A petits pas, je m'avance, sans faire de bruit. C'est la première fois que je m'aventure aussi loin de chez moi. 

Le bruit qui m'entoure est incessant, et j'ai peur que les géants qui vont et viennent sans me regarder ne m'écrasent. L'odeur est insupportable, et le sol sous mes pattes me blesse. 

Mais à petits pas, à tous petits pas, légèrement hésitants, je continue mes explorations. Et plus je m'avance, plus les odeurs sont fortes et nombreuses, plus les bruits sont assourdissants, plus les géants me paraissent dangereux. 

A petits pas, je vais jusqu'à une grande étendue d'eau, où se prélassent des canards. Ici, les géants semblent plus tranquilles,le bruit se fait moins dérangeant et les odeurs sont plus douces. Devant moi, un petit géant tend sa patte comme pour essayer de toucher les canards. 

A petits pas, je m'éloigne. Mais le petit géant m'a remarqué, et semble vouloir m'approcher. Apeuré, je prends la fuite. Je me retrouve de nouveaux entre tous ces géants, ces bruits, ces odeurs,cette agitation incessante et effrayante. 

Alors, à petits pas, je rentre chez moi, où ma mère, mes frères et mes sœurs m'attendent. 

Et c'est à grands pas que le sommeil vient vers moi, après cette fatigante escapade.