CHAMALLOWS, 300g



Sept février 2013 – AVEC CLAIRE

POUR Claire, le lycée représentait le basculement dans un autre monde. Sa bande d'amis avait été disloquée depuis la rentrée et la dernière fois où ils avaient été à 4 remontait à la soirée du Nouvel an, où Claire, Maël et Enora s'étaient retrouvés par hasard dans la même soirée que Romain.

Cette séquence de la vie de la blonde restait particulièrement gênante. Peut-être parce qu'elle était tombée nez à nez avec son ex. Peut-être parce que c'était le meilleur ami d'Enora et que depuis la rentrée, ils ne se parlaient plus que pour se demander des copies doubles dans la cour. Peut-être parce qu'il n'y avait que Maël qui était à l'aise dans cet ancien groupe de quatre qui s'était brisé en un temps record.

Claire s'était réveillée à six heures et demi tapantes pour se préparer. Les volets ouverts et la playlist de la radio allumée, elle alla se doucher. Quelques minutes plus tard, elle se maquilla : correcteur, mascara après son recourbe-cil et gloss. Ça passait, ses cernes étaient cachés et son teint reprenait de la couleur. Elle prit le soin de confectionner sa tenue avec attention. Chemisier, jean slim bleue et manteau long. Elle faisait un peu plus vieille que son âge. Elle enfila ses bottines en se brossant les dents avant de décamper. Pas de petit-déjeuner, elle le sautait toujours. Ça énervait sa mère mais Claire n'avait jamais faim le matin.

Arrivée au lycée, quelques minutes plus tôt. Elle sourit en voyant Hortense et Capucine. Elle leur fit la bise comme d'habitude avant de les regarder s'allumer leurs clopes. Claire ne fumait pas – une fois elle avait essayé mais ça ne lui avait pas plu. La petite blonde se mit dans un coin de façon à ne pas se prendre toute la fumée dans la gueule. Ethel arriva une dizaine de minutes plus tard. Les filles en première qui passaient dans la rue jetèrent des regards moqueurs sur la bande de filles et les secondes que Claire ne connaissait pas mais qu'Ethel appelait « les bolosses » évitaient leurs regards. Claire s'était éloignée de sa bande d'amies pour se re-rapprocher de son ancienne meilleure amie. La blonde ne savait pas si ça en valait vraiment le coup mais les points positifs restaient nombreux : soirées avec des terminales, traîner avec la bande de beaux gosses au lycée et avoir ce regard d'envie bizarre que lançaient énormément de secondes. Claire trouvait Ethel méprisante mais avec ses amies, elle était une personne cool. Hortense et Capucine venaient d'un autre collège mais elles étaient sympas et avaient des bons goûts niveau vêtements.

- On est quel jour déjà ? demanda Ethel en écrasant sa cigarette avec son talon.

Claire haussa les épaules. Hortense répliqua :

- Le sept février, on doit faire quelque chose aujourd'hui ?

La blonde croisa les doigts, soit ses amies jouaient avec des sous-entendus, soit elles avaient totalement zappé l'anniversaire de la petite Claire. Finalement ce fut Capucine qui brisa le silence.

- Tiens, y a Romain et sa bande là-bas ! Ils vont rentrer dans le lycée, on y va ? proposa-t-elle tout en marchant.

Capu' poursuivit :

- Putain Claire, comment t'as fait pour sortir avec lui l'année dernière ? Non la vraie question, c'est comment t'as pu le larguer ? Il est plus beau que tous les garçons du bahut réunis. Il fait de la concurrence à Léonardo di Caprio là.

Ethel leva les yeux au ciel avant d'entrer dans l'enceinte de l'école. Claire n'était pas bien du tout. Peut-être que c'était le fait que ses amies avaient oublié son anniversaire. Peut-être que c'était le fait de croiser le regard de Romain qui avait coupé les ponts avec le groupe. Peut-être que c'était juste elle qui avait pris l'habitude de regretter son ancienne bande d'amis.

