou.
-Eh bah, fit ma mère en croisant les bras. Y/n, t'as eu raison d'emmener Alistair à la ferme. C'est bien que ce petit gars de la ville voit la campagne.
Je tournai la tête vers Alastor avec un immense sourire aux lèvres. En guise de réponse, il leva les yeux vers moi et se laissa tomber sur le canapé avant de murmurer : "Bonté divine. Vous allez finir par me tuer."
Je saisis un des nombreux coussins du canapé et le lançai sur le présentateur.
"Allez, c'était plutôt drôle !"
Un peu plus tard, ma nièce raconta sa journée à ma mère qui manqua de m'arracher l'oreille en tirant dessus lorsqu'elle apprit que je ne l'avais pas écouté concernant le tracteur et que j'avais mis nos vies et celle de Lacey en danger.
"M-Mais on a survécu"
Dis-je en essayant de pousser ma mère pour me dégager.
Ma génitrice tira plus fort et gronda : "Tu m'écoutes jamais ! Je t'ai dis que le tracteur était défectueux !"
-M-Mais mamaaaaan !
-Il n'y a pas de mais maman, jeune fille !
Tandis que ma mère me tirait l'oreille pour me faire regretter ma bêtise, Alastor nous regardait depuis le salon. Il souriait mais je pus sentir autre chose dans son regard. De la tristesse ? De la jalousie, peut-être ? Le même regard que lorsque je parlais de P'a, hier. Le brun finit par pousser un soupir presque abattu et son sourire s'estompa. Il tourna le dos et sortit de la maison.
Lorsque ma mère daigna enfin me lâcher, je lui fis une grimace et rejoignis Alastor. Le soleil commençait à se coucher, ce qui donnait au ciel une belle lueur orangée.
"Quelle journée !"
M'exclamai-je en baillant avant de me poster aux côtés de l'animateur radio.
-En effet, dit-il. Qui aurait cru que notre chanteuse new-yorkaise savait murmurer à l'oreille de vaches ?
Je rougis aussitôt en entendant ses paroles et détournai le regard, gênée.
"C'est parce que c'était Lacey. Si ça avait été une autre vache, ça n'aurait pas marché."
-Cette journée à la ferme fut des plus éprouvantes et combien de fois avez vous dû me trouver ridicule. Sans parler des poules. N'est-ce pas ?
Je me mordis la lèvre pour m'empêcher de rire puis regardai Alastor et souris tendrement avant de poser ma main sur son épaule.
"Ne vous en faites pas. Ça restera entre Margareth, vous, moi et... Les poules"
-Merci bien, dit-il avant de se tourner vers le coucher de soleil.
Quant à moi, je regardais Alastor sans un mot. Quand j'y pense, il a rencontré ma mère, mon frère et ma nièce. Il a passé une journée avec moi à la ferme, a dormi dans ma maison d'enfance et maintenant, il en sait davantage sur ma vie.
Je mentirais si je disais que je ne voudrais pas en savoir plus sur lui. D'où vient-il ? Qui sont ses parents ? Où a-t-il grandi ? Tant de questions qui jusque là me semblaient peu importantes.
Je veux savoir qui est réellement Alastor. J'hésitai puis pris mon courage à deux mains et demandai finalement :
"Alastor... Elle est comment votre famille ? Vos parents, tout ça..."
La réaction du présentateur qui suivit ma question, fut pour le moins troublante. Il se figea tandis qu'un sourire forcé se dessinait sur ses lèvres. En touchant le brun, je pus sentir qu'il était tendu. Alastor se tourna vivement vers moi et me tint fermement par les épaules, ce qui me fit écarquiller les yeux. Il s'exclama : "Ma famille ?! Ma mère était une femme charmante et mon géniteur... Tout aussi charmant, chère amie ! Allons, il se fait tard, nous ferions mieux de rentrer"
Puis, sans rien ajouter d'autre, il se tourna vers la porte et rentra, me laissant seule. Sa réaction ne m'avait pas laissé de marbre, au contraire. J'étais troublée. Quelque chose n'allait pas. Je le sentais. Que faire ? Devais-je creuser davantage et essayer de savoir ce qui clochait ou au contraire devais-je me taire ? Bon sang, je me connais. Je ne peux jamais la fermer.
"Alastor !"
Grondai-je avant d'attraper son bras. Le brun s'arrêta sur le pas de la porte et écarquilla les yeux avant de tourner la tête vers moi, surpris par mon geste soudain.
Je pris une grande inspiration et alors que j'étais prête à continuer, j'entendis des pleurs et des cris d'enfant provenant de la maison. C'était Margareth !
