Sombre, la pièce est sombre, trop sombre.

L'enfant n'est pas rassuré, seul dans son lit.

Il y a des éclats lumineux qui laissent à quelques ombres le loisir de se déguiser en monstre.

On entend une porte qui claque plus loin dans la maison. Les murs en tremblent.

Le plancher grince, un rideau danse, les fondations chantent.

Les fantômes sont de sortie, et tournent en rond au dessus du lit. Le pauvre enfant se cache sous ses couvertures.

Des pas résonnent au loin, faisant gronder chaque parcelle de l'habitation.

L'enfant a peur, il espère que ce n'est pas quelque créature de la nuit qui viendrait le manger.

La porte s'ouvre en grand, et une imposante ombre s'avance, d'un pas dramatique, droit et sans jamais vaciller.

L'enfant gémit sous ses couvertures, s'agrippe à son oreiller et supplie en silence le jour de mettre un terme à ce cauchemar.

L'ombre continue d'avancer, lentement, silencieusement, s'approchant inexorablement de sa proie : l'enfant.

Mais avant qu'il ne l'atteigne, le temps s'arrête, le décor s'effondre, les bruits cessent.

L'enfant ouvre les yeux. Il est de retour dans sa chambre, lumineuse et chaleureuse. Il n'ose faire un geste, de peur que le cauchemar reprenne, mais finalement, il soupire de soulagement.

Et se rendort, plus serein.