~La déchéance d'une chanteuse~

[Note de l'auteur : Coucou ! Voici le nouveau chapitre de Bonnie and Clyde ! Ames sensibles s'abstenir. Veuillez faire attention, c'est assez graphique et sanglant. Luv you ! Prenez soin de vous. Ya peut-être aussi un ou deux trucs pas très accurate du coup je vous prierai de ne pas y faire attention. Je modifierai ça dans le futur.]

"Si on t'en a fait baver, si on t'a fait souffrir. Tu te sentiras mieux en le rendant au centuple. Tout le malheur qui t'a été infligé sera compensé en le faisant goûter aux gens heureux."

-Daki et Gyutaro, demon slayer épisode 8

~La déchéance d'une chanteuse~

En signe de défense, je positionnai une main face à moi puis marchai vers le brun avant de lever la tête vers lui et de demander : "Où est-ce qu'on est ?"

-Nous sommes dans ma cave personnelle.

-Et qu'est-ce qu'on fout dans votre cave perso ? m'informai-je en resserrant mon étreinte sur mon couteau dissimulé. Je vous aime beaucoup mais ça n'aurait pas pu attendre que je dorme un peu ? Il est genre... 1 heure passée.

Le brun sourit, amusé face à ma réaction puis rétorqua : "Auriez-vous oublié qu'il vous reste une personne à tuer ?"

Je levai les yeux au ciel, agacée, puis répondis : "Si vous me faites encore une blague, je vous castre."

-Oh, il ne sera pas nécessaire de me... castrer. Car ce n'est pas de moi qu'il s'agit. J'ai choisi pour vous une personne que vous ne connaissez que trop . Voyez par vous même, dit-il en tendant la main vers la source de lumière.

Méfiante, je tournai le regard vers la source de lumière qui se trouvait être 4  lampes supendues, assez puissantes et rivées sur une seule et même silhouette assise et attachée. Elle était couverte de bleus sur les bras, les jambes et le ventre. Je plissai les yeux et vis qu'elle ne portait qu'un caleçon et un... stetson.

Soudain, tout fit sens dans mon esprit et la silhouette devint plus claire jusqu'à former le corps de mon ...Manager ? Henry ? Que diable fait-il ici ? Attaché et blessé ? P-Pourquoi ? Comment se fait-il qu'il soit là, bâillonné et le corps parsemé de bleus ? Il était sacrément amoché et semblait avoir perdu connaissance.

J'avais grand mal à réaliser la situation tant pour moi, tout semblait impossible. Comme pour me sortir d'un rêve, je me giflai deux fois la joue doucement mais finis pas réalisé que tout cela était bel et bien réel. Henry était là, attaché devant mes yeux, vulnérable et semblable à une pauvre proie.

-A-Alastor ? demandai- je paniquée. Que...Pourquoi... Que fait Henry ici ? J-je n'aime pas ça.

Puis, je levai la tête vers le brun. Il souriait comme à son habitude.

-Après nos multiples discussions concernant votre agent, j'ai fait des recherches approfondies et jugé juste qu'il devienne votre deuxième proie. Quoi de mieux que celui qui vous a humilié, persécuté, insulté et traité comme une vulgaire poupée de chiffon ? Maintenant que vous êtes là, je vais pouvoir le réveiller.

Alastor tendit la main vers moi et demanda d'un ton poli : "Vous permettez ? J'aimerai utiliser votre couteau ?"

Décidément, rien ne peut lui échapper. Je soupirai puis lui donnai mon couteau à contre cœur. Il le saisit, me remercia puis alla se positionner derrière Henry. Une fois cela fait, il lui murmura quelque chose à l'oreille et lui planta le couteau dans l'épaule d'un geste vif.

Prit d'une violente douleur  qui sembla faire trembler tout son corps, il reprit soudain connaissance et hurla malgré son bâillon. Il se débattit mais Alastor posa une simple main sur sa tête pour l'empêcher de bouger.

En me voyant, Henry écarquilla les yeux et tenta de se débattre de plus en plus, hurlant mon nom à travers le tissu qui lui servait de bâillon. Certes, ce n'était pas très audible mais je savais qu'il prononçait mon nom et cela me paraissait irréaliste. Henry voulait mon aide ? Il m'appelait ? Il me suppliait de l'aider et de venir à sa rescousse ? Henry Brown ? L'un des hommes les plus forts et les plus influents, souhaitait que moi, une pauvre petite chanteuse de campagne, lui vienne en aide ?

