Chapitre 3
Si Chloé et Léa se ressemblaient beaucoup sur le plan du caractère, l'apparence physique de Léa contrastait radicalement avec celle de son amie : alors que Chloé tardait un peu à sortir de sa chrysalide d'adolescente, cette blonde aux cheveux longs, aux yeux bleu azur et aux traits fins, grande et dotée de belles formes, paraissait nettement plus que ses 18 ans et demi.
Evidemment, avec un tel physique, elle plaisait aux hommes.
Jacques ne l'avait pas vue souvent, ni dernièrement d'ailleurs car, si les deux jeunes filles étaient liées par une belle amitié depuis le collège, Léa avait ensuite poursuivi ses études dans un lycée privé et, après l'obtention de son bac, venait de suivre une première année en fac tandis que Chloé effectuait sa terminale dans un établissement public.
Lorsqu'il la vit descendre de la voiture, il se précipita, tout sourire et, sous prétexte de lui faire la bise, la prit carrément dans ses bras.
Avait-elle fait bon voyage ? Voulait-elle se rafraîchir un peu, boire quelque chose ? Il allait l'aider à décharger ses bagages. Préférait-elle la chambre à l'étage ou celle du rez-de-chaussée ? Bien sûr elle pouvait le tutoyer, ce serait plus sympa, etc...
Il n'en finissait pas de la couvrir de ses attentions.
Léa ne savait trop que dire.
Quel gros lourdingue, pensa Chloé.
C'est tout juste si elle put dire bonjour à son amie, tout comme Claire qui regardait la scène en paraissant ravie de voir son compagnon faire montre de tant de sollicitude à l'égard de la copine de sa fille.
- C'est bon, Jacques, laisse, je vais aider Léa avec ses bagages. On est grandes, tu sais, on va se débrouiller, dit Chloé ironiquement en jetant un regard appuyé à son amie. Je vais lui montrer les deux chambres, elle choisira.
Léa sourit, comme pour atténuer ces propos.
- Oui, ne vous dérangez pas, Jacques, dit-elle. Chloé et moi pouvons porter les bagages, nous sommes si heureuses de nous retrouver.
- Jacques, enfin ! Laisse les faire, dit Claire. Elles ont mille choses à se dire et toi tu monopolises l'antenne. Sois la bienvenue, Léa, tu es ici comme chez toi, ne te gêne surtout pas. Il reste donc deux chambres libres : une au rez-de-chaussée et l'autre à l'étage. La plus grande est celle du bas mais l'autre dispose d'une salle d'eau attenante. Choisis celle que tu veux, de toute façon les deux donnent sur la mer.
- Merci de votre accueil, Claire. La villa est magnifique, et quelle vue !
- Ah oui, nous sommes bien installés ici. Cette maison appartenait aux parents de feu mon mari avant qu'il en hérite. Je ne pourrais pas m'en séparer, même si nous ne venons finalement qu'assez rarement.
Chloé entraînait Léa par le bras. Les deux filles disparurent dans la maison avec les bagages de la nouvelle arrivante, suivies comme un toutou par Jacques.
Léa choisit de s'installer dans la chambre à l'étage.
La vue depuis là-haut était réellement splendide, surtout par ce temps lumineux. En plus, il y avait un balcon.
Chloé l'aida à défaire sa valise et ses sacs.
On les entendait rire joyeusement depuis le bas.
- Dis donc, il a l'air plutôt sympa ton beau-père, dit Léa. Je ne me souvenais pas de lui comme ça.
- Tu parles ! D'abord, ce n'est pas mon beau-père : mamounette et lui ne sont pas mariés, heureusement.
- Pourquoi dis-tu heureusement ?
- Parce que c'est un gros relou et que je suis sûre qu'il la trompe. Il fait sa crise de l'homme mûr qui essaie de se prouver qu'il peut encore séduire des nanas plus jeunes que lui. Tu as vu comment il t'a sauté dessus ? Il mate toutes les filles. Si tu l'avais vu sur la plage hier, il n'en pouvait plus, il ne savait plus où regarder, tellement sa libido le travaille !
- Ben attends, il n'est pas mal, quel âge a-t-il en fait ?
- 45 balais.
- Oui, plutôt bien conservé alors, plaisanta Léa. Tu ne serais pas un peu jalouse parce qu'il te pique ta mamounette ?
Disant cela elle poussa Chloé et elles tombèrent sur le lit en éclatant de rire et en essayant de se pincer toutes les deux.
- Non, je ne suis pas jalouse, dit Chloé, redevenant sérieuse. Il me gonfle, je n'avais jamais fait attention à ça avant mais il est vraiment grave. Même moi, il mate mon cul.
- Wouah, tu te ferais pas du cinoche...
- Je te jure !
- Ah. Bah, ça va lui passer, va.
- Ouais, en attendant, ça me saoule. Je préférerais encore voir mamounette seule que de la savoir avec un mec qui la trompe. En plus, on dirait qu'elle s'en fout !
- Ecoute, qu'il la trompe, d'abord c'est toi qui le dis. Et puis, ce sont leurs histoires. Si elle se trouve bien avec lui malgré ça...
- Tu changeras de discours quand il t'aura peloté les nichons, dit Chloé.
- Pas sûr, si ça me plaît ! répondit Léa en pouffant de rire.
Cette fois, c'est Chloé qui la projeta d'une bourrade sur le lit où elles se remirent à se chamailler en riant comme deux enfants.
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