Elle se lève le matin, s'habille en vitesse. Sa robe flotte légèrement autour d'elle, dévoilant ses fines courbes. Elle descend pieds nus dans la cuisine, se sert un verre de jus d'Orange et va le boire sur la terrasse. Elle reste assise là un bon moment. Puis, elle retourne à l'intérieur de la maison, prend ses affaires de plage, enfile une paire de sandales, et arrange ses longs cheveux bruns en voyant son reflet dans la baie vitrée.
Le soleil tape tellement fort, que l'herbe en est jaune.
Quand elle arrive sur la plage, le sable est brûlant. Elle se change rapidement, et se jette dans l'eau transparente et tiède. Elle nage, plonge, fait plusieurs aller-retour, sans s'arrêter. Elle s'épuise, mais continue, ses poumons la tiraillent, mais elle retient sa respiration pour retourner sous l'eau une dernière fois.
Ce silence l'apaise, ce froid, ce vide, la calment. Son corps frôle le fond, le sable est doux. Le léger courant caresse sa peau. Elle se sent bien, tellement bien qu'elle en oublie de remonter à la surface.

Sur la plage, un promeneur passe et voit les affaires abandonnées. Un sac, une serviette, un carnet à dessin, des feutres et une robe taillée dans un fin tissu de coton. Il regarde la mer, s'attendant à voir apparaître une jeune fille, mais personne ne se montre. Haussant les épaules, il s'en va, se demandant qui a bien pu avoir l'idée de venir se baigner ici, endroit habituellement désert.

Sous l'eau, elle se sent sereine. Malgré sa gorge et ses poumons douloureux, elle refuse de remonter. Elle ne veut pas retourner dans ce monde bruyant qui lui fait mal.
Elle ouvre les yeux, et tout lui apparaît sombre dans cette eau qui semblait claire.
Et puis soudain, elle ne ressent plus rien et tout disparait.