"Allons, Mr Brown. Inutile d'hurler comme un porc qu'on prépare à l'abatoire. Vous devriez garder votre énergie pour ce qui va suivre."

Déclara Alastor, souriant, avant de me rendre mon couteau et de se poster à côté de moi et de continuer : "Il est à vous chère amie. Faites ce que vous souhaitez de lui ! Je vous offre votre agent sur un plateau d'argent ! Ne suis-je pas le meilleur présentateur ?!"

Je fixais Henry, stupéfaite et déboussolée, ne sachant que faire. J'avais du mal à réaliser la situation qui se présentait face à moi. Je ne savais que dire. Faire ce que je veux d'Henry ? Le tuer ? Le torturer... Non, j'en suis incapable. Ce n'est pas une nuit de chasse à l'homme qui transforme une campagnarde froussarde en un tueur.

Je baissai la tête, tremblante et fis tomber mon couteau. Au son de l'objet au contact du sol, Alastor tourna la tête vers moi puis arqua un sourcil.

Je serrai les poings et fixai le sol tandis que des larmes se mirent à ruisseler le long de mes joues rosées. Je suis incapable de tuer Henry. Malgré tout le mal qu'il m'a fait, je suis incapable de le lui faire payer. Je suis faible. C'est trop pour moi. Que pense Alastor ? Que je suis aussi forte que lui et que je peux tuer n'importe qui ?

Je levai lentement la tête et portai mon attention sur Henry qui hurlait comme un dément et se débattait de toutes ses forces, criant mon nom suivit d'insultes sans queue ni tête. Son corps endolori me laissa deviner qu'Alastor n'était pas allé de main morte avec lui. Depuis combien de temps est-il là ?

Après quelques minutes de silence pesant, Alastor poussa un soupir déçu et retroussa ses manches puis se baissa pour saisir le couteau et se tourner vers moi.

"Peut-être ai-je mis trop d'espoir en vous, Y/n ? J'ai cru que vous seriez capable de tuer votre agent après tout le mal qu'il vous a fait subir. Il y a des choses qui ne changent pas décidément..."

Son ton paraissait froid et impassible. Il était déçu et cela se voyait... Jamais je ne l'avais vu ainsi auparavant. Il ne souriait... Pas ?

Le présentateur replaça ses lunettes sur le bout de son nez et marcha vers Henry qui semblait paniqué et tentait de reculer sur sa chaise.

-Je vous offre votre agent sur un plateau d'argent et vous n'êtes même pas capable de le tuer. Si vous n'êtes pas capable de le faire pour vous... Faites le au moins pour toutes ces femmes qui ont périt et qui n'ont pas la chance de se venger. Ludmila Hunter, Cassy Walters, Sarah Nicolson, Dana Stanford...

Mon sang ne fit qu'un tour et mon cœur se mit à battre de plus en plus vite. Je relevai vivement la tête à l'entente de ce seul et unique prénom. Alastor venait de prononcer le prénom de ma meilleure amie. Pourquoi là ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi parler de Dana ? Qu'a-t-elle à voir dans toute cette histoire?

Des centaines de questions se bousculaient dans mon esprit et provoquèrent un mal de crâne sans pareil. Je voyais flou non... Je voyais rouge.

"J-Je... Je vous demande pardon ? Vous avez dit Dana Stanford."

"Vous m'avez parfaitement entendu, Y/n. En faisant mes recherches, j'ai découvert que ce cher Henry Brown avait assassiné de nombreuses chanteuses et actrices dont une certaine Dana Stanford. Cela vous dit-il quelque chose ?"

Je sentais mon sang bouillir dans mes veines et mon cœur battre de plus en plus fort, prêt à me percer les tympans et à bondir hors de ma poitrine. Les paroles d'Alastor eurent l'effet de multiples aiguilles plantées dans la chair, me déchirant de l'intérieur et détruisant chaque organe.

J'étais envahie par un mélange de colère, de dégoût, de regret et de mélancolie.

"Allons, elle n'a pas l'air de me croire. Dites-lui de votre bouche, Mr Brown."

