Vérités autour de la table

Une fois arrivés au restaurant, il se rendirent dans la salle qui avait été réservée. Le buffet à volonté des variétés qu'ils avaient demandé était déjà posé sur la table et après leur avoir montré la sonnette à appeler en cas de besoin, le serveur ressortit en fermant la porte derrière lui. Ils s'installèrent tous, Bokuto et Akaashi s'installant sur la banquette contre le mur. Akaashi était du côté gauche et Osamu était assis du côté de Bokuto, après Sugawara et Sawamura.

Ils parlèrent de tout et de rien au début, puis Sugawara prit la parole.

- Alors, ça fait combien de temps vous deux? Demande-t-il en se tournant vers Bokuto et Akaashi.

- Ça ne fait qu'une semaine Suga. Répondit Bokuto.

- UNE SEMAINE ET KEIJI A ACCEPTÉ LES BISOUS?

- Suga!! S'exclama Akaashi, rouge de gêne.

- Bah, pas que les bisous, je lui ai déjà fait un suçon. Dit Bokuto pour taquiner le plus jeune avec un sourire tendre.

- KŌTARŌ! S'écria Akaashi, rouge jusqu'au cou et asséna un petit coup sur l'épaule du plus grand, faisant rire l'assemblée.

- Hey, c'est la première fois que tu m'appelles par mon prénom et c'est pour me crier dessus, c'est juste Keijiiii. 

Cela fit redoubler l'hilarité générale. Osamu quant à lui avait l'air assez contrarié.

- Mais sinon, je voulais juste te taquiner un petit peu mon cœur. Répondit Bokuto en plantant un baiser sur la tempe du noiraud.

- Je vais pleurer mon dieu... j'suis tellement heureux pour vous! Bokuto, je pense que tu le sais déjà mais si Keiji t'a dit oui pour les bisous c'est qu'il te fait confiance alors si jamais j'apprends que tu ne prends pas bien soin de lui comme il faut, je débarque avec Daichi.

- Je ne pourrai jamais arrêter de prendre soin d'un amour pareil. De toute façon notre rencontre c'est la meilleure chose qui me soit arrivée dans ma vie depuis que j'ai quitté les Jackals. Répondit Bokuto avec un sourire doux et embrassant Akaashi sur la joue.

- C'est plutôt moi qui ai eu de la chance...

- C'est bien beau l'amour mais vous allez me faire gerber.

- Tetsu, tais-toi.

- C'est pour ça que Kenma préfère sortir avec Suga et moi qu'avec toi Kuroo-san.

- Akaaaashi arrêtes de remuer le couteau dans la plaie!

Il eut des rires et ils commencèrent à se servir un peu de tout. Lorsque Bokuto eut fini de se servir, il vit que le noiraud ne s'était servi que très peu. Il se pencha vers ce dernier et chuchota près de son oreille.

- Tu veux que je te sers Keiji?

Akaashi regarda Bokuto et hocha légèrement la tête.

- Tu veux quoi? Dis-moi ce que tu veux beauté.

- La même chose que toi. S'il te plaît.

- Pas de problèmes.

Bokuto mit sur l'assiette du plus jeune tout ce qu'il avait pris. Une fois le « itadakimasu » eut fini de résonner, ils prirent leurs baguettes et au moment où Akaashi allait prendre la première bouchée, Osamu prit la parole.

- Bokuto, tu devrais faire gaffe à ce qu'il mange, il faudra pas gâcher son corps.

Tout le monde s'était tu. Akaashi reposa immédiatement ses baguettes et pris ses mains sur ses genoux et commença à triturer ses doigts, au bord des larmes.

Bokuto redressa lentement la tête, ses yeux fixant Osamu avec une intensité glaciale. Il posa ses baguettes sur la table, le bruit sec résonnant comme un coup de tonnerre dans le silence tendu.

- Osamu... Je vais te dire une chose, et écoute-moi bien parce que je ne le répéterai pas.

Il avança son buste légèrement, sa voix basse mais vibrante d'une colère contenue :

- Akaashi a assez souffert avec toi. Je sais ce que tu lui as fait. Je sais comment tu l'as traité, comment tu l'as privé de nourriture, comment tu l'as menacé. Tout ça, juste pour essayer de le briser.

Il pointa un doigt accusateur dans sa direction, sa voix montant d'un cran :

- Mais devine quoi ? Ça, c'est terminé. Keiji est avec moi maintenant, et avec moi, il mange ce qu'il veut, il vit comme il veut, et il n'a plus à craindre tes remarques toxiques.