***

Enora et Maël étaient dans la même classe : en 2nde B, la classe en section européenne en anglais. Claire était avec ses nouvelles amies en 2nde A, classe un peu fourre-tout mais qui avaient la plupart comme option « littérature et société ». Romain était en 2nde C mais Claire se retrouvait dans sa classe en cours de latin.

À part Maël et Enora, le groupe avait été dispatché à la rentrée. En septembre, Maël croyait encore dur comme fer à leur lien. Il savait que Romain avait passé un été à traîner avec des jolies filles. La rumeur disait même qu'il avait concrétisé avec une belle blonde sur la plage. À part Enora, tout le monde y croyait. Il avait une réputation de coureurs de jupons alors qu'il ne sortait avec personne ou traînait avec très peu de filles. Puis vint octobre, la fin du premier trimestre, la chute de trois points dans la moyenne de Claire et la vit reprit son cours. Ils se retrouvaient par moment mais beaucoup moins souvent qu'avant.

- JOYEUX ANNIVERSAIRE CLAIRE ! S'écrièrent en chœur Maël et Enora dans la cour.

Les deux l'avaient rejointe dès qu'elle posa un pied dans l'enceinte de l'établissement. Ce fut avec surprise et les joues en feu qu'elle dut garder son calme devant tous les regards intrigués des lycéens. Hortense, Capucine et Ethel se regardèrent, muettes.

- Je pensais que vous alliez oublier ! avoua Claire surprise.

Enora la serra dans ses bras. Maël lui ébouriffa les cheveux et les trois filles partirent en direction de leur salle pour laisser un peu d'intimité à cette autre bande d'amis.

- Bon il n'est que huit heures et quart mais fallait quand même qu'on t'offre un paquet de chamallows comme t'adorais ça en cinquième. 16 ans et beh, elle grandit notre guimauve ! raconta Maël en sortant du sac d'Enora le paquet de bonbons concerné.

Le cœur de Claire se réchauffa et elle afficha un sourire éclatant.

- Merci, vous êtes les meilleurs !

Elle aperçut l'ombre de Romain avec sa bande de potes beaux gosses. Il les regardait. Enfin, il regardait Enora qui l'ignorait. Leur relation restait tendue malgré les mois. Avec Romain, il y avait toujours cet affreux blocage. Elle n'avait pas encore avalé la rancœur de cette relation stupide. Avec lui, tous les souvenirs remontaient en bloc et Claire se sentait humiliée au point de ne pas réussir à soutenir son regard. Quand il regardait les trois, chacun avait sa réaction. Claire se maudit de baisser les yeux. Enora regardait autre part. Puis y avait Maël, qui l'observait d'un air désolé.

- Avec Ethel et les autres filles, vous organisez une soirée demain soir pour toi ? interrogea Enora.

Claire n'osa pas avouer à sa meilleure amie qu'Ethel avait zappé cet anniversaire. Et maintenant qu'elle savait que Claire fêtait son anniv', il n'y aurait plus de doutes sur le sujet. Elle réarrangerait sa soirée de façon à pouvoir caser un quart d'heure pour un gâteau.

- Sûrement, pourquoi ?

Enora ajouta :

- Et t'es libre ce soir ? Genre pas trop de devoirs ?

La jeune blonde hocha la tête, perplexe. Qu'est-ce qu'ils mijotaient ?

- Cool, parce qu'on voulait te faire une surprise, annonça Maël comme si de rien était.

Il y eut un blanc où les trois se regardèrent dans les yeux. Puis un éclat de rire. Claire n'en revenait pas, venait-il bêtement de gâcher une surprise ? Sacré Maël, c'était lui tout craché. Claire sourit comme une dingue. Ça faisait bien de se retrouver parmi eux.

- Mais Maël t'es vraiment trop con bon sang ! (Elle lui frappa le front) Claire, rendez-vous 19 heures chez moi, prends tes affaires, tu peux dormir là-bas si ta mère est d'accord.