Demanda Alastor d'un ton courtois avant de venir tirer sur le bâillon pour l'arracher d'un coup.

-Bordel de merde ! hurla Henry en se tournant vers Alastor. Lâche-moi, fils de pute ! Tu sais pas qui je suis ! J'suis Henry fucking Brown ! Tu sais pas de quoi je suis capable !

-Oh, veuillez m'excuser, déclara le brun avant de venir à nouveau planter le couteau dans l'épaule d'Henry.

Je posai une main sur ma bouche, apeurée. Bon sang, je suis dans un cauchemar... Je vais me réveiller...

-Putain ! beugla mon manager. Tu payes rien pour attendre, connard de mes deux ! Et toi !?

Il se tourna vivement vers moi et continua tout en serrant les dents à cause de la douleur : "C-Comme d'habitude tu restes plantée là à rien foutre !? Fais quelque chose... non... Non !? BOUGE ! On pourrait crever devant toi que tu lèverais pas le petit d-doigt !"

Je m'apprêtais à faire un pas vers Henry mais mon corps refusa d'avancer. J'étais pétrifiée de la tête aux pieds.

"Je ne vous conseille pas d'avancer. A force d'être trop près du feu, on finit par se brûler. En ce qui vous concerne, Mr Brown et si vous nous disiez haut et fort ce que vous avez fait de Dana Stanford et des autres femmes qui n'ont pas répondu favorablement à vos avances. Si puis-je dire pour rester un tantinet poli."

Suite à cela, il saisit Henry par l'arrière du crâne et lui fit lever la tête. Mon manager essaya de bouger la tête mais en vain. Il tenta de mordre Alastor mais c'était peine perdue et se contenta d'hurler des insultes toutes plus vulgaires les unes que les autres.

-Et vous osez embrasser votre mère avec cette bouche ? Ecoutez-moi bien, je ne cesserai de planter ce couteau dans votre épaule encore et encore jusqu'à ce que vous disiez ce qu'il s'est passé. J'ai pour habitude de rester calme mais je possède tout de même des limites.

Il soupira, agacé puis lâcha la tête d'Henry. Celui-ci se tourna vers Alastor et lui cracha à la figure avec dédain.

-Tu peux crever, connard ! J'ai rien à dire ! Tu t'es trompé de mec.

Alastor resta stoïque et essuya le crachat d'Henry d'un simple revers de manche avant d'ôter ses lunettes.

"Je vois et bien..."

-C'est vrai !? criai-je en coupant Alastor. Ce qu'il dit, Henry !? Est-ce que c'est vrai ?

Tous deux se tournèrent vers moi et Henry esquissa un sourire amusé malgré sa douleur.

-Hahaha ! Tu crois vraiment ce que ton petit copain raconte, pov cloche ? Pff tu croirais n'importe quoi. Qu'est-ce que tu crois, que j'ai tué Dana Stanford ? Ma poule aux œufs d'or ? Elle s'est suicidée toute seule comme une grande.

A l'époque, la mort de Dana avait fait la une des journaux. Une jeune actrice hollywoodienne a été retrouvée morte dans sa chambre. Tout le monde dit qu'elle s'était donnée la mort en s'empoisonnant. Après tout, c'était courant à l'époque. Toutes ces stars d'Hollywood qui ne peuvent supporter la pression et le stress... Ils finissent par se donner la mort.

-Elle pouvait pas supporter la pression, ajouta Henry comme s'il lisait dans mes pensées. Elle était trop faible. Maintenant sois un ange et dit à ton petit copain de me libérer. J'suis clément. Il n'y aura pas de conséquences mais une facture salée pour mon costume et ma blessure. Tss vous avez de la chance... J'ai déjà vécu pire.

Bon sang... Comment diable peut-il penser à ses vêtements dans un moment pareil ?

Je ne savais quoi penser. D'un côté j'avais Alastor qui me disait qu'Henry avait tué Dana et de l'autre j'avais Henry qui disait qu'elle s'était suicidée. Je ne savais qui croire dans ce genre de moment. Mon esprit me renvoyait des années en arrière, dans les couloirs d'un passé tragique et sombre où les cadavres jonchent le sol. Des acteurs qui se pendent, d'autres qui s'empoisonnent ou se tirent une balle.