Le silence était écrasant, mais Bokuto continua, implacable.

- Alors, Osamu, si tu penses encore avoir un droit, une opinion ou même une once d'influence sur lui, détrompe-toi. La seule chose que tu peux faire ici, c'est te taire. Parce qu'il n'y a plus de place pour ta mesquinerie, ni dans sa vie, ni dans la mienne.

Il se tourna ensuite vers Akaashi, ses traits s'adoucissant instantanément. Il lui prit doucement la main, la serrant entre les siennes. 

- Keiji, mange. Ce que tu veux, autant que tu veux. Avec moi, tu n'as jamais à te retenir, ni à avoir peur. Tu le mérites.

Il lui adressa un sourire rassurant avant de se redresser et de lancer un dernier regard à Osamu, froid et tranchant comme une lame :

- Et toi, Osamu, la prochaine fois que tu veux parler de lui, réfléchis bien. Sinon, je m'assurerai que ce soit la dernière fois.

Le silence autour de la table était presque assourdissant. Tout le monde avait les yeux baissés, et Osamu, blême, n'osa plus émettre un mot.

Un silence pesant s'était installé autour de la table, et les regards fuyants traduisaient la gêne ambiante. Suga, fidèle à lui-même, prit une profonde inspiration et, avec son sourire habituel, décida de briser la tension.

- Eh bien, ça faisait longtemps qu'on n'avait pas eu un repas aussi... animé.

Il rit légèrement, espérant entraîner les autres avec lui, puis tapota doucement sur la table pour attirer l'attention.

- Mais bon, on est tous là pour passer un bon moment, pas vrai ? Alors, parlons de quelque chose de plus joyeux. 

Il regarda le couple avec un sourire bienveillant, encourageant Akaashi à se détendre et à reprendre ses baguettes. 

- Akaashi, dis-moi... travailler avec Bokuto en tant que PDG, c'est comment ? Il est aussi bruyant et plein d'énergie qu'avant ou il sait rester sérieux en réunion ? Parce que Kuroo m'a dit qu'il était incapable de tenir une présentation sans faire des gestes partout.

Un léger rire s'éleva de Kuroo, qui était resté en retrait jusqu'ici, mais ne manqua pas l'occasion d'ajouter avec un sourire malicieux :

- C'est vrai ! L'autre jour, il a tellement gesticulé en parlant des nouveaux partenariats qu'il a renversé une carafe d'eau sur ses notes. J'étais mort de rire.

Bokuto, un peu surpris par ce virage soudain, plissa les yeux en direction de Kuroo, mais une esquisse de sourire finit par se dessiner sur son visage.

- Hé ! Je mets de l'énergie dans ce que je fais, c'est tout ! Et puis, Akaashi ne s'est jamais plaint, lui. Hein, Keiji ?

Il se tourna vers Akaashi avec un regard chaleureux, essayant de lui redonner confiance. Akaashi releva doucement la tête, un sourire timide sur les lèvres :

- Eh bien... c'est vrai que Kōtarō a beaucoup d'énergie. Mais je dirais que c'est ce qui rend les journées intéressantes.

Suga hocha la tête, satisfait de voir Akaashi s'exprimer un peu.

- Intéressantes, hein ? Ça veut dire qu'il y a des histoires drôles qu'on devrait entendre. Allez, Akaashi, dis-nous tout.

Le ton léger et amical de Suga détendit enfin l'atmosphère. Akaashi se sentit un peu plus à l'aise, et les rires commencèrent doucement à revenir à la table, marquant une reprise progressive de l'ambiance conviviale.

Suga se détendit en voyant l'atmosphère s'apaiser et le repas reprendre. Alors que l'atmosphère commençait à se détendre grâce à l'intervention habile de Suga, Atsumu, fidèle à lui-même, ne pouvait s'empêcher de mettre son grain de sel.

- Franchement, Akaashi, j'sais pas comment tu fais pour bosser avec Bokuto tous les jours. Moi, juste cinq minutes avec lui, et j'étais épuisé. Il était vraiment intenable. Une vraie pile électrique. J'en venais même à me demander pourquoi j'étais né. 

Bokuto fronça les sourcils, prêt à répliquer, mais Akaashi, surprenant tout le monde, répondit d'une voix douce mais pleine d'assurance :

- C'est vrai qu'il est intense, mais travailler avec lui me motive beaucoup. Et puis... il est inspirant et il a cette énergie qui pousse les autres à le suivre. C'est comme... une étoile qui brille. 