Ni une, ni deux, je lâchai Alastor et nous nous dirigeâmes vers la source des cris. En arrivant, nous vîmes William et Margareth réunis au salon. Mon frère serrait ma nièce dans ses bras et celle-ci pleurait à chaudes larmes.
-Hey, commençai-je. Tout va bien ?
William soupira et serra davantage sa fille avant de lever les yeux vers moi et de répondre : "Margareth a perdu sa poupée, Miss Sofia."
Miss Sofia ? Elle l'avait avec elle toute la journée, pourtant.
Je tournai la tête vers Alastor et le brun fit de même. Lui aussi semblait penser la même chose. J'avais beau me refaire toute la journée dans ma tête mais impossible de savoir quand Margareth aurait pu perdre sa poupée.
"J-Je veux ma poupée !"
Cria Margareth en pleurant tandis qu'elle était blottie dans les bras de William.
-Allons Margareth, déclara mon frère en tentant de la rassurer. On t'en achètera une autre. Elle sera encore plus jolie.
Comme je m'y attendais, la fillette refusa et continua à pleurer.
-Non ! Je veux Miss Sofia ! C'est ma poupée et je veux ma poupée !
S'exclama ma nièce en haussant la voix avant de soudainement lâcher mon frère et de s'asseoir sur le canapé en croisant les bras d'un air renfrogné.
-Je veux ma poupée !
Mon frère soupira et ne su que faire. Il leva les yeux au ciel et s'adressa à moi : "Aurais-tu une idée de où pourrait se trouver cette satanée poupée ?"
Je réfléchis durant plusieurs secondes et répondis finalement :
-Elle a pu tomber pendant qu'on nettoyait la grange ou pendant qu'on nourrissait les animaux. Honnêtement, Willy... Elle pourrait être n'importe où.
En entendant mes paroles, ma nièce ne fut pas rassurée et pleura davantage, ce qui attira ma mère. Celle-ci nous rejoignit et demanda, agacée : " Qu'est-ce que c'est que ce tintamarre !? On peut pas préparer le dîner tranquillement ?"
-Navré mère, déclara William avant de s'asseoir à côté de sa fille. Margareth fait un caprice car elle a perdu sa poupée lorsqu'elle était à la ferme avec Y/n.
Ma génitrice plissa les yeux et s'informa: "Ah oui ?"
Elle se tourna vivement vers moi et me jeta un regard noir qui eut le don de me pétrifier sur place. Oh non... Je connais ce regard. Sans attendre, je regardai autre part en sifflotant.
-Margareth était sous ta responsabilité et celle de ton quidam, dit-elle avant de nous pointer du doigt. Si elle a perdu sa poupée, c'est de ta faute, alors tu vas mettre tes bottes et rebrousser chemin. Tu vas lui retrouver sa poupée préférée et tu vas lui présenter tes excuses. On fait pas pleurer ma petite-fille ! Compris ?
Tandis que ma mère parlait, les pleurs de Margareth avaient cessé et tous fixaient M'a sans un mot. La maison était désormais plongée dans un silence oppressant et je n'entendais que mon cœur battre dans mes oreilles. Personne n'osait parler ou contredire ma mère.
Mon corps se tourna vers la porte et fit un premier pas puis un deuxième et un troisième avant d'attraper mes bottes. Je savais que si j'allais à l'encontre de ma mère, j'allais le regretter alors autant ne pas tenter le diable. Alors que je m'apprêtais à enfiler mes bottes, je sentis une main se poser sur mon épaule. C'était William.
"Je vais aller chercher la poupée, Britney."
Dit-il, décidé et sûr de lui.
-Quoi ? dis-je confuse. Comment ça ? T'as entendu m'a ! Si je vais pas la chercher, elle va me tuer. Tu connais parfaitement le regard qu'elle m'a jeté. C'est le regard de la mort !
William rit légèrement à l'entente de mes paroles et saisit ma main avant de m'expliquer :
-Je n'ai pas été très gentil avec Margareth ce matin en voulant l'empêcher de venir avec vous et d'après ce qu'elle m'a raconté, elle a passé une merveilleuse journée en ta compagnie. Si une personne doit tout faire pour elle et récupérer sa poupée, c'est son père. C'est ce que notre père aurait fait pour toi.
Je souris tristement lorsque William prononça ces mots et répondis : "Oui.. C'est ce que p'a aurait fait."
Mon frère me fit un clin d'œil et enfila ses chaussures avant de me faire une légère tape sur l'épaules et d'ouvrir la porte.