Un endroit perverti par la corruption et la luxure où coucher permet de gravir les échelons et obtenir des contrats juteux. Un passé où les murmures et rumeurs se faufilent tels des rats et des serpents. Un passé où l'argent a le pouvoir de corrompre le cœur du plus sage des hommes.

Alastor ? Henry ? Mon regard, paniqué, passait de l'un à l'autre sans jamais s'arrêter. J'étais confuse, troublée, perdue et proie à une tempête d'émotions toutes plus fortes les unes que les autres. Je sentais que mon cerveau allait fondre et couler par mes oreilles. Je sentais mon cœur battre à tout rompre et mon sang bouillir prêt à me brûler la peau. J'avais besoin de preuves, d'évidences, de concret.

En me voyant, Alastor sourit puis saisit de nouveau le couteau avant de le planter et de l'enlever encore et encore. Henry hurlait comme un fou et se débattait comme une proie face à son chasseur. Ses cris résonnaient dans mon esprit encore et encore.

"Allons, Mr Brown... Ce n'est rien comparé à tout ce qu'elles ont subit... Ces coups de couteaux... Ce n'est rien.  Dites moi Mr Brown... Entendez vous tous ces cris, ces lamentations, ces pleurs... Entre vous et moi, Mr Brown... Ces coups de couteaux, ce n'est vraiment...Rien."

J'étais sur le point de craquer et cette situation devenait insoutenable. Quelle heure est-il ? Quel jour sommes-nous ? Quelle année !? Sommes nous à Hollywood ou à New York ? Quand ai-je quitté la ferme ? Quand ai-je rencontré Dana ? Qui l'a tué ?

-C-c... C'est bon ! cria Henry. J'avoue !

Le temps se figea et quelque chose se brisa en moi. Je levai lentement la tête vers Henry et le fixai, confuse. J'ai dû mal entendre...

-Bordel de merde ! O-oui ! J'ai tué cette petite peste de Dana Stanford mais c'est de sa faute ! Cette salope voulait pas coucher avec moi pour avoir une promotion ! Elle a tenté de se débattre et de me mordre quand j'ai voulu la baiser mais elle s'est frottée à plus fort qu'elle. C'est le business, les enfants ! Pour avancer, il faut coucher ! Si t'es incapable de le faire alors t'as rien à foutre à Hollywood !"

-Enfin, déclara Alastor, fier de lui. Je ne saurais compter le nombre de coups de couteau qu'il nous a fallu... Enfin, j'imagine que la graisse n'aide pas.

N-non... Non non non non non ! C'est impossible ! Non ! Henry n'a pas fait ça ! Il ne peut pas, il n'a pas... Tuer Dana ? Pourquoi ? Comment ? J'étais là ? J'aurai pu faire quelque chose ! Je l'ai laissé mourir...

Je tremblais telle une feuille et basculais d'avant en arrière tandis que mon regard était pâle et livide tel un macchabée. Alastor s'approcha de moi et saisit ma main avant de poser le couteau au creux de celle-ci. Je fixai l'arme sans un mot puis refermai ma main avant de lever la tête vers Alastor.

Quel est ce sentiment ? C'est une chose que je n'avais jamais ressenti avant aujourd'hui. J'ai le sentiment de n'avoir rien à perdre mélangé à de la haine, de la colère et une envie de vengeance sans pareil. Avec un soupçon de mélancolie et de regret. Comme une odeur amère du passé.

Je me tournai machinalement vers Henry et m'avançai avant de m'arrêter à quelques centimètres de lui. En me voyant approcher, il arqua un sourcil et sourit malgré la douleur avant de demander, le souffle saccadé:

 "A-Allons, toi tu comprends n'est-ce pas ? Tu... Tu t'es toujours laissé faire dans ce genre de situation et c'est même pour ça que t'en es là ? Dana aurait dû prendre exemple sur toi. Mais... Mais elle est morte et c'est de sa faute."

-Tais toi... murmurai-je en fixant Henry sans cligner ne serait-ce qu'une fois.

-Sois gentille, c-cocotte et dis à ton petit... Petit ami de me lâcher qu'on puisse rentrer à New York. E-Estimez vous heureux que je ne vous colle pas un procès au... Au cul...

