Appréhension.
Emilie se tourna une nouvelle fois dans son lit. Elle ne comprenait pas, d'habitude, elle s'endormait facilement.
Elle était certainement angoissée, comme ça pouvait lui arriver de temps en temps, mais elle ne voyait pas ce qui pouvait la mettre dans cet état.
Pourtant c'était le début des vacances, les cours n'étaient donc pas un problème. Elle n'était pas malade non plus. Elle ne s'était disputée avec personne dernièrement. Il n'y avait pratiquement aucune tension dans sa vie.
La source de son stress était donc introuvable.
Elle soupira, ferma les yeux, se concentra, se répéta mentalement qu'il fallait qu'elle dorme, mais rien ne put l'aider à gagner le sommeil.
Elle essaya de compter les moutons, mais à chaque fois ils s'effaçaient de son esprit.
Non, décidément, elle n'arrivait pas à dormir.
Emilie tendit son bras et chercha l'interrupteur de sa lampe de chevet à tâtons.
Une fois la lumière allumée, elle se leva et sortit de sa chambre pour aller jusque dans la salle de bain.
Elle arrosa son visage d'eau et posa les yeux sur le miroir qui lui faisait face.
Le reflet qu'elle détaillait du regard était celui d'une jeune fille d'une quinzaine d'années, dont les cheveux roux pâles tombaient raides sur les épaules. Ses yeux marron brillaient de fatigue, et on pouvait lire en eux toute la lassitude du monde.
Emilie était d'une pâleur inhabituelle, et des cernes bleues venaient colorer son visage. Comment pouvait-elle avoir l'air si maladif alors qu'elle allait très bien avant de se coucher ?
Elle souffla et retourna dans son lit. Dormir. Elle voulait dormir.
Mais malheureusement, elle n'arriva pas plus à s'endormir. Elle se sentait troublée. Comme si elle appréhendait, mais sans savoir pourquoi.
Les minutes passaient, et Emilie s'inquiétait de ne pas trouver le sommeil. Quelque chose la titillait, l'agaçait, et une envie de pleurer la prit soudainement.
Elle ressentait une douleur au niveau de la poitrine. Enfin non, pas une douleur, une gêne qui l'oppressait plutôt et qui l'empêchait de respirer. Elle avait besoin d'air. Mais la fatigue l'enveloppait, et elle n'eut pas la force de se lever pour ouvrir sa fenêtre.
Emilie commença à paniquer, et sa respiration se fit plus rapide. Alors, elle chercha à se concentrer et à inspirer puis expirer lentement.
Soudain, le téléphone retentit dans son appartement. Elle entendit sa mère se lever pour répondre. Sa voix aiguë et hystérique alerta la jeune fille. Que se passait-il ?
Dix minutes passèrent. Puis quinze. Puis Emilie sursauta quand la porte de sa chambre s'ouvrit en grand.
- "Emilie... tu ne dors pas ? Il y a un problème ma chérie..."
La voix de sa mère tremblait. Emilie pensait que son angoisse allait grandir, mais étrangement elle se sentait juste vide et fatiguée.
- "Emilie, ta grand-mère est à l'hôpital... il ne faut pas t'attendre à ce qu'elle en sorte..."
Emilie ferma les yeux pour assimiler l'information. Puis elle réfléchit. Était-ce de l'appréhension qu'elle avait ressentit un peu plus tôt ?
La pensée de sa grand-mère amenée d'urgence à l'hôpital fit revenir la panique et l'angoisse. Elle manqua subitement d'air et se mis à suffoquer.
- "Emilie ? Emilie tout va bien ?"
Emilie entendit sa mère l'appeler, mais ne répondit pas. Les larmes dévalaient ses joues alors qu'elle cherchait désespérément de l'air. Elle avait mal à la tête, à la poitrine, et avait l'impression qu'une étrange douleur résonnait en elle.
Pendant plusieurs minutes, elle essaya de respirer. Elle se cala sur la voix de sa mère, et parvint à se calmer.
Puis, elle éclata en sanglot ; elle avait eu si peur. Sa mère tenta de la rassurer tout en lui caressant les cheveux.
Emilie s'allongea et s'endormit enfin, alors que l'angoisse lui tordait l'estomac.
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