Un silence tomba, les regards se tournant vers Akaashi. Bokuto semblait ému par cette déclaration inattendue qu'il n'arrivait même pas à placer un mot. Kuroo éclata de rire, brisant la solennité du moment.

- Oh, ça, Bokuto, c'est ton moment ! Je crois qu'Akaashi vient de te décerner ton diplôme de meilleur PDG.

Kenma, qui était resté discret jusque-là, hocha doucement la tête, un léger sourire sur le visage.

- Et en plus, Akaashi dit rarement des choses inutiles. Alors ça veut dire qu'il le pense vraiment.

Sakusa, fidèle à son caractère pince-sans-rire, ajouta d'un ton nonchalant : 

- Honnêtement, Akaashi mérite une médaille. Supporter Bokuto au quotidien, c'est un exploit.

Bokuto, outré mais amusé, protesta bruyamment :

- Hey ! Je suis un excellent patron ! Keiji l'a dit lui-même !

Kenma leva les yeux au ciel tandis que Kuroo gloussait.

- Ne t'en fais pas, Bokuto. On t'aime tous, même si on te taquine un peu.

Alors que les rires commençaient à revenir autour de la table, Suna, jusque-là silencieux, leva son verre d'un geste nonchalant, attirant l'attention sur lui.

- Je suppose que c'est le moment où je devrais dire quelque chose de spirituel. Mais franchement, Akaashi, je dois te tirer mon chapeau.

Tous les regards se tournèrent vers lui, intrigués, et il continua, son ton neutre mais ses mots lourds de sens :

- Supporter tout ça, et en ressortir aussi classe que toi... Je crois qu'on peut tous s'accorder pour dire que t'es quelqu'un de fort. T'as réussi dans la vie malgré ce qu'il s'est passé et t'as une Mercedes Benz, avant que tu ne le demandes, je l'ai su par ton insta.

Osamu lui lança un regard en coin, hésitant entre la gêne et la colère. Il tenta de murmurer quelque chose, mais Suna coupa court, son regard se faisant plus perçant.

- Osamu, pas de commentaire. Ce n'est pas le moment.

Un silence pesant s'installa brièvement, mais Suna, habile, adoucit immédiatement son ton en se tournant vers Bokuto et Akaashi.

- Sérieusement, Akaashi, je suis content de te voir avec quelqu'un qui te respecte enfin. Bokuto, prends soin de lui.

Bokuto acquiesça fermement, serrant légèrement la main d'Akaashi sous la table. Akaashi, bien qu'un peu rouge, hocha timidement la tête.

Atsumu, probablement pour alléger l'ambiance, rit nerveusement.

- Eh ben, Suna, j'savais pas que t'avais une âme de poète. Tu nous caches d'autres talents ou quoi ?

Suna haussa les épaules, son masque d'indifférence reprenant le dessus.

- Peut-être. Mais ça, ce sera pour un autre repas.

Hinata, incapable de rester en place, se pencha vers Kageyama en chuchotant assez fort pour que tout le monde l'entende.

- Quand même ce qu'Akaashi a dit était super classe tout à l'heure. Moi aussi j'aimerais qu'on me complimente comme ça. 

Kageyama, assis juste à côté, grogna en croisant les bras.

- Personne ne va te complimenter si tu passes ton temps à sauter partout.

Hinata tira la langue, prêt à répliquer, mais fut coupé par Suna, qui reprit la parole.

- Si on veut éviter un duel entre eux, je propose un toast. À Akaashi, pour avoir survécu à Bokuto jusqu'ici.

- Pourquoi c'est moi qui prend ? C'est pas juste! 

Le rire éclata à nouveau, dissipant les dernières traces de tension. Sawamura, fidèle à lui-même, profita de ce moment pour ramener l'attention sur le repas.

- Bon, maintenant que tout le monde a eu son mot à dire, finissons ce repas dans la bonne humeur, d'accord ? Akaashi, prends encore un peu, tu en as besoin.

Akaashi se détendit enfin, retrouvant un peu d'appétit, tandis que Bokuto veillait discrètement sur lui. Kuroo chuchota à Kenma.

- C'est toujours avec ces gens-là qu'il se passe des trucs de dingue. On devrait venir manger ici plus souvent.

Kenma, les yeux rivés sur son téléphone, répondit sans lever la tête :

- Hm. Tant que je peux jouer à mon jeu. 

- Mange toi aussi. Répliqua Kuroo en lui prenant son téléphone des mains. 

- Hey!

Et ainsi, le repas continua dans une ambiance plus légère, chacun profitant de la compagnie des autres.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top