-C-comment, dis-je. Comment peux-tu parler ainsi de Dana !? Elle était ton actrice la plus rentable !

-Dana était un putain de pion comme vous toutes ! hurla Henry. Sérieusement ? Tu crois qu'on en a quelque chose à faire de vous ?! Vous nous aidez juste à faire du pognon ! Rentre toi ça dans la tête, petite maligne. Vous êtes pas irremplaçables ou indispensables. Vous êtes des jouets, des machines à sous, des usines à pognon !

Je levai lentement le couteau tout en fixant Henry. J'étais comme prise d'une soudaine envie de lui faire payer pour tous ses péchés. J'étais animée par un esprit de vengeance et je savais au plus haut point que je ne pourrais jamais retourner en arrière après aujourd'hui.

Mais qu'importe, Henry devait payer. Il a tué Dana et bien d'autres. Il s'est joué d'eux et les a fait souffrir comme il m'a fait souffrir. Il nous a humiliés, insultés et mis plus bas que terre. Il a brisé nos rêves et nos esprits. Il est temps que le karma fasse enfin son œuvre.

-Henry Brown...Je te déteste ! JE TE DÉTESTE !

Hurlai-je avant de me jeter sur Henry et d'abattre mon couteau sur lui. La chaise bascula, nous faisant tomber tous les deux.

J'étais désormais au-dessus de lui et pour une fois, je me sentais supérieure. J'avais l'impression que je pouvais tout faire... Pour une fois, j'avais l'impression qu'aucune de mes actions n'aurait de conséquences.

Je levai une nouvelle fois mon arme et lui assenai un premier coup puis un deuxième et un troisième. S'ensuivit une ribambelle de coups aléatoires. Le sang giclait de toutes parts, m'aveuglant. J'étais incapable de voir Henry. Il hurlait, je le savais mais j'étais comme prisonnière d'un état second, m'empêchant d'entendre quoi que ce soit. Il devait supplier, se tordre de douleur et hurler à s'en déchirer les cordes vocales mais qu'importe.

Je veux qu'il hurle comme elles ont hurlé, je veux qu'il souffre comme elles ont souffert, je veux qu'il pleure comme elles ont pleuré, je veux qu'il meurt comme elles sont mortes. Je veux qu'il ressente toute cette douleur et qu'il connaisse ce sentiment d'impuissance et de vulnérabilité.

Chaque coup devenait de plus en plus fort et violent, transperçant le lard et la peau, ne laissant que de nombreuses plaies au passage, déchirant la graisse et la chair. C'était un véritable carnage. J'en voulais plus. J'essuyai mon visage en hâte et pu voir le visage de mon manager se tordant de douleur. Jamais je n'avais vu pareille chose. Je me délectais de ce spectacle des plus merveilleux... Qui aurait cru qu'il y avait du bon dans la souffrance d'autrui ? Je veux qu'il souffre encore et encore. Je veux qu'il ressente tout ce que j'ai ressenti.

Mais ce ne sera jamais assez. Même s'il venait à mourir plusieurs fois, jamais ça ne pourra me rendre mon innocence et toutes les larmes que j'ai versé.

Prise dans ma démence, je ne vis pas la main d'Henry arriver vers moi. Il avait réussi à la détacher et attrapa mon cou avec ses dernières forces. Il serra de plus en plus fort ce qui me provoqua une douleur intense et ma respiration devint faible.

-E-espèce... Espèce de salope... Je vais t'emmener avec moi en enfer. Si je crève, tu crèves avec moi...

Non ! Je refuse de crever à cause de ce sale porc lubrique ! JE REFUSE !

Je lâchai mon couteau et, dans un geste vif, posai mes mains sur la tête d'Henry avant de finalement planter mes pouces dans ses yeux. Il n'eut pas le temps de fermer les paupières et hurla de douleur. Je jure que ce cri restera à jamais dans mon esprit. Ce n'était pas un cris humain, c'était celui d'un porc qu'on torture. Oui Henry Brown n'est pas humain, c'est un porc.

Je profitai de ce moment pour saisir mon couteau et le planter vivement dans le torse d'Henry avant de faire une grande entaille allant jusqu'au bas de son ventre. Je mis toute ma force de campagnarde agile et robuste. Toutes ces années à dépecer et égorger des animaux m'auront finalement servies. Toutes ces années à courser des poules et dompter des taureaux. Toutes ces années à s'occuper des récoltes de blé et à traire des vaches. Elles m'auront enfin été utiles.

