Mots en vrac.
Actuellement, je suis perdue.
J'ai des mots dans la tête qui se mélangent, au point que les phrases que je veux écrire n'ont plus de sens.
Je suis en colère aussi. Une colère qui bouillonne et qui menace d'exploser à chaque instant.
J'ai une sorte d'angoisse qui m'envahit. Elle me bouffe de l'intérieur, m'empêche de respirer.
Pourtant, je sais que je ne vais pas mal. Je ne vais pas bien non plus.
C'est flou.
J'ai essayé d'écrire pour y voir plus clair, mais la seule conclusion que j'ai pu tirer est : c'est le bordel dans ma tête.
J'ai besoin de vide, besoin que le temps s'arrête, que le mouvement cesse, que le silence se fasse.
J'ai besoin de changer d'air, de respirer, de pouvoir sortir tout l'air qui pollue mes poumons, prendre une nouvelle inspiration pour à nouveau vivre d'idées pures.
J'ai besoin que l'hiver vienne recouvrir toutes les pensées noires qui brouillent mon esprit.
J'ai besoin de m'échapper de mes habitudes, d'une routine qui m'empoisonne.
J'ai envie de tuer des gens aussi. Mais bon, ça, c'est plus compliqué. Quoique...
Il y a quelques heures, j'avais l'impression d'être vide. Et en fait non, ma vie est bel et bien remplie.
Il y a des choses que je pourrais raconter, mais ce serait inutile. Je préfère raconter le vide, ou plutôt l'illusion du vide.
Quand on ne parvient pas à définir ce qu'on ressent, et que l'on fini par dire : "Bah euh, en fait, je ne ressens rien, je suis vide. Ouais, je sais, c'est con."
Quand c'est la tempête à l'intérieur de nous-même, mais qu'on s'y habitue tellement qu'on n'entend même plus le vent qui hurle. Au point de croire qu'il n'y a pas de vent du tout.
Quand il pleut dans notre coeur, et qu'on fini par s'y noyer sans même s'en apercevoir.
Quand on se sent seul, alors qu'en fait on ne l'est pas.
Quand on se sent inutile, alors qu'au fond, on ne l'est pas.
Quand on se lève le matin en ayant l'impression d'avoir bien dormi alors qu'on a passé une nuit blanche.
On ressent toujours des "choses", il n'y aucun vide à l'intérieur de nous-même. Mais on devient incapable de cerner nos propres émotions.
C'est triste un peu. Et ironique aussi. Je pense que c'est comme une page blanche : on a l'impression qu'elle est vide, qu'elle ne raconte rien, mais il suffit de poser son stylo dessus et de lui inventer une histoire pour qu'elle se mette à parler.
Les émotions, les sentiments, c'est pareil. On a l'impression qu'on ne ressent rien, mais il suffit de fermer les yeux quelques instants, de trouver les mots justes, et on se rend compte qu'on est limite au bord de l'explosion.
Ou de l'implosion.
Il y a tellement de contradictions dans une vie. L'existence-même est une contradiction à mes yeux. Le vide est fait de pleins d'éclats d'humanité.
C'est à la fois beau et laid.
Alors voilà. Ce que je dis n'a aucun sens. Ce ne sont que des mots lancés en vrac. Mais moi, je ne vis réellement qu'à travers les mots. Car, non, sans eux je n'existe pas. Sans ces mots, qui me sauvent comme me tuent, je ne suis rien.
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