"Oh ! J'allais oublié ! Profite-en pour t'occuper de Margareth et change lui les idées. Remonte lui le moral. Tu as toujours été douée pour ce genre de choses."
Une fois cela dit, il quitta la maison en direction de la ferme et se mit en quête de la poupée. Quant à moi, je pris une grande inspiration et me dirigeai vers le salon, prête à remonter le moral de ma nièce comme me l'avait demandé Willy. En me voyant revenir, ma mère me dévisagea et déclara d'un ton ferme: "T'as de la chance que ton frère soit parti à ta place"
-Et oui héhé... répondis-je en riant nerveusement. Mais il m'a demandé d'essayer de m'occuper de Margareth et de lui remonter le moral.
-Peut-être que c'est pas une mauvaise chose, au final... Tu pourras pas faire pire qu'Alistair.
-Comment ça ? demandai-je en arquant un sourcil.
Soudain, sans crier gare, ma nièce se rua vers moi en pleurs et hurla : "Le monsieur est méchant !"
Le monsieur ? Alastor ?
Je posai mon regard sur Alastor, méfiante et m'informai: "Qu'avez vous fait, Alastor ?"
-Eh bien, déclara Alastor, confus. Je n'ai fait que lui raconter des blagues pour tenter de lui changer les idées.
Je soupirai et me pinçai l'arête du nez avant de secouer la tête, désespérée. La chose à ne pas faire.
-Bon, dis-je en regardant Margareth avec un sourire aux lèvres. Alastor ici présent possède un humour douteux mais je n'ai jamais osé lui dire.
En entendant mes paroles, le brun parut blessé et outré. Il s'apprêtait à répondre mais je le coupai et m'adressai à ma nièce en prenant sa main.
"Moi je connais un bon moyen de te remonter le moral et ça marche à tous les coups."
-Quoi ? demanda ma nièce en reniflant, le nez rouge.
Je m'éclaircis la gorge et me remémorai les paroles avant de commencer à chanter :
"Oh wah, oh wah, oh wah, oh wah, oh wah, oh wah Why do fools fall in love?"
Je la fis ensuite tournoyer telle une princesse de conte de fée avant de continuer ma chanson et de danser avec elle :
" Why do birds sing so gay ? And lovers await the break of day. Why do they fall in love ?
Why does the rain fall from above ? Why do fools fall in love ? Why do they fall in love ?"
En quelques secondes, les pleurs de ma nièce devinrent des rires et je voyais qu'elle s'amusait et oubliait peu à peu sa poupée. Je pus donc continuer en me disant que je faisais du bon travail.
"Love is a losing game Love can a be shame I know of a fool You see For that fool is me"
Alors que je dansais et chantais avec ma nièce, je vis le regard d'Alastor durant quelques secondes. Le brun nous fixait avec un léger sourire en coin. Il fit ensuite quelque chose d'inattendu. Il se leva et m'arrêta en posant une main sur mon épaule.
"Allons, ma chère. Si vous comptez remonter le moral de votre nièce en dansant, ce n'est pas comme ça qu'il faut s'y prendre."
-Je vous demande pardon ? répondis-je, légèrement agacée d'avoir été interrompue.
Non mais pour qui se prend-t-il, monsieur je fais pleurer les enfants avec mes blagues ?
Le présentateur me fit un clin d'œil avant de se tourner vers ma mère et de s'informer : "Puis-je utiliser le gramophone dont vous m'avez parlé hier et auriez-vous du Benny Goodman par le plus grand des hasards ?"
Ma mère réfléchit durant quelques secondes avant d'hocher la tête : "Je crois" Une fois cela dit, elle se leva du canapé et se dirigea vers le gramophone. Quant à moi, je commençais à comprendre où voulait en venir Alastor.
Ma génitrice saisit une pochette de disque et sortit le vinyle avant de le positionner correctement sur le gramophone et de mettre l'aiguille. Au début, le silence puis... Nous pûmes entendre les premières notes de "Sing Sing Sing". Alastor se tint droit et tendit la main vers ma nièce.
"Puis-je ? Promis, cette fois ce ne sera pas des blagues."
Ma nièce me regarda en premier et demanda ma permission avant de se tourner vers Alastor et de prendre sa main. Le brun sourit de plus belle et déclara de vive voix : "Faites comme moi, ma chère ! Nous allons danser le charleston !"
Sur ces mots, Alastor enseigna à ma nièce comment danser tandis que je les regardais avec ma mère. Je devais avouer qu'Alastor était un très bon danseur. La fillette riait aux éclats et semblait passer un bon moment. Le présentateur quant à lui, l'encourageait et la complimentait.