-R-rend les moi ! hurlai-je. Rends-moi toutes ces années, Henry ! Rends-moi mon innocence, rends-moi DANA !

Je pris un instant pour me calmer puis baissai la tête vers l'entrejambe d'Henry lorsqu'une idée me vint. Elle me frappa telle la plus délicieuse des évidences. Je dois m'assurer que même en enfer, il ne puisse faire souffrir personne... Ainsi j'aurai la conscience tranquille.

Je me levai sans mot dire tandis que je sentais Alastor me suivre du regard. Une fois cela fait, je me positionnai aux côtés d'Henry et soupirai avant de finalement faire glisser son caleçon, découvrant ses parties génitales.

De multiples larmes se mirent à ruisseler le long de mes joues lorsque plusieurs souvenirs sinistres et horribles refirent surface dans mon esprit.

Je séchai mes larmes de mes mains ensanglantées puis levai mon couteau au dessus du sexe d'Henry avant de finalement le planter d'un coup sec. Je répétai l'opération encore et encore sans jamais m'arrêter. 

Après avoir détruit ses parties génitales, je me levai une dernière fois et plantai mon couteau dans sa gorge comme pour briser ce lien toxique et mortel qui nous liait l'un à l'autre.

"Nous sommes quittes... Je mets fin à notre contrat, Mr Brown."

Dis-je avant d'observer le cadavre mutilé d'Henry qui gisait dans une mare de sang. Il ne ressemblait désormais plus à rien si ce n'est à une masse difforme et rougeâtre. Il n'était plus que l'ombre de lui-même ou l'ombre de rien. Son corps était parsemé de plaies béantes dont le sang coulait. Ses yeux étaient crevés et ressemblaient à de la bouillie sans parler de son sexe. Une immense plaie allait de son torse à son ventre, laissant entrevoir quelques organes. C'était une véritable boucherie. Il était méconnaissable.

-D'ordinaire, dis-je. Lorsqu'on découpe un porc, on commence par lui ouvrir la gorge puis on le pend. Ensuite, on lui arrache la peau, on fait une immense entaille et on lui retire les organes.... M'enfin, je ne me souviens plus du reste. Mes parents auraient honte.

Je m'apprêtais à faire demi-tour lorsque l'odeur putride du cadavre vint me chatouiller les narines. Mes yeux s'écarquillèrent et la scène se joua  dans mon esprit, me faisant réaliser la situation et me libérant de ma transe.

Je fis un pas en arrière et manquai de trébucher avant de tourner lentement la tête vers Henry. Soudain, je sentis mon repas remonter le long de ma gorge. Sans attendre, je positionnai une main tremblante sur ma bouche et reculai avant de tomber à genoux.

Q-Que diable... Qu'est-ce qui vient de se passer !? J-J'ai tué Henry !? C'est impossible ! Je ne peux pas faire ça ! Seul un monstre en serait capable !

J'ôtai ma main de ma bouche avant de découvrir qu'elle était couverte de sang tout comme ma tenue et mon visage. J'étais couverte de sang de la tête aux pieds.

Mon regard teinté d'effroi se posa sur le couteau qui traînait sur le cadavre. Sans hésitation, je me levai et me jetai sur lui telle une harpie se jetant sur sa proie. Je dois mourir, je dois mourir, je dois mourir !

En me voyant, Alastor hurla : "Hey !" et se rua vers moi. Il m'attrapa avant de me jeter sur le côté et de prendre l'arme.

-Que faites-vous ? Avez vous perdu l'esprit !?

-O-oui ! hurlai-je en levant les yeux vers le brun. J'ai perdu la tête, je suis folle et je viens de commettre un meurtre ! Donnez- moi ce couteau, Alastor !

Je me jetai sur lui pour tenter d'attraper l'arme. Toutefois, il ne se laissa pas faire et s'ensuivit une lutte contre Alastor. Dans un geste de panique et de désespoir, je fermai les yeux et fis un coup dans l'épaule blessée du brun ce qui me laissa quelques secondes pour m'enfuir avec le couteau.

