Je dédie ce texte à moineaugenie !!!

0o0o0

Il était une fois, un couple de grenouilles confortablement installé sur un canapé.

Madame grenouille était très fatiguée, elle avait dû refuser pleins de baisers de princesse et expliquer qu'elle ne se transformerait jamais en prince.

Monsieur grenouille était légèrement agacé. Il devait fournir un rapport sur la productivité florale des nénuphars le lendemain, mais il était bien trop épuisé pour se concentrer.

Madame grenouille décida d'allumer la télévision et de faire du chocolat chaud. Ce soir là, un film policier passait, et elle avait envie de le regarder.

Monsieur grenouille lui demanda de faire du chocolat chaud pour lui aussi, et sa femme s'en alla donc dans la cuisine.

Quelques minutes plus tard, ils était tous deux installés devant le film policier, avec leur tasse posée sur leurs genoux.

Madame grenouille était passionnée par l'enquête, et elle avait déjà cerné le coupable, ayant un excellent esprit de déduction.

Monsieur grenouille s'ennuyait profondément. Le film était, pour lui, minable, et son épouse n'était sûrement pas la seule à avoir deviné l'identité du meurtrier.

Il trempa ses lèvres dans sa tasse et se rendit compte qu'il n'y avait pas assez de chocolat. Ayant la flemme de se lever pour en rajouter, il demanda à sa compagne de le faire.

Mais Madame grenouille ne voulait pas rater une seule seconde du film. Elle envoya proprement promener son mari.

Celui-ci, frustré par le travail qu'il devait rendre, agacé par le film, énervé à cause de sa femme, et en manque terrible de chocolat, se leva et marcha jusqu'à la cuisine.

Madame grenouille, persuadée d'avoir eu gain de cause, l'oublia, et se concentra sur le film ; le commissaire était sur le point de dévoiler un indice.

Son mari revint vers elle, un couteau de cuisine dans ses mains, et sans un bruit, lui trancha le cou. Elle tomba au sol, les yeux écarquillés, encore sous le choc, à la fois de la révélation du commissaire et du geste de son mari, bien qu'elle n'en ait eu qu'un court aperçu. Elle poussa un petit gémissement et mourut.

Puis, monsieur grenouille rajouta du chocolat dans sa tasse.

"Ce soir, on mange des cuisses de grenouille !"