La sonnerie retentit et tout le monde se rua vers les bâtiments, en masse. Sur le chemin, Claire tomba sur Richard, le redoublant dont la réputation puait la merde.

- Salut bébé, débuta-t-il d'un air joueur.

Elle leva les yeux au ciel et dépassa le garçon pour l'éviter du mieux qu'elle pouvait. Un an de plus qu'elle et toujours aussi con.

- Dégage Richard cœur de merde.

Leur échange s'interrompit là. De retour dans sa classe, assise à sa place habituelle au fond à gauche, Claire se mit à réfléchir sur la surprise qu'Enora avait pu concocter avec Maël. Elle n'avait qu'une hâte : être chez Eno' à dix-neuf heures.

***

Dans le groupe des filles, Claire était la seule des quatre à avoir établi un réel contact avec Romain. Mais ça comptait pour du beurre pour Capucine. Tout ce qui était au collège restait au collège. Maintenant qu'elles étaient au lycée, Capucine était déterminée à se faire adorer par le grand brun dont les cheveux avaient blondi après l'été passé à la plage.

Ethel n'était sur personne. Cette facette de la personnalité de son amie lui rappelait beaucoup celle d'Enora.

Et puis Hortense avait déjà sa relation à distance avec un gars qu'elle avait rencontré sur le net. Ce sujet était tabou dans le groupe. Si Capucine et Ethel étaient persuadées que ce n'était que des bobards ou que la relation n'allait pas durer, Claire respirait la confiance à ce sujet : les relations à distance qui marchent, ce ne sera pas faute d'essayer, si elles tiennent longtemps, elles sont imbattables niveau amour. Toujours à s'aimer à ce point malgré les kilomètres qui les séparent.

Tout le monde fit la bise à Claire après être passées au café et la blonde partit en direction de chez Enora. Elle était tellement excitée et soulagée. Sa mère lui avait dit oui, heureuse de voir que sa fille renouait avec ses amis. On aurait dit une sortie comme au bon vieux temps et qu'est-ce qu'elle adorait ça, le bon vieux temps.

Quand la porte d'Enora s'ouvrit et que Claire tomba nez à nez avec le duo fourbe, Eno' lui ordonna de poser son sac dans sa chambre avant de la rejoindre tout de suite en bas. Claire obéit et descendit, le cœur léger.

- Où est-ce qu'on va ? demanda Claire après avoir retrouvé ses amis en train de faire un bras de fer chinois.

Le combat de pouces se clôtura lorsque Maël annonça qu'il fallait attendre Romain.

- Pourquoi Romain viendrait ? questionna la blonde anxieuse.

Enora affichait la même tête nerveuse.

- Parce qu'à la base, on est 4 et quand on est à 4, on sait qu'on peut s'en sortir sur une île déserte. Puis ça fait longtemps les filles que vous ne vous êtes pas parlés pour de vrai. Le nouvel an ça ne compte pas, c'est toujours moi qui tape la discut'. Et pour que ce soit comme au bon vieux temps, il faut que ça se fasse avec le groupe du bon vieux temps, expliqua Maël avec évidence.

Romain apparut cinq minutes plus tard, l'air serein. Il portait un t-shirt qui mettait en valeur ses épaules et ses bras qui se formaient comme des aimants à charme. Le sex-appeal de Romain avait bien augmenté depuis quelques mois et le voir grandir en dizaine de centimètres avait bien aidé à la chose. Claire se rappela des moments d'intimité partagés avec lui. D'une certaine manière, elle les avait regrettés. Si elle n'avait rien fait, elle ne se serait pas senti si vulnérable en sa présence, si peu sûre d'elle dans ses parages.

Mais dans le groupe, c'était Enora qui avait le plus de mal. Claire savait. Elle savait qu'Eno' pourrait tomber folle amoureuse de Romain si elle le permettait. Mais c'était son meilleur ami et elle ne voulait pas le voir autrement. Elle ne voulait pas le voir comme toutes les autres filles. Elle ne voulait pas. Mais Claire savait qu'au fond, si le temps était complice avec les deux, qu'ils trouveraient un moyen pour se replonger dans ce sentiment dont personne n'osait mentionner en amitié.