J'ouvris la porte et courus vers les marches, arme en main. Les personnes comme moi doivent mourir. Les personnes comme moi ne méritent pas de vivre. Les personnes comme moi devraient crever en enfer. Je ne suis pas mieux qu'Henry...

Alors que je m'apprêtais à ouvrir la porte pour gagner l'étage, je sentis quelqu'un me tirer par la jambe. En tournant la tête, je vis qu'il s'agissait d'Alastor.

"Donnez-moi ce couteau ! Ne faites pas l'enfant !"

Ordonna t-il avant de tirer un peu plus. J'essayais de ne pas perdre l'équilibre mais cela s'annonçait plus difficile que prévu.

- Je viens de tuer un homme ! Les gens comme moi n'ont pas leur place dans ce monde et de toute façon je n'ai jamais eu l'impression d'avoir ma place. Si je meurs, ce sera tant mieux ! Personne ne tient à moi et mon existence n'a aucune importance. Qu'importe si je venais à disparaître. De toute façon, les hommes d'Henry finiront par découvrir tôt ou tard qu'il est mort et ils me le feront payer au centuple alors autant prendre de l'avance !

Ma simple existence est elle-même un poids trop dur à porter. Je suis fatiguée et je sais que jamais je ne serai heureuse alors pourquoi rester en vie ?

-Vous ne me laissez pas le choix, Y/n , déclara le brun d'un ton ferme avant de finalement tirer plus fort sur ma jambe.

-A-Ah !

Je sentis mon corps chuter en avant et le monde bascula durant quelques secondes avant que je ne me cogne la tête à plusieurs reprises et ne sombre dans les ténèbres.

Lorsque je me réveillai, je fus prise d'une horrible douleur au crâne. En posant ma main sur ma tête, je remarquai qu'elle avait été bandée. Soudain, prise d'une violente nausée, je regardai de tous les côtés, paniquée. Alastor qui était là, me tendit un sceau. Je me jetai vivement sur celui-ci et vomis mes entrailles.

A ma grande surprise, Alastor attrapa mes cheveux et tourna le regard, gêné. Il se contentait de tenir mes cheveux pour ne pas qu'ils se salissent davantage. Mes cheveux qui autrefois étaient d'une beauté inégalée, étaient maintenant rouges et rebutants. Ils reflétaient la laideur de mon acte.

Une fois mon affaire terminée, je poussai le sceau et fixai le sol sans un mot. Je ne savais plus où j'étais. Tout avait basculé si rapidement. J'étais passée du paradis à l'enfer en un claquement de doigt. Comment fait-il pour rester aussi calme et posé alors qu'il tue des gens ? C'est aussi facile que de voler sa sucette à un bambin ? Nous ne venons décidément pas du même monde. De plus, je viens littéralement de tuer quelqu'un devant lui et il ne me fuit pas...

-Comment vous sentez-vous ? s'enquit le brun, la mine inquiète.

-Je ne sais pas... Je ne sais plus... répondis-je en m'asseyant aux pieds du lit, les yeux rivés sur le vide. J'ai besoin d'être seule.

-Je comprends, dit-il avant de se lever et de se diriger vers la porte. Je vais préparer un encas. N'hésitez pas à sortir quand vous le voudrez. J'ai pris soin d'enlever tout objet coupant de cette pièce.

Il sortit puis ferma la porte et me laissa là, seule. Je me recroquevillai sur moi même tandis que la scène du meurtre se rejouait dans mon esprit encore et encore comme une vieille boite à musique rouillée.

Je revoyais son corps sans vie baignant dans le sang. Je revoyais son membre mutilé et ses nombreuses plaies. Avais-je réellement venger qui que ce soit et empêcher à de nombreuses personnes de subir les horreurs d'Henry ? Avais-je empêcher à des générations d'être traumatisées à vie ?

Avais-je fait en sorte que Dana soit enfin en paix ? Si c'est le cas, pensai-je en tournant la tête vers la fenêtre de la chambre afin d'admirer la lune. Si c'est le cas, alors j'en suis heureuse... Perdre mon humanité n'est rien si je peux sauver de jeunes célébrités et leur permettre de ne pas vivre ce que j'ai vécu.

"The American dream... Haha... Je dirai plus the american nightmare"

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