-Eh bah, murmura ma mère. Je l'ai peut-être sous-estimé, ce Alistair.
-Tu l'aimes bien ? dis-je sans quitter Alastor et ma nièce des yeux.
-Peut-être, répondit ma génitrice. Peut-être. En tout cas, il danse diablement bien.
-Tu sais...
Avant même que je ne puisse finir ma phrase, Alastor attrapa ma main, me força à me lever et me tira vers lui. Je poussai un cri de surprise et le regardai, légèrement perdue.
-Quoi ?
-Vous ne pensiez tout de même pas que vous alliez rester assise !? Haha !
-Alastor, commençai-je. Je sais ce que vous allez me demander mais je...
-Oh que non, me coupa le brun. Vous m'avez déjà montré vos talents de danseuse lors de cette soirée nocturne en Louisiane, il y a de cela plusieurs semaines ! Ce n'est pas un petit Charleston qui va vous déstabiliser. Suivez mes mouvements.
Je soupirai et levai les yeux au ciel avant de m'informer : "Je n'ai pas le choix, hein ? Charleston en salopette ?"
-Charleston en salopette, répéta le brun avant de me faire tournoyer. Mettez vous à côté de moi, Margareth se met à côté de vous et faites comme moi. Je suis peut-être un piètre fermier mais je reste bon danseur !
Sans trop savoir comment, je me retrouvai à danser le Charleston en salopette avec Alastor et ma nièce. Au bout de quelques minutes, je commençai à m'y habituer et je devais avouer que c'était amusant. Ma nièce riait et souriait. Elle passait un agréable moment grâce à Alastor. En ce qui concerne ma mère, elle nous regardait en souriant.
Je ne saurais dire combien de temps nous avons passé à danser car après Benny Goodman, Alastor a mis un deuxième disque, puis un troisième et un quatrième. Lorsque la soirée arriva à son terme, j'étais allongée sur le canapé, fatiguée et Margareth dormait à point fermés.
"Mes jambes..."
Murmurai-je, incapable de bouger tant javais dansé comme jamais auparavant et ma cuisse commençait à me faire mal.
-Allons ! s'exclama Alastor qui semblait toujours aussi en forme. The night is young ! Dansons davantage !
En guise de réponse, je positionnai mon doigt sur mes lèvres et regardai ma nièce, faisant signe à Alastor qu'elle dormait et qu'il ne fallait pas la réveiller. En voyant cela, le présentateur se contenta d'hocher la tête et d'éteindre le gramophone. Il vint ensuite s'asseoir à côté de moi et me chuchota : "Ce fut une bien belle soirée, n'est-ce pas ?"
Je me redressai tout en serrant la fillette dans mes bras afin qu'elle soit confortable et répondis en baissant la voix afin de ne pas réveiller l'enfant :
-Je suis d'accord avec vous, Alastor. Merci d'avoir contribué à remonter le moral de ma nièce. C'est vraiment gentil de votre part.
-Allons, ma chère, dit-il en souriant. Inutile de me remercier. Tout le plaisir est pour moi. Pensez vous que votre frère a retrouvé Miss Sofia ?
Je m'apprêtais à répondre lorsqu'on toqua à la porte et celle-ci s'ouvrit. Je vis en tournant la tête, qu'il s'agissait de William. Mon frère était de retour. Il enleva ses chaussures et nous rejoignit avant de brandir d'un air triomphant, la poupée de Margareth.
"Je l'ai !"
Alastor et moi positionnâmes notre doigt contre nos lèvres avant de tourner la tête vers ma nièce pour signaler à William qu'elle dormait et qu'il fallait parler moins fort.
-Oh, dit-il en chuchotant. Toutes mes excuses...
Mon frère sourit tendrement avant de venir prendre sa fille dans ses bras et de nous remercier. Il la porta jusqu'à sa chambre à l'étage pour la border. Quant à moi, je reveillai M'a qui s'était endormie, afin qu'on puisse passer à table pour le dîner. Une fois le repas terminé, nous quittâmes la salle à manger et chacun se rendit à sa chambre pour la nuit.
Je me changeai et me laissai finalement tomber sur mon lit en souriant et prête à m'endormir.
[Note de l'auteur : Let's gooooo ! J'espère qu'il vous a plu et que malgré sa longueur, vous ne vous êtes pas lassés. *Gravity disparaît pendant 7 ans*]
(Un tracteur de l'époque. Celui de P'a est un peu plus grand et il y a plus de place)
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