Chapitre 17 : Le cauchemar continue
- Et merde ! Tout le monde va bien ? fit Sting en se protégeant le nez de sa manche de chemise, essayant d'être le plus discret possible dans son appel.
Seules quelques toux lui répondirent. Le jeune homme serra plus fort son arme. Bon sang ! Il ne voyait plus rien ! La fumée était dense et se dissipait mal. Il n'y avait que peu de voies d'aération dans la salle. Le jeune garde du corps leva les yeux au ciel. Il ne manquerait plus qu'il meure asphyxié pendant une prise d'otage, tiens !
- Minerva ! Bordel ! continua t-il à appeler.
La grenade avait explosé, mais contre toute attente ce n'était pas Acnologia qui l'avait lancée. Enfin, il en avait eu l'intention, bien sûr, mais Anna lui avait coupé l'herbe sous le pied en se saisissant de l'arme avant lui. Maintenant Sting en était sûr : ces deux là avaient perdu leur santé mentale depuis longtemps. Pourtant, voilà bien des années qu'il les côtoyait tous les jours, mais jamais il n'avait été aussi sûr de la folie de ceux qui étaient pourtant parmi l'élite du royaume.
Lancer une grenade dans une salle close remplie de plausibles victimes... Non mais quelle idée stupide ! Stupide et dangereuse, oui... Mais pourtant pas dénuée de sens. C'était même lui qui avait émit l'idée de créer une diversion pour pouvoir soit évacuer la salle soit mettre le forcené hors d'état de nuire. Cependant, il n'aurait pas cru que son patron se saisirait d'un fusil avec un air machiavélique avant de tendre la main vers la grenade. Et il s'était encore moins attendu à ce qu'Anna la prenne avant lui et la dégoupille avant de la lancer aux pieds du malfrat et de son otage avec une précision redoutable.
Tout ce que Sting espérait, c'était que l'otage n'ait rien et que l'autre taré n'ait pas vu d'où venait la grenade. Ce qui était bien entendu impossible parce que, franchement, depuis quand une jolie blonde sautant au dessus d'une table renversée pour lancer une grenade dégoupillée avec un sourire narquois ça passe inaperçu ?
A quatre pattes, le jeune homme tâtonna doucement autour de lui pour essayer de se repérer. Les gens criaient, toussaient, pleuraient... C'était sûr qu'il n'allait pas repérer les autres comme ça, en les appelant ! Sting resta un instant immobile, le poing serré sur le cran de sécurité de son arme, tous les sens en alerte. Et il entendit brusquement quelques voix familières.
- C'est quoi cette fumée de merde ? Je vois plus rien ! Je trouve Anna, si elle est pas morte je la tue ! s'agaça quelqu'un qu'il identifia comme étant Midnight.
- Woh, peace mec ! Essayons plutôt de trouver les autres, avant de tuer qui que ce soit. Et arrêtes de jouer avec le barillet de ton flingue ! Tu me stresses ! renchérit une seconde voix, celle de Lyon.
- Ouais, mec, c'est relou. En plus vu le bruit que je viens d'entendre -à savoir celui d'une arme qu'on recharge- on est pas loin de quelqu'un en possession d'une arme. Et ça peut être l'autre taré, alors on ferme nos gueules. Ca va Kinana ? intervint Cobra avec ce ton railleur qu'il employait si souvent.
- Oui, ma quinte de toux est passée... Faisons attention, Erick, il y a des gens partout, répondit une voix féminine, qui ne pouvait appartenir qu'à Kinana.
Soulagé, le blond réussit à se faire reconnaître d'eux sans se faire tirer une balle dans le crâne. Bien qu'il soit évidemment heureux de voir qu'au moins ces quatre là allaient bien, il restait inquiet. Celle qu'il devait protéger, bien qu'elle n'en ait apparemment pas besoin selon les dires d'Acnologia restait introuvable, tout comme ce dernier et Anna. Il décida cependant de conduire ceux qu'il avait retrouvés à l'extérieur avant de retourner chercher l'actrice. Inutile de risquer leurs vies plus longtemps. Tout à l'heure en cherchant à se repérer, il avait sentit un courant d'air, ce qui ne pouvait être que la porte.
Prudemment, il entraîna Midnight, Lyon, Cobra et Kinana à sa suite, slalomant entre les gens affolés, blessés ou en pleurs. Ils réussirent à atteindre la sortie sans trop de mal, mais la fumée, bien qu'un peu moins dense, leur brûlait toujours les yeux.
A la porte se tenaient plusieurs militaires et policiers qui accueillaient, soignaient et rassuraient tous ceux qui réussissaient à sortir. Malheureusement, ils ne pouvaient pas rentrer dans la salle. Ca n'aurait servi à rien, il n'y avait aucune visibilité et les dangers étaient bien trop nombreux pour ceux s'y trouvant.
A peine furent ils sortis que Lyon chercha, inquiet, des cheveux roses dans la foule de personnes déjà évacuées. Il trouva sans trop de mal une jeune costumière qui pleurait doucement, à l'écart des autres. Le jeune homme n'attendit pas pour se précipiter vers elle et la serrer contre lui, sentant également quelques larmes poindre.
Cobra se contenta de s'asseoir à l'écart, suivi comme toujours de Kinana qui glissa doucement sa main dans la sienne.
Quand à Midnight, il se jeta sur un homme dans la soixantaine pour le supplier de lui prêter son téléphone. Les doigts tremblants, il composa un numéro, et les larmes coulèrent sur ses joues alors qu'il rassurait Sorano.
Sting vérifia un moment que Minerva n'était pas déjà sortie, puis constatant que ce n'était pas le cas, se prépara à retourner dans la salle, toujours enfumée. Alors qu'il plaquait sa manche sur son nez, un bras le retint. C'était un homme dans la trentaine en habit militaire.
- Que faites vous, monsieur ? Veuillez rester ici, vos proches sortiront bientôt, ne vous inquiétez pas, l'arrêta t-il avec un sourire.
Sting soupira alors et sortit d'une poche une carte noire. En la lisant, le jeune militaire écarquilla les yeux puis se mit au garde à vous.
- Pardonnez moi, lieutenant Eucliffe ! Bon courage !
- Repos, soldat, vous ne pouviez pas savoir, lui sourit le blond, et il parut soudain beaucoup plus âgé.
Sting n'eut pas à chercher bien longtemps. A vrai dire, ce fut presque Minerva qui vint à lui. Enfin... Son pied, plutôt. Ce n'est que lorsque le jeune homme poussa un juron, étalé par terre, que l'actrice le reconnu. Elle lui avait envoyé son pied dans l'estomac en entendant le déclic de son arme, mais ne l'avait pas reconnu tout de suite.
En se massant les côtes mais intensément soulagé, il la conduisit à la sortie. Ils retrouvèrent avec bonheur la lumière du jour, heureux de constater qu'ils étaient intacts. Cependant, ils se rendirent bien vite compte qu'il manquait deux personnes à l'appel, et pas des moindres !
C'est pile quand ils constataient l'absence de leurs aînés qu'une nouvelle explosion retentit à l'intérieur. Sting se précipita vers un militaire et l'attrapa par le bras.
- Combien de personnes reste t-il à l'intérieur ? s'inquiéta t-il.
- Selon la liste des invités, il ne devrait plus y avoir que trois personnes, dont le forcené, lui répondit l'interpellé, au garde à vous.
- Oh bordel de merde... jurèrent en choeur Sting et Minerva.
NDA : Je n'ai pas spécialement prévu de mourir, donc je vous poste la suite en tentant de me faire pardonner...
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