- Alors on va où ? demanda Claire en se raclant la gorge.

Maël prit le bras de Claire et marcha droit devant lui. Il laissa Eno' et Romain derrière, pour leur donner la chance de passer un moment amical à deux.

- Tu veux reformer le groupe, remarqua Claire en direction de Maël.

Le blond peina à cacher son sourire.

- C'est sur la bonne voie non ?

Elle cacha son manque de confiance à ce sujet.

- C'est beau que tu tiennes à ce point à nous quatre réunis. J'sais pas, dans le groupe, y a que toi qui fait toujours des efforts pour recoller les morceaux, avoua Claire avec admiration.

Maël toussota légèrement pour calmer la montée de fierté – que Claire pouvait deviner – qui opérait en lui.

- C'est juste qu'on est bien à quatre, remarqua-t-il honnêtement.

Et c'était vrai. Ils étaient bien à quatre, sans drame, sans tabou, sans amour. Si tout ce voile obscur s'enlevait, il n'y avait qu'une bande d'amis qui se faisait des pâtes à pas d'heure et qui se créait en Sims pour voir qui mourrait le premier.

***

Lorsque tout le monde s'habitua à la présence de Romain, Claire se permit de rire avec lui. C'était bizarre mais réconfortant. Ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas vu Romain de cette façon, comme un ami de toujours, à vouloir retrouver coûte que coûte. Le lycée les avait éloignés. Alors qu'il se voyait trois fois par semaine en cours de latin, il n'y eut jamais aucune réaction authentique qui pourrait prouver leur amitié passée. Là, tout était posé sur un plateau d'argent. Et Claire s'en délectait. Ça faisait du bien de ne plus être amoureuse de lui. Ça faisait du bien de se rendre compte qu'elle avait peut-être réussi à tourner la page sur ce chapitre de sa vie.

- On est arrivé ! annonça Eno' en montrant la façade du bâtiment de son cours de théâtre.

Ils entrèrent. Personne ne posa de question. Comment avait-elle réussi à se troquer des clefs ? Comment avait-elle fait pour avoir la permission de venir à cette heure en début de soirée ?

- Ne vous inquiétez pas, on ne rentre pas par effraction, la gardienne est à l'intérieur et ma prof de théâtre a bien voulu me laisser la scène pour deux heures, après elle doit récupérer les clefs. Ne vous inquiétez pas, on n'ira pas en garde à vue ce soir ! rassura Eno'.

Maël se mit à rire.

- Pas comme la dernière fois en août où t'as cru bon de demander du feu à un mec de la police pour allumer le joint de mon cousin juste devant lui.

Enora écarquilla les yeux et lui frappa l'arrière du crâne.

- On a dit qu'on ne parlerait pas de ce malheureux accident. Tu ne terniras pas mon image aux yeux de Claire et Romain, allez bas les pattes avant que je ne te castre.

Tous s'avancèrent tranquillement. Claire réfléchit à l'été qu'elle avait passé à l'étranger en colo'. Maël et Enora avaient passé les leurs, ensemble à la campagne puis à la plage. Claire les envia. Elle partagea un regard qui en disait long avec Romain. Ouais, même si tout semblait se recoller, tout n'était plus pareil. Claire n'était plus la meilleure amie de Maël. Romain n'était plus le meilleur ami de Claire. S'éloigner les avait fait se rapprocher. Claire s'en voulut, peut-être qu'à l'heure qu'il est, si elle ne s'était pas mise avec Romain, toute leur amitié aurait pu mieux se porter.

- Tadaa ! s'exclama Enora.

Après avoir traversé des interminables couloirs, les voilà arrivés dans une petite salle vide, avec une scène et des sièges confortables rouges. On aurait dit un petit amphithéâtre miniature. Claire s'y sentit bien.

