Chapitre 6
Le lendemain matin, pendant que Claire et Jacques étaient partis faire quelques courses avec la voiture, Chloé prenait son petit déjeuner sur la terrasse lorsque Léa descendit, le visage fripé, pas vraiment à son avantage.
- Hello, lui dit-elle d'une voix pâteuse. J'ai une de ces gueules de bois, moi.
- Avec tout le champagne que tu as ingurgité, ce n'est guère étonnant, dit Chloé d'un air qui se voulait gentil. Prends dans le placard de la cuisine, là-bas, il y a des cachets effervescents pour te faire passer ça. Après, un bon thé, une douche et tu seras fraîche comme un gardon.
- Où sont Jacques et Claire, encore couchés ?
- Non, ils sont partis faire des commissions, les provisions s'épuisent vite.
Léa ouvrit le placard, prit un tube d'Alka Seltzer et mit un comprimé dans un demi verre d'eau. Elle vint s'assoir près de Chloé et pendant que le comprimé se dissolvait, sans la regarder, elle dit :
- Tu n'as pas tort, j'avais trop bu hier soir.
- Oui, bon, ça arrive, moi aussi d'ailleurs, ça m'a même collé une de ces migraines. Et puis c'était mon anniversaire, on s'est un peu lâchées, voilà tout.
- Oui mais je ... je voulais te dire, Jacques m'a un peu chauffée, je me suis laissée faire, j'espère que tu ne m'en veux pas. Et Claire, que va-t-elle penser...
- Mais non, je ne t'en veux pas. Je t'avais prévenue : c'est un dragueur, il aime bien les jeunes nanas. Après, tu es majeure, tu fais ce que tu veux ma grande. Et puis ma mère, finalement je crois qu'elle s'en fout : tu penses bien que si elle avait voulu mettre le holà à tout ça, il y a longtemps que ce serait fait !
- Tu veux dire... Pfff, ça me rassure, tu ne peux pas savoir comme je m'en voulais. Ca fait une heure que je suis réveillée, je tournais ça dans ma tête et je n'osais pas descendre...
- Tu n'as aucune raison de t'en vouloir. La seule question que tu dois te poser est de savoir ce que tu comptes faire avec Jacques. Il t'intéresse ? C'est physique ?
Léa avala d'un trait son verre de liquide effervescent.
- J'ai un peu honte de te dire ça, Chloé, il pourrait être mon père mais oui, physiquement il m'attire.
- Ca a le mérite de la franchise, dit Chloé. Ecoute, je ne te demande qu'une chose, si tu le fais, soyez discrets : ma mère ne dit rien mais je ne voudrais pas qu'elle en souffre parce que ça se passerait au vu et au su de tout le monde, tu comprends ? Et surtout ne dis pas un mot à Jacques de cette conversation : je tiens absolument à ce qu'il ignore mon point de vue sur la question.
- Là-dessus tu peux me faire entière confiance, assura Léa en se servant du thé.
Et hop, le tour était joué, pensa Chloé. Elle avait embobiné ça en deux coups de cuillère à pot et Léa n'avait rien vu.
Au final, ce fut même plus facile qu'elle le prévoyait.
Restait à ce que cela se fasse réellement, et à les faire surprendre au bon moment par mamounette.
Ou, au pire, à les surprendre elle-même et à le dire à mamounette qui ne pourrait plus se cacher les choses.
Ensuite, exit Léa, exit Jacques !
Chloé ne doutait pas un instant qu'ensuite, Jacques finirait par balancer Léa comme une vieille chaussette pour en trouver une autre mais elle s'en fichait éperdument. Léa n'avait qu'à réfléchir avant de déconner ainsi.
Car oui, elle déconnait : croire qu'elle pouvait se taper le compagnon de la mère de sa copine avec la bénédiction de ladite copine et l'assentiment implicite de la mère, il fallait qu'elle soit gonflée...ou terriblement naïve.
Elles finirent leur petit déjeuner et montèrent se doucher.
Pendant ce temps, Jacques et Claire étaient revenus avec les provisions.
Léa avait revêtu un short en jean très court et moulant.
Jacques s'enquit aussitôt de savoir si elle avait bien dormi. La migraine de Chloé, la veille au soir, le préoccupait apparemment nettement moins...
Il déballa et rangea les courses à la vitesse de l'éclair afin de venir la voir tortiller des fesses dehors pendant qu'avec Chloé, elles nettoyaient les restes des agapes de la soirée.
Le plan de Chloé semblait marcher au delà de ses espérances : si elle l'aguichait ainsi, cela n'allait pas prendre longtemps avant qu'il lui saute dessus à la première occasion.
Mamounette, elle, faisait comme si de rien n'était et après avoir embrassé les filles, s'affairait déjà dans la cuisine.
Chloé se demanda si elle avait même remarqué le short « pousse au viol » de Léa.
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