Le professeur continue inlassablement de parler, passant tantôt de Voltaire à Rousseau, tantôt de Rousseau à Voltaire. Je n'écoute pas vraiment, prenant en note ce qu'il écrit sur le tableau avec automatisme. Mon regard est dirigé vers la fenêtre, vers l'herbe qui brille sous le soleil, vers les arbres qui semblent figés sans le vent pour les faire danser, vers les grands bâtiments qui laissent leur ombre dessiner sur le sol. La fin du cours est enfin annoncé, et je ne perds pas de temps pour sortir.

Dehors, il fait encore frais, et je suis contente d'avoir ma veste et mon écharpe. Mais le soleil caresse agréablement mes épaules, et je souris. Je discute avec quelques amis, de bonne humeur, avant de me diriger vers la sortie du lycée.

Mes pas sont lents. Le soleil, m'attire et je n'ai pas envie de rentrer chez moi. Je salue quelques connaissances, des filles de ma classe, avant d'emprunter la direction de mon immeuble.

Je soupire de déception quand je me rends compte que je suis déjà dans l'ascenseur. Il me semble que mes mains sont moites quand j'empoigne mes clés, mais je n'y fais pas trop attention. Chez moi, il fait chaud, et le soleil tape sur les vitres.

Je me sers un verre d'eau et croque dans une pomme avant d'allumer l'enceinte de mon salon. Après quelques réflexions et hésitations, je laisse les White Stripes envahir l'atmosphère de mon appartement. Je danse un peu, les yeux fermés, et mon rire accompagne la musique. Mon chat vient s'accrocher à mes jambes en miaulant, et je le prends dans mes bras avant de continuer de danser.

Une pomme en main, mon chat soutenu par l'autre, les White Stripes à fond, le sourire serein, le rire léger, le soleil sur mon dos, je danse.

Je n'ai jamais vraiment su danser, mais aujourd'hui j'en ai besoin. J'ai besoin de me sentir bercée par la musique et le soleil. Comme si cela pouvait faire arrêter le temps.

Mon chat miaulant dans mes bras me ramène à la réalité, et je m'arrête de danser. Cependant, je sais que le soleil a atteint mon cœur.