- Asseyez-vous chers spectateurs, Enora Rouget et Maël Valmont sont en tournée dans toute la France pour leurs spectacles ! Prenez place, mangez les chamallows contenus dans le sac à cet effet et profitez de cette soirée haute en couleurs ! s'écria Maël en se recoiffant.

Claire s'installa à côté de Romain. Par moment, leurs bras se frôlaient mais elle était tellement concentrée sur ses deux amis debout sur la scène qu'elle n'y fit pas attention.

Les deux firent un spectacle. Pas un spectacle avec des chorégraphies exemplaires. Mais Maël avait sorti son harmonica et Enora avait raconté pleins d'anecdotes sur Claire.

Puis ils demandèrent à ce qu'elle monte sur scène pour un discours.

Les rires éclatèrent lorsqu'elle avoua qu'elle avait brûlé les pâtes de Romain en 4ème. Maël invita Romain à monter sur scène. Ils se laissèrent tenter par quelques improvisations. Puis Maël eut l'idée de faire du yoga sur scène. Ils se déchaussèrent, accusèrent Romain d'avoir les pieds puants et se mirent à rire de plus belle.

Claire avait oublié que se sentir aussi bien pouvait être réel.

- Et si ça devenait notre planque ? Du genre, chaque jeudi, ici, à 19h ? interrogea Claire.

Romain acquiesça. Il avait l'air pour.

- Faudra qu'on cotise un peu pour payer le prix de toutes nos escapades ici alors. Je ne pourrais pas louer la salle tous les jeudis gratuitement, rappela Enora en dévorant un chamallow.

Claire s'en fichait de l'argent à dépenser. Ici, sans spectateur, sur scène avec ses amis, elle avait l'impression d'être la star d'une vie, d'être celle qu'elle avait toujours voulu être.

- Venez. On éteint la lumière.

C'était Enora qui avait murmuré ces mots. Maël éteignit la lumière de la salle d'un mouvement de doigt en appuyant sur l'interrupteur. Tout devint noir. Le panneau de la sortie de secours se voyait à peine.

- On pourrait se dire un secret chacun là dans le noir. Un seul secret qui nous tient à cœur. Et personne ne devra en parler après. Un secret révélé qu'on garde pour nous mais qu'on aimerait dire.

La proposition d'Eno' parut à Claire comme la plus touchante qui soit. Un secret. Claire n'en avait pas tellement mais quelques réflexions persistaient en elle.

- Je suis partante.

Les garçons furent de la partie. Ce fut Maël qui débuta :

- J'aimerais être quelqu'un d'autre. Et quand je me cherche, je me dis que je suis Maël mais peut-être que je ne suis pas Maël, peut-être que je suis un inconnu avec moi-même.

Enora enchaîna :

- Je crois que j'ai peur de tomber amoureuse. J'ai affreusement peur de l'amour. Ça craint.

Claire avala sa salive. Est-ce qu'Enora faisait référence à Romain ?

- Quelques fois, j'ai l'impression que je ne sers à rien. Que je suis une merde qui aimerait vivre son adolescence à plein temps, mais qui ne sait pas comment faire.

Claire l'avait dit. Elle l'avait avoué, la gorge serrée.

Romain boucla la boucle :

- Je me sens seul sans vous et très rejeté en y repensant. Mais peut-être que c'est le prix à payer après tout ce que j'ai fait.

Maël ralluma la lumière et tout le monde se contenta de se sourire. Des sourires brillants, pleins d'amitié. Ce fut Enora qui fredonna l'air du « joyeux anniversaire ». Ils chantèrent à l'unisson.

Et Claire le sut, dès l'instant où ils quittèrent la salle que même s'ils ne se verraient plus les autres jours de la semaine, que même si toute la bande s'était éparpillée : ils auraient ces jeudis soirs. Ils auraient ces moments dans le noir. Et qu'à chaque fois qu'ils en sortiront, les poids de leurs cœurs s'en iraient.

Et ça, il n'y aurait jamais mieux comme cadeau pour ses 16 ans.

Des moments à quatre avec des chamallows, les yeux brillants.

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